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PÉNITENTIELS — P ENTAT EU QUE


I)able était frappé d’une double peine. Parfois, aussi, la peine était unique, parce que, seule, l’Église avait condamné l’acte comme contraire à la loi chrétienne : nombre de textes, dans les pénitenliels, pourvoient à la protection de la femme, de l’enfant et même de l’esclave. Cf. Oakley, p. 193-196 et passim. Ainsi, les pénitent iels contribuaient efficacement à la défense de l’ordre social et à son perfectionnement.

On leur fera plus grand honneur encore d’avoir aidé au perfectionnement de l’homme. Par de minutieuses prescriptions alimentaires (vo.r sur ce point les travaux de K. BockenhoIT), ils ont inculqué aux Barbares, sous forme de tabous, quelques principes d’hygiène. Surtout, en affinant la casuistique des péchés de pensée, ils ont affiné la conscience ou, pour le moins, la prudence de chrétiens un peu rudes. Lea, op. cit., t. ii, p. 106. E. Friedberg, Aus deulschen Jiussbiïcliern, 1868.

Tous ces progrès ont été inspirés par des catalogues souvent médiocres et où il ne serait pas difficile de relever des fragments étranges ou même absurdes. Le bienfait était procuré par le principe de la pénitence, plutôt que par le génie des compilateurs !

G. Le Bras.

    1. PENNA (François Horace de)##


1. PENNA (François Horace de), frère mineur capucin de la province des Marches. Né à Macerata en 1680, il prit l’habit le 8 novembre 1700. Peu de temps après avoir terminé ses études, il obtint la permission de partir comme missionnaire au Thibet. Il quitta sa patrie en 1712 et évangélisa le Thibet pendant plus de trente ans. Il revint en Italie en 1735 pour y chercher du renfort. En 1738, il repartit pour le Thibet. A son retour, il rencontra l’hostilité la plus vive de la part des princes, des bonzes et du grand lama. En 1745, les chrétiens furent persécutés et dispersés, l’église de Lassa détruite et le P. François Horace dut s’enfuir en Népal, à Patan, où il mourut le 20 juillet 1745.

Ce missionnaire illustre ne s’est pas seulement distingué par l’évangélisation du Thibet, il a composé aussi de nombreux ouvrages, qui se rapportent non seulement à l’histoire des missions, mais aussi à l’histoire des religions et à la théologie. Ainsi nous avons de lui : 1. Relazione del principioe statu présente délia missione nel regno del Tibete regni confmanti raccomandata ai cappuccini délia provincia délia Marca, que la Congrégation de la Propagande publia à Borne, en 1738 ; 2. Brève ragguaglio délie operato dai cappuccini délia provincia délia Marca nella missione del Tibet, imprimé dans les Analecta ord. min. capuccinorum, t. xxxvii, 1921, p. 285-294 ; t. xxxviii, 1922, p. 57-63 ; 3. Istoria délie gesla di Sciachiatuba risloratore dell’islamismo, traduite du thibétain ; 4. Le tre grande vie che conducono alla per/ezione, traduit du thibétain ; 5. Sopra le trasmigrazionie l’orazione a Dio, traduit du thibétain ; 6. Tesoro délia dottrina cristiana del Turlotti, traduit en langue thibétano-népalienne ; 7. Dottrina cristiana del cardinal Bellarmino, traduit en langue thibétano-népalienne ; 8. Vocabulario italiano-tibetano-nepalese d’environ 35 000 mots ; 9. Degli aiuli che debbonsi cercare, ossia a chi si debba ricorrere, traduit du thibétain ; 10. Libro del mondo, traduit du thibétain ; 11. Libro degli idoli tibetani, traduit du thibétain ; 12. Délia regola in osservanza presso i religiosi, traduit du thibétain ; 13. Libro sulla cognizione del vero Dioe sul comandamento di amare solamente lui ed in lui solo sperare, traduit de l’italien en thibétain.

Giuseppe da Fermo, O. M. C, Gli scritlori cappuccini délie Marchee le loro opère édile ed inédite, Jesi, 1928, p. 50-53.

Am. Teetært.

    1. PENNA (Jean de LA)##


2. PENNA (Jean de LA), bénédictin, puis dominicain à Tolède (xvie siècle). Casuiste réputé et théologien thomiste, il professa au collège dominicain de

Saint-Grégoire de Yalladolid et à l’université de Sala manque. Il mourut en 156."). Ses In uniuersam S. Thonue Summum commentaria n’ont pas été édités ; mais les manuscrits en ont été longtemps consultés et utilisés par les théologiens de Salamanque.

.1. Lopez, Tercera parte de la historia ijeneral de Santo Domingo y de su orden <Ir predicadores, t. I, c. xl, l re édit., 1613 ; Quarla parle de la historia…, t. II, c. xr.v, 1e édit., 1615 ; Quétil-Iichard, Scriplores ord. prsedic, t. ii, 1721, p. 191.

M. -M. Gorcb.

    1. PENNOTO Gabriel##


PENNOTO Gabriel, xviie siècle. — Chanoine régulier de Saint-Augustin de la congrégation du Latran, né à Xovare, il occupa dans son ordre des postes importants. C’est ainsi qu’il put écrire une Generalis totius ordinis clericorum canonicorum historia tripartita, in-fol., Borne, 1624, Cologne, 1645. Cet ouvrage a fait sa réputation, mais Pennoto intéresse davantage le théologien par son Propugnaculum humanæ liberlalis seu controversiæ pro humani arbitrii libertate contra philosophos, aslrologos judiciarios et hsereticos tuenda et cum certiludine divins præscientiw, immobilitale divini decreti et efficacia divirtæ motionis concilianda libri decem, in-fol., Lyon, 1624. Dirigé surtout contre les calvinistes, l’ouvrage, eut, paraît-il, beaucoup de succès dans les milieux arminiens.

Les bibliographies renvoient à Janus Nicius Erythrœus (J. V. Rossi), Pinacolheca imaginum illuslrium. virorum qui auctore superslite diem suum obierunl, ii, n. 55 ; voir aussi Et. Decliamps, De hereri janseniana, Paris, 1654, t. II, disp. II, c. xv, n. 3, et disp. VIII, c. xi, n. 5 ; Hurter, Nomenclator ; 3e édit. t. iii, col. 696.

É. A.MANN.

    1. PENON François##


PENON François, dominicain né à Orléans en 1623 ; étudiant des universités de Toulouse et de Paris ; érudit, philosop.ie et théologien ; mort en 1699 à Paris où il avait dirigé la congrégation dominicaine de Saint-Louis. Il consacra quinze ans de sa vie à un Ars chronologica. Mais François Penon est surtout connu pour avoir composé un résumé-aide-mémoire rythmé de la Somme de saint Thomas : Hymnus angelicus, sive Doctoris angelici Summee theologicæ rhythmica synopsis. Quæsliones DC’XII, articulos 3120 compleclens, Paris, 1651, in- 12, 161 p., selon le procédé d’une vieille pédagogie qui mettait en vers les résumés pour faciliter la mémoire. Le résultat obtenu par Penon est assez curieux et déconcertant. Cependant, l’ouvrage eut un certain succès puisqu’on en retrouve assez facilement des exemplaires. L’auteur le réédita en 1676.

Quétif-Echard, Scriplores ord. prædic, t. ii, 1721, p. 748.

M. -Al. Gorce.

    1. PENTATEUQUE##


PENTATEUQUE. — Sous ce nom, transcrit du grec, on désigne le groupe de livres que le judaïsme appellait la Thora et qu’il regardait comme jouissant, parmi les Livres saints, d’une autorité tout à fait exceptionnelle. Ces cinq livres sont, dans leur ordre, la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome. Chacun d’eux a fait l’objet dans ce dictionnaire d’une étude détaillée. Si quelques-unes de ces notices ont déjà quelques années d’âge (l’art. Dettéronome est de 1909 ; l’art. Exode de 1912, l’art. Genèse de 1914), les deux dernières en date (l’art. Lévitique de 1925, l’art. Nombres de 1931) ont pu commencer à tenir compte des tendances nouvelles qui se manifestent, au sujet de la critique littéraire et historique du Pentateuque, soit dans les milieux indépendants, soit dans les cercles conservateurs et spécialement chez les catholiques.

On a donc pensé que le temps n’était pas encore venu de reprendre, sur nouveaux frais, une étude générale des divers problèmes que soulève la critique du Pentateuque. Mais il y a intérêt, pour les lecteurs, à trouver ici le catalogue des diverses questions soûle-