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ORDINATIONS ANGLICANES. INSUFFISANCE DU RITE


sancti, ut sint diaconi electi, in Ecclesia tua sancta, et ministrent altari tuo puro eum corde mundo…

Prêtrise… Tu eryo, Dcus magne virtutum, .., respire eliam nunc in hos servos (nos, et elige illos electione sancta per inhabitationem Spiritus sancti, et da illis in aperitione oris sui sermonem veritatis et elige illos ad sacerdolium… ut… inservianl altari tuo sancto… Êpiscopat… Tu, Domine, eliam nunc illumina faciem Uiarn super hune servum tuum, et elige eum electione sancta per Spiritus sancti unctionem, ut sil tibi sacerdos perfeclus, qui œmuletur summum pontificem veritatis… ; et confirma eum per Spirilum sanctum in ministerio tuo sancto…

g) Liturgie arménienne. Texte dans Denzinger, op. cit.. p. 288, 308, 3(31.

Diaconat… Gralias agimus tibi… qui disposuisti in eo diaconos ad ministerium Ecclesiæ sanctæ tuas. Deprecamur le, Domine, ac petimus a bonilale tua, respice oculo propilio de præparata habitalione tua super hune jamulum tuum, qui ordinatus est nunc ad ministerium Ecclesiæ luæ sanctœ…

Prêtrise… Quem elegisli et ad presbyteralum recepisti jamulum hune tuum N.., nunc ordinatum, immobilem conserva in hoc sacerdolio ad quod vocalus est… Êpiscopat. Pas reproduit dans Denzinger. h) Liturgie des Constitutions apostoliques, 1. VIII. c. xvt, P. G., t. i, col. 1073 et 1116. Morin, Z)e sacr. ord., p. 19-20.

Diaconat… Exaudi orationem nostram, et auribus percipe preces noslras. Domine, et oslende faciem luam super hune servum tuum electum tibi in ministerium, et impie eum Spirilu sancto et virtute, sicut implevisli Stephanum Prolomartyrem …

Prêtrise… Ipse eliam nunc respice super hune famulum tuum suffragio et judicio lotius cleri ordini presbylerorum adscriplum ; et impie eum Spirilu gratiæ et consilii… Præsta… ul… pro populo tuo sacra rite et sine vitio operelur…

Êpiscopat… Da in nomine tuo, cognilor cordis Deus, haie jamulo tuo quem ad episcopatum elegisli … ut ponlificatu tibi sancte fungatur… Da ipse. Domine omnipolens, per Christum tuum parlicipationem Spiritus sancti…

Si l’on compare entre elles toutes ces formules de consécration, on constatera que l’ordre conféré est toujours nettement mentionné ; quant à la nature de la fonction elle n’est pas aussi clairement déterminée. Ainsi pour le diaconat, on ne trouve qu’une fois la précision : ministerium rnensee sanctse luæ (lit. arménienne) ; partout ailleurs, ministerium ecclesiæ, ministerium allaris. Dans la collation de la prêtrise, il est parlé plus ou moins vaguement du pouvoir de sacrifier dans les liturgies grecque, maronite, nestorienne et des Constitutions apostoliques ; explicitement dans les liturgies gallicane et arménienne ; les liturgies copte et romaine n’y font aucune allusion. Nulle part, il n’est question du pouvoir de remettre les péchés. Pour l'épiscopat, le sacramentaire léonien est très vague, parlant seulement d’autorité épiscopale, siimmum sacerdolium. Les plus explicites sont les rituels jacobite et syrien.

On peut donc conclure que le minimum requis est la mention générique de l’ordre conféré ; il ne peut être exigé que la désignation des pouvoirs propres à chaque ordre, en particulier la mention de l’office de sacrificateur dans la collation du sacerdoce, soit faite dans la formule même de l’ordination, puisque certaines de ces formes, reconnues valides, ne l’ont pas. Mais on remarquera que les fonctions de diacre, de prêtre et d'évêque, étaient suffisamment déterminées nar ailleurs ; d’abord par la croyance de ces Églises et l’intention du consécrateur, pour qui le presbytérat était un véritable sacerdoce, incluant le pouvoir de

consacrer le corps du Christ ; ensuite par des rites secondaires, par les prières qui précédaient ou suivaient l’oraison consécratoire.

La mention générique de l’ordre, précisée ainsi que nous l’avons dit, constitue donc le minimum strictement indispensable pour la validité du sacrement de l’ordre. Ce minimum, les anglicans l’ont-ils conservé dans leur Ordinal '?

2° La forme du sacrement de l’ordre dans l’Ordinal anglican. — Le seul Ordinal que nous ayons à considérer ici est celui de 1552 qui fut en usage jusqu’en 1662. A cette date, des précisions furent ajoutées à la forme : ad officium et opus presbyleri ou episcopi. Cette addition peut être considérée comme la reconnaissance par les anglicans eux-mêmes de l’insuffisance de la forme précédente. Mais cette modification intervenait trop tard : à supposer que la nouvelle forme fût capable de conférer validement le sacrement de l’ordre, elle ne pouvait avoir aucun effet sur les ordinations, antérieures, faites avec l’Ordinal de 1552. Si ce dernier est insuffisant, la hiérarchie avait complètement disparu de l'Église anglicane ; des évêques non réellement consacrés ne pouvaient la rétablir, eussent-ils conférés les ordres avec le Pontifical romain.

1. La formule imperalive.

Il faut d’abord éliminer les formules impératives qui accompagnent l’imposition des mains dans la collation de chacun des trois ordres. Pour le diaconat : « Reçois autorité pour exécuter l’office de diacre dans l'Église de Dieu à toi confiée. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Reçois autorité pour lire l'Évangile dans l'Église de Dieu et pour le prêcher, si tu y es autorisé par l'évêque lui-même. » Pour la prêtrise : « Reçois le Saint-Esprit ; ceux dont tu pardonnes les péchés, leurs péchés sont pardonnes, et ceux dont tu retiens les péchés, leurs péchés sont retenus, et sois un fidèle dispensateur de la parole de Dieu et de ses saints sacrements. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Reçois autorité pour prêcher la parole de Dieu et pour administrer les saints sacrements dans la paroisse où tu seras établi. » Pour l'épiscopat : « Reçois le Saint-Esprit, et te souviens d’exciter la grâce ce Dieu qui est en toi par l’imposition des mains… » Les anglicans considèrent que les paroles de NotreSeigneur, Accipile Spirilum Sanclum ; quorum remiserilis peccala… ont été transmises par les apôtres comme une liait ic de la forme requise pour l’ordination. Cf. Lee, The validily of the Iloly Orders of the Church of England, p. 91. Les archevêques anglicans, dans leur réponse à la bulle s’elîorcent encore de justifier cette manière de voir, Responsio, § xiv et xv, Lacey, op. cit., p. 373-377.

A supposer qu’on puisse considérer ces mots comme la forme du sacrement de l’ordre, ce que n’admettent pas les théologiens, qui la placent dans l’oraison consécratoire, ils pécheraient, sauf la formule du diaconat, par défaut de précision : l’ordre conféré, sacerdoce ou êpiscopat, n’y est pas mentionné. Le rite ne signifie pas ce qu’il doit produire ; dans la formule de l'épiscopat, on ne dit pas à quelle fin l'élu reçoit le Saint-Esprit ; dans celle de la prêtrise, sont mentionnés les pouvoirs de remettre les péchés et d’administrer les sacrements. Mais comment voir un véritable pouvoir de remettre les péchés là où l’on ne reconnaît pas le sacrement de pénitence ? L’autorité donnée pour administrer les sacrements ne porte que sur le baptême, que tout chrétien peut donner, et sur la cène, qm requiert pas de pouvoir proprement sacerdotal, si on rejette la présence réelle.

On prétend, par l’adoption de cette formule, revenir aux usages de l'Église primitive. Or.il est loin d'être prouvé qu’il en était ainsi dans les premiers siècles ;