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NESTORIENNE (L'ÉGLISE), LES SOURCES

par dom l.eclercq (1908) corrigent un peu ce qu*il y a d’unilatéral dans la présentation. Voir aussi l’article de l.oofs, Nestorius, dans la Protest. Realencyclopâdie, t. xiii (1003), et t. xxii (1913), compléments.

La découverte du Livre d’Iléruclitle, signalé a l.oofs dés 1005, publié en syriaque par P. Bedjan, en 1010, mais déjà, utilisé par Betlnine-Baker, en 1908, devait amener, comme de juste, un renouvellement de la question. Parmi les comptes rendus, signalons aumoins celui de dom Connolly, dans Journal of theologtcal sludtes, t. xii (1010191 1), p.486 sq., et celui de Mason sur la traduction de Nau, tbid., t. v (1013-1014), p. 88 (il fournit quelques suggestions intéressantes sur la théorie de l'échange des prosùpons).

Dès 1008, avait paru, sous la signature de.1. F. BetlumcBaUer : Nestorius and lus teæhing a fresh examination <>f the évidence, Cambridge, nidS, essai non dissimulé de réhabilitation complète de Nestorius. — Beaucoup plus modéré un très long article de I". Nau, dans la Revue de l’Orient chrétien, t. xv (1010), p. 365-301, t. xvt (1911), p. 1-51 : Saint ( yrilk et îstorius contribution à / histoire de l origine des schismes nvonophysiie et nestorien. — L'étude de I.. l’endt Die Christologie des Nestorius, 1010 (thèse de la Faculté de théologie catholique de Strasbourg) est un essai impartial de mise au point des théories christologiques de Nestorius. — I.e chapitre consacré a la o tragédie de Nestorius », par L. Duchesne, Histoire ancienne de l'Église, t. iii, 1910, p. 313-388, sans insister sur le côté doctrinal, noircit peutêtre un peu plus que de raison le portrait de saint Cyrille, mais la narration repose sur une étude attentive des documents. L’ouvrage de M..lugie, Nestorius et la controverse nestorienne, Paris, 1912, en voulant remettre les choses au point, exagère peut-être dans le sens opposé (voir les comptes rendus par J, I.abourt, Bull, d’ancienne liit. chrél., t. in(1913), p. 143-146. et par F. Nau, Revue de l’Orient clin-tien, t. xvii (1912), p. 432 sq. — La même année, .lunglas, Dielrrlehre des Nestorius, Trêves, 1912, vise davantage a l’objectivité. — Fn 1914, F. Loofs, Nestorius and lus place in the history nf Christian doctrine, Cambridge, montre que l’enseignement de Nestorius n’est pas superposable à l’orthodoxie ecclésiastique. — Signalons, depuis la guerre, une dissertation de L. Hodgson (le traducteur anglais de I" llcraclide), The metaphysic of Nestorius, dans Joum. of theol. siudies, t. xix (1918), p. 46-55 ; E. Schwartz, Die Gegenanathematismen des Nestorius, dans les Sitzungsherichte de l’Académie de Bavière, 1922, fasc. 1. — Sur le mouvement d’idées antérieur a l’explosion de la querelle : Ed. Weigl (cath.), Christologie vont Tode des Athanasius bis zum Ausdruck des neslorianischen Slreites (373-429), Munich, 1925.

Sur la question proprement théologique : P. (ialtier, De inearnalione et redemptione, Paris, 1926, n. 101-114 ; et aussi le P. Déodat de Basly, soit dans une longue note de la Christiadc, Paris, 1921, Lu, note 40, p. 297-330, soit dans une série d’articles de la France franciscaine : L' Assumptus homo, 1928, t. XI, p. 265-314 (tiré a part) ; Le moi de Jésus-Christ. Le déplacement des autonomies, t..xii, p. 125160, p. : î25-332, groupement de textes extrêmement suggestif.

É, Amann.


II. L'ÉGLISE NESTORIENNE.
I. Généralités.
II. Évangélisation de l’empire parthe (cal. 159). —
III. L'Église de Perse sous la dynastie sassanide (col, 163). —
IV. L'Église nestorienne sous la domination arabe (col. 187). —
V. Les établissements nestoriens dans l’Inde (col. 195). —
VI. L’expansion nestorienne vers l’Asie centrale et la Chine (col. 199). —
VII. Les papes et l'Église nestorienne au Moyen Age (col. 218). —
VIII. L'Église chaldéenne catholique (col. 225). —
IX. L'Église nestorienne à l'époque moderne (col. 255). —
IX. Liste des patriarches nestoriens et chaldéens (col. 256). -
X. La littérature nestorienne (col. 203). —
XI. Théologie de l'Église nestorienne (col. 288). —
XIII. Droit canon de l'Église nestorienne (col. 313). —
XVI, Liturgie des Églises nestorienne et chaldéenne (col. 314).

I. DÉFINITION, SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALES. —

L'Église considérée dans cet article est celle des régions où, gràce à leur situation en dehors de l’empire byzantin, l’hérésie nestorienne a pu se maintenir. C’est l'Église née sur le territoire de l’empire perse, avec ses Irradiations vers l’Inde et la Chine. A vrai dire, le titre d' « Église nestorienne i ne convient pas adéquatement au sujet traité, car, dans ses débuts, c’est-à-dire jusqu'à la mort du catholicos BabowaI en 481, l'Église de Perse est orthodoxe. En outre, au cours des âges, surtout à l'époque moderne, un nombre considérable de nestoriens sont revenus à la communion romaine en Mésopotamie, aux Indes et en Perse, formant l'Église chaldéenne catholique. Cette Église aura dans le présent article une pari importante.

Nous ne possédons pour reconstituer l’histoire de l'Église nesloiienne aucun ouviage analogue aux grandes compositions historiques des jacobites Michel le Grand et Barhébrseus. Pour coordonner les renseignements épars dans les documents particuliers, les historiens ont trouvé cependant un fil d’Ariane dans la chronique patriarcale, s'élendant jusqu’au milieu du xile siècle, que Mari ibn Sulayman a insérée au ebap. v, secl. v, de son livre intitulé La Tour. Amr ibn Maltaï, écrivant deux siècles plus tard un ouvrage du même titre. presque aussitôt retouché parle mossouliole, Slïbâibn Yuhannâ. a lepiis la chronique de Mari, presque toujours en l’abrégeant, mais aussi en l’enrichissant à l’occasion de détails nouveaux ; en la poursuivant jusqu'à la mort de Yabballâhâ III (1329), il a fourni pour deux aulres siècles l’ordre de la succession patriarcale. Ces documents, déjà largement utilisés par J. S. Assémani et par d’autres, ont élé publiés et traduits en lalin par H. Gismondi, Maris Amri et Slibæ de patriarchis nestorianorum ccmmentaria, Rome, 1896-1899.

C’est seulement au début de ce siècle que le feu archevêque de Séert, Addaï Scher, a retrouvé des fragments considérables d’une chronique nestorienne en arabe, de plan assez vaste, dans les deux parties d’un manuscrit du xive siècle, dont certains feuillets se trouvaient au patriarcat chaldéen de Mossoul et d’autres à l’archevêché de Séert. Cet ouvrage, publié avec traduciion française sous le titre -.Histoire nestorienne inédite (Chronique de Séerl), Patrologia Orientons, i. iv, fasc. 3, 1908 ;  !. v, fasc. 2, 1910 ; i. vii, fasc. 2. 1911 ; l. xiii, fasc. 4, 1919. a élé composé au cours du xre siècle, peu après 1036, comme l’a établi C. F. Seybold, Zeilschri/t der deulschen morgent andischen Gesellschaft, I. lxvj, 1912, p. 742 sq. Quelle qu’ait été l'élendue originelle de cette chronique, où il faut probablement reconnaître la source principale de Mari, elle ne sert plus à présent que pour l’histoire de l'époque sassanide, car le début jusqu’au règne de Yalérien a disparu, et le iexle s’airêie, mutilé, quelques années après la mort d’Héraclius. Il y a en ouire une lacune s'élendanl de 422 à 484.

Dans celle absence presque complète de textes synthétiques, on est heureux de trouver passablement de etei ails historiques et de précieuses données chronologiques, pour la période comprise enlre 420 et 790, dans la deuxième par lie du recueil canonique nestorien contenu dans le manuscrit du monastère de Xolre-Dame-des-Semences à Alkoche, n. 169, et ses copies modernes, Borgia syriaque 82 (ohm K, VI. 4) et Paris syriaque 332 ; cf. J. Yosté. Catalogue de la bibliothèque syro-chaldéenne du couvent de Xotre-Dame des Semences près d' AlqoS (Iraq), dans Angelicum, t. v, 1928, ». 180-190 (extrait, p. 63-66), Cette partie a été publiée avec traduction française par J -B. Chabot, sous le litre de Synodicon orientale, dans Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et d’autres bibliothèques, l. xxxvir, Paris, 1902.

Joseph Si moni us Assémani, utilisant avec une facilité étonnante l’abondante document al ion que lui four-