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PFLUG (JULIUSJ PIIÉBADE


mieux se séparer dans la clarté que de se réunir dans l’équivoque.

I. Textes imprimés.

Corpus reformatorum, Melanchtlionis opéra, t. iv surtout ; Le Plat, Monumenla Tridentina, t. IV, p. 32 sq. ; Lettres de Pflug, çà et là, parmi les lettres d’Érasme, de Wicel, de Hutten, de Mosellan, ou allusions à Pflug, dans les lettres de Calvin, de Luther et de Mélanchthon ; voir Schilter, De liberlate Ecclesiarum. Germaniæ, Iéna, 1683 ; G. Millier, Epistohv Pétri Mosellani, Leipzig, 1902, etc.

IL Ouvrages a consulter. — J.-H. Acker, Narralio brevis de J. Pflugio, Altenbourg, 1721 ; Pastor, Die kirchlichen Reunionsbeslrebungen, Fribourg-en-Brisgau, 1879 ; Kidd, Documents illuslrative of the continental Reformation, Oxford, 1911 ; Kawerau, dans Realencyklopddie, t. xv, p. 260 sa.

L. Cristiani.

    1. PHÉBADE##


PHÉBADE, évêque d’Agen (iv c siècle). — I. Vie. II. Appréciations. III. Analyse du Contra arianos. IV. Le Liber de fide.

I. Vie.

Phébade. Fœgade ou plutôt Fcebade, cette dernière graphie étant conforme à la tradition manuscrite, originaire d’Aquitaine, devint évêque d’Agen postérieurement au concile de Sardique (343), mais avant que la deuxième formule de Sirmium fût connue en Gaule (357). Sur la graphie de son nom, voir le mémoire de Wilmart, La tradition manuscrite des opuscules dogmatiques de Fcvbadius, Gregorius Illiberitanus et Faustinus, dans Sitzungsberichte der kais. Akad. der Wissens. zu Wien. Philolog.-histor. Klasse, t. eux, surtout p. 8 et la planche de la page 34.

Dès que la deuxième formule de Sirmium, rédigée par Ursace, Valens et Potamius de Lisbonne fut répandue en Gaule, munie de la signature d’Osius, Phébade la combattit par l’opuscule connu sous le titre de Liber contra arianos : Xuper ad nos scripta nenerunt. Cont. arianos, c. i, P. L., t. xx, col. 13. Il assista sans doute au concile des évoques gaulois, célébré aux environs de Pâques de l’année 358, qui déclara repousser avec dégoût la profession de foi d’Ursace et de Valens. Sur ce concile, voir Hilaire. De synodis, c. xxviii, P. L., t. x, col. 501.

Au concile de Himini, Phébade fut, avec Servais de Tongres, le protagoniste de ceux qui résistèrent le plus longtemps aux sollicitations et aux menaces du préfet du prétoire Taurus ; il finit cependant par se soumettre. A en croire Sulpice-Sévère, il ne l’aurait fait qu’à la condition de pouvoir ajouter des précisions à la profession de foi proposée au concile ; et Valens, sous prétexte de faciliter la conciliation, aurait glissé dans le texte élaboré par Phébade un membre de phrase disant que le Fils de Dieu n’est pas une créature comme les autres créatures ». Sulpice-Sévère, Historia sa< ra. t. II, c. xliv, P. I… t.. col. 154.

De retour a Agen, Phébade y vécut encore de longues années. Il assista aux conciles de Valence en M 1 et à celui de SaragOSSe en 380. Il fut un de ceux a qui saint Ambroise adressa sa lettre i.xxxvii. P. /… I. xvi. col. 1339. Il vivail encore quand saint Jérôme, en 392, écrivit son De viris. c. CVIII, P. L. t. xxiii, col. 713. On ignore la date de s ; i morl.

II. Appréciations. Le Liber contra arianos fut édité, pour la première fois, par Théodore de Bèze en 1570, a Paris, chez llenri Ksticnne. Pour cette édition, de Bèze aval) a sa disposition la copie d’un manuscrit appartenant alors ; i Pierre Pithou. Le manuscrit, le seul qui nous donne le texte du Contra

arianos, se trouve maintenant à la bibliothèque royale de Leyde, sous la cote Cod. lut. Voss. i 58,

On l’estime être du IX 1 siècle. Les éditions posté rieures ne sont que des réimpressions du texte de

Th. de lieP-qui, souvent, est tort défectueux. En 1909, Wilmart avait fait espérer une édition critique du

(’.outra arianos, dans le Corpus de Vienne. Plie n’a

pas paru jusqu’ici. Voir le mémoire de Wilmart, cité plus haut.

Dans l’épître aux seigneurs de Pologne qui sert de préface à son édition, Th. de Bèze dit du Contra arianos : brevis quidem ille, sed meo judicio egregius libellus. Néanmoins, la théologie positive du xviie siècle ne semble pas avoir attribué une grande importance à l’œuvre du vieil évêque d’Agen. Il fallut attendre la deuxième moitié du xixe siècle pour que l’attention des historiens fût de nouveau attirée sur Phébade. En 1864, Reinkens. qui. peu après, devait être le premier évêque vieux-catholique, estimait que l’activité de Phébade dans la controverse arienne n’avait pas été sans importance et que son opuscule méritait d’être étudié de plus près. Reinkens, Hilarius von Poitiers, Schaffouse, 1864, p. 166. Vingt-cinq ans plus tard, dans un article publié dans la Zeitschr. fur kircid. Wissenschaft und kirchl. Leben, p. 335-345 et 391-407, Dneseke étudia la doctrine du Contra arianos. Il attribue à Phébade une acuité intellectuelle peu commune, ainsi qu’une grande vigueur dialectique, et il voit en lui un théologien de premier plan.

Cette manière de juger ne parvint pas à s’imposer, car. bien qu’aucune étude d’ensemble n’ait été publiée sur la doctrine de Phébade depuis l’article de Dneseke. l’opinion générale des historiens incline à ne voir en lui qu’un théologien de second ordre qui se meut dans le sillage de Tertullicn et de saint Hilaire, mais qui, à un moment critique, a su présenter, d’une manière alerte, vive et prenante, la thèse traditionnelle de la théologie latine sur les rapports du Père et du Fils dans la sainte Trinité.

La courte analyse que nous allons donner du Contra arianos montrera, nous l’espérons, le bien-fondé de cette opinion.

III. Analyse du « Contra arianos ». Dans le Contra arianos, Phébade s’applique à réfuter, l’une à la suite de l’autre, toutes les propositions de la deuxième formule de Sirmium. Voir le texte latin de cette formule dans saint Hilaire. De sijnodis, 11, P. L., t. x, col. 487 ; un texte grec, dans Socrates, H. E., t. II, c. xxx, P. G., t. lxvii, col. 285 sq.

1° Cette formule débute par une profession de foi « en un Dieu le Père tout-puissant, en son Fils unique Jésus-Christ, né de lui avant tous les siècles ». Ensuite, la parole du Sauveur, Joa., xx, 17, est citée pour montrer qu’on ne peut admettre l’existence de deux dieux. Phébade fait ressortir l’ambiguïté, ainsi que l’insuffisance de cette proposition. Le terme uniis Drus Pater peut signifier quc le Père seul est vrai Dieu, et il est aussi susceptible d’être interprété au sens qu’en Dieu il n’y a qu’un seul Père. D’autre part. on peut attribuer au Fils le vocable « Dieu », comme les tenants de I’arianisme ne refusent pas de le faire, tout en lui déniant la possession de la nature divine. Polest enim et Deus Pater sic unus Drus dici, ut sit unus Pater, non Deus unus. Potest et sic Filius Deus dici, ut Deus non sit. Cont. arianos. c. iii, P. /… t. xx, col. 15 BC.

Mais, continue Phébade, li’choix du texte de Joa., XX, 17. pour démontrer qu’il n’est pas permis de confesser deux dieux, montre clairement que la formule de Sirmium veut séparer le Fils du Père en le ravalant au rang des créatures. Cette interprétation erronée de Joa., xx, 17. ainsi quc celle d’autres textes SCripturaireS, tels que Joa.. XVII, 3 ; Matlh.. xxiv, 36 ; Phil., il.’. ». provient de ce que les ariens, ne dis tinguant pas l’humanité « lu Sauveur de sa divinité, attribuent a celle-ci ce qui revient uniquement a la première ; Us font de la divinité et de l’humanité du

Chris ! un tel mélange, qu’il en résulte une troisième entité qui n’est ni vrai Dieu ni vrai homme, tandis que le Sauveur a fort bien distingué chacune de ses suta stances (natures) l’une de l’autre. < ai en lui. l’esprit