Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.2.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée

1797

    1. PALAMITE CONTROVERSE)##


PALAMITE CONTROVERSE). ÉCRIVAINS PALAMITES

L798

lie di Procoro eDemetrio Cidone, di Manuele Caleca, di Teodoro Melileniota, ed altri appunti per la storia délia teologiae dclla letteratura bizanlina del secvlo XI v, Rome, 1930, p. 245. Voir l’article : Philothée Kokkinos.

1° Après Philothée. c’est bien Jean Cantacuzène qui mérite la première place parmi les théologiens palamites. Sans doute, comme nous l’avons montré plus haut, il sacrifie et réprouve plusieurs des formules du maître ; sans doule aussi, quand il discute avec un Latin comme Paul, archevêque de Smyrne, puis patriarche de Constantinople, il mitigé autant qu’il peut le fond même de la doctrine, usant d’artifices et de réticences. Mais il n’en maintient pas moins les thèses principales du tome de 1351. C’est après avoir abdiqué et s'être fait moine qu’il a pris la plume pour défendre la doctrine qu’il avait fait triompher par la force, alors qu’il était basileus. Son principal ouvrage en la matière est une longue réfutation des IIaXau.iTixal Trapaoâoetç de Jean Cyparissiotès, contenue dans le ccd. Laurentianus VIII, 8. Le prologue seul, qui est un court aperçu historique de la controverse, a été publié dans P. G., t. cliv, col. 694-700 : IIpooÎLuov sic toùç reapà toû piovâyou Xpicro&oûXou cuyypatpévTaç Xôyouç xocrà tt, ç toû BapXaàfi. xal 'AxivSùvou aîpécecoç. Cantacuzène controversiste s’appelle, en effet, tantôt le moine Joasaph, tantôt le moine Christodoulos, et quelquefois, il garde l’anonymat. Ses autres écrits polémiques, tous inédits, sont : 1. l’ne Réfutation de Prochoros Cydonès, contenue dans le Paris. 1241 ;

2. Une Réfutation d’Isaac Argyros, dans le Paris. 1242, fol. 9-70, et dans d’autres manuscrits. L’ouvrage a été écrit à la suite d’une discussion avec le moine Argyros, qui a soutenu que la grâce et les sept dons du Saint-Esprit sont créés. Cantacuzène enseigne qu’ils sont incréés et éternels, tout comme la lumière thaborique.

3. Une Apologie de la doctrine palamite adressée à Paul, patriarche latin de Constantinople, et comprenant quatre lettres dogmatiques écrites en réponse aux questions du patriarche. Cette correspondance avec le prélat latin est fort intéressante, et nous aurons à y revenir tout à l’heure. Cantacuzène y atténue tant qu’il peut la distinction réelle posée par Grégoire Palamas entre l’essence de Dieu et son opération, au point qu’en certains passages, il paraît n’admettre que ce que nous appelons une distinction virtuelle. Mais en d’autres, il maintient la thèse palamite, dit, par exemple, que l’oùoia et l'èvépyeia diffèrent entre elles xarà tô aiTiov xal tô aiTiarov, et que l’essence reste inaccessible, invisible, imparticipable, tandis que l’opération est participable. Ce qu’il rejette catégoriquement, c’est la formule chère à Palamas : 0e6tï]ç Ô7?epxei(xévir}, 0eÔT7 ; ç ûcpeiu, év7], et il fait remarquer que cette expression ne se trouve pas dans le tome de 1351 : oûts èv tû -TÔjxoi eûpoi tiç av 'jepeijiiviqv 6eÔT7)Ta, oûte irap'7)[i.<ûv XéyeTai. Voir la correspondance en question dans le Barocc. 193, fol. 307-354.

5° A côté de Cantacuzène il faut nommer Théol’hane, métropolite de Nicée, qui prit part à la correspondance échangée entre l’ancien basileus et le patriarche Paul. Le cod. Panlaleim. Athonensis 179, fol. 108 sq., nous a conservé, en effet, une réponse aux questions de Paul, écrite par lui au nom de Cantacuzène : ' EtuotoXt, Èv ên-ôj-Up SrjXoôcra TÎva SoÇav ë/si yj xa6'r r uàç 'ExxXrjaîa xrepi -rcTiv : rapà toû IlaûXoo 7rposvY ; v£yuivcov Ç'/)Tr, aecov auyypaçsîaa 7tapà ©eoçàvouç èmixÔ7tou Nixaîaç àç èx 71poa<Ô7TOU toû [iaoïXéwç. Comme (e basileus, au nom de qui il parle, Thcophane minimise la distinction palamite, mais non pas au point de la rendre acceptable pour un catholique ; car il nie qu’en Dieu le possesseur et la chose possédée soient la même chose (xal èv 6sîoiç àSûvarôv èaTi tô te e^ov xal tô è/ÔLLevov TaÙTÔv ti 7tpây|i.a EÏvai xaOô h/zi xal

è'/ETai), et assimile la distinction entre l’essence et l’opération à la distinction des personnes divines entre elles. Il s'étend longuement sur la fameuse comparaison entre le disque solaire et ses rayons, et la trouve adéquate pour exprimer la distinction entre l’oùaîa et l'èvépyeia divines en tant qu’elle indique que les deux sont inséparables et constituent deux réalités différentes : où txovov xaTà tô à}(o>pLCTTOV tîjç oùaîaç xal èvepyslaç <TUL16âXXeTai Ta TOiaôra, àXXà xal xaxà tô Siâcpopov twv TtpayjjiâTcov.

Le métropolite de Nicée ne se contente pas d’envoyer au patriarche Paul la courte réponse dont nous venons de parler. Questionné peut-être de nouveau lui-même par le prélat, il lui adressa un assez long ouvrage en cinq livres sur le même sujet, qu’on trouvera dans le Paris. 1249, fol. 26-112 v°.

6° Les deux Cabasilas, Nil et Nicolas, l’oncle et le neveu se convertirent eux aussi au palamisme. C’est avec Nil, et r.on avec Nicolas, comme l’a écrit Boivin d ; ns son édition de l’Histoire byzantine de Grégoras, que ce dernier eut une longue discussion sur les thèses palamites rapportée aux livres XX1I-XXIV, P. G., t. cxlviii, col. 1328-1450. Nil ne trouve rien de répréhensible dans la doctrine de Palamas. Il enseigne en particulier que la grâce et les sept dons du Saint-Esprit sont incréés. Signalons de lui l’opuscule suivant, contenu dans le Vallicel. 87, fol. 428-433 v° : Acyoç oûvtoixoç Tpôç Tr, v xaxôiç èxXajjiëavoi/év^v cj cvy.v 7rapà twv alpETixcôv 'AxivSuviavâJv tou Gelou rpT, yopîoo toû Nùaar.ç XéyovTOÇ- ccxtiotov 8è nXr, v tt, ç ÊEÎaç (pûoscoç oùSév, xal ôti oùꝟ. 7) toû ©eoû cpùoiç d’xTioToç ptôw), àXXà cùv aÙTvj xal Ta cpuatxà aÙTOû tSiofjaTa. Ce titre seul nous indique que Nil est bien un disciple authentique de Palamas.

De son neveu Nicolas, qui s’est heureusement illustré par d’autres ouvrages, nous connaissons l’opuscule intitulé : Kaxà tô>v toû Tp^yopà Xr ; pr ; Lx.âTcov, contenu dans l’excellent Paris. 1213, fol. 282-284 v ».

7° Signalons encore parmi les thc’o ogiens palamites du xive siècle, Philothée, métropolite de Sélivri, qu’il faut se garder de confondre avec son contemporain, Phi othée Kokkiros. Sous le titre : AiâXoyoç Ttepl ŒoXoyîaç SoyuaTixr, !  ;, cet auteur a conposé un vrai drame sur la controverse palamite, d’où la note comique, voire même un grain de persiflage, r.e sont pas absents. Prennent part à l’action une douzaine de personnages, plus un choeur de sophistes, qui joue le rôle d’arbitre et de conseiller, et pousse de temps en temps des exclamations pittoresques comme on en trouve dans les choeurs de Sophocle, d’Euripide ou d’Aristophane : 'T7tÉpeuy£, toû, îoû, epeû, çeû, exclamations qui viennent heureusement rompre l’exposé ardu des thèses théologiques et égayer les spectateurs. Après une scène d’introduction entre Mercourios, Philothée et Sophianos, paraissent Barlaam et Grégoras, qui nous donnent une répétition de la dispute racontée dans le Florenlios de Grégoras. Vainqueur sur la grammaire, l’astronomie et la géométrie, Grégoras est battu par le Calabrais sur la dialectique et la philosophie. Après cette scène, d’un comique achevé, commencent les dialogues sur la théologie entre partisans et adversaires de Palamas. Barlaam, Palamas, Acindyne, Grégoras, Cantacuzène, le patriarche (qui doit être Isidore, ou Calliste), Isaac Argyre, Atouémès, Dexios, Philothée exposent tour à tour leurs opinions. C’est, comme de juste, Palamas qui parle le plus souvent. Le chœur des sophistes ne lui ménage pas les applaudissements, mais on a l’impression qu’ils sont un peu ironiques. Ce qu’il y a de remarquable dans cette curieuse composition, c’est l’exactitude avec laquelle y sont rapportées les opinions et la physionomie intellectuelle et morale de chacun des personnages. Elle constitue, à ce point de vue, un excellent résumé