Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.1.djvu/544

Cette page n’a pas encore été corrigée

1073

    1. PÉNITENCE##


PÉNITENCE. LE CONCILE DE TRENTE, DISCUSSION

1074

Apologia, a. 6, n. 51 sq., Millier, p. 195 : Loci, 2* selas, C. R., t. xxi, col. 498. — Calvin, Institution, III, iv, 25, C. R., t. xxxii, col. 138 sq.

La plupart des références indiquées au bas des propositions examinées sont tirées des actes du concile ; on les a complétées et mises en rapport avec les éditions récentes. Mais les indications des Acta nécessiteraient un travail critique de précision et d’identification qu’il a été impossible de faire ici.

II. discussion DBS articles.

1° Discussion par les théologiens. — Il faut tout d’abord rappeler que les théologiens et les évêques du concile quittèrent Trente par crainte de la peste (mars 1547), et, sauf les prélats originaires des pays soumis à Charles-Quint, vinrent à Bologne, pour y poursuivre l’examen des questions relatives à la pénitence et à l’extrême-onction. Les Acta de Bologne ne sont pas encore édités et nous ne connaissons le sommaire des discussions que par le diaire iv de Massarelli, édité par S. Merkle, Concilium Tridentinum, t. i (Diariorum, pars I). En voir un bon résumé dans Cavallera, Bull, de litl. eccl., 1923, p. 279283. L’assemblée de Bologne fut d’ailleurs bientôt prorogés et, quand on reprit les séances à Trente, en 1551, on décida de recommencer toutes les discussions. C’est ainsi que fut faite, le 15 octobre, la distribution des articles relatifs aux erreurs sur la pénitence et l’extrème-onction. Trente-six théologiens en furent chargés : deux au nom du pape ; quatre au nom de l’empereur ; huit au nom de la reine Marie de Hongrie et de l’université de Louvain ; deux en qualité de théologiens des cardinaux ; quatre au nom des électeurs du Saint-Empire ; six en qualité de théologiens des évêques ; cinq dominicains, deux mineurs de l’observance, trois augustins, un carme, un de l’ordre des hiéronymites. Thciner, t. i, p. 558-559.

Ces théologiens se partagèrent l’examen des articles. Mais, malgré la division du travail, on doit reconnaître que le résultat de ces consultations théologiques est, dans l’ensemble, assez maigre. On constate beaucoup de répétitions ; un certain nombre de preuves de simple convenance ou même absolument insuffisantes ; des observations superficielles et peu décisives. Néanmoins, plusieurs rapports tranchent sur les autres par la solidité et même l’érudition de leur argumentation et par un certain nombre de remarques judicieuses. C’est à ces travaux que nous nous arrêterons plus volontiers.

1. Premier article.

Les observations portèrent sur les | mis part ies de cet article. - - a) L’attention des consulteurs est retenue spécialement sur le premier point : Lu pénitence n’est pus proprement un sacrement institué pur le i.hrist pour lu réconciliation de ceux qui sont tombes après le baptême. C’est le théologien

pontifical. Jacques Laynez, S. J., qui, le mardi 20 octobre, inaugure les discussions. Son rapport, vraiment solide, s’inspire d’une théologie sérieuse et documentée, ussi les autres consulteurs ne feront-ils guère que répéter, el souvent fort incomplètement, ce que Laynez aura dit avant eux.

Cette première affirmation des novateurs parai) i Laynez hérétique, cai elle revient a nier que la pénitence soil un sacrement. Or, parce qu’elle est une cérémonie sacrée, instituée par Jésus Christ et à laquelle est jointe la collai ion de la grâce, la pénitence ei Ifle l.i défini) ion du sacrement.

L’Ecriture atteste qu’il en est ainsi. Les textes Invoqués sont Matth., xviii, 18, el Joa., xx, 21-25. Ces deux textes sont repris par la plupart des consul

leurs ; poui Mahusius, p. 542 a, le texte de Jean est seul pleinement démonstral if. Quelques uns y ajoutent Mail h. xvi, 19, Jean de Hasselt, p.’:::P. Jean Grop pi-r. p, 54fi a. I’.m.imI Tapper, ce dernier invoquant le commentaire de saint Hilaire sur tain) Matthieu,

p. 536 b. Groppcr cite même le « ministère de réconciliation », II Cor., v, 18, comme impliquant le sacrement de pénitence, p. 546 a. A plusieurs reprises, l’imposition des mains de I Tim., v, 22, est interprétée, d’après les Pères, comme un signe rémissif des péchés : Patres per manus impositionem sacramentum ptenitentiss inlclligunt, Laynez, p. 534 a. Jean Delphius (de Delft) reprend cette idée, p. 550 a, et la complète par Marc., xvi, 18 ; Matth., xix, 13 ; Luc, xviii, 15, trouvant, dans l’imposition et le contact des mains de Jésus, un signe cflicace de la grâce, quod aliquomodo liane absolutionem signi/icat.

La tradition vient en confirmation de l’Écriture. L’enseignement de l’Église touchant l’existence du sacrement de pénitence peut être déjà antérieurement relevé dans le concile de Florence, Decretum pro Armenis, Denzinger-Banmvart, n. 695, 699 ; Cavallera, Thésaurus, n. 958, 1204, voir col. 1046 ; le concile de Constance, sess. xv, Interrogationes, n. 20, Denz., n. 670, Cav., n. 1232 b, voir col. 1052 ; le concile de Trente lui-même, sess. vii, can. 1, Denz., n. 844 ; Cav., n. 951 ; le concile de Vérone en 1184, cap. Ad abolendam, Denz., n. 402 ; Cav., n. 946 ; le IVe concile du Latran, cap. Firmiter. Denz., n. 430, Cav., n. 1202. L’autorité de saint Augustin, Enar., in ps. CXLVI, [n. 8, P. L., t. xxxvi, col. 1903-1904], est également invoquée au titre de la tradition catholique. Jean Arze, théologien mandaté par l’empereur, fera remarquer que la position de Luther avait déjà été condamnéeparLéonX (bulle Exsurge Domine, prop. 5-14, ci-dessus, col. 1055 sq.), p. 538 b ; Melchior de Bosmediano, théologien de l’évêque de Badajoz, rappellera le canon 14 delavr 3 session du concile de Trente ; Groppcr reprendra quelques-uns des arguments de Laynez, p. 547a. Voir aussi Désiré de Païenne, carme, rappelant les condamnations portées par Sixte IV contre les erreurs de Pierre d’Osma, p. 557a, voir ci-dessus, col. 1047. D’ailleurs, continue Laynez, les condamnations autrefois portées contre des hérésies similaires font voir que le dogme de la pénitence n’est pas un dogme nouveau. Les novatiens furent condamnés à ce sujet ainsi que l’aflirmentjTcrtullien (.sic), saint Cypricn, saint Ambroise. Theincr, p. 553 b. L’argument de la condamnation des novatiens est repris par Buard Tapper et Jean de Hasselt, p. 536 b. 539 b. Laynez parle aussi d’après Jean Damascène, Hier., i.xxx, P. G., t. xc.iv, col. 729 sq., de l’hérésie des messaliens et cite celle des jacobites. p. 533 b. Si la théologie patristique et historique est mise à contribution d’une façon assez abondante, les témoignages invoqués ne sont pas étudiés avec une critique suffisante : c’est le point faihle des consultations préliminaires. Les auteurs le plus fréquemment invoqués sont Augustin, Ambroise. Origène, Basile, Cyrille d’Alexandrie, Jean

Chrysostome et. une fois au moins, le pseUdO Clément (épître à Jacques). Dans l’état actuel de la théolbgie positive, le détail de ces citations ne présente plus

aucun intérêt. Voir, pour des indications plus détaillées. Cavallera, art. cit., p. 61-62.

Plusieurs consullcurs ont tenu a justifier, au nom

de in raison théologique, la définition du sacremen) appliqué a la pénitence. Ainsi. Ruard Tapper, prenant comme point de départ Joa., xx, 22 23, montre que l’absolution contient les éléments nécessaires à la constitution du sacrement, p. 536 b ; Jean Walther, O. P.. s’efforce de trouver dans l’Ancien Testament, Ez.. xviii (27) : Ps., xxxi < : >/>> : Il Reg., mi (131 : .louas (dans Ibistoirede la pénitence des Ninivilc

exemples de rémission des péchés attachée a la pénl tence. Donc, a pins forte raison, celle rémission doit exister dans la Loi nouvelle. D’ailleurs, la pénitence Instituée pai Jésus » hrist, Joa., xx, 2’i 23, renferme tous les éléments du sacrement Et sil’on objecte que