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PAPE. LA SUKVKI ELANCE DES EVÊOUES


voyages périodiques à Rome, comportant l’exposé au pape de la situation des diocèses.

Dans le droit d’aujourd’hui, les deux obligations se confondent, au moins pratiquement, pour les évoques d’Europe ; ils doivent, tous les cinq ans, venir à Home et fournir leur rapport. Mais pour ceux qui habitent au delà des mers, elles sont tout à fait distinctes : il leur suflit d’entreprendre le voyage tous les dix ans ; mais ils restent obligés comme les autres au rapport quinquennal, can. 341.

Les évêques présentent leurs relations suivant un tour de rôle fixé par décret de la Consistoriale en date du 31 décembre 1909, Acta ap. Sed., t. ii, p. 17 ; cf. Code, can. 340, § 2. Étant bien entendu que l’on prend comme point de départ le 1 er janvier 19Il et que les petites îles suivent le sort des pays principaux mentionnés par le texte, le roulement est ainsi établi : première année, les évêques d’Italie, de Corse, de Sardaigne, de Sicile et de Malte ; deuxième année, ceux d’Espagne, de Portugal, de France, de Belgique, de Hollande, d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande ; troisième année, ceux du reste de l’Europe ; quatrième année, ceux des deux Amériques ; cinquième année, ceux d’Afrique, d’Asie et d’Australie. Cette dernière année, malgré l’étendue des entités géographiques qui la concernent, n’est pas la plus chargée pour les bureaux de curie dont le rôle est d’étudier les rapports épiscopaux. Il s’agit, en effet, d’évêques proprement dits, et de rit latin, qui rendent leurs comptes à la Consistoriale. Or, en Afrique et en Asie, les prélats de cette qualité sont assez peu nombreux, les catholiques qui n’appartiennent pas à des rits orientaux y relevant surtout de la juridiction de la Propagande, préposée aux territoires de missions. Celle-ci a réglé le mécanisme de la présentation des rapports, pour les Ordinaires soumis à sa compétence, dans une lettre encyclique datée du jour de Pâques 1922. Acta ap. Sed., t. xiv, p. 287.

Les évêques ne gardent point, pour leur relation quinquennale, l’initiative du plan ou le choix des matières. Un premier questionnaire fut rédigé à leur intention par la Congrégation du concile, en 1725. sur l’ordre de Benoît XIII. On peut en voir le texte en appendice du De synodo diœcesana de Benoît XIV. Peu après la réorganisation de la curie par Pie X, la Consistoriale, àquipassait l’examen des rapports épiscopaux, en publia un second, dans son décret du 31 décembre 1909, Acta ap. Sed., t. ii, p. 17 : c’est lui que visait le Code en 1917, quand il imposait aux évêques de rédiger leur relation secundum formam ab apostolica Sede datam. Mais un nouveau ne tarda pas à paraître, émanant de la même congrégation. Il porte la date du 4 novembre 1918, et est encore en vigueur aujourd’hui. Acta ap. Sed., I. x, p. 487.

Mieux que rien autre, un rapide aperçu de ce document montrera l’absolue dépendance de l’épiscopat latin vis-à-vis du Saint-Siège ; pas le moindre recoin de l’administration diocésaine qui échappe à la vigilance pontificale. Le questionnaire comprend douze chapitres, précédés de trois alinéas contenant des dispositions générales : l’une d’elles est que chaque évêque devra répondre, la première fois, de façon absolument complète, mais que, les autres fois, il pourra se dispenser de répéter les indications concernant la situation matérielle, du diocèse, et se borner à mentionner les changements éventuels.

Chap. i. Généralités sur l’état matériel des personnes et des lieux : nom, âge, lieu d’origine, date de consécration et de prise de possession de l’évêque, son adresse postale exacte ; historique succinct du diocèse, ses privilèges principaux, son étendue, son climat, la langue que parlent ses habitants ; chiffre de la population, principaux centres, proportion des catholiques et des

membres de sectes dissidentes ; nombre d’archiprêtrés, de doyennés, de paroisses, de prêtres séculiers, de séminaristes, de religieux, hommes et femmes, par congrégations.

Chap. n. Temporel : sous quel régime civil se trouve la propriété ecclésiastique, et de quelles ressources vit le clergé’? L’évêque possède-t-il un conseil d’administration et prend-il ses avis ? De quels membres se compose-t-il ? Les églises ont-elles elles-mêmes des administrateurs ? Observe-t-on les lois canoniques touchant les registres de recettes et de dépenses, l’engagement des procès, les achats, ventes et contrats ? Comment sont réglées les offrandes, les quêtes, les honoraires des messes ? Existe-t-il un inventaire régulier des biens meubles et immeubles appartenant à chaque personne morale du diocèse ? Par quels moyens obvie-t-on au danger de pertes ou de fuites à la mort des curés et autres administrateurs ? En quel état se trouvent les archives de l’évêché ? A quelle date commencent-elles.’Les établissements particuliers ont-ils les leurs, et prennent-t-ils soin de déposer à l’évêché un double de leur catalogue ?

Chap. m. Foi et culte : erreurs et superstitions répandues dans le diocèse : pénètrent-elles dans le clergé ? De quelle liberté jouit le culte de la part des lois civiles et des éléments hostiles de la population ? Dans quelle mesure observe-t-on les règles liturgiques ? Y a t-il des coutumes locales ? Catalogue des œuvres d’art en matière de peinture, de sculpture, d’architecture. État des églises : sont-elles propres, suffisamment pourvues d’ornements, de linge, etc. ? Quelles précautions a-t-on adoptées contre les dangers de profanation ou de vol ?

Chap. iv. L’évêque : de quels revenus disposc-t-il comme tel, en immeubles, titres de rentes, casuel. offrandes, etc. ; lui suffisent-ils ? La résidence épiscopale, avec qui la partage-t-il ? A-t-il imposé au diocèse quelques-unes des redevances autorisées par le droit ? A-t-il des dettes, à titre d’évêque ou d’homme privé, et, dans l’hypothèse affirmative, quels moyens prend-il pour les éteindre ? A son arrivée, a-t-il trouvé en ordre la gestion de la mense ? Puis vient une longue série de questions sur la manière dont le prélat s’acquitte de chacune de ses obligations pastorales : résidence, célébration des pontificaux, enseignement par la plume et la parole, visites canoniques, confirmations, surveillance des fondations pieuses, des mœurs du clergé. etc. A combien de sujets a-t-il conféré les ordres majeurs pendant les cinq dernières années, et dans quelles conditions touchant les exigences du droit, notamment les études préalables ? Le nombre de ces ordinations suffit-il aux besoins du diocèse ? Quelles mesures prend l’évêque touchant la délégation des pouvoirs de confesser, l’instruction caléchétique ? Quelles relations entretient-il avec les pouvoirs civils, et arrive-t-il à maintenir comme il se doil sa juridiction épiscopale cl sa dignité, les libertés et les immunités ecclésiastiques’.'

Chap. v. La curie diocésaine : état de ses locaux, tableau de ses revenus, liste de son personnel, y compris les juges et les examinateurs synodaux, les curés consultons et les censeurs de livres : appréciation sur les qualités et le travail du vicaire général et des principaux fonctionnaires.

Chap. vi. Le séminaire : s’il n’y en a pas, comment se recrute et se forme le jeune clergé ? Si le diocèse en possède un, les petits et grands séminaristes y vivent-ils en sections séparées ? Dans ce ( hapitre, l’évêque es1 invité à faire connaître la composition du personnel : professeurs, maîtres de discipline, directeurs spirituels, le nombre des élèves, l’élal des bâtiments et de la maison de campagne, la situation économique ; à donner des renseignements sur la piété, les études, la discipline, les expulsions s’il y ni ; i eu, la contribution que