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PÉNITENCE. QUESTIONS THÉOLOGIQUES DIVERSES
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bourg ; soit ailleurs, ont laissé plusieurs théologies complètes, dogmatiques ou morales, où la pénitence est étudiée. Citons : Metzger, Babestuber, Rottner, Hardtner (auteur d’un traité original, De efficacia psenitentise in peccata venialià), Schnell, Schmitz, Oberndorfer, Sporer, Mayr, etc. Voir t. ii, col. 619-623. Les dominicains ont à leur actif le cardinal Gotti, Drouin et surtout Billuart. Chez les franciscains, Frassen tient à coup sûr le premier rang ; son traité, inséré dans Scolus Academicus, t. x, Rome, 1726, se termine, comme celui de Billuart, par une dissertation sur l’ancienne pénitence publique. Enfin, il suffira de faire mémoire des sorbonnistes Tournély et Collet, ce dernier ayant écrit un traité qu’a accueilli le Cursus theologicus de M igné, t. xxii.

4° Aux xixe et xxe siècles. — Les traités dogmatiques sur la pénitence sont rares dans les deux premiers tiers du xixe siècle (nous ne parlons pas des traités insérés dans certains manuels aujourd’hui heureusement oubliés). En citant Perrone, dans Prælecliones dogmaticæ, t. ii, Paris, 1852 (Migne, t. n), il semble qu’on ait nommé l’auteur le plus acceptable. La pénitence était alors étudiée de préférence chez les moralistes. Une première réaction, pour faire face aux attaques protestantes sur le terrain historique autant que dogmatique, fut (bien timidement encore) esquissée par D. Palmieri, dont le De pœnitentia, Rome, 1879 (2e édit., Prato, 1896) est loin d’être périmé. On peut, dans le même genre, citer les traités du P. Lahousse, Bruges, 1894 ; du P. de San, Bruges, 1900 ; du P. Chr. Pesch, Prælecliones dogmaticæ, t. vii, Fribourg-en-B., 1920 ; et, plus récemment, de M. P. Dens, 4e édit., Malines, 1817 ; du P. Huarte, Rome, 1913, et de MM. Van Noort-Verhaar, Hilversum, 1926. Les cardinaux Billot, De Ecclesiæ sacramentis, t. ii, 6e éd., Rome, 1922, et Lépicier, Tractatus de pœnitentia, Rome, 1924, ont minimisé la base positive et se sont astreints à un commentaire plus suivi de la Somme théologique. Dans son esquisse théologique, De sacramento pœnitenliæ, Paris, 1926, le P. d’Alès a scellé l’alliance de la théole gie positive et de la théologie spéculative, et, dans le même ordre de réalisation, le P. Galtier a édité un excellent manuel, De pœnitentia, tractatus dogmatico-hisloricus, Paris, 1923,

/ V. LES QUESTIONS TUËOLOOIQ DES AGITÉES DANS LA TBÈOLOOIE CATHOLIQUE POST-TRIDENT1NE. — Il ne s’agit pas ici du dogme. Le dogme précisé et promulgné ii Trente est exposé conformément aux chapitres doctrinaux et aux canons du concile. Il s’agit des questions théologiques qui font suite à cette exposition. Ce sont donc les aspects assez secondaires et les applications morales de la question pénitenticlle. Nous les Indiquerons très brièvement.

Essence du sacrement.

1. Matière. — Des divergences

subsistent, même après le concile de Trente, ( ni r< i homistes et scotistes sur l’essence du sacrement. I.’s premiers veulent que les actes du pénitent soient la matière prochaine du sacrement, les péchés étant considérés comme matière éloignée. Les seconds ne voient dans les actes du pénitent que des dispositions nécessaires à lu réception du sacrement. Ils insistent tur ce fait que le concile de Trente ne les nomme pas . mais quasi-matière du sacrement. Ils ptent de les appeler parties intégrales ». Au fond, comme le reconnaît un scotiste contemporain de lionne marque, le P Minges, la divergence est plus verbale que réelle. Jamais les thomistes n’ont entendu le mol matière au sens strict de la théorie iphysique de l’hylémorphisme. Cf. Hugon, (). P., Tractatus dogmatù i, t. iii, p. 508 sq. ; Minges, <). F. M.. Compendfum théologies <logmaticrr spectalit, t. ii, 132 234

I uni a) Différentes questions se posent rai

les parties essentielles de la forme. Voir t. i, col. 191.

b) Le sens de la formule est discuté. Voir t. i, col. 194.

c) Quelle signification et quelle valeur accorder à la formule déprécatoire jadis s.ule employée dans l’Église latine et en usage encore aujourd’hui dans les Églises orientales ? Voir t. i, col. 244 sq.

d) Quelle est la validité de l’absolution conférée sous condition et quand doit-elle être ainsi conférée ? Voir t. i, col. 252.

e) Sur les différentes questions de théologie morale agitées à propos de l’absolution, voir t. i, col. 240 sq.

3. Imposition des mains.

Tous les théologiens sont d’accord pour déclarer que, dans l’administration du sacrement de pénitence, l’imposition des mains du prêtre n’appartient ni à la forme, ni à la matière. Mais on peut se demander si ce rite, aujourd’hui considéré comme accessoire, n’a pas été autrefois regardé comme matière nécessaire. Sur ce point, voir t. vii, col. 13941407.

Parties du sacrement.

1. Contrition. — a) Contrition

parfaite. — Même après le concile de Trente, des théologiens se sont demandé si toute contrition parfaite, même celle d’un degré inférieur d’intensité (contritio remissa), suffit pour la justification. Estius s’est montré d’une sévérité que rien ne justifie. Il n’admet la justification extrasacramentelle par la contrition parfaite qu’à l’article de la mort ou quand le recours au prêtre est physiquement ou moralement impossible. In IVum Sent., dist. XVII, § 2. Certains contritionistes, distinguant entre contrition inlensa et contrition remissa, n’accordent la justification extrasacramentelle qu’à la première, en tant qu’elle est vehemens et accensa. Berti, De theol. disciplinis, t. LIV, c. vi. En rejetant ces deux opinions, la première comme erronée, la seconde comme exagérée, la plupart des théologiens font observer qu’il ne faudrait pas tomber dans l’exagération contraire et concéder le pouvoir justifiant à toute contrition qui, rejetant formellement le péché, ne contiendrait cependant pas un acte formel d’amour de Dieu par-dessus toutes choses. Voir Suarez, disp. IV, sect. ii, n. 6. Pour la discussion de ces opinions, voir Billot, De sacramentis, t. ii, th. xiii, et ici, t. iii, col. 1684-1686.

b) Contrition imparfaite ou attrilion. — Deux controverses principales ont été agitées : a. — L’attrition inclut-elle un commencement d’amour de charité ? C’est la controverse attritioniste et contritioniste. Voir t. i. col. 2252-2256, 2258-2262. La question a été renouvelée récemment par le P. Périnelle, à propos de saint Thomas et du concile de Trente. Voir ci-dessus, col. 9£0 et 1092.

b. — L’attrition peut-elle être suffisante comme partie constitutive du sacrement et cependant insuffisante comme disposition à la justification sacramentelle ? C’esl un aspect de la question plus générale du sacrement valide et informe, question remise en honneur par Billot, op. cit., th. xvi. Voir Rkvivisceni i

2. Confession. ~ Les questions relatives au ministre. à la matière, à l’intégrité, aux qualités de la confession ont été exposées t. iii, col. 942-960.

3. Satisfaction.

Voir ce mot.

Effets du sacrement.

l. Sacrement valide cl

informe. — On s’est demandé avant le concile de Trente, et la question a été reprise de nos jours, si. tous les éléments requis a la validité du sacrement étant acquis, il peut néanmoins se taire que le sacrement, tout en étant valide, demeure encore informe, à-dire n’atteigne pas Immédiatement son effet propre, la rémission des péchés. Au cours de notre enquête historique, nous avons rencontré, surtout

dans l’école I homiste, un cerl a in nombre et ailleurs qui envisageai cette possibilité. La plupart des Lhéolo-