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1091 PÉNITENCE. CONCILE Dli TRENTE, TEXTES DOCTRINAUX

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tilnis conscientlæ pax ac sercnitas cum vehementi spilitus consolatione consequi

solcl.

Usée de partibus et eŒctu hujiis sacramènti sancta syaodus tradens simul eorum sententias damnât, qui pænitentia : partes incussos conscientia ; terrores et fidem esse con tendunt. Cavall., n. 1191 ; Denz. -Bannw., n. 896.

et recevant avec dévotion ce sacrement, la paix et la sérénité de la conscience, jointes à une grande consolation de l’esprit.

Telle est la doctrine du concile sur les parties et l’effet de ce sacrement ; par là, il condamne le sentiment de ceux qui prétendent placer les parties de la pénitence dans les terreurs de la conscience et dans la foi.

Le projet remis le 16 novembre à l’examen des Pères contenait un très long développement où l’on distingue deux sections d’égale longueur : l’une exposait la doctrine catholique sur les parties et les efïets du sacrement de pénitence, l’autre réfutai ! d’une façon motivée les erreurs sur la constitution de la pénitence et rejetait le rôle prêté à la foi et aux « terreurs » par les hérétiques. Au cours des discussions, l’une et l’autre sections furent notablement abrégées, notamment la seconde, qui n’est représentée dans le texte définitif que par la courte phrase de la fin.

Gomme modification importante dans la première partie, signalons, au lieu de la formule Absolvo te a peccatis tuis, indiquée primitivement comme la forme du sacrement, l’indication plus vague de la formule Ego le absolvo, etc. Ce qui laisse en suspens les diverses opinions théologiques sur l’essence de la forme. Plusieurs évêques avaient demandé la suppression des mots a peccatis luis, absents de la formule de Florence. Mais il n’y a aucun doute touchant la pensée du concile sur la forme : c’est la forme indicative, qui, pour eux, est régulière ; les prières (formules déprécatives), qui l’accompagnent, ont été ajoutées laudabiliter par l’Église, mais n’appartiennent en rien à l’essence de la forme et ne sont pas indispensables à la validité du sacrement. On notera également l’incise relative à la formule indicative : in qua præcipue vis sita est. Cette incise, qui correspond bien à la pensée de saint Thomas, voir col. 985, accueille néanmoins, dans la mesure du possible, l’opinion des théologiens scotistes. Leur opinion préoccupe visiblement les rédacteurs de la déclaration définitive : ils entendent bien, sans l’approuver, ne la pas condamner.

De là, les formules si nuancées, employées pour déterminer la matière du sacrement de pénitence. On avait primitivement proposé un texte assez mal venu, voir Theiner, p. 583 a ; mais plusieurs demandèrent, à la séance du 23 novembre, que l’on revînt purement et simplement au texte du concile de Florence. On dira donc que la quasi-matière de la pénitence est constituée par les actes du pénitent, contrition, confession, satisfaction. Mais, mieux qu’à Florence, on explique à quel titre ces actes peuvent être dits « parties » du sacrement. C’est uniquement en tant qu’ils appartiennent à son intégrité et sont requis pour la pleine et parfaite rémission des péchés. Ainsi, l’on évite de trancher la controverse entre thomistes et scotistes sur l’essence du sacrement. Dans la déclaration primitive, cet enseignement sur les parties du sacrement de pénitence était suivi d’une déclaration sur l’imposition des mains. A la discussion générale, certains théologiens en avaient parlé avec insistance. Gropper y voyait le signe du pouvoir des clefs. Theiner. p. 546547. Delphius, allant plus loin, y trouvait la matière même du sacrement, p. 550. Mais d’autres théologiens, combattant ces opinions, avaient enseigné que l’imposition des mains n’était pas nécessaire dans l’administration du sacrement. La première rédaction du chapitre ni, donnant satisfaction partielle aux opinions adverses, déclarait que l’imposition des mains

était mucérémonie remontant aux apôtres, dpuc d’être observée, mais ne concernant que l’ornement du sacrement et la signification élégante « de ce qui s’accomplit invisiblement. Mais on ajoutait qu’elle n’avait jamais été considéréecomme la matière du sacrement ni comme une cérémonie nécessaire à son administration. Cette déclaration a complètement dis paru du texte Anal. Probablement, elle n’avait satisfait aucune des écoles adverses. Sur l’imposition des mains, comme rite normal de l’absolution à cette époque, voir Th. N’ctter (Waldensis), Antiquilatum ftdei catholiese Ecclesiæ doctrinale de sacramentis, Venise, 1758, De sacramento pœnilentise, c. 147. cité par Cavallera, art. cit., dans liull. de lilt. eccl., 1924, p. 90, note 44.

Une importante précision dogmatique est formulée quant à l’efïet du sacrement, ce que les scolastiques appelaient la res sacramènti : c’est bien, dans la mesure où agit le sacrement, la réconciliation de l’âme avec Dieu, c’est-à-dire la rémission du péché lui-même. L’ancienne conception d’une simple déclaration au nom de l’Église de la rémission déjà obtenue est implicitement, mais définitivement écartée.

Enfin, l’exposé se termine par une déclaration rappelant que, tout en proposant cette doctrine sur les parties et l’effet du sacrement, le concile entend réprouver la doctrine luthérienne plaçant les parties de la pénitence dans les terreurs de la conscience et dans la foi au Christ. La rédaction primitive de cette ultime déclaration était beaucoup plus longue : mais sans doute, au dernier moment, a-t-on estimé qu’une condamnation brève et tranchante, évitant les discussions subtiles, était suffisante. Cf. Cavallera. art. cit.. p. 9192.

C. iv. — De la contrition (et de l’allrilionj. — On remarquera que le titre, dans les Actes officiels, est simplement de la contrition : les mots « et de l’attrition » ont été ajoutés après coup.

Contritio quæ primum loLa contrition, qui, dans

cum inter dictos psenitentis ces actes du pénitent, vient

actus habet, aninii dolor ac en premier lieu, est une dou detestatioest depeccatocomleur et une détestation que

misso, cum proposito non l’âme conçoit du péché com peccandi de cetero. Fuit aumis, avec le ferme propos de

tem quovistempore ad impene plus pécher à l’avenir. Ce

trandam veniampeccatorum mouvement de contrition a

hic contritionis motus neces- été de tout temps nécessaire

sarius, et in homine post pour demander le pardon des

baptismum lapso ita demum péchés et, dans l’homme

prœparat ad remissionem tombé après le baptême, il

peccatorum, si cum fiducia est encore une préparation

divines misericordia ? et voto à la rémission des péchés, s’il

præstandireliqua conjunctus s’accompagne de la con sit, quæ ad rite suscipienfiance en la divine miséri dum hoc sacramentum requicorde et du désir de remplir

runtur. toutes les autres conditions nécessaires à la bonne réception de ce sacrement.

Déclarât igitur sancta syLe saint concile déclare

nodus, hanc contritionem donc que cette contrition

non solum cessationem a renferme non seulement la

peccato et vitæ novæ processation du péché et le pro positum et inchoationem, pos et le commencement

sed veteris etiam odium cond’une vie nouvelle, mais en tinere, juxta illud : Projicite core la haine de l’ancienne

a vobis omnes iniquilales ves- (vie) selon ces paroles : Re tras, in quibus pncvaricali jetez loin de vous toutes les

estis, et facile vobis cor novum prévarications par lesquelles

efspirifumnouum (Ez., xviii, vous avez prévariqué, et

il i. Et certe, qui illos sanctofaites-vous un cœur nouveau

rum clamores consideraveet un esprit nouveau. Et

rit : Tibi soli peccavi, et certes, si l’on considère ces

ma2umcoramtefeci(Ps., L, 6) ; cris des saints : J’ai péché

Laboravi in gemitu mco ; lavacontre vous seul et j’ai fait le

(><> per singulas noctes lectum mal en votre présence ;

meum (Ps., vi, 7) ; Recogitabo Je me suis fatigué dans

tibi omnes annos meos in antamon gémissement ; je laverai