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5 PISTOIE SYNODE DE). L’ASSEMBLÉE DE FLORENCE, CONVOCATION 2176

bans des vagabonds ne soient pas publiés sans la permission du juge ; il est d’accord avec le synode pour la suppression des serments et laisse aux évêques le soin d’abolir les serments devant les tribunaux ecclésiastiques ; 3. le concile national réglera la question de la suppression des Fêtes et le prince estime qu’il n’y aura aucune difficulté pour faire fermer toutes les boutiques pendant la durée des offices ; 4. il approuve complètement l’idée de modifier les limites des paroisses et l'évêque pourra indiquer ce qu’il désire ; 5. le grand-duc demande à l'évêque de Pistoie de préciser les règles qu’il propose pour l’ordre unique de réguliers qu’il souhaite de voir établir dans son diocèse : le grand-duc étendra ensuite cette institution aux autres diocèses ; 6. enfin, il approuve pleinement ce que l'évêque souhaite pour un concile national et il prendra soin qu’il soit convoqué pour le bien spirituel des peuples.

Épilogue.

Les Actes du synode, pour lesquels

Ricci avait demandé l’approbation du grand-duc, ne furent publiés que plus tard, mais les doctrines qui avaient été exposées furent connues et répandues dans quelques diocèses de la Toscane. Par une lettre pastorale du 12 janvier 1787, Nicolas Sciarelli, évoque de Colle, convoqua, lui aussi, un synode. Dès 1785, il avait voulu réunir ses coopérateurs, mais la circulaire du grand-duc l’obligea alors à retarder cette convocation, afin d’avoir le temps de bien examiner les objets renfermés dans le mémoire qui accompagnait la lettre de Léopold. Il convoqua le synode pour le l(i avril 1787 : dans la lettre de convocation, il peint l'état déplorable de l'Église, qui est « dans une décadence extrême et comme dans sa vieillesse, malgré la pompe de ses cérémonies et la multiplication des pratiques extérieures, trop souvent séparées de l’esprit du christianisme et de l’essentiel de la piété. Il gémit surtout de voir les vérités les plus précieuses, celles qui forment l'âme de la religion, combattues, outragées, taxées publiquement d’erreurs, au sein même de l'Église, ou traitées d’opinions frivoles et de nulle importance, tandis que les principes insensés des casuistes modernes servent de règle à un grand nombre de confesseurs aveugles, qui égarent les aveugles qui les ont pris pour guides et prostituent les sacrements à des profanes. En invitant « ses coprêtres et ses collaborateurs », Sciarelli prend soin de rejeter tout esprit de despotisme et toute pensée sacrilège de dominer sur l’opinion de ses frères… », et il parle des droits inaliénables du caractère sacré de la prêtrise, entre lesquels il veut le droit de connaître et de juger de la doctrine… ; tout sera examiné, conféré, délibéré en commun selon l’esprit et la pratique de l’Eglise dans l’antiquité la plus reculée ». « Ce serait, dans l'évêque, un orgueil criminel de gouverner sans le sénat de ses prêtres. »

Par une lettre du 1 er mars 1787, l'évêque d’Arezzo, Marcacci, convoqua, lui aussi, un synode diocésain, afin de réunir les efforts de tous ses prêtres contre les vices accumulés dans ce siècle… II assemble le presbytère pour apaiser les disputes et réformer les mœurs… C’est ainsi que Rome, la première des Kglises, réglait autrefois la discipline et fixait le dogme. Les prêtres assistaient à ces assemblées, discutaient les matières, donnaient leurs suffrages et souscrivaient comme juges les délibérations, ainsi que le pape et les évêques. »

Mais une lettre du 17 mars invitait, au nom du grand-duc, tous les évêques de Toscane à se réunir a Florence, le 23 avril, afin d’assister à une assemblée générale qui préparerait les matériaux du concile national. Dès lors, les évêques de Colle et d’Arezzo n’eurent pas l’occasion de réunir leurs synodes diocésains.

III. Assemblée de Florence. C’est pour préparer le concile national de Toscane que le duc l’ierreLéopold décida de réunir les évêques dans une assemblée préliminaire. Nous avons déjà dit que Léopold avait envoyé à tous les évêques de Toscane 57 points à examiner ; il leur avait demandé de lui répondre d’une manière catégorique avant six mois. Kn fait, les 57 questions avaient été examinées au synode de Pistoie et c'était pour répondre aux premières questions que Ricci avait réuni son synode.

Ces 57 points ecclésiastiques avaient été extraits, probablement par Ricci lui-même, ou du moins sous son inspiration, d’un écrit qui venait d'être répandu en France sous le titre : L’ecclésiastique citoyen ou Lettres sur les moyens de rendre les personnes, les biens et les établissements de l'Église encore plus utiles à l'État et même à la religion, in-12, Londres, 1785. Dans les o observations préliminaires », l’auteur remarque que plusieurs des projets qu’il propose ont « déjà été exécutés dans l’empire, à Venise, à Naples, en Toscane, et même dans ce royaume » (p. v-vi). L’auteur attaque le casuel. qui est une injustice envers les paroissiens, est contraire aux anciennes lois de l'Église et humiliant pour les prêtres eux-mêmes (lettre Ve) ; il proclame l’utilité des curés qui sont des « hommes essentiels » (lettre vie) et il les met fort au-dessus des chanoines (lettre viie). Les attaques sont surtout dirigées contre les religieux, qu’on estime beaucoup trop nombreux (lettre rxe) et qu’on propose de supprimer.

Les réponses demandées par Léopold arrivèrent à Florence en septembre 1786, c’est-à-dire au moment même où se tenait le synode de Pistoie. Ces réponses étaient très diverses, souvent contradictoires ; aussi le grand-duc se rendit compte que, pour rendre le concile national possible, il fallait réunir, dans une assemblée préliminaire où l’on pourrait discuter et s’entendre, ceux-là mêmes qui feraient partie du concile futur. A cette condition, le concile national donnerait au grand-duché l’uniformité parfaite de doctrine et de discipline religieuses.

I. convocation de l’assemblée. — Il fallait que l’assemblée restât sous la dépendance.du pouvoir civil. C’est pourquoi un rescrit du 14 mars 1787 nommait comme commissaire royal, pour assister aux séances, Antoine Serristori, conseiller intime d'État et des finances du grand-duc et désignait en même temps, comme professeurs de droit canonique, l’avocat Joseph Paribeni et François Falchi Picchinesi, archidiacre de la cathédrale de Volterra, tous deux professeurs de droit canonique à l’université de Pise ; comme théologiens, Fabio de Vecchi, professeur de morale et doyen de l’académie ecclésiastique de Sienne ; Vincent Palmieri, chanoine de Pistoie et professeur d’histoire ecclésiastique à l’université de Pise ; Barthélémy Bianucci, professeur de physique à l’université de Pise, et Antoine Longinelli, recteur des écoles royales de Saint-Léopold, à Florence. Deux secrétaires étaient désignés, Terrosi et Fiasciani.

Vincent Martini, secrétaire des droits royaux, par une lettre du 17 mars, convoquait tous les évêques de Toscane pour le 23 avril. Les synodes diocésains, en effet, venaient de prouver, ainsi que les réponses privées des évêques à la circulaire du grand duc, qu’il y avait encore bien des opinions différentes. Ou v examinerait en commun les 57 points proposés dans la lettre du 26 janvier 178(i et ceux qui pourraient y être ajoutés, comme les articles que chaque évêque (jouirait suggérer pour le bien de la religion. Ainsi on préparerait le concile national dont les décisions, après l’approbation du duc, seraient transmises aux synodes diocésains pour être appliquées suivant les circonstances propres à chaque diocèse. Le même jour, 17 mars, on ajoutait aux 57 points les six propositions