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PIERRE LOMBARD — PIERRE DE LUNA


Pierre Lombard, Strasbourg, 1857 i Mignon, l.e « Tractâtes théologiens et Pierre Lombard, dans la Bévue des sciences siastiques t. util, 1890, p. 514-547 ; Mémoires de Tréooux, année 1759, p. 2641, et année 1764, p. 1238.

P. von Watter, Pic Sentenzen magistri Gandulphi de Bononia, Vienne. 1924, p. xxxiii-lvii ; J. Annat, Pierre Lombard et ses sources palrisliques, dans Bulletin de littérature ecclésiastique, 1906, p. 84-95 ; Fr. Pelster, S. J., Wann bat Petrus Lombardus die l.ibri IV Sententiarum « oollendet ? dans Gregorianum, t. ii, 1921, p. 387-392 ; du même, Dos oermeintliche Original der Sentemen des Petrus Lombardus, dans Scholastik, t. v. 1930, p. 569-573 ; A. Landgraf, Kannte Langlon das Original der Colleclanea des Lombarden ? dans Becherches de théologie ancienne et médiévale, t. iii, 1931, p. 72-75 ; J. de Ghellinck, La carrure de l’ierre Lombard. Quelques précisions chronologiques, dans la Benne d’histoire ecclésiastique, t. xxvil, 1931, p. 792-83(1 ; du même, Les Opéra dubia oel spuria attribués à Pierre Lombard. danBévue d’hist. eccl., t. xxviii, 1932, p. 829-845 ; du même, Les notes marginales du » Lifter Sententiarum », ibid., t. xiv, 1913, p. 511-536 et 705-719 ; du même, Le traité de Pierre Lombard sur les sept ordres ecclésiastiques. Ses sources, ses copistes, ibid., t. x, 1909, p. 290-302, 720-728, et t. xi, 1910, p. 29-46 ; du même, Lu carrière de l’ierre Lombard. Nouvelle précision chronologique, ibid., t. xxx, janv. 1924 ; du même, I. « reviviscence des péchés pardonnes à l'époque de Pierre Lombard et de Gandulphe de Bologne, dans la Nouvelle revue théologique, t. xii, 1909, p. 404-108 ; . Debie, La première distinction du De ptenilenlia « de Gratien, danBeo. d’hist. eccl., t. xv, 1914-1920, p. 251273 et 442-455 ; J. de Blic, .Sur la récente édition de Gandulphe de Bologne : Pierre Lombard est-il pour Gandulphe une auctorilas » ? dans les Becherches de science religieuse, t. xvi, 1926, p. 407-415 ; F. M. Cbossat, S. J., La « Somme des Sentences », œuvre de Hugues de Mortagne vers 1155 (Spicilegium sacrum Lovaniense, iasc. 5), Louvain, 1923, l>. 1-19, et passim ; A. Landgraf, nombreuses études parues dandiverses revues et mentionnées au cours de l’article pour la partie biographique, historico-littéraire et théologique ; Facombe, Beryll Smalley, item, surtout pour la partie d’histoire littéraire ; Lottin, item, surtout pour la pai tic théologique ; Hameau, Notices et extraits de quelques manuscrits, etc. mentionne plus haut, dans la partie des sermons.

I. Schupp, Die Gnadenlehre des Petrus Lombardus, dans les l’reiburger theologische Studien, Fribourg-en-Br., t. xxx v, 1932 ; Fr. Zigon, Der Begrif) der Caritas beim Lombarden, und der hl. Thomas, dans Divus Thomas, Fribourg, t. iv, 1926, p. 404-424 ; I. Stuller, S..[., Petrus Lombardus und Thomas non Aquin uber die Xatur der t Caritas », dans Zeitschrift jur katholische Théologie, t. I.I, 1927, p. 399-108 ; J, Seipel, Die Lehre von der gottlichen Tugend der I.iebe in des Petrus Lombardus Bùchern der Sentenzen und in der Somma theologica des hl. Thomas von Aquin, dans Der Katholik, t. lxxxvi. 2' part., 1900, p. 37-49 et 190-201 ; J. Cavallcra, Saint Augustin et le Livre des Sentences de Pierre Lombard, dans Archives de philosophie, t. vii, 2e ' part., 1930, p. 186(438 1-199 [451 ].

J. de Ghellinck.


44. PIERRE DE LONDRES, archidiacre de ce diocèse (fin du xir siècle), est l’auteur d’un Remediarium conversorum, contenu dans le Mazar. (>HH et le Paris, lai. 3227 ; en ce dernier, il est dédié par l’archidiacre à son évêque Richard III (Richard d'Ély) qui siégea de 1189 à 1198. C’est une exposition morale que l’auteur présente lui-même comme une compilation systématique des Moralia de saint Grégoire, La première partie étudie en 6 livres le péché, ses causes. jpèces, ses châtiments ; à quoi correspond, exactement calquée sur la première, une seconde partie sur la vertu. L’ensemble témoigne de qualités heureuses dans l’arrangement des matériaux et aussi d’une onction qui se rencontre assez rarement dans les compositions analogues. Pierre serait aussi l’auteur de Dialogorum Pétri et Simonis libri III de reparatione lapsi, sive de Messise advenlu, apologie du christianisme contre le judaïsme, et d’un lexique théologique, PanIheologon Iheologiee libri LU.

M. Grabmann, Die Geschichte der scholaslischen Méthode, t. it, Fribourg, 1911, p. 191-493, où l’on trouvera le plan

complet du Benicdiarium ; llurter, Nomenclator, 3e édit., t. II, p. 207, n. 1.

É. Amann.


45. PIERRE DE LUNA (13287-1422), qui fut, durant le Grand Schisme, le pape d’Avignon Benoît XIII.

Il ne saurait être question de traiter à son propos toute l’histoire du Grand Schisme, à laquelle sera consacré un article spécial. On indiquera simplement ici, à très grandes lignes, le curriculum vitæ de ce personnage, en signalant aussi les productions canoniques et théologiques sorties de sa plume.

I. Vie.

1° Jusqu'à son élection. — Pierre Martinez de Luna est né dans la ville d’Illueca (province actuelle de Saragosse) vers l’année 1328. Cette date se déduit du fait que, lors de son élection au Siège apostolique, en 1394, il avait soixante-six ans. Voir N. Valois, La France et le Grand Schisme, t. ii, p. 16, n. 4. Sa famille était l’une des plus considérables du royaume d’Aragon ; son père, Jean Martinez de Luna, était de très ancienne noblesse, sa mère, dona Maria Perez de Gotôr et Alagon, une des plus riches héritières, apparentée, d’ailleurs, à nombre de familles distinguées. Pierre fut envoyé de bonne heure à l’université de Montpellier, où il s’adonna à l'étude de l’un et l’autre droits, et devint finalement professeur de droit canonique. Entre temps, il était entré dans l'état ecclésiastique, avait reçu divers bénéfices et, finalement, la prévôté de la cathédrale de Valence ; c’est à Valence que le pape Grégoire XI alla le chercher pour le faire cardinal-diacre de Sainte-Marie in Cosmedin, le 20 décembre 1375. Électeur de Barthélémy Prignano, qui devenait le pape Urbain VI (9 avril 1378), le cardinal d’Aragon (c’est ainsi que l’on appelait d’ordinaire Pierre de Luna) paraît avoir résisté d’abord à. la tendance qui allait pousser les cardinaux à contester l'élection d’Urbain. Il fut l’un des derniers à quitter Rome pour se joindre aux opposants réunis à Anagni. Finalement, il partagea néanmoins le point de vue des adversaires d’Urbain VI et fut l’un des électeurs, à Fondi, de Robert' de Genève, qui devenait le pape Clément VII (20 septembre 1378). Dès lors, il va se mettre entièrement au service du pape avignonnais.

Dès le 18 décembre 1378, il reçoit de celui-ci les pouvoirs de légat dans la péninsule ibérique, et c’est grâce à son action, secondée par celle de saint Vincent Ferrier, qu’il rallie finalement la péninsule à l’obédience du pape d’Avignon. C’est en Aragon qu’il réussit le plus vite. En Castille, après la grande réunion de Médina del Campo, dont le cardinal d’Aragon est l’animateur (novembre 1380), on se rallie à l’obédience clémentiste (19 mai 1381). Le succès est un ]feu plus difficile à remporter au Portugal ; il ne laisse pas d'être acquis par les efforts de Pierre de Luna à la réunion de Santarem. La Navarre ne se ralliera que plus tard (6 février 1390), après une assemblée tenue à Pampelune, où Pierre joua un rôle non moins actif qu'à Médina et à Santarem.

Le 1 er février 1393, Pierre, qui dans l’entre-temps était rentré en Avignon, est nommé légat a latere non seulement en France, Hainaut, Brabant, Flandre. Ecosse, tous pays de l’obédience d’Avignon, mais en Irlande et en Angleterre qu’il s’agit de gagner, mais où il échoua complètement. En résidence habituelle à Paris, il travaillait activement pour la cause de Clé ment VII, tout en déclarant, à l’occasion, que la meilleure voie pour mettre fin au schisme était la cession volontaire des deux concurrents. Il était loin de désapprouver le mouvement universitaire, qui se prononçait avec une énergie croissante dans le même sens. Aussi, quand il reparut en Avignon, le l" r sep lemhre 139 I. ses rapports avec Clément Y 1 1 étaient-ils assez tendus ; quinze jours plus tard, le pape mourail