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1093 PÉNITENCK. CONCILE DE TRENTE. TEXTES DOCTRINAUX 1094

ritudine anitma mess. (Is., chaque nuit mon lit de mes

xxxviii, 15), et alios hujus pleurs ; « Je repasserai de generis, facile intelliget, eos vant vous toutes mes années

ex véhément i quodam andans l’amertume de mon

teactæ vit : e odio et ingenti âme », et d’autres cris du

peccatorum detestatione mamême genre, on comprendra

nasse. facilement qu’ils avaient comme principe une vive haine de la vie passée et une détestation considérable du péché. Docet præterea, etsi conIl enseigne en outre que la

tritionem hanc aliquando contrition peut quelquefois

caritate perfectam esse con- être rendue parfaite par la

tlngat, hominemque Deo charité et, à ce titre, récon reconciliare, priusquam hoc cilier l’homme avec Dieu

sacramentum actu suscipiaavant la réception actuelle

tur, ipsam nihilominus redu sacrement de pénitence ;

conciliationem ipsi contricependant, cette réconcilia tinni sine sacramenti voto, tion ne saurait être attribuée

quod in illa includitur, non à la contrition sans le vœu

esse adscribendam. du sacrement, qui y est inclus, lllam vero contritionem Quant à cette contrition

imperfectam, quæ attritio imparfaite que l’on nomme

dicitur, quoniam vel ex turattrition, du fait qu’elle est

pitudinis peccati considérængendrée par la considéra tlonevelex gehennæ et peetion de la laideur du péché

narum metu communiter ou par la crainte de l’enfer et

concipitur, si voluntatem des châtiments, si toutefois

peccandi excludat cum spe elle exclut la volonté de pé veniæ déclarât non solum cher et s’accompagne de non facere hominem hypol’espérance du pardon, le

critam et magis peccatorem, concile déclare que non seu verum etiam donum Dei et lement elle ne rend pas

Spiritus Sancti impulsum, l’homme hypocrite et plus

non adhuc quidem inhabipécheur, mais même qu’elle

tantis, sed tantum moventis, est un don de Dieu et un

quo prenitens adjutus viam mouvement de l’Esprit ttbl ad justitiam parât. Et Saint, non pas encore habi quamvis sine sacramento tant en nous, mais cepen ptenitentiæ per se ad justidant nous mouvant, et que,

Bcationern perducere peccapar ce secours, le pénitent

torem ncqueat, tamen cum s’ouvre la voie à la justice,

ad Dei gratiam in sacraEt, quoiqu’elle ne puisse par

iiiento pænitentiadispoelle-même, sans le sacrement

Bit. Hoc enim timoré utiliter de pénitence, conduire le

concussi Ninivitac ad Jonse pécheur à la justification,

prœdicationem plenam tercependant elle le dispose à

rorlbus pænitentiam egeobtenir la grâce de Dieu dans

iiml et misericordiam a i c sacrement de pénitence.

Domino impetrarunt (Jonas, c’est ainsi qu’utilement frap iii). Quamobrem falso quip é s par la terrifiante prédi dam ealumniantur catholication de Jonas, les Nini rus seriptores, quasi tradivites firent pénitence et ob derint sacramentum psenitinrent miséricorde de Dieu.

tentiæ absque bono motu Ainsi donc on calomnie les

WSClpientium gratiam conauteurs catholiques en les

ferre, quod nunquam Eccleaccusant faussement d’en sia Dei docuil née sensit. Sed seigner que le sacrement de

et falso docent contritionem pénitence confère la grâce

xtortam et coactam, sans aucun bon mouvement

non liberam et voluntariam de la part de qui le reçoit :

(cf. can. 5). Cavall., n. 1192 ; jamais l’Église n’a enseigné

Denz.-Bannw., n. 897-898. n i soutenu pareille dochine. C’est une fausseté encore d’enseigner que la contrition

est extorquée et contrainte,

cl qu’elle n’est ni libre, ni

volontaire.

Ce chapitre est un des plus importants qu’ait publié sur le sacrement de pénitence le concile de Trente. L’enseignement qui s’en dégage louche a plusieurs points de la question si complexe de la contrition, qu’on n’avait f ; iit qu’esquisser au c. xiv du décrel De justifleatione.

En janvier 1547, les Pères n’avaient pas encore employé le mot contrition : ils s’étaient contentés d’affirmer que -la pénitence du chrétien tombé (dans le péché) était lies différente de la pénitence baptia

maie, el qu’elle comportait non seulement la cessalinn

de tout péché et leur détestation. soit un cœur contrit et humilié (Ps., l, 19), mais encore leur confession sacramentelle », Denz.-Bannw., n. 807.

Nous avons vu plus haut, col. 1059. que Luther condamnait toute contrition préparée par l’examen du passé, la honte du péché, la crainte de l’enfer. Pour lui, cette contrition laisserait le coupable attaché à ses fautes. Il reprochait aux théologiens catholiques leur terminologie peu ferme : les uns appellant un tel repentir contrition sans charité, les autres l’appellant attrition. Pour bien montrer que l’attrition est une véritable contrition, le concile réunit sous le même titre, De conlrilione, la doctrine concernant contrition parfaite et attrition. Il n’emploiera le mot « attrition » qu’incidemment, au cours de son exposé doctrinal. Le c. iv tout entier sera rempli de cet exposé ; c’est seulement dans le can. 5 que sera directement condamnée l’erreur de Luther sur la contrition.

Dans ce chapitre, le concile commence par la définition de la contrition. « douleur intérieure et horreur des péchés commis, avec la résolution de ne plus pécher à l’avenir ». Cette définition doit convenir même à la contrition sans charité, ou attrition. Et, par là, elle pose le principe d’où le concile déduira la valeur morale de l’attrition.

Toujours en demeurant dans cet ordre général, le concile proclame la nécessité de la contrition pour le pécheur désireux d’obtenir de Dieu le pardon de ses fautes. Quovis lempore, dit-il : donc aussi pour le chrétien tombé dans quelque faute grave, et qui veut préparer sa réconciliation dans le sacrement de pénitence. Dans la session vi, le concile avait énuméré les éléments du sacrement de pénitence que la contrition, pour être vraie et efficace, devait renfermer tout au moins voto, voir col. 1090. Les parties du sacrement de pénitence ayant été énumérées dans le c. iii, le concile se contente, en ce c. iv, de déclarer que la contrition qu’il vient de définir sera une préparation à la rémission des péchés, si elle « s’accompagne de la confiance en la divine miséricorde et du désir de remplir toutes les autres conditions nécessaires à la bonne réception du sacrement (de pénitence) ». Mais, pour justifier contre les calomnies de Luther la nature et la valeur de la contrition, le concile rappelle qu’elle doit « contenir non seulement la cessation du péché, et le propos et le commencement d’une vie nouvelle, mais encore la haine de l’ancienne vie de péché ».

Ici seulement se place, dans la déclaration conciliaire, la distinction entre la contrition parfaite, qui, se réalisant dans l’âme, réconcilie le pécheur avec Dieu avant même qu’il ne reçoive le sacrement, et la contrition imparfaite ou attrition. Mais il importe de noter que la réconciliation suppose, dans la contrition parfaite. l’inclusion du vœu ou désir du sacrement. Cette déclaration insérée dans le chapitre doctrinal présente le double avantage de promulguer la doctrine revue dans l’Église sans paraître condamner certaines affirmations de théologiens antérieurs. C’étail la solution élégante apportée aux difficultés soulevées à propos de Cajétan ci d’Adrien VI.

Le texte relatif à l’attrition a subi des remaniements considérables : il est utile de placer en regard les deux rédacf ions :

Il l p PROPOS ! lllam vero contritionem

quant theologt attrltionem

OCant, quod iinperfeela ait. et tolum el ex lui | > 1 1 niions

p. ccat i considérai lone, vel ex gehennn et pœnarum metu, <ini tervlll » llmor dteiinr, conclplatur ; m * olunta

tem peccandi excludat. ri

I t l i oi i isi i il

lllam vero eont ritioneni imperfectam, qu(B altritio

dicitur, quoniam

ile

nu pitudinia peccati i onside

ralione, el ex gehenn ; e el

psenarum metu communiter

concipitur.

si voluntatem