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PÉLAGIAMSME. INTERVENTION DU PAPE ZOSIME


se montrait favorable aux ennemis de la grâce’? Saint Augustin, Epist., cxci, P. L., t. xxxiii, col. 867. Julien, évêque d’Éclane en Campanie, favorisait déjà leurs sentiments.

Après sa condamnation au concile de 411, Célestius s’était retiré à Éphèse, s’était fait promouvoir au sacerdoce, puis, dénoncé par les évêques d’Afrique, s’était rendu à Constantinople où il répandait ses idées. Il fut donc chassé par l’évêque Atticus, qui écrivit contre lui aux évêques d’Asie, de Thessalonique et de Carthage. C’est alors qu’apprenant la mort d’Innocent, Célestius paie d’audace et va trouver le nouveau pape, Zosime, pour se laver des soupçons qu’on avait inspirés contre lui au Siège apostolique. Prenant l’offensive, il dénonçait son accusateur Paulin. Dans la longue profession de foi, cf. ci-dessus, col. 683, qu’il soumettait au Saint-Siège, on ignore comment il exposait son sentiment sur le secours de la grâce ; relativement au péché originel, il avouait que les enfants devaient être baptisés « pour la rémission des péchés ». Essai de reconstitution, dans Garnier, P. L., t. xlviii, col. 497 sq. : cf. t. xlv, col. 1718. On peut soupçonner aussi l’intluence en sa faveur de Patrocle, le nouvel évoque d’Arles. Celui-ci, en qui le pape avait trop de confiance, dut indisposer Zosime contre l’ancien évêque d’Arles, Héros, et contre Lazare d’Aix, les deux adversaires du pélagianisme. L. Duchesne, Fastes épiscopaux de l’ancienne Gaule, t. i, p. 95.

2° Sijnode de Rome : Justification partielle de Célestius. — Dans le courant de l’été 417, Zosime réunit une assemblée solennelle dans la basilique Saint-Clément. Nous n’en avons pas les procèsverbaux. On la connaît par ce qu’en dit le pape dans la lettre qu’il envoya aussitôt à Aurèle et aux évêques d’Afrique, Jaffé, n. 329, P. L., t. xlv, col. 1719-1721, par le libellus du diacre Paulin, P. L., t. xlv, col. 1724, et par divers écrits de saint Augustin (surtout le De fu-rrato orig., 5-8, P. L., t. xliv, col. 388).

Requis de condamner les assertions que lui avait reprochées Paulin au concile de 411, Célestius s’y refusa. Cependant, il accepta la doctrine exprimée dans les lettres du pape Innocent, et l’on trouva irréprochable sa profession de foi, ainsi que la déclaration par laquelle, à Carthage, en 411, il avait reconnu la nécessité du baptême pour les enfants. Toutefois, cette concession était de pure forme étant donnée l’explication que Célestius fournissait de la pratique de l’Église. Saint Augustin, qui a eu les procès-verbaux en main, la rapporte en ces termes : In remissionem pecaitorum baptizandos infantes non ideirco diximus ut peccatum ex TRADUCE firmare videamur, quod longe « catholico sensu alienum est ; quia peccatum non cuni homine nascitur quod postmodum crercetur ab homine, quia non natura dclictiiiu srd voluntatis esse monstnitur. Et illud (le baptême « les enfants avec la formule en question) ergo confllert congruum, ne diversa baptismatis gênera facere videamur, et hoc (la négation « lu péché ex traduce) prsemunire necessa

rium est. ne per mi/stmi (le sacrement} nei asiiinem ad

Creatoris injuriam malum, antequam imt ab homine, tradi dicatur homini per naturam. Saint Vugustin

ajoute que, sur la mauvaise impression qu’a aient

faite ces paroles, le pape, dans sou immense bonté, avait cherché ; i faire abandonner par Célestius ce poinl

de vue trop absolu | les que si ion*. ; xl I oïl emeill posées

permirent ; l’accusé de ne pas se mettre en contra diction trop évidente avec le sentiment de l’Église. Saini Vugustin, he peec. orig., 6 7. t. xliv, col, 388. Interrogé au sujet des reproches qui lui étaient adresses par Héros et Lazare, il répondit qu’il ne mu naissait pas l’un d’eux, ne l’ayant vu qu’en passant, et que Héros lui même lui avait fait, depuis, des excuses.

Malgré la soumission affectée par Célestius à l’égard du Saint-Siège, Zosime, quoique incliné à l’indulgence, ne crut pas devoir l’absoudre de l’excommunication. Il déclara qu’il fallait s’abstenir « de ces disputes qui, provenant d’une contagieuse curiosité, n’édifient pas, mais plutôt causent des ruines » et remit à deux mois sa sentence, pour donner à Célestius l’occasion de revenir à de meilleurs sentiments et pour prendre le temps d’écrire aux évêques d’Afrique qui connaissaient mieux cette affaire. Par contre, il excommunia Héros et Lazare, poussé par Patrocle qui tenait à défendre son siège d’Arles où il avait été placé par Constance.

Dans sa lettre aux évêques d’Afrique, le pape les blâme d’avoir agi avec trop de précipitation ; il les invite à venir poursuivre devant son tribunal l’accusation intentée contre Célestius. Paulin est personnellement sommé de venir soutenir les accusations par lui formulées. Voir art. Paulin de Milan.

Justification de Pelage.

Sur les entrefaites,

Zosime recevait une lettre de Praïle, successeur de Jean de Jérusalem, lui recommandant la cause de Pelage. Le pape, d’autre part, avait en main la lettre de Pelage et la profession de foi adressée à Innocent par Pelage ; ci-dessus, col. 696. Pelage faisait des déclarations très explicites de soumission, mais esquivait les affirmations orthodoxes que ses adversaires exigeaient de lui, se contentant de termes volontairement équivoques.

Il semble que la bonne foi du pontife se laissa surprendre, car, réunissant un nouveau synode, il lit lire les écrits de Pelage, leur donna une entière approbation, estimant que l’auteur se justifiait ainsi parfaitement et désarmait les interprétations malveillantes. Dès le 21 septembre, il le mandait à Aurèle et aux évêques d’Afrique, leur disant la joie qu’avaient éprouvée « les hommes saints qui étaient présents « : « Quelques-uns pouvaient à peine contenir leurs gémissements et leurs larmes de ce que des hommes d’une foi si parfaite avaient pu être ainsi calomniés. » Il parlait avec irritation de Héros et Lazare, se plaignant que les évêques d’Afrique aient pu ajouter foi aux lettres de ces calomniateurs, ainsi qu’au témoignage de Timase et de Jacques. Jatfé, n. 330, P. L., t. xi.v, col. 1719. A cette lettre, Zosime joignait un certain nombre de textes de Pelage. « Leur lecture, disait-il, vous causera vraisemblablement la même joie qu’à nous. »

II. concile de carthage.

La riposte des Africains ne se fit pas attendre.

La lettre d’Aurèle.

Au reçu de la lettre du

pape, Aurèle, primat de Carthage, prit l’initiative, dans une assemblée assez restreinte, d’écrire à Home pour prier le pape de surseoir avant d’avoir reçu des renseignements complémentaires. On lui reprochait de s’être laissé tromper par les hérétiques, d’avoir accepté sans restriction le formulaire de Célestius et d’avoir cru qu’une vague adhésion aux lettres d’Innocent suffisait à mettre hors de cause des inculpés trop subtils. La lettre est perdue, niais un résume en a été conservé par saint Augustin. Contra duas epist. pelagian., II. tu, .">. P. /… t. xliv, col. 574.

Dans sa réponse (Jaffé, n. 342, P. /… I. XLV, col. 1725-1726), lepape rassure ses correspondants, Tout en affirmant avec Insistance son autorité, il déclare

n’avoir rien voulu dirimer sans consulter les evéques d’Afrique. Il remarque, néanmoins, qu’il ne pouvait

repousser sans l’entendre un accusé qui implorait sa

justice, mais qu’aucune sentence définitive n’avait été prononcée, 2 mars lis. C’était une Invitation.i i i lise de Carthage à préciser sa position C’est ce

qu’elle lil dans un grand concile réuni a < ai I liage, mais dont les canons, pal une singulière foi I une. ont porté

le nom de canons <i u 1 1 con< Ile de Mll<