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PAROUSIE


nous sommes ; c’est désormais l’heure de nous réveiller du sommeil — car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons embrassé la foi — la nuit est avancée et le jour est proche (trad. Lagrange).

I Cor., x, 11-12 : « Toutes ces choses leur sont arrivées (aux Hébreux) d’une manière typique et l'Écriture est pour notre instruction, à nous, que la fin des siècles a atteints. Voilà pourquoi, que celui qui estime être debout veille à ne pas tomber. » — xv, 51-52 : « Voici que je vous dis un mystère : nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés, en un instant, en un clin d’oeil, lors de la dernière trompette ; car la trompette sonnera et les morts se lèveront incorruptibles et nous, nous serons changés. » — xvi, 22 : [xapàv àGâ (NfiN 71?3) (Notre-)Seigneur

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vient, ou jxapàva 0â (ND HIIQ), Seigneur, viens !

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Phil., iv, 5 : « Que votre clémence soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. »

1 Thess., iv, 15-18 : « Voici, en effet, ce que nous vous disons, d’après la parole du Seigneur : nous, les vivants, les laissés pour la parousie du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis ; car le Seigneur lui-même, au signal (donné), à la voix de l’archange, au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel et les morts dans le Christ surgiront d’abord, puis nous les vivants, les laissés, nous serons enlevés ensemble avec eux sur les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi pour toujours nous serons avec le Seigneur. Donc consolez-vous les uns les autres par ces paroles. »

Hebr., x, 25 : « Ne désertons pas notre assemblée, comme la coutume est à quelques-uns, mais exhortonsnous, d’autant plus que nous voyons s’approcher le jour » — x, 37 : « car encore un tout petit peu de temps ; celui qui doit venir viendra et ne tardera pas. »

Jac, v, 7-8 : « Ayez donc patience, frères, jusqu'à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le fruit précieux de la terre, ayant patience à son égard jusqu'à ce que (celui-ci) reçoive les premières et les dernières pluies. Ayez patience vous aussi, fortifiez vos cœurs, car la parousie du Seigneur est proche. »

I Pet., iv, 7 : « Mais la fin de toutes choses est proche. »

IJoa., ii, 18 : « Petits enfants, c’est la dernière heure. Comme vous avez entendu (dire) que l’Antichrist vient, il y a maintenant plusieurs Antichrists. Par là nous connaissons que c’est la dernière heure.

Apoc, i, 7 : « Voici, il vient avec les nuées, et tout œil le verra. » — xxii, 7 : « Et voici que je viens promptement… 11 : Car le moment est proche. 12 : Voici que je viens promptement et ma récompense avec moi, pour rendre à chacun selon son œuvre… 20 : Oui, je viens promptement. — Ament Viens, Seigneur Jésus. »

Dans les épîtres et l’Apocalypse, Iaparousieapparaît parfois à l’horizon des événements contemporains. Les apôtres encouragent et stimulent les fidèles en leur parlant de cet événement. On pense aux oracles de la seconde partie d’Isaïe et à ceux d'Ézéchiel qui consolaient les captifs de Babylone en leur parlant de la restauration messianique. La parousie appartient à la prophétie, et la perspective manque, comme dans la prophétie. Ainsi dans Is., vii-ix, 6, il semble qu’Emmanuel va venir sauver son peuple après l’invasion assyrienne ; Mgr Pelt écrit : « La pauvreté de l’enfance et de la jeunesse du Messie en Galilée paraît avoir pour cause les dévastations de Téglatphalasar. » Histoire de l’Ancien Testament, t. ii, Paris, 1922, p. 163. Dans Michée, v, on retrouve la même juxtaposition des temps messianiques et de la délivrance de la domina tion assyrienne. Des événements très éloignés les uns des autres apparaissent souvent voisins dans la prophétie ; ils sont vus en dehors du temps. Mais la juxtaposition n’est pas l’affirmation d’une succession immédiate ou seulement rapprochée. Dieu sans doute aurait pu faire connaître la chronologie des événements, il ne l’a pas voulu. A la question qui lui était posée sur l'époque de sa parousie, Notre-Seigneur a répondu par une fin de non-recevoir. Matth., xxiv, 3, 36 ; Marc, xin, 32. La raison de cette pédagogie est peut-être à chercher dans la faiblesse humaine. Il y a des vérités qui, à certains moments de l’histoire, sont trop lourdes à porter. La chronologie des temps messianiques aurait découragé les anciens Israélites, celle de la parousie aurait pu être dangereuse pour la foi de plusieurs des premiers chrétiens venus du judaïsme. Ceux qui avaient espéré un messianisme triomphant se consolèrent à la pensée du retour glorieux du Seigneur. Nul doute que l’attente du Messie n’ait soutenu les générations juives et que celle de la parousie n’ait stimulé les premiers chrétiens. Dieu ménage la révélation pour le bien des âmes. Une clarté complète eût été aveuglante. Les apôtres dans leur amour pour Jésus ont pu désirer son retour, mais dans ce cas leur désir est demeuré tel. Il faut reconnaître que la distinction entre la ruine de Jérusalem et la fin du monde était moins facile à faire avant l’année 70 que depuis. Néanmoins les apôtres ont si bien ignoré le temps de la parousie qu’ils ont repris les fidèles quand ceux-ci l’ont crue prochaine. A Thessalonique, des fidèles attendaient une parousie imminente ; certains même ne travaillaient plus. II Thess., ii, 1-3 ; iii, 11-12. Paul intervient, il ne veut pas que les Thessaloniciens se laissent ainsi troubler. Dans la première épître qu’il leur avait adressée, il avait bien laissé entendre qu’il ignorait lui-même le temps de la parousie quand il leur avait dit que le Seigneur viendrait comme un voleur.

I Thess., v, 2. Cette fois, il leur montre que la parousie n’est pas proche comme certains se l’imaginent ; avant elle il y aura la grande manifestation de l’Antichrist,

II Thess., ii, 3-12 ; il veut qu’on ne s’inquiète pas et qu’on travaille en paix. II Thess., ii, 2 ; iii, 12. A la fin de son évangile, saint Jean proteste contre le bruit répandu parmi les fidèles que lui-même ne mourrait pas avant la parousie. Joa., xxi, 23. A des esprits forts qui objectent le retard du Seigneur, Pierre répond que, pour Dieu, « un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour ». II Pet., iii, 3-10.

L'étude des épîtres de saint Paul montre bien que la parousie n'était pas imminente dans sa pensée et que même il la voyait dans une perspective assez lointaine. Expliquant aux Romains le plan de Dieu poulie salut de toute l’humanité, il dit que l’aveuglement d’Israël durera jusqu'à ce que la masse des païens soit entrée dans l'Église, après Israël reviendra et sera sauvé, xi, 25-32. Ainsi donc, avant qu’ait lieu le retour du Christ, le monde païen sera converti et après cela Israël sera sauvé. Ces deux événements, auxquels il faut ajouter la manifestation de l’Antichrist, devaient exiger dans les prévisions de l’apôtre un certain laps de temps.

Si saint Paul paraît parfois se compter parmi les vivants au jour de la parousie, I Thess., iv, 15-18 : I Cor., xv, 51-52, cités plus haut, il ne faut voir dans l’emploi du pronom « nous « qu’une figure de style, car en d’autres passages, notamment dans la même épître aux Corinthiens, il se range parmi les ressuscites, c’est-à-dire parmi ceux qui seront morts à ce moment : « Mais Dieu qui a ressuscité le Christ nous ressuscitera aussi par sa puissance », I Cor., vi, 14. Et ailleurs : « sachant que celui qui a ressuscité le Christ Jésus, nous ressuscitera aussi avec Jésus et nous présentera (à lui) avec vous. » II Cor., iv, 14.