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1993
1994
PARALIPOMÈNES (LIVRES DES). — PARASCANDOLI


livres canoniques de l’Ancien Testament. — Nombreuses et importantes, elles consistent dans la façon différente dont sont représentés, dans les uns et les autres, certains événements et certaines institutions. On ne saurait nier qu’en pareille matière se posent parfois de difficiles problèmes, dont la solution, quand on ne peut harmoniser les différences, est à rechercher soit dans le mode d’utilisation des sources par le Chroniqueur, soit dans le but particulier qu’il visait, soit dans une corruption du texte. Des divergences au sujet des institutions davidiques il a déjà été question plus haut ; quant à celles qui intéressent les institutions mosaïques, où la critique moderne ne voit qu’une projection dans le passé de ce qui existait à l’époque du Chroniqueur, le problème de leur origine a déjà été étudié dans les articles du Dictionnaire portant le titre des cinq livres du Pentateuque. Il n’y a pas lieu de le reprendre ici, non plus que d’aborder l’examen des difficultés de détail ; c’est affaire des commentaires. Cf. J. Nickel, Grundriss der Einlcitung in das Aile Testament, Munster-en-Vesphalie, 1924, p. 135-140.

VIII. Doctrine.

La détermination du but visé par le Chroniqueur dans la composition des Paralipomènes, non moins que celle de certaines particularités de son œuvre, n’a pas été sans relever quelques-unes de ses préoccupations doctrinales. Elles s’avèrent, air bien des points essentiels, toutes proches de celles du judaïsme, sinon identiques ; ici et là, c’est le même monothéisme transcendant, la même organisation du culte et du nombreux personnel qui s’y attache, la même importance et le même rôle prédominant de la Thora, le même souci de la pureté de la race dont il importe d’écarter tout contact étranger, le même messianisme davidique. Ces croyances et pratiques religieuses du judaïsme ont été étudiées à l’article Judaïsme, t. viii, col. 1617-1652.

Conclusion. — Témoin de l’histoire d’Israël, surtout de son histoire religieuse, le livre des Paralipomènes marque une date importante de la vie du peuple de Dieu. Ses préoccupations religieuses n’ont pas été vaines et son influence n’a pas été des moindres pour la réalisation de l’idéal de vie, proposé dans la législation mosaïque. Son insistance particulière sur les prescriptions du code sacerdotal, l’importance accordée à l’observance des formes légales et des cérémonies ne sont pas à opposer, comme le fait volontiers la critique indépendante, à la foi et à la justice qui caractériseraient seules la vraie religion de Jahweh, celle des prophètes du viie et du vme siècle.

Pour la sauvegarde de cette religion, des vérités, des préceptes et des espérances qu’avaient transmis le mosaïsme et le prophétisme, il était essentiel que le peuple d’Israël fût préservé de la contamination païenne ; la fidélité aux prescriptions légales et rituelles, énoncées dans le code sacerdotal et tenues pour capitales par le Chroniqueur, groupait Israël, autour du Temple, de son culte et de son sacerdoce, loin du contact étranger. Le judaïsme, c’est-à-dire les croyances, pratiques, tendances et aspirations religieuses du peuple, aux siècles qui suivirent la captivité de Baby-Ione, devenait ainsi la protection providentielle de l’antique religion de Jahweh ; sans lui ne risquait-elle pas de disparaître sous les empiétements des civilisations de la Perse, de la Grèce et de Rome qui, tour à tour, la menacèrent ?

A cette œuvre de sauvegarde et de protection, le Chroniqueur aura largement contribué ; aux temps héroïques du judaïsme avec les Macchabées, son influence s’avérera décisive.

I. Commentaires.

A cause de leur caractère même, les Paralipomènes n’ont pas été, comme d’autres livres de la Bible, l’objet de nombreux travaux, bien que saint Jérôme

ne leur ait pas ménagé son admiration : Paralipomenon liber, écrivait-il à Paulin, id est, instrument ! veteris âltero [AT, iantus ac talis est, ut absque Mo, si quis scientiam Seripturaruni sibi volueril nrrogare, seipsum irrideal. P. L., t. xxii, col. 548.

Catholiques.

Saint Jérôme, Qumstiones hebraicie in

Paralipomenon, P. L., t. xxiii, col. 1365-1402 (d’authenticité douteuse) ; Théodoret, Quæstiones in Paralipomena, P. G., t. lxxx, col. 801-858 ; Raban Maur, Commentaria in libros duos Paralipomenon, P. L., t. cix, col. 279-540, dont Walafrid Strabon a extrait sa Glossa ordinaria, P. L., t. cxiii, col. 629-692 ; Hugues de Saint-Cher et Nicolas de Lyre dans leurs Poslilla ;  ; Denys le Chartreux, Enarratio in libros Paralipomenon, dans Opéra, Montreuil, 1897, t. IV, p. 105-275 ; Tostat, Comment, in Paralip., dans Opéra, Venise, 1728, t.xvi, xvii ; Serarius, Comment, in libros Reg.el Paralip., 1617 ; Sanchez, Comment, in lib. Reg. et Paralip., Anvers, 1624 ; J. Bontrère, Comment, in lib. Reg. et Paralip., Paris, 1643 ; Calmet, Commentaire littéral, 2e édit., t. iii, p. 1-246, reproduit en latin dans Migne, Cursus completus Script. sac., t. ix, col. 831-1460 ; L. Mauschberger, Comment, in lib. Paralip., Esdrœ…, Olmutz, 1758 ; B. Neteler, Die Rucher der biblischen Chronik, Munster, 1872 ; Clair, Les Paralipomènes, Paris, 1880 ; F. de Hummelauer, Comment, in Paralipomenon, Paris, 1905, t. i, (seul paru) ; N. Schlôgl, Die Rucher der Kônige, die Rucher der Chronik, Vienne, 1911.

Non catholiques.

Un commentaire de David Kimchi

de la Bible rabbinique de 1547 ; un autre de Lévi ben Gerson (d’aprèsRichardSimon). — E. Bertheau, Die Rucher der Chronik erklart, Leipzig, 2e édit., 1874 ; C.-F. Keil, Næhexilische Geschiehts bûcher : Chronik…, Leipzig, 1870, traduit en anglais par Harper, dans Holg Rible, Londres, 1873, t. m ; G. Rawlinson, Chronicles, Londres, 1873 ; O. Zôckler, Die Riieherder Chronik, Bieleicld, 187 i ; Reuss, Chronique ecclésiastique de Jérusalem, 1878, t. iv de la Rible ; S. Œtlli, Die Rucher der Chronik, Esra…, Munich, 1889 ; W.-H. Bennett, Ï71t> Rooks of Chronicles, 1894 ; W.-E. Barnes, The Rooks of Chronicles, Cambridge, 1900 ; Z. Benzinger, Die Rucher der Chronik, Fribourg-en-Brisgau, 1901 ; R. Kittel, Die Rucher der Chronik, Gœttingue, 1902 ; E.-L. Curtis et A.-A. Madsen, The Rooks of Chronicles, Edimbourg, 1910, dans A critical and exegelicid commentary ; J.-W. Rothslein-J. Hânel, Das ersle Ruch der Chronik, 1. u. 2. Lief., Leipzig, 1927, dans Seîlin, Kommentar zum A. T.

II. Travaux.

Pour l’étude des questions critiques, outre les travaux cités dans l’art., voir les Introductions générales entre autres : R. Cornely, Introductio specialis in hisloricos V. T. libros, part. I, Paris, 1887, p. 311-350 ; C. Steuernagel, Lehrbuch der Einleitung in das A. T., Tubingue, 1912, p. 377-409 ; L. Gautier, Introduction à VA. T., 2e édit., Lausanne, 1914, t. ii, p. 245-304 ; J. Nikel, Grundriss der Einleitung in das A. T., Munster-en-Westphalie, 1924, p. 129-141 ; — les ouvrages de C. P. W. Gramberg, Die Chronik nach ihrem gescliichllichen Charakter und ihrer Glaubu’iirdigkcit neu geprùft, 1823 ; F.-C. Movers, Kritischc Unlersuchungen ùber die biblische Chronik, Bonn, 1834 ; J. Wellhausen, De genlibus et familiis Judœis quæ in I Clir. 2-4 enumerantur, 1870 ; A. Biïchler, Zur Geschichte der Tempelmusik und der Tempelpsalmen, dans Zeitschrift fur die alltestamentliche Wissenschafl, t. xix, p. 96-133, 329-344 ; J. W. Rolhstein, Die Généalogie des Kiinigs Joiachin und seiner Nachkommen, Berlin, 1902 ; P. Asmussen, Priesterkodex und Chronik, dans Theologische Studien und Kriliken, 1906, p. 105-179 ; L.-K. Mosiman, Eine Zusammenstellung und Vergleichung der Parallellexle der Chronik und der alteren Rucher des A. T., Halle, 1907 ; A.-G. Richter, Unlersuchungen zu den Geschlechtsregistern der Chronik, dans Zeitschrift fur die alttest. Wissenschafl, t. xxxiv, 1914, p. 107 sq. ; — les articles des différentes encyclopédies : de F. Brown, Chronicles, 1 and /Ldans Hastings, A dictionarg of the Rible, 1898 ; de W.-B. Smith et S.-R. Driver, Chronicles, dans Cheyne, Eneyelop ; v.dia biblica, 1899 ; de A. Klostermann, Die Chronik, dans Hauck, Real-Encyklopâdiefïir protestantische Théologie und Kirche, 3e édit., 1898 ; de Mangenot, Paralipomènes, dans Vigouroux, Dictionnaire de la Rible, 1908. Dans le commentaire de E.-L. Curtis, cité plus haut, se trouve une abondante bibliographie, p. 49-54.

A. Clamer.

    1. PARASCANDOLI Junipère##


PARASCANDOLI Junipère, frère mineur réformé (xvii, ; siècle). — Originaire de Vico Equense, près de Sorrente, d’après Ughelli, Ilalia sacra, t. vi, plus