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PALAMAS

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Sià toxvtôç -roû (îliou r.)zi{j.y~iy.’j-j ~a-.iç.a. s/siv xal èÇayysXXeiv aù-rco uâv àfj.àpx7)fi.a xal rcàvra Xoyi.01J.6v, xal Xa[xëâvsw ^ap’aÙTOu ttjv larpeiav xal ty)v açsatv. Le père spirituel dont il parle n’est pas un moine quelconque, niais un prêtre qui a reçu le pouvoir d’absoudre.

I. Vie de Palamas. —

Comme nous l’avons dit, la source principale pour la vie de Palamas est le /Vôyoç rpc<o|ux<rrixo< ; de Philothée Kokkinos, publié en tête de l’édition hiérosolymitaine des homélies et reproduit par Migne, P. G., t. cli, col. 551-056. De cette biographie Athanase de Paros fit paraître à Vienne, en 1784, une traduction en grec moderne, accompagnée de l’office de saint Palamas au second dimanche du carême, d’un office paraclétiquc a chanter à la procession de ses reliques, d’une autre iuxtjivj.r^i : à chanter en tout temps, et de plusieurs autres pièces. Voir une description de ce curieux et rarissime ouvrage au titre interminable dans la Bibliographie des acoloulhies grecques de Mgr L. Petit, Bruxelles, 1926, p. 101-102, et dans l’article de A. Papadopoulos-Kérameus, Byzanlinische Zeilschrifi, t. viii, 1899, p. 71-73. Il n’y a pas grand’chose à tirer de T’hyxiôaiov composé par le patriarche Nil, qu’on trouve dans les mêmes recueils que le Panégyrique de Philothée ; dans la P. G., col. 655678.

Les écrivains contemporains parlent de Palamas en des sens divers suivant leur attitude prise dans la controverse hésychaste. Voir Jean Canlacuzène, Hislor., t. II, c. xxxix, P. G., t. cxiii, col. 661-672 ; c. xi., ibid., col. 672-682 ; t. III, c. xxxiv, col. 900 ; c. c, col. 1297 ; t. IV, c. iii, P. G., t. cliv, col. 33 ; c. xv, col. 121 ; Nicéphore Grégoras, Hist. byzanl., t. XV, c. x, P. G., t. cxlviii, col. 1032 ; e. xil, col. 1041 ; t. XVIII, col. 1141, 1150 ; t. XIX, CI, col. 1180, 1184 ; t. XX, c. ii, v, col. 1234, 1254 ;  !. XXI, c. ii, iii, col. 1274, 1284 ; t. XXIX, P. G., t. cxlix, col. 197-201 ; t. XXX, col. 240-265, 292-293 ; t. XXXI, col. 309-330 ; t. XXXVII, col. 485-488 ; Acindyne, Discours au patriarche Jean et à son synode sur les origines de la querelle entre Palamas et Barlaam, dans le cod. Monacensis 223, fol. 5155 ; Grégoire Palamas, Réfutation de l’écrit d’Ignace d’Antioche contre Palamas, dans le cod. Coisl. 99, fol. 143151.

En dehors de ces sources contemporaines, on peut consulter les études suivantes, où il est question non seulement de Grégoire Palamas mais aussi de la controverse hésychaste prise dans son ensemble : J. Stein, Sludicn iiber die Hesychaslen des vierzehnten Jahrhunderls, dans l’Œsterreichische Vierleljahresschrifl fiir die kalholische Théologie, t. xii, Vienne, 1873 ; Théodore Ouspenskii, Olcherki po islorii vizantiiskoi obrazovannosti (Aperçu sur l’histoire de la civilisation byzantine), Saint-Pétersbourg, 1892, la meilleure étude parue sur les origines de la controverse, publiée d’abord en articles séparés dans le Journal du ministère de V Instruction publique, t. cclxxix (1892), p. 1-0 1 et 348-427, et complélée dans les notes et appendices de l’opuscule intitulé : Synodik ve nêdiéliou pravoslaviia, Odessa, 1893 ; K. Th. Radtchenko, Contribution à l’histoire du mouvement philosophique et théologique à Byzance et en Bulgarie au XIV’siècle, Lcmberg, 1902 ; Thémistocle, C.h. Stavrou, Ai Tcîpi twv r^-jyaozrLM-i rrjç tS’éxocrov7aeTï]p[’Soi ; za : r/jç Ê’.SacrxaXiaç gcOt’.iv Èpîêîç, Leipzig, 1905 ; Grégoire Papamikhaïl, ’O ày : o ; rpY)yôf toc Ilx/xijtâç, if.-/i£7r ; 17xo-o ; 0ccr<7aXc.Vi’xï) ;, Saint-Pétersbourg et Alexandrie, 1911 ; malgré son titre, cette monographie ne s’occupe pas seulement de Palamas, mais de toute la controverse hésychaste ; bien que tendancieuse, renfermant de nombreuses inexactitudes, superficielle pour ce qui regarde l’exposé des doctrines de Palamas et de ses adversaires, cette étude est cependant celle où l’on trouvera le plus de renseignements sur la personne et les œuvres du théologien hésychaste. L’auteur a utilisé les sources russes et a réuni une bibliographie abondante mais chaotique sur l’hésychasme athonile et la controverse du xive siècle ; L. Petit, J.es archevêques de Thessaloniquc, dans les Échos d’Orient, t. v, 1902, p. 92-93, courte notice sur l’épiscopat de Grégoire.

II. Éditions des écrits de Palamas. —

Nous avons indiqué, au § n de l’article, les éditions des écrits de Palamas publiés jusqu’à ce jour. Inutile de répéter ici ce qui a été dit. Déjà au xvii c siècle, Dosithée de Jérusalem avait songé à une édition complète des œuvres de notre théologien ; Cf.T6.no ; o.vb.itrç, p. a et 571. Ce que Dosithée axait projeté, Nicodème l’Haghiorite (t ! 809) faillit le réaliser sur la fin du xviii c siècle. Ce moine laborieux avait réuni en trois volumes tous les écrits de Palamas qu’il avait pu trouver dans les bibliothèques de l’Athos. Ce recueil, qui ne devait pas être complet, à en juger par le contenu acti el des manuscrits athoniles — il y manqi ait sûrement la lettre à Menas, de l’aveu de Nicodème lui-même — fut confisqué, en 1798, par la police autrichienne à l’imprimerie grecque de Vienne qui s’était chargée de l’impression et qui publiait en secret les proclamations et les chants patriotiques de Rigas de Phères invitant les chrétiens de la péninsule balkanique à se révolter contre les Turcs. C’est cette publication clandestine qui motiva la perquisition et la fermeture de l’imprimerie. Un certain Constantin Vezyroulès réussit à se procurer le tome premier du manuscrit de Nicodème, qui finit par arriver à la bibliothèque de la Grande Laure, à l’Athos. Les deux autres volumes ont disparu. Le prologue de cette édition, qui ne présente pas grand intérêt, a été publiédans l"ExxX7]aeacrtcxï ]’A’LrftziX, t. iv, 1883, p. 93-101. Aux indications déjà données sur les éditions des écrits de Palamas ajoutons celle-ci : que le AsxâXoyoç et 1°Ou, oXoy"x t V wi’<ttecoç ont été insérés par Athanase de Paros dans l’ouvrage signalé plus haut, Vienne, 1784, p. 138 sq.

Les principaux recueils manuscrits des œuvres de Palamas paraissent être les codd. Coisl. 97-100, si bien déciits par Montfaucon, Bibliot. Coisl. p. 150 sq., et les codd. Paris. 970, 1238, et 1239 du fonds grec. Tous ces manuscrits sont du xve siècle. Faisons remarquer que les trois morceaux qui terminent le cod. Paris. 970, mis par IL Omont, Inventaire sommaire des manuscrits grecs de la Bibliothèque nationale, t.i, Paris, 1880, p. 189, sur le compte d’un anonyme, appartiennent bien à Palamas et correspondent aux trois premiers discours apologétiques portés dans le Coisl. 99, fol. 2-36 ; cf. P. G., t. cl, col. 827829.

III. Doctrine de Palamas. —

Nous ne connaissons aucune étude où le système de Palamas sur l’essence de Dieu et son opération, avec toutes les conséquences qu’il entraîne pour ce qui regarde la grâce et la gloire, les mystères de la Trinité et de l’Incarnation, soit exposé et critiqué. Les théologiens qui en ont parlé se sont généralement arrêtés à ce qui concerne directement la distinction entre l’essence et les attributs divins, et ont tiré le peu qu’ils en disent de Petau, Dogmala theologica, De Deo, t. I, c. xiixiii ; I. II. c. vu. Ce théologien montre bien que les palamiles prenaient à contresens la doctrine des Pères grecs ; mais ce qu’il rapporte de l’histoire de la controverse et du système même de Palamas est fort incomplet et mêlé d’inexactitudes. Sur les origines lointaines du système et la méthode d’oraison hésychaste voir la bonne étude de Irénée Hausherr, La méthode d’oraison hésychaste, parue dans Oricnlulia christiana, t. îx, 1927, p. 101-210. Dans une récente note, Orienlalia christiana, t. xx, p. 179-182, le P. Hausherr croit pouvoir identifier le moine Nicéphore avec le pseudo-Syméon. Nicéphore aurait vécu au xive siècle et aurait été un des maîtres de Palamas. Nous avons montré que c’était une erreur, Palamas distinguant bien Syméon de Nicéphore et les rangeant tous les deux parmi les saints anciens, P. G., t. cl, col. 1116 C. Voir aussi d’I. Hausherr, V Introduction éi la Vie de Syméon le Nouveau Théologien par Nicélas Stéthatos, t. xii des Orientalia clirisliana, Rome, 1928. Porphyre Ouspenskii, Vostok khristianskii, Athon, éd. P. A. Syrkon, t. iii, Saint-Pétersbourg, l.S’.rj, outre les nombreux documents d’ordre doctrinal et historiques qu’il a réunis sur la controverse palamite, p. 083-861, résume assez bien en quelques propositions le système de Palamas, p. 233-238. Papamikhaïl, op. cit., c. iv, p. 154-238, donne une analyse trop sommaire et peu suggestive des ouvrages publiés. Cette analyse ne saurait dispenser le théologien de la lecture directe des écrits en question ; elle insiste surtout sur l’enseignement moral et ascétique, et s’étend longuement sur la IIpo<7(o71&TT<iua, qui est un ouvrage apocryphe.

Sur la doctrine mariale de Palamas, voir notre étude : Grégoire Palamas et l’Immaculée Conception, dans la Revue auguslienne, t. xvii, 1910, p. 145-161. Nous rectifions dans le présent article ce qui a été dit, p. 157-158, sur l’opinion de Palamas relativement au motif de l’incarnation. Le système de Palamas sur l’essence de Dieu et son opération est éclairé par les documents officiels promulgués pendant la controverse, dont il nous faut maintenant parler.

M. Jugie.