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1969

    1. PAQUES##


PAQUES, LES CONTROVERSES PASCALES — PARADA

1970

Mors le roi Oswy demanda à Colman si le Sauveur avait vraiment adressé ces paroles à saint Pierre. Sur la réponse affirmative de l’évêque, le roi demanda : « Pouvez-vous prouver que Columba a reçu un pouvoir aussi grand que celui qui a été conféré à saint Pierre ? » Sur la réponse négative de Colman, le roi demanda à tous les assistants, si tous étaient d’accord que saint Pierre a reçu les clefs du royaume des cieux. Tous ayant affirmé qu’il en était ainsi, le roi termina la discussion en disant : « Et moi, je vous dis, je ne veux pas contredire le portier du ciel, et je veux, autant que je le puis, me conformer à ses prescriptions, de peur que quand j arriverai à la porte du ciel, je ne trouve personne pour me l’ouvrir, si celui qui en a les ckfs s’éloigne de moi. » L’immense majorité de l’assemblée décida alors de se rallier au comput pascal romain. Bède, H. E., III, xxv, xxvi, col. 158 sq.

Pour bien saisir la saveur de ce récit, il faut se souvenir que le comput défendu si opiniâtrement par Colman n’était que l’ancien comput romain, la velus suppulatio romana, en usage à Rome jusqu’en 343 ; tandis que le cycle de 19 ans, que Wilfrid appelait le cycle « romain », n’était que le comput alexandrin que Rome n’avait accepté qu’après deux cents ans de controverses et après lui avoir longtemps opposé une tradition remontant à l’apôtre saint Pierre. Voir ci-dessus, col. 1958, surtout sur les échéances pascales postérieures au 21 avril, les lettres pascales de saint Léon le Grand.

Colman demeura intraitable. Accompagné de moines irlandais et d’un certain nombre d’Angles qui lui restèrent fidèles, il se rendit à Lindisfarne, prit les ossements de saint Aidan, et se retira en Irlande où il mourut en 675.

Les partisans du comput celtique, qui pouvaient encore se trouver dans les royaumes anglo-saxons, furent énergiquement combattus par Théodore, archevêque de Cantorbéry de 668 à 693. C’est à l’instigation de ce prélat que le premier chapitre du concile de Hertford prescrivit de célébrer la fête de Pâques le dimanche qui suit le 14e jour de la lune du premier mois. Cette prescription vise certainement l’usage celtique qui permet de célébrer Pâques le 14° jour de la lune. Il menace de l’excommunication ceux qui « méprisent le concile de Nicée » et font Pâques avec les Juifs, le 14 8 jours de la lune. Pénitentiel de Théodore, t. I, c. m. Voir ce texte dans Wasserschleben, Die Bussordnungen der abendlàndischen Kirche, Halle, 1851, p. 188. Au ix 8 chapitre du deuxième livre de son Pénitentiel, Théodore déclare que ceux-là doivent être réordonnés, qui ont reçu le sacrement de l’ordre des mains d’évêques « qui ne sont pas catholiques in Pascha ». Voir ici, Ordre, t. xr, col. 1283.

La fin des controverses pascales.

En 710, Naiton,

roi des Pietés (habitants de l’Ecosse actuelle), consulta Wilfrid, abbé de Jarrow, sur les usages celtiques. Wilfrid lui envoya une longue lettre dans laquelle il établissait le bien-fondé du cycle de Denys le Petit. Naiton se laissa persuader par cette lettre et, sur son ordre, les cycles de 84 ans furent détruits. Les moines qui ne pouvaient se résigner à abandonnerl’ancien comput cette furent chassés au delà des monts Grampians. Bède, II. E., V, xxi, col. 271 sq.

Iona, le fameux monastère fondé par Columba, se rallia lui aussi à l’usage romain en 716, à l’instigation d’un saint prêtre anglais nommé Egbert, qui mourut à Iona, le 24 avril 729, le jour de Pâques, la première fois que la grande fête chrétienne était célébrée à cette date tardive dans le monastère scot. Bède, H. E., V, xxii, col. 280 sq.

Les Bretons se rallièrent, eux aussi, au comput romain. Ceux de Cornouailles s’y résignèrent au début du vine siècle, sur les objurgations de l’abbé de Matmesbury, Aldhelm. Bède, H. E., V, xviii, col. 260.

Voir la lettre d’Aldhelm au roi breton Géruntius, dans P. L., t. lxxxix, col. 87 sq.

Dans la seconde moitié du viii 1 siècle, les efforts d’Elbod, évêque de Bangor, vinrent à bout de la résistance des Gallois, qui, eux aussi, se rallièrent au comput romain.

Ainsi, à la fin du vin 8 siècle, fut close l’ère des controverses pascales et réalisée cette unité de célébration de la fête de Pâques, qu’au début du ive siècle avaient prescrite les conciles d’Arles et de Nicée.

Bibliographie. — Toute la question pascale a été renouvelée par les études de Bruno Krusch, de sorte que les travaux antérieurs sont périmés.

Nous avons consulté : Bruno Krusch, Der 84 jàhrige Oslercychis mil 12 jàhrigem Sallus, Leipzig, 1879 ; Studien zur christlichmitlclallcrlichen Chronologie. Der 84 jàhrige Ostcrcyrlus und seine Quellen, Leipzig, 1880 ; Die Binfùhrung des griechischen Paschalrilus im Abendlunde, dans Neurs Archiv der Gesellschaft fur altère deulsche Geschichtskunde, t. ix, p. 101, sq. (Krusch entend par rite pascal grec le cycle de 19 ans.)

Duchesne, La question pascale au concile de Nicée, dans Revue des Questions historiques, t. xxviii, 1880, p. 1-42 ; J. Schmid, Die Oslerfestfrage au/ déni erslen allgemeinen Konzil von Nicda, Vienne, 1905 ; Die Osierfeslberechnunq in der abendlàndischen Kirche vom erslen allgemeinen Komi in Nicàa bis zumEndedes VIII. Jahrhunderts, Fribourg-en-B. , 1908 ; Die Osterfestberechnung auf den brilischen Insein, Ratisbonne, 1904. Bon exposé de la controverse pascale au sein des Églises eeltiques dans le livre de dom Gougaud, Les chrétientés celtiques, p. 175 sq.

G. Fritz.

    1. PARADA François-Rodriguez##


PARADA François-Rodriguez, frère mineur de la province espagnole de Santiago (xviii 8 siècle). Originaire de San-Miguel de Pereyras, dans le diocèse de Tuy, il fut bachelier en théologie de l’université de Salamanque, lecteur de théologie et ensuite de philosophie au couvent de Saint-François d’Orense, examinateur synodal des évêchés d’Orense, de Lugo cl d’Oviedo et professeur à l’université d’Alcala. Il est l’auteur d’une Oraciôn relorica en la solemne fiesla, que célébra la congregaciôn gloriosae ilustrisima del estado eclesiaslico de cinco partidos, Tuy, Mos, Porrino, Entienza y Rio Thea, el dia 6 de junio de 1748, publiée à Tuy, en 1749. Il composa aussi, en 1725, un Integer philosophiæ cursus ad mentem Joannis Duns Scoli, inédit, conservé à la bibliothèque universitaire de Santiago, et publia en 1726 : Philosophiæ prima pars. Logicæ magnée.

A. Lopez, Notas de bibliografia franciscana, dans Archivo ibero-americano, t. xxxii, 1929, p. 49-51.

Am. Teetært.

    1. PARADA (Michel de)##


PARADA (Michel de), frère mineur de la régulière observance († 1633). — Né à Ségovie, en 1587. il revêtit l’habit franciscain, dans sa ville natale, à l’âge de 16 ans. Il occupa la chaire de théologie dans plusieurs couvents de l’ordre jusqu’en 1622, où il devint sourd pour avoir passé les nuits, les pieds dans l’eau froide, afin de pouvoir résister au sommeil et augmenter les heures d’étude. Il fut gardien du couvent de Valladolid, où il mourut en 1633, alors qu’il préparait l’édition de la continuation de la chronique de l’ordre. Il fut aussi censeur de la sainte Inquisition et chroniste général de l’ordre. — Il composa : 1. Epilome qualificatorum ac minislrorum S. Inquisitionis, una cum edieti expositione ; 2. De malrimonii impedimenlis, eorumque dispensalionibus ; 3. De rébus beneficialibus, earumque expeditione in romana caria ; 4. Motivos fundamentales de la union ; 5. Responsiôn apologética a un mémorial de los rcligiosos descalzos sobre su separaciôn ; 6. Inslancias a las proposition ! s y respneslas sobre la séparation.

J.-H. Sbaralea, Supplementum, 2e éd., t. ii, p. 258 ; / clopedia europeo-americana, t. xli, p. 2172.

Am. Teetært.