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PASSION — PASTOR


rôle bienfaisant. Quand elle sort d’une vertu « infuse «  sous l’inspiration de la divine charité, non seulement elle enrichit notre vie morale, mais elle devient surnaturel lement méritoire ; Dieu s’y complaît, puisqu’elle est l’instrument du bien, et il la récompense. Il faut pousser, jusqu’à ce résultat surnaturel, l’utilisation vertueuse de la passion.

C’est toute la seconde partie de la Somme Ihéologique de saint Thomas d’Aquin que nous avons consultée pour rédiger cet article. Voir particulièrement : I"-Ibe, q. ix. a. 2 ; q. xvii, a. 7 ; q. xxii-xlviii (traité des passions) ; q. lviii ; q. Lix ; q. lxiv, a. 1 et 2 ; q. lxxvii ; q. lxxviii ; — II » -II

  • ’, q. cxxiii-clxx (traités de la for|e et de la tempérance).

— Autres œuvres de saint Thomas à consulter : Quæsl. disput : De malo, q. iii, a. 10, 11, 12, 13 ; q. vii, a. 6 ; q. vin-xv (De viliis eapilalibus) ; De oirtulibus, q. i, a. 4 ; De veritnte, q. xxv (De sensualilate) ; q. xxvi (De passionibus animœ).

H.-D. Noble, L’éducation des passions, Paris, 1920 ; La conscience morale, in-12, Paris, 1923 ; Les passions dans la vie morale, t. i : Psychologie de la passion ; t. n : Moralité de la passion, 2 vol., Paris, 1931 ; Les émotions, dans Bévue des sciences philosophiques et théologiques, 1907, p. 312326 ; La nature de l’émotion selon les modernes et selon saint Thomas, ibid., 1908, p. 225-245, 466-483 ; L’état agréable, ibid., 1910, p. 661-677 ; Le plaisir et la joie, ibid., 1911 ; p. 689-707 ; La connaissance affective, ibid., 1913, p. 637662 ; La responsabilité passionnelle, ibid., 1926, p. 635-663 ; La moralité de la passion, ibid., 1931, p. 259-275 ; L’évolution des états affectifs, Rev. de philosophie, 1911, p. 281-315 ; La nature de la passion d’après saint Thomas, dans Divus Thomas, Plaisance, 1925, p. 651-668, 1926, p. 55-76 ; Les diverses passions, ibid., 1926, p. 259-278 ; La passion et la sensation, ibid., p. 447-460 ; Comment la passion enjôle la volonté, ibid., p. 635-663 ; La passion au service de la conscience morale, ibid., 1931, p. 28-38 ; Le tempérament passionnel d’après saint Thomas, dans Rev. thomiste, 1930, p. 97127 ; Le péché de passion, ibid., 1930, p. 329-353 ; Psychopathie et responsabilité, ibid., 1931, p. 47-93.

Sur la psychologie de la passion, les tempéraments passionnels et la pathologie de la passion, on consultera : G. Dumas, Traité de psychologie, t. ii, Paris, 1924 ; P. Malapèrt, Les éléments du caractère, Paris, 1877 ; A. Delmas et M. Boll, La personnalité humaine, son analyse, Paris, 1922 ; D’Paul Carton, Diagnostic et conduite des tempéraments, Paris, 1926 ; D’Léon Marc-Auliffe, Les tempéraments, dans Nouvelle revue française, 1926 ; D’Léopold I.évi, Le tempérament et ses troubles, Paris, 1930 ; M. Nathan, Manuel élémentaire de psychiatrie, Paris, 1930 ; M. Laignel-Lavastine, La méthode concentrique dans l’élude des psychonévroses, Paris, 1929 ; Gilbert Ballet, Traité de pathologie mentale, Paris, 1903 ; M. Laignel-Lavastine, André Barbe et Delmas, La pratique psychiatrique, Paris, 1919 ; E. Dtipré, Pathologie de l’imagination et de l’émotivité, Paris, 1925 ; D r Jean Vinchou, Les déséquilibrés et la vie sociale, Paris, 1929.

H.-D. Noble.

    1. PASTOR##


PASTOR, évêque en Galécie, dans la première moitié du ve siècle. — Gennade mentionne « un évêque Pastor qui a composé un petit livre en forme de symbole, lequel contient, en quelques sentences, à peu près toute la doctrine ecclésiastique (totam pêne ecclesiasticam credulitalem) ; il y anathématise, avec d’autres opinions perverses qu’il condamne sans en mentionner les auteurs, les priscillianistes nommément désignés par le nom de leur chef. De vir. ill., 76 (77), P.L., t. lviii, col. 1103. Il y a toutes raisons de penser que ce Pastor est le même personnage dont la Chronique d’Hydatius mentionne l’ordination (sans dire pour quel siège) en 433 : In conventu Lucensi (Lugo), contra voluntatem Agreslii, Lucensis episcopi, Pastor et Syagrius episcopi ordinantur. P. L., t. li, col. 880 B. Le livret de Pastor était considéré comme perdu, quand, presque simultanément et, semble-t-il, indépendamment, deux critiques, F. Kattenbusch, d’une part, dom Morin, de l’autre, ont proposé de reconnaître cet opuscule dans la profession de foi attribuée, par les diverses collections canoniques, à un concile de Tolède

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

de 447. Cette profession de foi, Denzinger-Bannwart, n. 19 sq., insiste avec force sur la distinction des personnes divines dans la Trinité, et affirme la double procession du Saint-Esprit a Paire Filioque. Son enseignement sur l’incarnation se résume dans la formule : Filium Dei, Deurn natum a Paire anle omnino principium, sanctificasse uterum Mariæ virginis alque ex ea verum hominem sine virili generatum semine suscepisse. Il y a donc en Jésus-Christ deux natures, dans l’unité d’une personne. La formule insiste également sur la réalité de l’humanité du Christ et de ses actions et passions. D’autre part, elle appuie sur cette vérité qu’en dehors de l’indivisible Trinité il n’existe rien qui puisse prétendre à la divinité : prseter liane, nullam credimus divinam esse naturam vel angeli, vel spirilus, vel virtutis alicujus, quæ Deus esse credatur ; et encore sur le fait que le Fils de Dieu est le Dieu de toute la création, Deum omnis creaturæ appellari ; que l’âme humaine n’est point une émanation ni une partie de la substance divine, mais qu’elle est créée parla volonté de Dieu. Ces afïïrmations s’opposent, de toute évidence, au priscillianisme. Et c’est à quoi tendent également les 19 anathématismes qui s’ajoutent à la profession de foi ; cf. surtout n. 1, 5, 6, 9, 10, 12, 13, 17, 18. Aucun de ces anathématismes ne nomme le patron de l’erreur condamnée, à l’exception du 13e : Si quis in erroribus Priscilliani sectam sequitur vel profitetur, ut aliud in salutare baptismi contra sedem sancti Pétri facial, a. s. Comme on le voit, ce texte dogmatique est intéressant à bien des points de vue : question du Filioque, formule de l’incarnation, détermination exacte de ce que l’on entend par priscillianisme.

Il correspond, d’ailleurs, fort exactement au signalement donné par Gennade du libellus de Pastor, en particulier à ce que dit celui-ci du dernier anathématisme, qui seul porte le nom de l’auteur de la secte. La seule difficulté est que, dans la tradition manuscrite, le nom de Pastor n’est jamais exprimé, le texte figurant comme le symbole d’un concile plénier tenu à Tolède sur l’ordre du pape saint Léon. A quoi l’on pourrait dire, comme le propose F. Kattenbusch, que Pastor aurait pu être le rédacteur de cette décision conciliaire, circonstance que Gennade aurait connue. Mais les preuves données par dom Morin et confirmées par K. Kunstle semblent bien établir que ce concile plénier de Tolède de 447 n’a jamais existé ; les historiens ecclésiastiques modernes qui en parlent ne le connaissent précisément que par la pièce en question, au titre de laquelle ils ont donné une précision qu’elle n’a pas dans l’original. Rien n’empêche donc de considérer notre texte comme émanant de l’autorité exclusive de l’évêque Pastor. « Comme, pendant une période de plus de 150 ans, fait remarquer justement K. Kunstle, on ne put tenir aucun concile, on se vit obligé d’employer dans la lutte contre l’hérésie des Professiones, des Sermones, des Exposiliones fldei d’ordre privé, mais qui se faisaient remarquer par leur heureuse facture. » Ce fut le cas pour le Quicumque et pour d’autres formules, les Toletanæ, iii, iv, vi, xi ; ce fut aussi le cas pour le texte de Pastor qui, d’ailleurs, promu à cette dignité, ne tarda pas à perdre son nom.

Texte dans Denzinger-Bannwart, n. 19-38, et mieux dans K. Kiinstle, Antipriscilliana, Fribourg-en-B., 1905, p. 4045. — Études : Dom Morin, Pastor et Syagrius, deux écrivains perdus du V’siècle, dans Revue bénédictine, t. x, 1893, p. 384-390 (cf. ibid., t.xii, p. 388) ; F. Kattenbusch, Dos apostolische Symbol, t. i, Leipzig, 1894, p. 158, 407 ; O. Bardenhewer, Allkirchliche Literatur, t. III, 1912, p. 414 ; M. Schanz, Gesch. der rôm. Lileratur, t. IV, l re part., 2’édit., 1914, p. 384. Cf. Hefele-T.eclercq, Histoire des conciles, t. n a, 1908, p. 482.

É. Amann,

T. — XI — 71