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ORIENTALE (MESSE). RIT ANT., AVANT-MESSE


jacobite et persan, ne prennent les ornements qu’après cette prière du début de la messe des catéchumènes. En enlevant le manteau, le prêtre demanda à Dieu de lui enlever ses péchés ; prenant chaque partie des ornements sacrés, il récite le verset que semble inspirer le geste qu’il fait.]

1. L’offertoire.

Dans plusieurs rits orientaux, on éprouve une vraie difficulté à assigner une place à l’offertoire. Ainsi l’on trouve des prières de la prothèse où le prêtre fait déjà l’offrande. Les formules d’offrande sont, aussi bien dans les prières de la confession générale, que dans les nombreuses litanies diaconales. Une de ces prières attire l’attention comme offertoire, à cause du geste qui l’accompagne. Le prêtre découvre les oblats, prend le disque (patène) et le calice et croise ses mains. La prière qu’il prononce est un mémento des vivants et des morts, des saints, des patriarches des prophètes. Elle rappelle tous les mystères de la vie du Christ. Une oraison pour ses parents, pour ses bienfaiteurs, suit celle dans laquelle il nomme la personne pour qui il offre le sacrifice. Il désigne très explicitement la grâce sollicitée : la guérison, le repos éternel… Deus, tu factus es sacrifteium, et libi sacriftcium offertur ; sascipe hoc sacrifteium ex manibus meis peccatricibus pro anima N… Deus preesta illi requiem…

Le prêtre maronite tient ses mains de trois manières sur les mystèr ; pendant l’offertoire et les litanies ; d’abord les mains ouvertes sont l’une au dessus de l’autre en forme de croix et appuyées sur le grand voile qui couvre les deux oblats. C’est bien un acte de possession et d’offrande comme faisaient les prêtres juifs sur le bouc émissaire. Ce geste, à l’origine, devait être identique à celui des jacobites. Le second geste consiste à les tenir mains jointes et appuyées sur les oblats :

Sancta Trinitas, miserere mei ; sancta Trinitas, miserere mei peccatoris ; sancta et laudanda Trinitas, accipe hoc donum de manibus meis peccatricibus.

Cette prière est renvoyée dans le rit jacobite après le lavabo.

Le prêtre fait le troisième geste, qui est celui de la demande : les deux mains ouvertes sont étendues collées l’une à l’autre, au-dessus des mystères. Dans cette attitude, le célébrant demande pardon dans les mêmes termes, que le prêtre jacobite avant l’offertoire.

2. Les litanies.

On l’a vii, les litanies sont confondues dans le rit jacobite avec les prières de l’offertoire, le prêtre les fait à la fois ; mais il y revient après, au moment des prières de l’encens : souvenir du Christ et de la Vierge, d’abord, puis des morts, des veuves, des orphelins, des malades, des voyageurs, des pécheurs. Dans le rit maronite, on demande en plus d'être délivré des grandes calamités : la chaleur, le froid, les guerres, la famine. Actuellement encore, le diacre maronite invite deux fois le peuple, à la litanie diaconale, qui n’est plus en usage : les deux invitations avant l’offertoire et avant les lectures sont conçues dans les mêmes termes.

Pro tranquillitate et pace totius mundi in Christum credentium, a finibus usque ad fines orbis, pro infirmis et afflictis, et animabus in augustiam dejectis ; pro patribus, fratribus et doctoribus nostris ; pro peccatis, insipientiis et defectibus omnium nostrum, el pro fidelibus def anctis qui a nobis abierunt, cum odoribus imposilis, oramus, Domine. Cf. Renaudot, t. ii, p. 4.

3. L’encensement.

Le rit jacobite continue, pendant l’encensement de l’autel, à commémorer le souvenir de la Vierge, des apôtres… et des défunts et

semble unir l’offrande de l’encens au mémento même, alors que dans le rit maronite l’encensement est accompagné du chant du ps. l : Miserere. Anciennement l’encensement se faisait tout autour de l’autel.

Après l’encensement le prêtre s’inspire du Miserere pour réciter un embolisme dans le même sens.

4. Les hymnes.

Après le Pater le prêtre syrien

occidental chante une hymne au Christ : au Fils unique du Père, à son Verbe immortel qui a bien voulu descendre sur la terre et souffrir pour nous sauver. Vient ensuite le Trisagion : Sanctus es Deus, sanctus es forlis, sanctus es immortalis, miserere nobis. Les jacobites gardent l’addition faite par Pierre le Foulon, en 470 : Qui cruciftxus es pro nobis. Sur son origine, voir plus bas la description de la messe byzantine, et cf. Le Brun, t. ii, p. 351-353, t. iii, p. 145-150 ; Assémani, Bibliolheca orientalis, 1. 1, p. 518 ; Dict. d’archéol., t. vi, col. 1613.

(Dans le rit maronite, le diacre prépare l’assemblée à bien entendre le Trisagion et les lectures ; on saisit ainsi l’importance qu’a prise le Trisagion dans la liturgie.

Stemus decenter in oratione et precibus coram Deo Deorum et Domino Dominorum, coram Rege Regum, coram altari propitiatorio et coram mysteriis præclaris et vivis Salvatoris nostri, cum aromatibus impositis misericordiam tuam imploramus, Domine.

En chantant trois fois le Trisagion auquel le diacre répond miserere nobis, le prêtre encense au-dessus des oblats en forme de croix, puis autour des oblats, vestige de l’encensement tout autour de l’autel. Pendant cet encensement, le prêtre chante un embolisme inspiré par le Trisagion même.]

5. Les lectures.

Dans le rit jacobite on a trois

lectures : une de saint Paul, une des Actes et l'évangile ; chez les uniates, on ne rencontre que la lecture de l'épître et de l'évangile ; de même dans le rit maronite, mais la bénédiction du diacre, avant la lecture de l'épître, fait allusion à une lecture de l’Ancien Testament qui n’existe plus :

Gloria Domino Pauli, Prophetarum et Apostoloruni. Misericordiæ Domini sint super Iectores et auditores et super hanc urbem omnesque habitantes in ea, in sæcula. Amen.

Il semble que cette lecture de l’Ancien Testament ait été remplacée par la. lecture des gesta sanctorum, comme la lecture des actes dans le rit copte par le synaxaire. — Cet usage existait dans l'Église latine. Cf. art. Liturgie, t. ix, col. 834. Dans le rit maronite le prêtre et le diacre chantent alternativement, une prose rythmée, racontant la vie du saint, ou célébrant les louanges du Christ ou de la Vierge.

Les lectures, dans les rits orientaux, se font, chacune dans un livre spécial, évangéliaire, épistolier (l’Apôtre, comme on le nomme). — -Actuellement on ne fait plus la procession avec l'évangéliaire autour de l’autel que dans le rit jacobite ; on chantait et encensait le livre que le diacre portait pendant la procession autour de l’autel.

Diaconus : Accedite ad me, fratres, tacete et auscultate annuntiationcm Salvatoris nostri, ex Evangelio sancto rpiod vobis Iegitur.

Sacerdos : Dominus vobiscum.

Populus : Et cum spiritu tuo.

Le prêtre annonce l'évangile et le diacre renouvelle ses avertissements.

Estote in silentio, auditores, hoc est enim Evangelium sanctum quod Iegitur. Fratres mei, festinate, audite et conlitemini verbum Dei vivi.

Le peuple demande la bénédiction et le prêtre bénit la ville, l’assemblée, Iectores et auditores. Le mot auditores semble désigner tous les fidèles par opposition aux Iectores et non pas seulement les catéchumènes. Les lectures sont faites à haute voix de l’ambon (chaire), et dans la langue comprise par le peuple, Une hymne est chantée après les lectures ; on ne sait