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    1. PÉNITENCE##


PÉNITENCE. FIN DE L’AGE ANTIQUE, LES DOCUMENTS

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ment, cet acte peut être salutaire, mais on risque gros à le retarder : Etsi bona est ad exlremum conversio, (amen multo melior est qun> longe ante fine m agitur ut ab hae vita sucurius Iranseatur, a. 9, col. 804. Relevons enfin les conseils donnés aux prêtres par Isidore pour le traitement des délinquants. Sent., t. III, c. xlvi, col. 714-717 : plusieurs des traits sont particulièrement caractéristiques : souci que les prêtres doivent avoir de connaître les péchés de leur peuple, n. 2, 3 : manière de reprendre et d’amender les coupables, n.."). 6, 10-15 ; on notera qu’en certaines circonstances les pasteurs sont amenés à excommunier des pécheurs : nonnulli prsesules gregis quosdam pro peceato a communione ejieiunt ut pseniteant, mais il doivent, après cela, sous peine de manquer à leur devoir, se rendre compte de la façon dont vivent ces pénitents.

I. En Italie.

- La péninsule, aux v c et vie siècles, garde encore quelque chose de la culture théologique de l’àge précédent.

Arnobe le Jeune, qui est encore contemporain de saint Léon, est certainement l’auteur d’un commentaire sur les psaumes, où l’on peut relever, sur la pénitence, les indications suivantes : In ps. CXXXVIII, P. L., t. lui, col. 545, une réfutation rapide de la doctrine novatienne ; In ps. CXXXI, col. 534 D, une allusion au pouvoir des clefs, que possèdent les évêques successeurs des apôtres ; In ps. LXXIV, col. 431 C, des allusions très claires aux rites extérieurs de la pénitence publique, à l’imposition de la cendre, du sac, à l’appareil lugubre de la cérémonie ; mêmes indications In ps. a.v.v, col. 424 D.

Au même Arnobe on attribue le Prædestinatus, traité d’inspiration semipélagienne. Dans îa polémique menée contre d’imaginaires hérétiques prédestinât iens. l’auteur utilise le fait que les sacrements de l’Église Qe soiil donnés qu’à ceux qui veulent les recevoir et jamais contre leur gré. Le parallélisme mis entre baptême et pénitence est intéressant. Avec les catéchumènes et les pénitents de votre opinion, allez donc trouver les évêques de n’importe quelle Hglise. tt si videriiis eos noient i bus graliam baptismatis tradere, aut noient i bus p. i : itknti.k imponere manum, sciatis dos esse catholicos..Mais ces évêques réclameront des candidats au baptême une affirmation de leur volonté, ils n’imposeront la main à un pénitent que s’il fait une confession volontaire, nisi confessionem ooluntariam ostendenli. Preed., III. viii, P. /… t. lui, col. 644 |)

Pierre Chrysologue, évêque de Ravenne (f vers 150), orateur abondant dont il reste un volumineux recueil de sermons, ne fournit guère de renseignements sur la pénitence canonique. Il faut signaler pourtant le mtiii in i.xxxiv ou est commentée la scène de l’apparition du Christ, conférant aux apôtres le pouvoir de remettre les péchés. P. /… i. i.n, col. 138. L’allusion est évidente aux novatiens, auxquels l’ora leur songe encore dans les sermons sur la pécheresse pardonnée. Serai., xciv, col. 164, et xcv, col. 4(17. M lis le> différentes manifestai ions de repentir dont il -i quesl ion en ces deux endroits ne sont pas nécessairement liées à l’exercice de la pénitence ecclésiastique.

^Utanl en dira t on d’un autre contemporain. Maxime, éoiqut de Turin ! 165). Pour intéressantes qu’elle* soient elles jettent, en effet, une assez vive lumière sur la vie religieuse et morale de l’époque —

homélies ne fournissent, sur la pratique et la théorie de la pénitence, que de très maigres renseigne

1 i.1 relevé dans l’homéliee une eom|, .i chrétien qui redoute de manifester ses

fautes et t rd qui h i ri he le plus possible P I

t. i.Mi. col 523 I’. ; dans l’homélie <i, une allusion ois pratiques cupides de certains hérétiques qui « rendent le pardon aux coupable*. Col. 194 195

Eugippiiis, un abbé d’origine africaine, mais installé en Italie où il est mort après 533, n’a fait que rassembler sur les diverses questions théologiques les sentences d’Augustin. C’est donc l’évêque d’Hippone que l’on entend dans son Thésaurus. Le problème posé par la parole du Christ sur le péché contre le Saint-Esprit y revient à plusieurs reprises. Voir surtout c. cxxiv. P. L., t. i.xii, col. 742-751. Voir aussi le c. cxxv, col. 751. qui reprend la doctrine d’Augustin sur le péché, obstacle à la communion. Le recueil d’Eugippius a joui, semble-t-il, d’une assez grande diffusion, et a donc pu avoir quelque influence sur la pratique.

Saint Benoît († 543), dans sa règle, légifère seulement pour des moines ; il n’y a donc pas à y chercher d’indications sur la pénitence canonique. Le c. iv. quæ sint instrumenta bonorum operum, est considéré à bon droit comme le directoire de la perfection monastique. L’ « ouverture de conscience » y figure, n. 5051, comme l’un des moyens d’arriver à la perfection : Cogitationes malas cordi suo advenientes mox ad Christum allidere et senior i spirituali pate/aeere. P. I… t. lxvi, col. 296 D. C’est la même doctrine que nous avons lue dans Cassien.

Saint Grégoire le Grand († 604) termine dignement la lignée des écrivains italiens de cette époque. C’est dans toute son œuvre — et l’on sait si elle est considérable — que se retrouvent des indications tant sur le péché, sa nature, ses effets, que sur les moyens de l’expier. Le grand commentaire sur Job intitulé Moralia est peut-être le plus riche en aperçu sur le péché lui-même. Voici les passages qui méritent de retenir l’attention : IV, xxvii, P. /… t. i.xxv. col. 663. cf. XXV, xi. t. i.xxvi. col. 330 (les degrés d’enfoncement dans le péché : péché secret, péché connu, péché d’habitude ; différence entre les péchés commis par ignorance, par infirmité ou de propos délibéré) ; IX, liv, ibid.. col. 880 (peine que mérite le péché, cette peine est infligée par Dieu, à moins que le pécheur ne se l’inflige à lui-même) : XL xxxiii, et xxxix, ibid., col. 074. 077 ; cf. XVI I, xv, t. i.xxvi. col. 21 (impossibilité, même pour un bon chrétien, d’éviter toutes les fautes, surtout les intérieures) ; XI 1t. v, t. LXXV, col. 1020 (les diverses manières dont l’Église réagit contre le péché) ; XXII, xv. 30-34, t. i.xxvi. col. 23C233 (de la confession considérée d’une manière générale ; son effet essentiel : elle fait revenir le pécheur : i la vie ; ses qualités) ; XXIX. XVI, 20, ibid., col. 192 (la confession à Dieu) ; XXXI, xi.vi. 03. ibid., col. 62 I (la confession nécessaire pour le renouvellement de l’âme).

Riches en anecdotes de tout genre, les Dialogues ne donnent, sur la pénitence, aucun renseignement : le récit concernant le moine Justus, 1. IV. c. i.v. P. /… t. i. xxvii. col. I2(i, est digne de remarque ; notons aussi, 1. III. c. xvil, col. 265. l’idée que la résurrection d’une âme à laquelle coopère le prêtre est un miracle plus grand que le rappel d’un mort à la vie.

La Régula pattoralis insiste sur les principaux devoirs des pasteurs ; I. x. t. lxxvii, col. 23 des qualités du bon pasleur. et comment il peut venir en aide au pécheur) : II. v. col. 33 C (les pasteurs doivent vivre de telle façon que leurs sujets n’aient pas crainte de leur découvrir leur intérieur). Tout le livre III est a citer, puisqu’il y est question de la manière dont les pasteurs doivent se comporter avec les diverses catégories de leurs ouailles. Aliter adnuh lundi sunt laits, 1 tulrs. L’admonition dont il est parlé ne s’adresse pas toujours ; i des pécheurs ; néanmoins une bonne partie des remarques de Grégoire se rapporte .m traitement des finies coupables. On rap

prochera de ces observations, dont beaucoup sont d’une psychologie 1res avertie, les Indications que