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219d P18T0IE SYNODE DE). L’ASSEMBLÉE DE FLORENCE, SESSIONS 2192

l'Écriture, avec une courte explication, si cela est nécessaire. Puis on récitera les vêpres et on donnera la

bénédiction du saint sacrement, ou bien on fera l’exercice de la bonne mort, suivant les temps et les circonstances.

Seul, l’art. 15, relatif a la communion, provoqua quelques remarques : la communion liturgique durant la messe était souhaitable, mais était-elle absolument obligatoire ? Il ne le parut point à la majorité, car, en certaines circonstances, cette communion serait impossible a quelques-uns. a raison du jeûne et de la fatigue : il serait toujours permis de communier en dehors de la messe, suivant la pratique de l'Église ; quatre évêques auraient voulu que cette communion ne fût permise que pour une juste cause « et qu’on donnât la communion uniquement avec des hosties consacrées à la messe à laquelle on assistait.

L’art. 50 disait que, si. aux jours de précepte, on faisait tous les exercices qu’on venait d’indiquer, ce serait une raison majeure pour les évêques de ne pas permettre d’autres petites dévotions. On pourrait aussi supprimer les prédications de l’A vent et du Carême, sauf dans une ou deux des églises principales de ville : elles seraient remplacées par le catéchisme, et on pourrait abolir tous les panégyriques des saints. La majorité, quoique pleine de respect pour les mesures préconisées par le grand-duc, estima que les prédications de l’Avent et du Carême étaient utiles même dans les campagnes, que les panégyriques des saints, qui font l'éloge des vertus, peuvent servir de prédications morales. Les trois évêques de la minorité approuvèrent sans restriction les dispositions du duc. L’art. 51 défendait les offices des saints particuliers, le dimanche : il avait déjà reçu une réponse à l’art. 27. Les évêques promirent tous de rappeler aux curés l’obligation de veiller à l'éducation et à l’instruction de la jeunesse, que leur recommandait l’art. 52. Enfin, ils déclarèrent qu’ils continueraient à supprimer les abus, par le zèle à éclairer le peuple sur la vraie dévotion, à le détourner des dévotions inutiles ou superstitieuses, a l’instruire sur la valeur des indulgences et les dispositions requises pour les gagner, sur la manière d’aider les âmes du purgatoire non seulement par la messe, mais par toutes les œuvres de piété, sur la communion des saints et sur les autres articles ignorés du peuple ou mêlés d’erreurs infinies (art. 53).

X/Fe session (2.3 mai). — La xive session aborda une question délicate et qui était capitale pour l’avenir : l’art. 54. après avoir souligné la nécessité de la science pour les curés, disait qu’il serait utile de faire traduire et imprimer les livres qui pourraient servir de guide aux curés et de les distribuer gratuitement. Il s’agissait de constituer une bibliothèque à l’usage des curés. La plupart des livres que recommandait l’article étaient à l’Index. L'évêque de San Sepolcro fit remarquer qu’il ne convenait pas de mettre entre les mains des curés des ouvrages condamnés par une censure quelconque ; il fallait donner des livres exempts de tout soupçon. Cette observation souleva des répliques : l'évêque de Pistoie dit qu’on ne devait pas tenir compte de prohibitions vagues, faites dans des pays étrangers et non admises par le prince ou par l'évêque qui était juge de la foi dans son diocèse : d’ailleurs, si un livre avait été condamné à la suite d’une cabale, l'évêque ne devait pas hésiter à le proposer a -on peuple, et même, en certains cas, il devait rendre justice à la vérité crucifiée et poursuivie ». Le canoniste Pàlmieri, à son tour, répliqua à l'évêque de San Sepolcro : pour les livres prohibés, il fallait distinguer l’autorité et le jugement ; quant à l’autorité, il n’y avait pas à discuter, puisque les décrets de l’Index étaient sans autorité en Toscane : quant au jugement du Saint-Siège, il était valable quand il était raison n ible tl : anonique, mais il n.1 ut j imais ht ; form ibk il conclut qu’après les condamnations portées par Home, l'évêque ne perdait pas le droit d’examiner les livres ou de les proposer à ses diocésains, qu’on ne pouvait pas tolérer une règle qui condamnait beaucoup de livres excellents et empêchai I les sujets d'être instruits de leurs devoirs envers les souverains et des maximes les plus solides de la religion. Les discussions s’animèrent ; l’archevêque de l’ise voulait qu’on ne choisît pas les livres condamnés par Home, par le clergé de France ou par une autre assemblée ; l'évêque de Pistoie voulait qu’on pût se servir de tous les livres qui pouvaient être utiles, qu’il ne prenait pas la condamnation de Rome pour une exclusion et qu’il fallait s’en tenir à l’article proposé par Son Altesse royale, avec les livres qu’il indiquait. On examina en détail les livres et les évêques furent d’opinions diverses : au catéchisme de Colbert et à celui qui avait été imprimé à Livourne pour les petits enfants, plusieurs préféraient le catéchisme de Bossuet ou celui de MgrCasati, évêque de Mondovi. Pour les adultes, on préféra au catéchisme universel, dit de Gênes, le catéchisme romain traduit. Pour la Bible, on donna la préférence à la traduction de Mgr Martini et beaucoup rejetèrent l’Année chrétienne de Le Tourneux. A l’Instruction de l'évêque de Soissons sur les dimanches et fêtes, la majorité préféra Croiset et Incontri, et elle adopta le Traite du sacrifice de la messe de Bossuet et de Martini à la place de Le Tourneux ; le rituel romain était préféré au rituel d’Alet. La majorité refusa le livre des Réflexions morales de uestle ' et y substitua les Méditations sur les évangiles de Bossuet ; elle remplaça l’Exposition de la doctrine chrétienne de Mésenguy par le catéchisme romain, et elle choisit l’Année spirituelle traduite et imprimée à Florence en 1784, pour les épîtres et les évangiles des dimanches et fêtes. Le choix se poursuivit et, dans tous les cas, la majorité substitua aux livres proposés, toujours d’inspiration nettement janséniste et presque tous condamnés par Home, des livres non suspects. L'évêque de Pistoie, au nom de ses deux amis, déclara qu’il approuvait le choix des livres proposés par le grand-duc ; cependant, il exceptait le rituel de Toulon, comme peu exact, et il demandait d’ajouter aux livres cités les ouvrages suivants : le Bon pasteur d’Opstraët, l’Histoire ecclésiastique de Godeau, les Caractères de la charité de Duguet, les Essais de morale et les Instructions théologiques sur le symlxde, sur le Décalogue, sur les sacrements et sur l’oraison dominicale de Nicole, les Lettres provinciales et une version du Nouveau Testament pour le peuple et enfin les Réflexions morales sur l’Ancien et le Nouveau Testament de Royaumont.

Kn fin, pour que les curés eussent quelque idée sur les œuvres des saints Pères, l’assemblée estima que les trois évêques délégués pour proposer les livres de dogme et de morale, devraient ajouter une collection des œuvres les plus intéressantes des Pères.

XVe session (25 mai). Les trois derniers

articles furent examinés durant la xv session, qui se tint le 25 mai ; ils se rapportaient aux religieux et à leurs églises. L’art. 55 déclarait que, dans les églises des religieux on n'établirait, pas, autant que possible. la paroisse ; que si on le faisait, on ne tolérerait qu’un seul autel ; on ne pourrait pas y célébrer de fêtes particulières sans l’approbation de l'évêque ; les prédications s’y feraient portes fermées ; elles auraient pour objet l’explication de l'Évangile et l’instruction pastorale aux fêtes de précepte et seraient faites par le confesseur OU le chapelain : il y aurait, à trois ou quatre époques de l’année, des instructions et méditations pour les exercices spirituels ; il n’y aurait pas de prédication d’Avent et de Carême, 'fous ces petits détails furent discutés et approuvés par la minorité : la majorité