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ORNEMENTS SACRES — OROSE

nionies particulières à l’évêque, Cærem. episc., t. II, c. viii, 12-15, 19-22 ; c. xiii, 7-11.

Les théologiens enseignent qu’il y aurait faute mortelle à célébrer sans aucun des ornements liturgiques ; d’après saint Liguori ce serait matière grave de dire la messe sans chasuble, sans aube et sans étole, t. VI, n. 289, éd. Gaudé, t. iii, p. 267, et en note un induit de la Propagande du 30 novembre 1828. La nécessité de dire la messe pour donner le viatique à un mourant ne serait pas une excuse suffisante. Ibid., n. 377, p. 368. Le cordon, l’amict, le manipule même ne sont pas aussi impérieusement exigés.

On prend la chape pour les processions, pour les bénédictions qui se font à l’autel ; de même à l’office des laudes et des vêpres solennellement chantées. Le prêtre assistant s’en revêt pour la messe pontificale et celui qui fait l’absoute après la messe pour les défunts. Le diacre prend la dalmatique, le sous-diacre la tunique à la messe solennelle (sauf les exceptions prévues par les rubriques), aux processions, aux bénédictions quand ils assistent le prêtre. Rubr. gen. missalis, xix. La chape, pas plus que l’étole n’est un signe de juridiction, 3035 ad 2, 21 juillet 1855. Pour la messe, le prêtre croise l’étole sur sa poitrine ; l’évêque la laisse pendre de chaque côté pour marquer la plénitude du sacerdoce qu’il a reçue. L’huméral est nécessaire pour les bénédictions avec le ciboire, comme avec l’ostensoir ; on doit en couvrir le ciboire quand on porte solennellement la communion aux malades. L’étole doit être prise avec le surplis non seulement pour l’administration des sacrements, mais pour les sacramentaux, bénédictions, recommandation de l’âme, obsèques, exorcismes. Voir Decret. auth., t. v, art. Stola, p. 469.

Les Rubricæ generales, xx, prévoient que l’autel doit être orné autant que possible, quoad fieri potest, d’un parement, pallio, de la couleur du jour ; elles n’obligent donc pas absolument. On a pris, au moins en France, l’habitude de n’en mettre qu’aux messes des morts ; il serait mieux de l’avoir habituellement et l’on revient à cet usage dans plusieurs églises. Le conopée, le pavillon sont toujours obligatoires. Le rituel dit que le tabernacle où est renfermé le saint-sacrement doit être « décemment couvert du conopée ». Ce que nous appelons pavillon est le conopée du ciboire, lequel doit être « couvert d’un voile blanc en soie, et orné le mieux possible ». Code, can. 1270. Les tentures autour de l’autel sont facultatives, elles ont pour elles la tradition, la beauté, et peuvent aider la piété.

Le respect.

Benoît XIV n’exige « pas une ornementation riche et précieuse ; nous n’ignorons pas, dit-il, qu’elle n’est pas possible partout, mais nous désirons la décence et la propreté, qu’il n’est permis à personne de négliger, qui se concilient très bien avec la pauvreté. » Encycl. Annus, 19 février 1747.

En dehors des clercs et des personnes qui en ont la charge, nul ne peut toucher le corporal, la pale, le purificatoire. La même rigueur n’existe pas pour tout ce que nous avons appelé ornements ; il est permis à tous de les manier, mais on doit le faire avec précaution ; il faut les ranger avec décence, les réparer à temps : « Les ornements sacrés bénits ou consacrés perdent leur bénédiction ou leur consécration : 1° S’ils ont subi de telles déchirures, de tels changements qu’ils aient perdu leur forme primitive et qu’ils ne soient plus aptes à leur première destination, si la manche de l’aube est enlevée, si le cordon ne peut plus faire le tour de la ceinture ; 2° lorsqu’ils ont été employés à des usages inconvenants ou exposés en vente publique. » Code, can. 1305. 3° Lorsqu’on en a fait d’autres ornements : si, dans une aube, on a taillé des amicts, les amicts doivent recevoir une nouvelle bénédiction. Voir de Herdt, Sacræ liturgiæ praxis, i, n. 169, Van der Stappen, iii, q. 119. Les anciens ornements ; en raison de cette bénédiction qu’ils ont reçue, ne peuvent être ni vendus, ni employés à des usages profanes ; si l’étoffe ne peut plus servir à aucun usage sacré, le mieux est de la détruire en la brûlant, à moins que la commission diocésaine des monuments ne juge qu’elle mérite d’être exposée dans un musée, ou qu’elle peut encore servir à la confection d’ornements pour les églises pauvres.

Les auteurs de liturgie ont généralement des détails assez longs sur les ornements ; P. Batiffol, Leçons sur la messe, in-12, Paris, 1919 ; Études de liturgie et d’archéologie chrétienne, in-12, Paris, 1919 ; Le costume liturgique romain, p. 32-83 ; Benoît XIV, De sacrosancto missæ sacrificio, t. I, c. iii ; Bona, Rerum lilurgicarum libri duo, 1, 24 ; D. Cabrol, Dictionnaire d’archéologie et de liturgie, très grand nombre d’articles ; Duchesne, Origines du culte, c. XI, Le costume liturgique ; Lebrun, Explication de la messe, 1626, p. 52 ; Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, art. vêtements ; Martinucci, Monnuale sacrarum cæcremoniarum, 3e éd., par Menghini, 4 in-8o, Borne, 1911 ; Bohaut de Fleury, La messe, t. vii et viii ; dom Roulin, Linges, insignes et vêtements liturgiques, Paris, 1930 ; Viollet le Duc, Dictionnaire du mobilier, 1858-1875.

Sur la manière de confectionner les ornements : J. Braun, S. J., articles divers dans Catholic encyclopedia ; L. de Farcy, La broderie du XIe siècle jusqu’à nos jours ; A. Fortescue, D. D. D. Ph., The vestments of the roman rite, brochure, 1925 ; V. Gay, Glossaire archéologique, 1887, nouvelle édition, 2 vol. 1929 ; B. James, The origin and developpment of roman liturgical vestments, 1926 ; M. Magistretti, Delle vesti ecclesiastiche in Milano, spécial à la liturgie ambrosienne, mais très instructif ; Bénédictines de Saint-Louis du Temple, Guide pratique pour la confection des ornements gothiques, s. d. ; Bévues, L’artisan liturgique et l’Ouvroir liturgique ; ces deux périodiques peuvent manquer de critique mais donnent beaucoup d’informations, de figures ; Maison de la Bonne Presse, Ornements d’église, Lingerie d’église.

A. Molien.

ORONTIUS DE HONFLEUR, tertiaire régulier de Saint-François d’Assise. Né à Honfleur, en Normandie, vers 1595, il appartint à la province Saint-Yves des tertiaires réguliers. Il fut trois fois provincial, ainsi que définiteur général, et mourut à Paris le 27 avril 1657. Il composa : 1. Methodus recte et breviter peccata confitendi cum exercitatione quotidiana et directione præcipuarum actionum ; — 2. Kalendarium festorum beatorum ac sanctorum trium ordinum S. Francisci cum rubricis propriis Francisci Bordoni, qu’il augmenta et publia à Paris, en 1653 ; — 3. L’esclavage de la Vierge, Paris, 1646, son ouvrage principal, qui, d’après J. H. Sbaralea, Supplementum, 2e édit., t. ii, Rome, 1921, p. 300, fut mis à l’Index. Nous ne l’avons cependant pas pu trouver ni dans l’Index librorum prohibitorum Leonis XIII jussu et auctoritate recognitum et editum, Rome, 1900, ni dans les Indices, édités soit jussu Alexandri VII, Rome, 1664, soit jussu Benedicti XIV, Rome, 1758.

L. Wadding, Scriptores ordinis minorum, 2e édit., Rome, 1906, p. 181 ; J. H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores trium ordinum S. Francisci, 2e édition, t. ii, Rome, 1921, p. 300-301 ; E. Frère, Manuel du bibliographe normand, t. ii, Rouen, 1860, p. 355.

A. Teetært.

OROSE, prêtre espagnol et écrivain ecclésiastique (première moitié du ve siècle). I. Le personnage. II. L’œuvre.

{{refa|1|I. Le personnage. — En 414, arrivait à Hippone un jeune prêtre espagnol nommé Paul Orose, sur les antécédents duquel nous avons peu de données. Les patriotismes locaux se sont un peu échauffés à son sujet ; Braga d’une part (l’ancienne Braccara), Tarragone de l’autre le revendiquent ; les titres de Braga semblent les plus sérieux. Chassé de la péninsule par la récente invasion des hordes barbares, qui, après