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2193 PISTOIE (SYNODE DE). L’ASSEMBLÉE DE FLORENCE, SESSIONS 2194

approuva les prédications faites, portes fermées, mais déclara que, pour tout le reste de l’article, il n'étail pas a propos de fixer tous ces points et qu’il fallait s’en remettre à la prudence de l'évêque.

L’art. 56 étendait ces prescriptions aux chapelles des religieux, avec quelques nouvelles défenses : il n’y aurait jamais d’ollice, au temps et à l’heure où il y avait des offices à la paroisse. Les panégyriques y étaient interdits, comme les autres prédications. Les religieux pourraient célébrer les fêtes de huis saints. mais jamais aux jours de fêtes de précepte ni avec apparat et musique. Les offices de la semaine sainte seraient faits à d’autres heures qu'à la paroisse, et le jeudi saint il conviendrait que tous les religieux allassent à la paroisse. La minorité approuva toutes les prescriptions de l’article et en ajouta même quelques-unes : par exemple, les religieux devraient montrer à l'évêque ou à ses délégués les" sermons donnés par eux tant dans leur propre église qu’en dehors et les réguliers seraient absolument tenus de venir en aide aux curés pour le service paroissial. L’art. 57 limitait encore davantage la liberté des religieux : les évêques fixeraient le domicile des religieux dans les endroits de leurs diocèses où ils croiraient qu’ils sont utiles au service du public, et le nombre des individus, prêtres, lecteurs ou autres qu’ils croiraient nécessaires dans chaque monastère. On ne devrait pas admettre en Toscane des frères étrangers et non naturalisés. On examinerait s’il était utile que les frères fussent indépendants de leurs généraux et de leurs provinciaux et soumis à un supérieur local. Pour l’ordination et les études, les réguliers sont entièrement subordonnés à l'évêque, comme les prêtres séculiers ; lorsque l'évêque fera appel à eux pour le soin des âmes, ils devront être tout d’abord sécularisés ; autant que possible, les évêques ne permettront pas aux réguliers de confesser les religieuses ; chaque année, l'évêque doit faire la visite des monastères et se rendre compte de l’observation de la discipline et des études ; les réguliers ne pourront sortir de leurs couvents la nuit et, s’ils doivent le faire pour visiter des malades, pour voyager ou pour n’importe quelle nécessité, ils auront une permission écrite du supérieur où seront indiqués le temps et le lieu. On n’admettra pas, en Toscane, les dispenses et privilèges accordés par Rome. Enfin, ils doivent être à la disposition des curés pour le service de la paroisse ; ils dépendent alors du curé où se trouve le monastère. Chacun des articles fut examiné, discuté, aggravé par les évêques de la minorité : l'évêque de Pistoie déclara qu’il se réservait d’intervenir quand on discuterait le mémoire qu’il avait soumis au grand-duc sur cette question des réguliers. L'évêque de Chiusi insista pour que les réguliers fussent absolument indépendants de leurs supérieurs et « totalement subordonnés aux évêques, pour la discipline soit externe, soit interne » ; pour arriver à l’uniformité de doctrine, il demanda que les religieux fussent soumis aux mêmes études que les séculiers.

A la fin de la session, l’assemblée examina les deux premiers articles que le grand-duc avait récemment ajoutés aux 57 points exposés dans sa lettre-circulaire : l’art. 1 er demandait que tous les canonicats, même de patronage privé, fussent accordés seulement à ceux qui, pendant huit ou dix ans, au moins, auraientexercé le ministère pastoral ; mais la majorité ne crut pas utile de fixer strictement le nombre d’années passées dans le ministère : et, de plus, il fallait tenir compte des droits des patrons.

L’art. 2 proposait d'établir, à Florence, une académie ecclésiastique où l’on recevrait les jeunes gens de talent et d’avenir, pour y former d-is maîtres et des docteurs pour les académies de diocèse ou pour les séminaires. La majorité estima que ces jeunes gens

pourraient être instruits dans les académies de leurs diocèses respectifs et que la création d’une nouvelle académie à Florence n'était pas nécessaire.

xvi v session (28 mai). La xvr session commença par la lecture de plusieurs mémoires sur des questions déjà discutées : vote des curés au synode. suppression des oratoires privés ; chaque évêque remit par écrit au commissaire royal son avis sur l’Instruction pastorale de l'évêque de Chiusi, et on aborda la discussion des art. 3 et 4. ajoutés par Léopold. L’art. 3 demandait s’il convenait d’accorder les fonts baptismaux à toutes les églises de campagne. La majorité ne crut pas la chose nécessaire en général, afin de ne pas faire une innovation et de conserver la bénédiction solennelle qui ne pouvait pas être faite dans chaque paroisse ; cependant, l'évêque resterait libre d'établir des fonts baptismaux là où il les jugerait nécessaires ou utiles. La minorité voulait qu’il y eût des fonts baptismaux dans toutes les églises paroissiales, car les curés doivent y administrer tous les sacrements, sauf la confirmation et l’ordination.

Enfin, l’art. 4, demandait s’il serait possible de faire subsister les frères mendiants sans les quêtes et sans les honoraires de messes. Les opinions furent très variées ; l'évêque de Fiesole fit remarquer que les frères mendiants, accoutumés à la fatigue et se contentant de peu, fournissaient dans les campagnes un service très pénible dont les curés n'étaient pas capables : par suite, les rendre possesseurs de quelque chose serait changer leur manière de vivre et de servir ; on les attacherait à chercher leurs aises ; l'évêque de Soana distingua la quête, qui était libre, des honoraires, qui présentaient de nombreux inconvénients. L'évêque de Pistoie fut d’avis qu’il fallait supprimer absolument les quêtes et les honoraires de messes et donner aux religieux mendiants qu’on jugerait nécessaire de maintenir d’autres moyens de vivre.

L’assemblée passa enfin à l’examen des suppliques adressées au grand-duc par le synode de Pistoie ainsi qu'à celui des mémoires relatifs aux fiançailles et au mariage. Après avoir entendu les opinions des canonistes et des théologiens royaux, qui furent d’accord avec les réponses déjà données par le souverain, l’assemblée se divisa au sujet de la validité des fiançailles ; elle demanda que le souverain s’entendît avec Rome pour les modifications proposées au sujet des empêchements de mariage, car le sacrement était lié au contrat ; elle approuva les sages dispositions du souverain pour prévenir les inconvénients des mariages faits par surprise devant le curé, et les évêques promirent de se conformer aux mesures prises par le souverain au sujet du mariage des vagabonds.

XVIIe session (30 mai). — Au début de la xviie session furent présentés plusieurs mémoires sur des matières déjà discutées : usage de tenir certaines images voilées, vote des prêtres au synode, pouvoirs des évêques, etc. L’archevêque de Florence proposa ensuite d’adresser une supplique au prince pour la convocation d’un concile national et il demanda qu’on choisît des évêques de l’assemblée pour coordonner les propositions et fixer la manière de procéder. Tous les évêques furent unanimes sur ce point, mais ceux de la minorité souscrivirent la demande avec des déclarations qui en compromettaient l’issue : ainsi, ils parlaient de l’unanimité des évêques pour les résolutions qui seraient prises.

Puis il fut de nouveau question d’un plan d'études ecclésiastiques que les évêques de San Sepolcro, de San Miniato et d’Arezzo avaient été chargés de rédiger. Le choix de la méthode à employer ralluma les discussions, quand on parla d’enseigner la doctrine de saint Augustin interprétée par saint Thomas, car Baïus, Jansénius, Quesnel, condamnés par Rome,