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PACIFIQUE DE CEREDANO PACOME

lement comme des éditions latines, sont imprimées en italien et nullement en latin.

L. Wackling, Annales ordinis Minorum, l. vii, Lyon,

15 IN, p. 20, 90 et 134 ; du même, Scriptores ordinis minorum, 2e édit., Rome, 1900, p. 181 ; J. II. Sbaralea, Snpplementiim et castigalio ad scriptores trium ordinum S. Francisci, ± édit., t. ii, Home, 1921, p. 302 ; H. Hurler, Nomenclator, 3° édit., t. ii, col. 1074 ; Acta sanctorum, juin l. i, Paris, 1867, p. 106-407 et 789-790 ; (Anonyme), Vila del beato Paciflco di Cerano, délia osservanzu ili S. Francesco, prottetlore di Cerano, Novare, 1878 ; Basile de Neirone, Sal bealo Paciflco da Cerano nella sua 4* feslività centenaria, panegirico, Gênes, 1882 ; M. Cazzola, // beato Paciflco Ramatie la sua Cerano note storiehe-slat isl iclie, Novare, 1882.

Am. Teetært.

    1. PACOME (Saint)##


PACOME (Saint), fondateur de la vie cénobitique (ive siècle). — Si l’on est d’accord, entre critiques sur les grands traits de la vie de Pacôme. il n’en subsiste pas moins des divergences assez notables entre les divers exposés que l’on en a faits. Cela lient à la confiance plus ou moins grande que l’on accorde aux deux grandes catégories entre lesquelles se répartissent les documents relatifs à sa vie. Si, avec Revillout, Amélineau, Griitzmacher et d’autres, on considère comme primitives les sources coptes ou arabes, on est amené à écrire une biographie de Pacôme assez différente de celle que rédigent ceux qui font confiance surtout aux sources grecques. II y a là toute une série de problèmes que nous n’avons pas à trancher ici, encore que les travaux récents montrent le caractère original des sources grecques. Qu’il nous suffise de marquer les traits suivants : Pacôme, né d’une famille de paysans, près d’Ezneh, en Haute-Egypte, vers l’année 290, fut élevé dans le paganisme. Enlevé comme recrue, il eut l’occasion, dans la Basse-Egypte, de connaître les chrétiens, et d’expérimenter leur charité. Cette circonstance le convertit au christianisme. Libéré très vite du service militaire, il se retire d’abord dans les ruines d’un petit temple de Sérapis, puis va faire l’apprentissage de la vie ascétique auprès d’un ermite autour de qui s'étaient groupés quelques disciples. Une vision céleste, diversement rapportée selon les sources, l’aurait amené à concevoir pour la vie religieuse et ascétique une formule différente de celle qui était alors en pratique. Quoi qu’il en soit, il reste qu’il entreprit à Tabennêsi, sur la rive droite du Nil, en face de Denderah, la création d’une communauté religieuse organisée. La date de cette fondation doit se placer vers 320 ; elle fut suivie de plusieurs autres, car, malgré des exagérations suspectes, les documents ne laissent pas de doute sur l’extraordinaire attirance qu’exerça ce premier essai de vie cénobitique. Quand il meurt, vraisemblablement le mai 346, Pacôme est le chef d’une véritable congrégation comprenant une douzaine de monastères d’hommes et trois de femmes, dont le couvent de Pabau, un peu en aval de Tabennêsi, était la maison-mère. Chose intéressante le cénobitisme pacômien se rencontre, dès les années 330-340, dans les milieux schismatiques mélétiens. Voir différentes lettres relatives à des communautés de ce genre dans II. hhis Bell, Jews and Christians in Egijpl, Londres, 1924.

Le monachisme pacômien, avons-nous dit, apporte de la vie religieuse une formule nouvelle, laquelle fut appelée à une longue fortune, puisqu’elle préside encore à la plupart des manifestations modernes de cette vie. Le monachisme a commencé par être la vie érémitique telle que l’avait réalisée un Paul de Thèbes ou un Antoine ; bien vite autour des ermites, qui avaient rêvé de vivre dans la plus parfaite solitude se groupent des disciples. Mais, s’ils sont groupés, ces disciples ne vivent pas pour autant de la vie commune. Dispersés sur des espaces plus ou moins étendus, ils vaquent séparément à la prière et au travail, ne se

retrouvant guère que pour le service dominical. Telle que la conçoit Pacôme, la vie religieuse, au contraire, se réalise essentiellement par la vie commune. Au lieu de vivre dispersés, les moines sont rassemblés en des enceintes closes, prient ensemble, travaillent ensemble, mangent ensemble. La formule du couvent, telle que nous la voyons encore s’appliquer, est désormais trouvée. Cette vie commune exige la constitution d’une véritable hiérarchie, laquelle est préposée non seulement à la formation religieuse et morale des moines, mais encore à l’administration temporelle de la communauté. L’autorité des supérieurs devient quelque chose de très différent de ce qu'était la direction surtoul morale que donnaient les premiers « pères du désert »,

Les communautés telles que Pacôme est amené à les constituer ne peuvent vivre sans une règle précise, gardée par la coutume ou enregistrée par écrit. L’esprit tout pratique, dont le fondateur de la vie cénobitique a toujours fait preuve, permet de supposer qu’il a voulu, de bonne heure, mettre par écrit le coutumicr de ses monastères. Mais l'état actuel des recherches ne permet pas encore de dire ce qu’il y a deprimitif et de proprement pacômien dans les textes coptes, et grecs qui se présentent comme la Règle de saint Pacôme. En 404, saint Jérôme traduit en latin une Régula sancti Pachoniii, sur un texte grec, lui-même traduction d’un texte copte : ut erant de /Egyptiuva in Gra’cam lin.gu.am versa, nostro sermone dictavi. P. L.. t. xxiii, col. 65 B. Des fragments du texte copte, étroitement apparentés au texte hiéronymien, se sont retrouvés ; il existe d’assez nombreux textes grecs dont les rapports avec le copte et le latin ne sont pas encore définitivement fixés. Mais tous ces documents ne nous donnent pas, à coup sûr, l'état primitif de la règle. — Certains critiques ont cru trouver cet état dans le texte qui figure au c. xxxii (xxxviii) de l’Histoire lausiaque. Texte dans l'édit. Butler, p. 8893 ; cf. P. G., t. xxxiv, col. 1099-1100. Palladius, voir son art., y raconte que Pacôme reçut d’un ange une tablette de cuivre sur laquelle était écrite une règle dont le texte est donné. Pour sommaire qu’il apparaisse, ce texte a bien des chances de n'être pas primitif et la règle angélique doit contenir un certain nombre de retouches que l’expérience aura montrées nécessaires. En tout état de cause, la règle pacômienne témoigne d’un réel souci de l’organisation en même temps que d’un ascétisme modéré et de bon aloi. Bien qu’elle s’adresse à une communauté, elle laisse suffisamment de place à l’initiative individuelle, surtoul en matière d’ascétisme et de prière. D’après le récit de Palladius, Pacôme aurait fait à l’ange cette objection que les prières prescrites par la règle étaient peu nombreuses. A quoi il fut répondu : « J’ai précisé cela afin que les petits puissent s’acquitter sans peine de l’office. Quant aux parfaits, ils n’ont pas besoin de réglementation, car, à part eux, dans leurs cellules, ils consacrent à la contemplation leur vie entière. » En dehors de la règle, Jérôme a traduit également un certain nombre de monita et une douzaine de lettres de Pacôme ; plusieurs de celles-ci, adressées à des supérieurs de ses communautés, emploient des procédés cryptographiques que Jérôme s’est déclaré incapable de résoudre. — Amélineau a publié, en 189."'. un certain nombre de fragments en copte de sermons attribués à Pacôme : « Je n’ai pour garant, écrit-il. qu’ils aient été prononcés par Pacôme que le litre qui suit et précède chacun d’eux. » La garantie es1 peut-être un peu mince, mais rien non plus ne s’oppose à cette attribution. Tout ceci est d’ailleurs fort court et sans importance majeure au point de vue proprement théologique.

I. Vies.

Signalons d’abord, bien qu’ils soient postérieurs aux textes ci-dessous, les renseignements fournis par