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ORDRE. LA THEOLOGIE MODERNE

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ordinandorum in forma catechismi, de Cabrino, Venise, 1691.

2. Au x vu Ie siècle. — Nous relèverons à cette époque surtout le nom de saint Alphonse de Liguori. Dans son traité de l’ordre, divisé, nous l’avons vii, en deux parties (dub. i et u) il consacre toute la deuxième partie à exposer les qualités du sujet. Mais, du point de vue qui nous occupe, on s’arrêtera volontiers sur les n. 14. Probilas vitæ, et 15, Vocatio divina. L’auteur s'étend également sur les obligations des clercs, la récitation de l’office et la continence. Dans ses écrits purement spirituels, quelques-uns s’adressent plus spécialement aux prêtres : c’est le cas de Y Homo apostolicus, et de la Praxis confessariorum. Trois traités ascétiques sont écrits particulièrement pour promouvoir la perfection sacerdotale : Petit traité de l’amour divin et des moyens de l’acquérir ; Conformité à la volonté de Uicu ; Pratique de l’amour de Jésus-Christ.

En Allemagne, on peut citer Jean Lindner, Institutiones ad susceptionem ordinum, Breslau, 1777 ; Joseph Pleyer, S. J. († 17'J9), Lux legitimam ecclesiasticorum ordinum susceptionem… præmonstrans, Strasbourg, 1817.

En France, le chanoine Claude Arvisenet, de Langres, publia à Lucerne, en 1794, en exil, son Memoriale viîæ sacerdotalis, qui eut un vif succès et valut à son auteur les éloges du souverain pontife.

3. Au XIXe siècle. — Les prédicateurs de la chaire de Notre-Dame ne pouvaient manquer d’aborder le sujet de l’ordre, non seulement au point de vue dogmatique, mais encore au point de vue ascétique. Nous ne ferons que brièvement citer le P. Lacordaire, dans sa conférence sur la chasteté, Conférences de Notre-Dame, Œuvres, t. ii, Paris, 1914, p. 29, et Panégyrique du bienheureux Pierre Fourier, id., t. viii, p. 29 ;.Mgr d’Hulst, Mélanges oratoires, t. xi, Retraites ecclésiastiques ; pour nous arrêter plus complaisamment sur le P. Monsabré, Exposition du dogme catholique, carême 1886. Les six conférences de ce carême sont consacrées au sacrement de l’ordre. L’orateur traite successivement de la consécration sacerdotale, de la dignité du prêtre, des devoirs du prêtre, des droits du prêtre, de l'évêque, des ennemis du prêtre.

D’Angleterre, le cardinal Manning a fait rayonner sur le monde entier les magnifiques lumières de son livre. Le sacerdoce éternel, édit. anglaise, 1884 ; tr. fr. par Fiévet, 1889. Manning composa ce livre con amore dans un double but : remplir un devoir de sa charge épiscopale qui est de sanctifier son clergé et, ensuite, protester contre les prétentions de certains religieux qui exaltaient outre mesure la valeur des vœux de religion au détriment de la prêtrise, jusqu'à laisser croire aux prêtres séculiers qu’ils ne sont pas dans un état comportant la pratique de la perfection. Le cardinal Mercier, nous le savons, a fait entendre des protestations semblables dans son livre La vie intérieure, appel aux âmes sacerdotales. Comme Manning, il déplore l’emploi du mot séculier pour distinguer le clergé ordinaire des religieux. Dans son livre, Manning expose la nature et les pouvoirs du sacerdoce, les relations qu’il établit avec le Christ, l’eucharistie et les fidèles. Il en déduit l’obligation rigoureuse pour le prêtre d'être saint. Le reste du livre est un traité de pastorale sur les diverses fonctions du prêtre.

Le cardinal Gibbons, archevêque de Baltimore († 1921), a publié en 1896 The Ambassador of Christ, 1890, tr. fr. par G. André, S. S., Paris, 1897. C’est un traité tout pacifique sur le sacerdoce, la formation du prêtre et ses devoirs d’après le texte de saint Paul : < C’est pour le Christ que nous faisons les fonctions d’ambassadeurs », II Cor., v, 20 ; cf. Pourrat, op. cit., p. 580-581.

DICT. DE THÉOL. CATHOI..

Il faut citer aussi, parmi les bons livres du xixe siècle sur l’ordre, de l’abbé Perreyre, les Méditations sur les saints ordres (œuvre posthume) ; de M. Bacuez, S. S., Instructions et méditations à l’usage des ordinands ; Du saint office… au point de vue de la piété, 1861 ; Du divin sacrifice et du prêtre qui célèbre, 1888 ; de M. Icard, S. S., Traditions de la compagnie de SaintSulpice pour la direction des grands séminaires, 1886 ; de M. Lamothe-Tenet, S. S., Les saints ordres ; de M. Gontier, S. S., Explication du pontifical. Cette sollicitude des sulpiciens pour la dignité sacerdotale, nous la retrouvons chez les fils de saint Alphonse de Liguori. Dans son bel ouvrage, La charité sacerdotale ou leçons élémentaires de théologie pastorale, le P. Desurmont envisage les vertus chrétiennes, la prière, l’oraison et les autres moyens de sanctification du point de vue pastoral. Il parle longuement de la prédication, de la confession et de la direction. Du P. Bouchage, signalons aussi l’Introduction à la vie sacerdotale, 1897, et le Catéchisme ascétique et pastoral des jeunes clercs, 1919.

Nous passons rapidement sur les nombreux recueils de méditations à l’usage des prêtres ; les noms de Chevassut, Chaignon, Hamon, Branchereau, Beaudenom, J. Grimai, sont trop connus pour que nous devions insister. Mais il faut signaler l’heureuse compilation, toujours utile à consulter, de Raynaud, Le Prêtre d’après les Pères, 12 vol., Toulouse, 1843.

En terminant il suffira de rappeler les divers écrits de Mgr Dadolle († 1911) sur le sacerdoce ; le beau livre du P. Chevrier, Le prêtre selon l'Évangile, ou le véritable disciple de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, Lyon,

1922, et les publications du cardinal Mercier : A mes séminaristes, 1908 ; Retraite pastorale, 1910 ; La vie intérieure, appel aux âmes sacerdotales, 1918.

Enfin, deux très récents précis de théologie ascétique rédigés en vue de la sanctification des prêtres : A. de Denderwindeke, O. M. C, Compendium théologies asceticæ ad vilam sacerdotalem et religiosam rite instiluendam, Heren thaïs, 1921, et C. Lithard, S. Sp., Précis de théologie pastorale, Paris, 1930.

En ce qui concerne les traités ascétiques sur l’ordre, Tanquerey, dans son Précis de théologie ascétique et mystique, donne un embryon de bibliographie, p. 251, 252, 258. Indications plus abondantes dans Pourrat, La spiritualité chrétienne, t. iii, p. 381-386 ; 568-574 ; t. iv, p. 372IÎ79 ; 580-581. Voir surtout J. Delbrel, Bibliographie de la vocation, du recrutement sacerdotal et de la formation du clergé, Toulouse, 1925 ; et, pour les auteurs de langue allemande, Zimmermann, Lehrbuch der Aszetik, Fribourg-en-B.,

1923, p. 211-21°..

II. LES CONCLUSIONS DE LA THÉOLOGIE MODERNE.

— A part le progrès apporté par les résultats de l’histoire et de la théologie positive dans la façon de concevoir l’essence, c’est-à-dire la forme et la matière du sacrement de l’ordre, on peut dire que, depuis le concile de Trente, la théologie de l’ordre est sans histoire mouvementée. Les positions dogmatiques sont nettement établies et tout le progrès consiste à mieux préciser le sens et la valeur des preuves scripturaires et patristiques sur lesquelles on les appuie. Les opinions libres qu’a respectées le concile de Trente se partagent les théologiens, mais on peut dire que, de plus en plus, les questions controversées reçoivent des solutions en rapport avec les exigences de l’histoire et de la critique. Seule, dans la partie spéculative du traité, la question, particulièrement difficile de l’origine de la juridiction épiscopale a été laissée et est encore en suspens.

Rien ne serait fastidieux comme de parcourir tous les traités du sacrement de l’ordre. Dans nos manuels, on le retrouve partout à peu près le même, avec les mêmes formules, les mêmes arguments, souvent

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