Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.2.djvu/382

Cette page n’a pas encore été corrigée

2199 PISTOIE (SYNODE DE). APRÈS L’ASSEMBLÉE DE FLORENCE 2200

prises par les prélats sur les divers articles proposés par Son Altesse royale, et le résumé des discussions.

Le t. Il contient les adresses et mémoires présentés par les prélats pour servir de complément aux Actes de ['assemblée. Il y a. dans ce volume et dans le suivant, 98 mémoires sur les questions posées par Léopold : sur les conciles et les décisions prises à la pluralité ou à l’unanimité des voix ; sur la valeur des voix des curés dans les synodes diocésains ; sur le droit des évêques ; 12 mémoires parlent des usurpations de la cour de Home et 7 exposent les limites de la puissance du pape.

Le t. m poursuit l’exposition des mémoires sur [es oratoires ou chapelles privées, sur la multiplicité des autels, la prononciation du canon de la messe, les images voilées, l’uniformité de la doctrine, sur les études ecclésiastiques, suivant l’esprit de saint Augustin. Le t. iv reproduit V Instruction pastorale de Pannilini. évêque de Chiusi et de Pienza, et l’examen des deux brefs de Pie VI qui avaient condamné cette Instruction. Le t. v a pour titre : Points ecclésiastiques, rédigés et transmis par Son Altesse royale à tous les archevêques et évêques de Toscane, et réponses de ces prélats. On trouvera un résumé du contenu de ces réponses personnelles des évêques toscans dans De Potter, Vie et mémoires de Ricci, édit. française de 1826, t. iv, p. 249-264, et on se rendra vite compte que ces réponses étaient souvent contradictoires et tout à fait disparates. L’assemblée de Florence, en réunissant tous les prélats, avait fait encore mieux éclater leurs divergences profondes. Le t. vi contient une Apologie contre la censure, faite par les 14 évêques de Toscane de quelques livres publiés à Pistoie. Enfin, le t. vu contient l’examen critique de la lettre publiée sous le nom de Mgr Franzezi, évêque de Montepulciano, en réponse à divers points sur les matières ecclésiastiques, adressés par le gouvernement aux évoques du grand-duché pour qu’ils manifestent, à ce sujet, leur opinion. L’auteur de l’examen est nettement favorable aux jansénistes ; il signale avec vivacité les erreurs de plusieurs papes qui ont condamné injustement les jansénistes, les Arnauld, les Nicole, les Xeercastel, les Quesnel, le diacre Paris ; il stigmatise l’obstination des adversaires qui rejettent la doctrine de saint Augustin, parce qu’ils ont peur » de se voir contraints de confesser l’orthodoxie de MM. de PortRoyal et des saints fidèles de l'Église d’Utrecht, maltraités comme des fanatiques et des hérétiques… Les hérésies de Jansénius et de Quesnel n’existent que dans des cerveaux fanatiques. Le célèbre ouvrage de Jansénius ne renferme pas les cinq fameuses propositions. Le livre des Réflexions mondes contient une doctrine orthodoxe et très catholique », et, plus loin, il parle du docte et pieux Quesnel » et du « livre d’or des Réflexions morales ».

Enfin, dans un tome supplémentaire (3 vol. in-8°), Heginald Tanzini a raconté l’histoire détaillée de l’assemblée de Florence (résumée par De Potter, op. cit.. t. iv, p. 216-249). Malgré toutes les atténuations apportées par l’historien dans le récit des discussions qui se passèrent au sein de l’assemblée de Florence, il est bien certain que les décisions (irises par la majorité de l’assemblée sont en opposition formelle avec le programme dressé par le grand-duc et avec les Actes du synode de Pistoie qui en étaient la préparation. L’assemblée avait été un échec pour Ricci.

Opposition aux décisions de Pistoie.

Les Actes

de l’istoie avaient, eux aussi, provoqué des polémiques, même avant leur publication. Les curés qui avaient assisté au synode n'étaient pas tous restés muets, et on savait en partie ce qui s'était passé. Dès 17.SI1. dans les mois qui suivirent la tenue du synode, parurent un Extrait des actes de Pistoie et une Lettre d’un théologien

italien sur cet Extrait ( Xoiwelles ecclés. du.' ! sepl. I 7.S.X, p. 1 13). On ajoute qu’il avait paru une bonne réponse de Jean-Marie Mastripieri à la Lettre d’un ecclésiastique ; sur un ton ironique et badin, c’est une réfutation très solide de toutes les extravagances et calomnies dont la Lettre est remplie ». L’auteur s’applique à justifier Ricci qu’on accuse d’avoir entrepris une réforme dans le goût de Luther et de Calvin ; mais la justification elle-même montre que les accusations ne manquent pas tout à fait de fondement, car l’auteur reprenait, en les approuvant, les thèses fondamentales de Ricci sur le pouvoir des princes par rapport aux empêchements de mariage, sur la dépendance des religieux à l'égard des évêques et des princes. Pour permettre aux détracteurs du synode de Pistoie de mieux s’instruire de la religion, avant de donner des leçons d’orthodoxie, la brochure recommande la lecture des volumes, imprimés par les soins de l'évêque de Pistoie, dans son Recueil d’opuscules.

Ricci se défend lui-même.

Ricci crut nécessaire

de se défendre lui-même : le 5 octobre 1787, il publia une longue Instruction pastorale pour exposer sa conduite et ses actes, depuis le début de son épiscopat : cette Instruction, publiée d’abord en italien, puis en latin, à Naples (1788), fut traduite en allemand et en français. Nouvelles ecclés. du 10 déc. 1788, p. 197-200.

L'édition de Naples est précédée d’une dédicace au pape Pie VI, pour lui rappeler que ses justes prérogatives lui donnent le droit et lui imposent le devoir de prendre un intérêt particulier à la cause d’un évêque, tel que celui de Pistoie, qui n’est insulté et calomnié que pour son zèle, en faveur de la saine doctrine et de la discipline la plus respectable de l'Église. L'éditeur rappelle « l’ancien usage de l'Église romaine de ne rien décider que dans un concile libre de tout son clergé » et il demande au pape « de faire revivre ces heureux jours et, pour cet effet, de révoquer les décrets qui ont été surpris à ses prédécesseurs, par de lâches courtisans, qui, pour leur propre intérêt, ont compromis l’autorité sacrée du Saint-Siège, l’ont affaiblie, l’ont déshonorée, l’ont exposée au mépris des libertins et des incrédules, en engageant les papes à étendre leurs pouvoirs au delà de toutes bornes, à donner atteinte aux droits des souverains et de leurs sujets, des évêques et de leurs Églises » ; il supplie enfin le pape de révoquer les décrets « qui ont opprimé l'Église d’Utrecht ».

h' Instruction est adressée « au clergé et aux fidèles de la ville et du diocèse de Prato », parce que ce sont les émeutes du 20 mai qui en ont été la principale occasion ; par une lettre spéciale, Ricci l’adressait aussi aux prêtres de la ville et du diocèse de Pistoie, parce que les fidèles sont restés plus soumis à leur évêque et à ses salutaires ordonnances. L'évêque de Pistoie et Prato fait l’apologie de son épiscopat : il rappelle les félicitations qu’il a reçues pour son Instruction pastorale sur le Sacré-Cœur ; il cite des extraits des écrits qu’il a composés pour l’instruction de ses diocésains, pour l’extirpation des pratiques vaines et superstitieuses au sujet de la sainte Vierge et des saints, pour le développement de la vraie piété ; il a introduit dans le diocèse, 1' « excellent catéchisme de Naples » et, a propos de ce catéchisme, il expose les principes qui lui sont chers, relativement à l’obéissance due aux supérieurs ecclésiastiques, sur l’institution divine des évoques et leurs droits par rapport au Saint-Siège ; il a travaillé à faire observer, dans son diocèse, les canons de l'Église et il a rétabli l’ancienne discipline ; il a réagi pour restaurer et conserv er les restes précieux des jeûnes et autres pratiques respectables des premiers temps, pour se conformer au véritable esprit du christianisme ; il a cru devoir retrancher, des embellis sements des églises et de la pompe des cérémonies, ce