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ORDRE. RIPOSTE CATHOLIQUE


commuai il m adversus Lutherum, Landshut, 1525, dirigé contre les Lieux communs de Mélanehthon, et Repulsio articulorum Zwinglii, 1530 ; Emser, Wider das unehristenlichen Buch Martini Luthers ; Fréd. Grau († 1531), De clericis in Ecclesia ordinandis, Vienne, 1548 ; Berthol Pirstinger († 1513), Tewtsche Theologey, traduite en latin, Theologia germanica, Augsbourg, 1531, et plus récemment publiée avec notes de Reithmeier, Munich, 1852 ; Joh. Mensing, Von den Testament Christi unseres Herm und Seligmachers, 1526 ; Von dem Opfer Christi un der Messe, 1526 ; De saccrdotio Ecclesiæ Christi catholicse oratio, Cologne, 1527 ; Examen scripturarum atque argumentorum quæ adversus sacerdotium Ecclesia ; libello de abroganda missa per M. Lutherum sunt adducta, 1527 ; Cochleus (Jean Dobneck), De gratia sacramentorum et Articuli excerpti ex libro Lutheri contra ecclesiasticos, Cologne, 1525 ; Tillmann Smeling († 1557), De septem sacramentis, Cologne, 1538 ; et réédition de YEnckiridion de Eck ; Chlichtoue, De vita et moribus sacerdotum, Cologne, 1530 ; Antiluterus, Paris, 1523 ; De sacramento eucharistix, Paris, 1526 ; Propugnacutum Ecclesiæ adversus Lutheranos, ibid. ; Jean Dartis († 1651) De ordinibus et dignitatibus ecclesiasticis, Paris, 1648, contre Claude de Saumaise ; Henry VIII, Assertio septem sacramentorum adversus Mart. Lutherum ; enfin, les deux Soto, morts contemporains du concile de Trente. De Pierre, plus directement engagé contre les erreurs protestantes, Verse, christianæ catholicœque doctrimv solida propugnatio, Anvers, 1559 ; Assertio catholicse fidei circa articulas… ducis Wirtemburgensis, Anvers, 1557 ; Tractatus de institutione sacerdotum, Dillingen, 1560.

Il convient de faire mention plus expresse du bel ouvrage de John Fischer évêque de Rochester, Sacri sacerdotii defensio contra Lutherum, Cologne, 1525, très récemment réédité par Hermann Klein Schmeink, Corpus catholicorum, t. ix, Munster-en-W. En voici, d’après A. d’Alès, le résumé. Dans un premier chapitre, l’auteur fait appel à l’argument de prescription théologique, en opposant à Luther la tradition constante des Pères touchant le pouvoir réservé au sacerdoce. Dans un deuxième chapitre, il énonce et motive solidement dix propositions, qui constituent une démonstration en règle de la thèse catholique : 1. Il est raisonnable que les choses intéressant le salut des âmes soient confiées à de certains hommes, chargés du soin de toute la multitude. 2. Le Christ, vivant sur terre, a établi des pasteurs pour avoir soin de ses brebis et remplir près d’elles un rôle de pasteurs, de chefs, de docteurs. 3. Il convient que les pasteurs appelés à remplir ce rôle près du peuple chrétien reçoivent à cet effet le don d’une grâce plus abondante. 4. Non seulement cela convient, mais de fait le Christ a départi aux pasteurs de son Église une telle grâce et un tel pouvoir, pour qu’ils pussent mieux s’acquitter de leurs fonctions. 5. Non seulement, à l’origine de l'Église, l’institution de tels pasteurs fut nécessaire, mais elle doit durer toujours, jusqu'à ce que l'édifice de l'Église soit complet. 6. Nul n’exerce légitimement les fonctions pastorales, s’il n’a été appelé par les chefs de l'Église, régulièrement ordonné et envoyé. 7. Tous ceux qui sont ainsi légitimement établis par les pasteurs de l'Église pour les fonctions pastorales, doivent être tenus pour également appelés par l’Esprit-Saint. 8. Les mêmes pasteurs reçoivent du même Esprit dans leurs ordinations le don de la grâce, qui les rend plus capables de remplir saintement le devoir de leur ministère. 9. Néanmoins l’Esprit Saint veut que cette grâce soit liée à l’apparition d’un signe sensible, dont l’accomplissement exact nous sera un gage que la grâce est actuellement donnée. 10. Ceux qui ont été ainsi légiti mement ordonnés pasteurs des Églises et prêtres, sont justement tenus pour investis du sacerdoce divin et le sont certainement.

Dans un troisième chapitre, l’auteur réfute les arguments scripturaires par lesquels Luther prétendait ruiner le pouvoir du sacerdoce chrétien proprement dit, et ne montrer partout qu’un sacerdoce au sens large. Après avoir vengé contre les attaques de Luther les droits du sacerdoce, John Fischer en pratiqua les devoirs jusqu'à l’effusion du sang durant la persécution d’Henri VIII. Dict. apolog., t. iv, col. 1038.

Les ouvrages d’allure plus scolastique ne manquent pas d’ailleurs à cette époque. Citons : Barthélémy Spina († 1546), Quæstio de ordine sacro, Venise, 1526 ; Dominique Soto, In IV am Sent., dist. XXIV, Venise, 1584 ; Fr. de Victoria, O. P. († 1546), Summa sacramentorum Ecclesiæ, desumpta a Thomas de Chaves. O. P. († 1565), Venise, 1579 ; Cajétan, soit dans l’opuscule Depotestate papæ, soit dans la question (op. xxvi) De collatione sacri ordinis ; Ruard Tapper († 1559), De sacramento ordinis, etc.

6° Le rite actuel de la consécration des ministres protestants. — Il est ici question, non de transcrire intégralement le rite de la consécration d’un ministre, mais d’en donner une simple indication. Nous sui vons la Liturgie à l’usage des Églises réformées publiée par le pasteur Eug. Bersier, Paris, 1888, p. 249 sq.

Après un préambule dans lequel, les salutations d’usage une fois échangées, le ministre consacrant récite quelques passages de l'Écriture, Ps. lxxx, 2, 26 ; Ps. xcv, 6, 7 ; I Pet., ii, 25, 9-10, un dialogue s'établit entre le ministre et l’assemblée, le ministre invitant l’assemblée à la confession de ses péchés. Puis, de nouveau, lecture de plusieurs sections des Saintes Écritures, Matth., xxviii, 19-20 ; Marc, xvi, 15 ; Luc., x, 16 ; Joa., xx, 21-22 ; Eph., iv, 4-7, 11-16 ; Act., xx, 28 ; I Tim., iii, 1-7 ; I Pet., v, 2-4. Ensuite, récitation du Symbole des Apôtres, après laquelle le ministre, pendant que l’assemblée est à genoux, invoque Dieu, le bénissant de l'œuvre rédemptrice accomplie par son Fils, du sacerdoce universel institué dans le peuple chrétien, de la vocation par laquelle du milieu de son peuple, il appelle ceux choisis par lui pour la prédication fidèle de l'Évangile, pour la dispensation des saints mystères, pour le salut des âmes immortelles et l'édification du corps de Jésus-Christ. Il implore le pardon divin, qui, ôtant des chrétiens l’imputation de leurs infidélités et de leurs chutes, confirmera et rendra efficaces les paroles et les actes qui vont être dites et faits au nom de Dieu. Il appelle la bénédiction divine sur l'Église universelle, sur les autorités de l'État, sur les affligés, sur ceux qui soutirent et sont persécutés. Récitation du Notre Père.

Le ministre monte alors en chaire et prononce le discours de consécration ; puis, il interroge le candidat sur les dispositions apportées par lui en vue de son futur ministère, lui fait promettre d’enseigner la vérité révélée, telle qu’elle est contenue dans les saintes Écritures, de conduire les âmes à celui qui est la voie, la vérité et la vie, unique chef et roi de l'Église ; d'être le serviteur de ses frères, riches et pauvres, petitset grands, ignorants et savants, coupables et justes, se souvenant que le Maître, étant riche, s’est fait pauvre, étant le Roi de gloire, s’est fait l’homme de douleur, etc. Enfin il lui fait attester qu’il entre dans la charge du ministère « de bon cœur et parce que Dieu l’y appelle », non en vue d’un gain deshonnête, non par esprit de domination, mais uniquement pour être le modèle du troupeau, par ses paroles, sa foi, la pureté de sa vie, par sa charité, etc. Vient ensuite la formule consécratoire, que le