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2189 PISTOIE (SYNODE DE). L’ASSEMBLÉE DE FLORENCE, SESSIONS 2190

et on demandait que chaque année on fît imprimer les solutions données ; sur ce dernier point, les membres de l’assemblée Curent d’avis qu’on ne pouvait pas établir une règle générale pour l’impression des cas de conscience. Tous les évoques approuvèrent également l’art. 35 qui défendait aux curés de s’absenter de leur paroisse, surtout à la campagne, les jours de fête de précepte, et d’aller aux tel es, aux funérailles dans une autre église.

L’art. 36 revenait sur les moyens d’assurer aux curés les ressources nécessaires ; le gouvernement était tout disposé à faire restituer aux curés les biens qui avaient été enlevés par les abbayes, les chapitres et les bénéfices fondés. Pour la subsistance des curés, il fallait supprimer la perception des dîmes, qui rendait le clergé odieux', et la perception de tous les droits d'étole et autres, qui avilissaient le ministère. Les opinions furent assez partagées, la majorité se rallia aux décisions suivantes : aux vacances d’abbayes et de chapitres de collation libre, les évêques feront au prince les propositions qu’ils jugeront convenables dans leur diocèse ; pour la perception des dîmes, on s’en tiendra aux mesures prises par la loi ; enfin, pour le droit d'étole, les évêques croient qu’il sera opportun de le supprimer, aussitôt qu’on aura trouvé le moyen d’indemniser les curés.

XIIe session (18 mai). — Au début de cette session du 18 mai, l'évêque de Pistoie fit observer, à l’occasion de la maladie de l'évêque de Volterra, que la présente assemblée n'était « qu’un conseil privé du prince ». Puis on procéda à l’examen de sept nouveaux articles. L’art. 37 proposait la suppression de tout luxe dans les églises ; dans les campagnes, il n’y aurait à l'église qu’un seul autel avec un crucifix et tout au plus un tableau du patron et un tableau de la sainte Vierge, sans aucun voile pour les images et tableaux. Il conviendrait également d’enlever toutes les tablettes et ex-voto de grâces et de miracles, toutes les peintures et tableaux indécents ; il faudrait faire exécuter toutes les prescriptions qui interdisaient les quêtes dans les églises, à l’exception des quêtes pour les pauvres aux portes des églises. Enfin, à l’exposition des Quarante heures et du jeudi saint, il n’y aurait pas plus de 24 lumières, et pas moins de 16 ; aux autres fêtes on ne devrait pas dépasser le nombre de 12, et on supprimerait toute pompe dans les décorations, la musique. La question de l’unique autel dans les églises de campagnes souleva de nombreuses discussions et on conclut qu’on ferait supprimer les autels inutiles ou indécents ; pour les ex-voto, il fut décidé qu’on laisserait ceux qui existaient et qui pouvaient être utiles pour inspirer la reconnaissance et provoquer la vertu et qu’on n’en placerait de nouveaux qu’avec la permission de l'évêque. Les évêques, d’après l’art. 38, devaient fixer les neuvaines, les expositions et les processions ; ces cérémonies ne devraient jamais empêcher les offices importants, les catéchismes et l’explication de l'Évangile ; ils devraient réduire le nombre de ces neuvaines et fêtes établies spécialement en l’honneur des nouveaux saints ; on critiquait particulièrement les processions qui avaient pour but la visite de quelque image. Les évêques approuvèrent, avec quelques remarques, les pratiques proposées.

Les art. 39-42 avaient pour objet les fonctions des ecclésiastiques : ces fonctions devraient se faire dans chaque église, aux heures les plus convenables poulies fidèles (a. 30) ; avant la messe, le curé devrait faire une courte instruction sur la messe, sur la manière d’y assister avec profit, de s’unir au prêtre ; enfin, on réciterait en langue vulgaire les actes de foi, d’espérance. de charité et de contrition, avec les autres prières prescrites par l'évêque. Tous les évêques approuvèrent les sages mesures proposées par le prince. L’art. 40, qui

avait été réservé, souleva quelques difficultés : personne ne pourrait confesser dans les églises paroissiales sans l’approbation de l'évêque et du curé, qui est responsable de celui qui confesse au milieu de son peuple. Il s’agissait de la juridiction ; plusieurs contestèrent la nécessité de l’approbation du curé ; on ne pouvait nietlre sur la même ligne l’approbation de l'évêque et celle du curé, sans compromettre la hiérarchie ecclésiastique : il fut nettement indiqué par la majorité qu’il fallait l’approbation de l'évêque et seulement le consentement du curé. Enfin, l’art. 13 disait qu’il serait convenable qu'à la messe, dite a voix haute et intelligible, la partie du peuple qui comprend le latin, répondît à haute voix, et il sollicitait là-dessus une déclaration des évêques. Nouvelle discussion : la majorité décida que, pour conserver l’unité dans la liturgie, il convenait de n’apporter aucune innovation ; par suite, le peuple ne devait pas répondre dins les parties de la messe où le clerc seul répondait, et les prières du canon devaient être dites à voix basse, comme l’indique la liturgie.

XIIIe session (12 mai). — Au début de cette séance, les théologiens et canonistes du gouvernement donnèrent leur avis sur l’instruction pastorale de l'évêque de Chiusi, dont on avait dijà parlé deux fois, sur la lettre écrite au pape et les deux brefs. Vecchi trouva l' Instruction pastorale irréprochable, mais Bianucci releva plusieurs passages peu exacts, en particulier quand l'évêque alfirmait que la voix de l'Église devait être absolument claire et distincte pour que les décisions prises par elle fussent de véritables décisions ; quand il disait que le jansénisme était une hérésie imaginaire, car jamais personne n’avai. soutenu les cinq propositions condamnées par Innocent X. Les deux autres canonistes, Palmieriet Longinelli, contrairement à Bianucci, ne trouvèrent rien à reprocher à V Instruction pastorale. L’archidiacre Falchi trouva que les deux brefs du pape étaient injurieux pour le corps d ; l'épiscopat et pour toute la Toscane, car V Instruction pastorale avait été approuvée par des personnes respectables par leur doctrine et leur dignité. L'évêque de Chiusi demanda le jugement des évêques et celui de Pistoie appuya, avec vivacité, la demande de son confrère : les évêques devaient se prononcer clairement sur cette affaire ; ils devaient exiger du SaintSiège une réparation éclatante que la cour de Rome ne pourrait refuser après les réclamations de l'épiscopat toscan. Tanzini fait remarquer le courage d ? l'évêque de Pistoie, d’autant plus admirable qu’il venait précisément d’apprendre la nouvelle de l’insurrection de Prato qu’on avait excitée contre lui, à propos de la ceinture de la sainte Vierge. Voir ci-dessous, col. 2197.

Après cette discussion, l’assemblée examina les six articles (44-49) qui regardaient les fonctions ecclésiastiques et les jours de fêtes. En voici le résumé : après la lecture de l'Évangile, le curé ou le chapelain, se tournant vers le peuple, lira l'Évangile en langue vulgaire, en donnera l’explication, puis fera un discours pour en tirer les enseignements moraux les plus utiles pour le peuple. Ces discours seront brefs et très instructifs et ne se perdront pas dans des sens mystiques et des questions dogmatiques. Puis on donnera la communion à tous ceux qui se présentent. Après la messe, on récitera, en langue vulgaire, avec le peuple, quelques prières pour les vivants et les morts, pour les malades, pour les besoins du peuple et de la campagne, et on terminera par le Te Dcum. Après midi, on fera le catéchisme, s’il n’a pas été fait le matin.après la dernière messe paroissiale. Le petit catéchisme pour les enfants se fera hors de l'église. Le catéchisme pour les adultes devra durer au moins une demi-heure. On pourra lire, en langue vulgaire, quelques chapitres de