exomologesin jaciunt, comme s’il s’agissait del’exomologèse liturgique, de l’acte par lequel on se soumettait à la pénitence. Les auteurs qui, à la suite du latin, traduisent ainsi ont négligé les mots qui précèdent. Ces femmes avaient, pour employer le terme de I Tim., iv, 2, « la conscience cautérisée », ce qui fait « que les unes affichaient même publiquement leur situation, tandis que d’autres, plus ou moins honteuses, se retiraient, sans rien dire, de la vie de Dieu, quelques-unes de ces dernières allant jusqu’à l’apostasie complète, tandis que d’autres restaient dans l’incertitude. » Cette dernière partie de la phrase est intéressante en ce qu’elle décrit assez bien les deux catégories des pécheurs que nous avons déjà rencontrés dans le Pasteur : ceux qui abandonnent brusquement l’Église, et ceux qui, lentement, mais sûrement, par une progressive désertion, aboutissent au même résultat. Quant à la première partie de la phrase, èE, oy.o-XoyoûvTai, etc., nous pensons qu’il vaut mieux ne pas la verser aux débats.
2° Denys de Corinthe doit être sensiblement de la même époque. Eusèbe, H. E., IV, xxi, P. G., t. xx, C il. 385. Ce dernier a eu entre les mains une collection de lettres dont il donne, c. xxiii, un dépouillement sommaire. On serait heureux d’avoir celle qui était adressée à l’Église d’Amastris et à celles du Pont ; Denys y donnait « plusieurs avis sur le mariage et la continence et il engageait ses correspondants à recevoir ceux qui se convertissaient, de quelque faute que ce fût, faute ordinaire ou même égarement hérétique, to’jç èZ, oïoeç S’ouv ônzonzûtasùïç, tï~e 7tXv]u.u.s-XeÊaç eÎte |i.r ; v aïpî-i.y.rjç ? ; XâvY)ç êTuaTpétpovTaç Sî^loùaGai 7tpoaTaTTet ».
3° Tertullien touche de près saint Irénée. Prêtre catholique, il compose entre 200 et 206 une catéchèse sur la pénitence, ses caractères généraux, sa nécessité avant le baptême, la possibilité de recourir, après le baptême, à V exomologèse, mais une fois seulement. Le De pœnilenlia donne d’ailleurs, sur l’intervention de l’Église dans la pénitence post-baptismale, moins de renseignements qu’on pourrait l’attendre. C’est plutôt une sorte de sermon, qui met en lumière le bienfait de la réconciliation avec Dieu, soit avant, soit après le baptême, sans se préoccuper de décrire les formes connues de tous par où elle se réalise dans lea communautés contemporaines ». P. de Labriolle, édit. du De pœnitenlia, p. xv. Les traités De spectaculis, De idololatria, De cultu feminarum qui peuvent être sensiblement de la même époque, s’ils ne donnent point de renseignements directs sur la pénitence, permet I raient de reconstituer une bonne partie de « l’examen de conscience » dont s’inspirait le prêtre de Carthage.
Le De pudietlia semble être un des tout derniers ouvrages de Tertullien. Devenu montaniste fougueux, il s y élève avec violence contre la déclaration émanée d’un évêque très haut placé dans l’Église (Calliste de Home ? Agrlppinus de Carthage ?), qui promettait, après pénitence accomplie, le pardon de certaines fautes de la chair. Toute l argumentation de ce pamphlet repose sur cette idée que, si i Église pardonne nie de failles, il n’y a pas de raison pour qu’elle
ne remette pas aussi l’idolâtrie et l’homicide, crimes qui K>n1 considérés par tout le monde comme irrémis ouire cette thèse générale sur les pèches lire
les. l’ouvrage al de en traits qui jettent le
jour le pins vif sur certains aspects de la discipline pénitentlelle et même des doctrines théoriques qui s’y ompan r ce qui est dit par a. d’Alès, La théologie de Tertullien, p. 17n-q dont nous sommes Obligé de nous i p
4° Hlppolyte de /iw est « le peu postérieur a r « tullic Tradition apoëtolique, connue autn
par son titre seulement, a pu être restituée. Dans la prière de l’ordination de l’évêque qu’elle nous transmet, le pouvoir de remettre les péchés est clairement mentionné, après celui de paître le troupeau du Christ et d’offrir le sacrifice : « O Dieu, dit cette prière, accordez-lui (au nouvel élu) d’avoir, par l’Esprit inspirateur de la hiérarchie, le pouvoir de remettre les péchés selon votre commandement, d’attribuer à chacun son lot selon votre précepte, et de délier toute entrave selon le pouvoir que vous avez donné aux apôtres » : (Sôç aÙTw) xal tw IIv£Ûu.aTi. tù àpyiepa-uxôi iyew è^ouaîav activai àfiapTÎaç xxrà tt)v èvToXYjv aoo, StSovai xX’/)pouç xccrà tô T^pâaTayo-â aou, Xûetv ts 7ràvTa aûvSsqu.ov xaxà tt]v èÇouoiav y*, v ë&coxaç toïç à7roaTÔXoiç. A part l’expression SiSovat xXrjpouç qui demeure mystérieuse, on voit que la prière fait une allusion évidente, tant au pouvoir de remettre les péchés mentionné par Joa., xx, 22-23, et cela par la vertu du Saint-Esprit, qu’au pouvoir de lier et de délier promis par Jésus dans.Matth., xviii, 18 (et xvi, 19). Et comme c’est aussi en vertu d’un ordre du Seigneur que l’évêque doit SiSôvoci xXr)pouç, serait-il par trop hasardé de comprendre sous ce mot l’attribution de la pénitence à chacun proportionnellement à sa faute ? Nous ne présentons l’hypothèse qu’avec les plus extrêmes réserves. Il reste que la prière d’ordination de l’évêque, telle que la rapporte la TcapâSocnç, met au nombre des attributions essentielles de l’évêque le pouvoir de remettre les péchés, et ceci d’une manière très générale. Texte dans Duchesne, Origines du culte chrétien, 5e édition, appendice.
Il est vraisemblable que la Tradition apostolique a été rédigée à l’époque où Hippolyte avait déjà fait sécession. Si donc on rencontre dans les Philosophoumena des protestations contre la manière dont le pape Calliste remet certains péchés, il faut penser que ce n’est pas en vertu d’un principe général qu’Hippolyte récrimine contre les agissements de son rival. Ce qu’il conteste, ce n’est pas le droit de la hiérarchie à remettre les fautes, mais l’application qu’en fait Calliste en des cas particuliers. Voir Philosoph., IX, xii, 20-26, édit. Wendland, p. 24’.)-251 : t Calliste déclare qu’à tous ceux qui viennent à lui il leur remet leurs péchés, c’est là une prime qui fait accourir à sa secte les gens en délicatesse avec les autorités religieuses. Il déclare aussi que, si un évêque commet une faute, même mortelle, eî xai ^pàç ôàvorrov, il n’encourt pas de ce chef la déposition. Il est indulgent aux clercs bigames ou trigames, tolère que des gens déjà engagés dans la cléricature se marient, déclarant qu’il n’y a point en cela de péché. Et il justifie ces concessions par le mot de l’Apôtre : « Qui es-tu donc « pour juger le serviteur d’autrui ? » et encore par la parabole de l’ivraie semée par l’ennemi dans les emblavures, et qu’il faut laisser croître avec le froment : Laissons donc, dit-il, dans l’Église ceux qui ont péché ; l’Église, dit-il encore, est comme l’arche de Noé où il y avait toutes sortes d’animaux, des purs et des impurs ; et il cherche partout des raisons de ce genre. » Il y a là, on le voit, des indications intéressantes et dont il conviendra de faire état.
5° Clément d’Alexandrie est contemporain des premiers temps de Tertullien. Outre le texte intéressant du Quia dives salvetur, ci-dessus, col. 759, qui témoigne qu’à l’époque de Clément tout au moins la réconcilia-eclésiastique d’un très grand coupable ne parais
sait pas chose inouïe, il faut citer d’assez nombreuses allusions à la pen&VOia, à l’écçeoiç tojv àu.apTitov. à la anfff*à>[l7. Cette dernière expression paraît bien ht, au moins en certains endroits, le pardon lastique Voir les références à l’art. Clément d’Ali xandrib, col. 185. Comme le prêtre d Vlexan ilrie cite llerini il l’en inspire, il y aurait intérêt a