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PAULIN (DE VENISE


promptement à Avignon, où il fut chargé d’examiner avec d’autres confrères le fameux ouvrage historicostratégique de Marin Sanudo : Sécréta fidelium Crucis. C’est donc à tort que quelques auteurs attribuent cet ouvrage au P. Paulin. En 1322, il retourna à Venise comme ambassadeur et nonce du souverain pontife avec la mission d’inciter Venise à cesser les hostilités contre Rimini et à se constituer la médiatrice entre le Saint-Siège et la rebelle Ferrare, sur laquelle le pape avait jeté l’interdit. Le P. Paulin doit avoir accompli avec succès toutes ces missions, car en 1324 il fut nommé évêque de Pouzzoles. Retenu à Venise par les négociations menées avec la république de Ferrare, il ne put prendre possession de son siège épiscopal qu’en 1326. Le roi Robert, qui avait déjà pu apprécier les hautes qualités du nouvel évêque le reçut avec enthousiasme et en fit son conseiller. Il mourut à Pouzzoles en 1344.

Le P. Paulin est l’auteur de deux importants ouvrages historiques qui, de l’avis d’historiens compétents, constituent une des principales sources de l’histoire de l’Église au xive siècle. Ces deux ouvrages, dont l’un est intitulé : Chronologie ! magna, et l’autre : Satyrica gestarum rerum regum atque regnorum et summorum pontificum historia ou Spéculum ou Polychronicon, et qui furent composés entre 1316 et 1322, ont été confondus, au cours des siècles, et attribués à un certain Jordan par un grand nombre d’historiens, même des plus compétents.

La Satyrica qui énumère les principaux faits accomplis parles rois, les royaumes et les souverains pontifes depuis la création du monde jusqu’à Henri VII (13081313), est conservée à la Bibl. nationale de Paris, cod. lat. 4940 ; à la bibl. départ, de Toulouse, cod. 4~>1 ; à la bibl. vaticane, cod. lat. 1960 : à la bibl. capitulaire d’Olmûtz, cod. 200 ; à la bibl. de Dresde, cod. L. 7 ; à la bibl. de l’université de Cracovie, cod. 445 ; à la bibl. laurentienne de Florence, cod. Plut, xxi, sin. 1 ; à la bibl. de Bamberg, cod. E. III. 10 et E. III. il (G. Golubovich, op. cit., p. 78). D’après les continuateurs de Sbaralea, il faut y ajouter les mss. Plut, xxi, sin. 4 et Plut, xxi, sin. 9 de la Laurentienne de Florence, bien que Golubovich, op. cit., p. 100 les considère comme perdus avec le ms. Plut, xix, sin. 10 qui, de l’avis de tous, est resté introuvable. Des fragments plus ou moins étendus de la Satyrica historica ont été publics. Ainsi, L. Muratori en a édité la partie depuis le c. ccxviii jusqu’à la fin, d’après le Valic. lai. 1900, dans Antiquitates italicæ Medii /Evi, t. iv, Milan, 1741, col. 949-1034, sous le titre inexact : Excerpla ex Chronico Jordani, en omettant toutefois les vies des saints et tout ce qui ne se rapporte pas à l’Italie. M. Faloci Pulignani en a publié la vie de saint François, toujours d’après le Vatic. lai. 1960, dans Misccllanea franciscana, 1901, t. viii, p. 49-75. Des fragments du ms. lat. 4940 de la Bibl. nat. de Paris ont été édités dans le Jiecueil des historiens des Gaules et de la France, t. xxii, 1 865, à savoir les c. ccxxxi-coxxxiii, ccxxxvccxxxvi et ccxxxviii.

La Chronologia magna est conservée dans le. cod. M. (939 de la Bibl. nat. de Paris, dans le cod. lat. 399 de la bibl. Suint -Marc à Venise et dans un manuscrit de la bibl. de Césène d’après les continuateurs de Sbaralea, contre Golubovich, op. cit., p. 99-100, qui donne une description minutieuse des mss. de Paris (l de Venise et tâche de prouver la priorité du ms. de Paris (p. 83-91). Une partie de la Chronologia magna a été publiée à Venise, en 1879. par G. Mart. Thomas Onoldlnus sous le titre : De passagiis in Terrain sanctam. Excerpla ex « Chronologia magna » end. lut 399 biblioth. <"1 D. M’irri Venetlarum, auspice Socletate illuslrandis Orientis latini monumentt ». Quelques fragments se rapportant à l’histoire de l’ordre

franciscain ont été publiés par G. Golubovich, op. cit. ^ p. 92-98. Ce dernier, par la comparaison des mss., ’est arrivé à la conclusion que le P. Paulin doit avoir retouché plusieurs fois l’une et l’autre chronique. Il n’a cependant pas réussi à déterminer les rapports des divers mss. ni la priorité de l’un sur l’autre, si l’on excepte les deux mss. de la Chronologia magna. Le P. Paulin composa aussi entre 1313 et 1315 un traité De regimine rectoris en langue vénitienne vulgaire. Il comprend trois parties dont la première traite du gouvernement de soi-même, la seconde traite du gouvernement de la famille et la troisième du gouvernement de la république. Il le dédia à son noble concitoyen Marin Badoer, duc de Crète, depuis juillet

1313 jusqu’en septembre 1315. La seconde partie fut publiée Û’abord, en 1856, à Venise, par César Foucard : Del gouerno délia famiglia. Seconda parte dell’opéra inedita de recto regimine scritta in volgare veneziano da fra Paolino Minorila nell’anno 1314 ; et ensuite, en 1860, à Pérouse, par Adam Bossi : Del reggimento délia casa. Seconda parte dell’opéra intitolata Liber thesaureti de regimine rectoris scritta in dialello veneziano da fra Paolino Minorila nell’anno

1314 ridotta a volgare comune sopra una membrana manoscrilta délia comunale di Perugia. Le traité entier, intitulé : Trattato de regimine rectoris di fra Paolino Minorila, a été édité en 1868, à Vienne et Florence, par les soins d’Adolphe Mussaâa.

Le P. Paulin es.t encore l’auteur d’un Provinciale ordinis fralrum minorum conservé en manuscrit à la bibl. vaticane, cod. lat., 1960, fol. 23-25, et à la bibl. de Bamberg, cod. E. III. 11. C’est un catalogue des provinces, custodies et couvents de l’ordre des frères mineurs. Il fut terminé vers 1343 d’après C. Eubel, op. cit. ; en 1331, d’après G. Golubovich, op. cit., p. 101. Une première édition du Provinciale fut faite par L. Wadding, dans Annales minorum, t. iv, ad an. 1399 et 1400, pour illustrer un catalogue semblable composé par Barthélémy de Pise dans De conformitate vitse u. Francisci ad vitam Domini Jesu, I Ie partie, à la conformité xi. Cette édition, faite d’après le ms. du Vatican, n’a pas seulement interverti l’ordre suivi par le P. Paulin ; elle est remplie d’inexactitudes, de fautes et d’erreurs. Une autre édition, dépourvue également de sens critique, a été fournie par le P. Fr. A. Bighini, O. M. conv., et imprimée à Borne, en 1765. Enfin, le P. C. Eubel, O. M. conv., en a fourni une édition critique, imprimée d’abord à Quaracchi, en 1892, et ensuite dans l’appendice 1 du Bullarium franciscanum, t. v, Borne, 1898, p. 579-602, sous le titre : Provinciale ordinis fratrum minorum vetustissimum secundum cod. vatic. 1960.

Le Liber de Terra sancta que Oudin, Commentarium de script, ceci, t. iii, p. 599, le P. Rignon, O. F. M., et Bohriclit, Bibliotheca geographica Paltestinæ, p. 71, attribuent à François Giorgii, O. F. M., que Sbaralea, op. cit., revendique pour le P. Paulin, et que <iolubovich, op. cit., p. 101, considère plutôt comme l’itinéraire de Marco Polo, devrait s’identifier, d’après les continuateurs de Sbaralea, op. cit., avec le troisième livre de l’ouvrage : Liber secrelorum fidelium crucis de Marin Sanudo, que quelques auteurs ont attribué » également à tort, au P. Paulin de Venise.

J. H. Sbaralea, Supplemenliim, 2e édtt., t. ii, p. 307-808 ; II. Murtcr, Xnmenrtntar, 2e édit., t. ii, Col. 574| I, . Wadding Annales minorum, t. iii, ad an. 1322, n. 69 ; ad an. 1324, n. 20 ; ad an. 1325, n. 26 ; G. Golubovich, Btbllottca biobiblingraflra delta Terni tantae dell’Orienie franeescann, t. ii, Qnaræoht, 1913, p. 74-102 ; G.Agottlnl, Wottetetotorte » rritirhr tlrqli xrrillori X’enezinni.[. n. Venise, 17.V1. p. 294 302 ; II. Sltnonsfeld, tiancbchrtftHcheê zur Chrontk des sogennnnten JordO/UU, dans Fortchungen znr ileulsehen Geschtchte, t. w. 1875, |> i 15-156 ; du même, fiemerkungen

ri ; der Weltelirnnil ; </rs I r. Paulinus POfl Vaiedig, Hisrhofs