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PANZERA

PAPE

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    1. PANZERA Hugues##


PANZERA Hugues, frère mineur. - Originaire de Prato en Étrurie, il évangélisa la Tartarie, — où il mourut vers 1330. Il composa le remarquable ouvrage : Tractatus XII de statibus per/ectionis ac vita contemplativa, mm altero per modum epistola-, nec non epistola ad Salpatum, Lalbertum, Jacobum et Monem procuratores fralrum minorum Prati et qui sa>pe Cippi simul congregantur. qua ostenditur quantum nos Jésus Christus diligat et quantum exigat de suoumore, composé à Pera(m partibus Orientis, ubi conjungitur mare ma jus Orienlis eum mari quod ex Ponente venit, comme il s’exprime) en 1312. Cet ouvrage fut ensuite traduit en étrusque et en italien. La version étrusque parut à Florence, en 1492, tandis que la version italienne eut plusieurs éditions, à savoir : à Florence, en 1492, avec le titre. Ineominciano aleuni singulari trartati di Ugo Panciera da Prato nuoi>amente ricorreplo di poi che lu stampato la prima volta ; à Gênes, en 1535, avec le titre, Opéra spirituale devotissima del rev. padre Ugo Panziera del ordine da jrati minori divisa in xiii tratlalie questi in vari capitoli ; à Venise, sans date, mais au début du xvie siècle, avec le titre, Opéra novamente oenula in luee del Yen. padre Fraie Ugo Panciera, del ordine di san Francesco, laquale traita délia vita activa e contemplativae diversi allri trattati notabili. Ultimo loco si contiene aleuni trattati dévot issimi del beato /rate Jacopone, del modo del ben vivere secondo la crisliana religione. Les autres ouvrages mentionnés dans Yadding, op. cit., p. 121 et dans Sbaralea, op. cit., p. 383384, sont des extraits de l’ouvrage précédent. Ainsi la Responsio de his qui orantes attentionc non utuntur, qui doit être identifiée avec le Tractatus contra beguardos correspond au deuxième traité de l’édition de Florence, dans laquelle il est intitulé : Contra alcune oppenioni délia doclrina del non pensore di Dio chi vuole pervenire alla contemplalione ; Y Epistola qui est conservée dans le ms, plut, xuii, 17, de la Laurentienne de Florence, doit être identifiée avec YEpistola ad fratres societatis Cippi ; le Tractatus qualiter Cliristus cum suis sanctis per gratiam conversatur correspond au douzième traité de l’édition de Florence. Il faut toutefois ajouter à cet immense ouvrage une Epistola mandata a sancte religiose, nella quale le conforta al perfeclo slato délia innamorata croce, conservée dans le cod. 2104 de la bibliothèque riccardienne de Florence et des Cantici spirituali, conservés dans le Palat. 168 de la bibl. nationale de Florence, dont quelques-uns ont été publiés à Florence, en 1578, parmi les cantiques de Jacopone de Todi et, ensuite, dans / poeti francescani in Italia nel secolo decimoterzo de A. F. Ozanam, traduit en italien par P. Fanfani, Prato, 1854, p. 275-288.

L. Wadding, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1900, p. 121 ; J.-TI. Sbaralea, Supplemenium et eastigntio ad scriptores Irium ordinum S. Francisai, 2e cd it., t. i, Rome, 1908, p. 283-281 ; L. Hain, Reperlorium bibliographicum, t. n b, n. 12302-12301 ; Fontanini, Eibliotheca, t. ii, p. 464 ; J.-Cli. Brunet, Manuel du libraire, t. iv, 5’édit., Paris, 1863, col. 349-350 ; P. Deschamps-ll. Brunet, Supplément au manuel du libraire, t. ii, Paris, 1880, col. 143.

Am. Teetært.

PAPE. — La place du souverain pontife dans l’Église et ses prérogatives constitutionnelles seront examinées à l’art. Primauté. La question de son élévation au Siège apostolique a déjà fait l’objet des art. Conclave et Élection. Les art. Cardinaux et Congrégations romaines traitent de ses principaux auxiliaires et du fonctionnement de ses services administratifs. On peut trouver sur son rôle dans l’expansion catholique les renseignements indispensables au chap. i « de l’art. Missions. A l’art. Religieux, l’on verra comment il contrôle la naissance et la vie des divers instituts qui échappent à l’autorité épiscopale.

Il nous reste à exposer ici comment, dans le gouver nement diocésain de l’Église actuelle, tout aboutit au pape. L’Église actuelle, précisons-nous. Les chrétientés locales, en effet, n’ont pas toujours été, vis-à-vis du Saint-Siège, dans une dépendance effective aussi absolue qu’aujourd’hui. Il convient donc d’indiquer, fout d’abord, la nature des relations qu’elles ont cependant, au cours des âges, incessamment entretenues avec lui. Après avoir montré les rapports du pape avec l’épiscopat, nous dirons un mot de la diplomatie pontificale ; et, enfin, nous tâcherons de voir en quelle mesure le pape intervient dans la conduite des Églises catholiques d’Orient.

I. Les progrès de la centralisation ecclésiastique. - IL Le pape et l’épiscopat latin (col. 1896). — III. La diplomatie pontificale (col. 1916). — IV. Le pape et les Églises orientales, (col. 1928).

I. Les progrès de la centralisation ecclésiastique. — I. ÉTAT actuel. — A notre époque, le pape entretient avec tous les chefs de l’Eglise latine des relations régulièrement et pour ainsi dire bureaucratiquement organisées ; il exerce sur eux un contrôle méthodique et permanent. Chaque prélat est dans la nécessité de recourir sans cesse en curie pour une autorisation, un éclaircissement, une dispense. Il va de soi que cet état de choses n’est point primitif ; il ne résulte pas non plus d’une création arbitraire : il est l’aboutisse ment d’une lente évolution.

II. lés premiers siècles. Incontestablement, il faudrait remonter à l’origine même du christianisme pour trouver les premières interventions de l’évêque de Rome dans la vie des divers groupes de fidèles. En confiant à saint Pierre le soin de paître brebis et agneaux, le Sauveur n’entendit pas seulement investir un homme de confiance d’un privilège personnel, mais bien créer une institution permanente, une charge transmissible. L’Église primitive le compril ainsi ; dans le successeur de l’apôtre sur le siège de Rome elle vit autre chose qu’un évêque ordinaire : la tête de la communauté tout entière, le gardien du dépôt sacré des croyances, l’arbitre suprême des controverses. Les textes ne manquent pas qui montrent les évêques des premiers siècles recourant au pontife romain pour soumettre à son jugement les plus graves difficultés. Qu’ilsuffise de rappeler les discussions relatives à la fixation de la date de Pâques, vers l’an 154 et à la fin du iie siècle, la ques tion du baptême des hérétiques, celle de la réconciliation des lapsi sous la persécution de Dèce, le rôle du pape Denis dans les controverses trinitaires du iiie siècle. Cf. I Iefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. i, l re partie ; É. Amann, L’Église des premiers siècles, Paris. 1929. Dès la fin du iie siècle, saint Irénée pouvait voirdansl’Église romainelasource par excellence de la tradition et faire de la conformité avec l’enseignement des successeurs de Pierre le critérium de l’orthodoxie. P. G., t. vii, col. 848.

Et ce n’étaientpas lesqualités individuelles delel ou tel pape qui motivaient ces recours ; l’on ne s’adressait point à l’évêque de Rome pour les raisons qui valaienl à l’évêque d’Hippone, quand il s’appelait Augustin, une si abondante correspondance : c’était le siège que l’on considérait, et si le pape destinataire mourait avant d’avoir répondu, son successeur le faisait à sa place, sans aucun embarras. Sirice, par exemple, donne à Himérius de Tarragone les éclaircissements que celui-ci avait demandés à Damase, P. L., t. xiii. col. 1132, et Zozime, recevant la lettre écrite par Pelage à Innocent I er, se prononce comme s’il avait été lui-même consulté nommément. P. L., t. xx. col. 608 et 656.

Toutefois, l’on peut dire que, pendant les quatre premiers siècles, ces recours à Rome n’ont lieu qu’à titre exceptionnel et pour des difficultés particulièrement graves. Le plus souvent, il s’ayil de controverses tou-