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DICTIONNAIRE

DE

THÉOLOGIE CATHOLIQUE

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NAASSÉNIENS, voir Ophites.

NABINALS (Élie de), frère mineur de la province d’Aquitaine, maître en théologie, commenta les Sentences à Paris et fut ministre provincial de l’Aquitaine. Il a été confondu à tort avec Élie de Annibaldis et surtout avec Élie de S. Heredio, O. S. B., qui, après avoir été évêque à Utique, fut créé cardinal en 1356, par Innocent VI, et évêque d’Ostie, en 1363, et mourut à Avignon le 20 mai 1367. Les mêmes dignités ecclésiastiques ont été décernées, vers la même époque, à Élie de Nabinals. Archevêque de Nicosie en 1332, il fut élevé, en 1342, au patriarcat de Jérusalem et, peu après, il fut créé cardinal par Clément VI et non par Jean XXII, comme le soutient Barthélémy de Pise dans le De conformitate S. Francisa, viii, 2. À-t-il été évêque d’Ostie, comme le soutient L. Wadding, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1906, p. 73 et Annales ordinis minorum, t. iii, an. 1342, n. 4, on ne peut l’affirmer avec certitude, vu que Élie de S. Heredio n’est mort qu’en mai 1367, et que Élie de Nabinals mourut en octobre de la même année. Dans tous les cas, il ne peut avoir occupé le siège épiscopal d’Ostie que pendant un laps de temps très court. Il a composé : 1° In quatuor libros Sententiarum commentaria ; 2° In apocalypsim ; 3° De vita contemplativa. L. Wadding, op. cit., ajoute toutefois qu’il doit avoir composé encore d’autres ouvrages, mais il ne les cite point. Mort à Avignon en octobre 1363, d’après Wadding, op. cit., ou en 1367, d’après J. H. Sbaralea, Supplementum, 1908, p. 240, il fut enterré dans le couvent des frères mineurs.

Barthélémy de Pise, Liber de conformitate S. Francisci, viii, 2 ; S. Antonin, Chronicon, p. III, tit. xxiv, c. viii, § 15 ; Ughelli, Italia sacra, t. i, Episcopi Ostienses, n. 57 ; A. Possevin, Apparatus sacer, t. i, Cologne, 1608, au mot Elias de Sancto Heredio ; L. Wadding, Annales ordinis minorum, t. iii, ann. 1342, no 4 ; id., Scriptores ordinis minorum, Rome, 1650, p. 105 ; Rome, 1906, p. 73 ; J. H. Sbaralea, Supplementum et castigatio ad Scriptores trium ordinum S. Francisci, p. I, Rome, 1908, p. 240.

A. Teetaert.

NACCHIANTE ou NACLANTUS Jacques, frère prêcheur florentin. Après avoir pris l’habit au couvent de Saint-Marc, il devint, à Bologne, condisciple du futur Pie V. Il enseigna ensuite la philosophie et la théologie au couvent de la Minerve, à Borne. Paul III le remarqua dans des disputes théologiques et le nomma, en 1544, évêque de Chiozza dans l’État de Venise. A ce titre, Nacchiante joua un rôle actif au concile de Trente. Dès 1546, il y polémiqua contre les privilèges, abusifs selon lui, qu’on accordait au concile à des abbés mitres. Il intervint utilement en faveur d’une plus grande liberté d’interprétation des saintes Écritures sur les points où l’Église n’a rien décidé. Il s’opposa un instant avec la plus grande vivacité à un décret qui lui paraissait élever la simple Tradition au même rang que l’Écriture inspirée. Il dut s’excuser pour avoir, à ce propos, traité les Pères conciliaires d’ « impies >-. Comme il avait dit qu’il trouvait a trop lourd » le poids qu’on accordait à la Tradition, il demeura un certain temps suspect. Le secrétaire du concile, Massarelli, fit une enquête dans son diocèse, en 1548 et 1549.

L’enquête tourna sans doute à son avantage, puisque Nacchiante eut un rôle important aux sessions de 1562. Sur la résidence des évoques, sur le caractère sacrificiel de la Cène, il fut partisan de ne pas prendre de décisions trop immédiates. Il pensa qu’il convenait d’accorder aux catholiques allemands la communion sous les deux espèces. On le vit encore réapparaître à Trente dans les sessions qui se poursuivirent sous Jules III et sous Pie IV. De mœurs pieuses et d’aspect imposant, durant les vingt-cinq années de son administration diocésaine ou de ses présences au concile, il se montra extrêmement zélé pour la réforme de l’Église et l’application des règlements disciplinaires de Trente. Il mourut dans sa ville épiscopale le 6 mars 1569.

Son œuvre doctrinale personnelle a été rééditée en deux in-folio, Lyon, 1657, pagination unique 750 p. Cette œuvre se compose de divers traités dont plusieurs avaient d’abord paru séparément, et dont la première édition d’ensemble avait été publiée du vivant de l’auteur, en 1567, à Venise : Enarrationes piæ, doclie et catholicæ in epislolam D. Pauli apostoli ad Ephesios, in quibus juxla sacram Scripturam et orthodoxam fidem sunt explicalse omnes fere difficultales pielatis christianæ, dans la dernière édilion 132 p. — Enarrationes piæ, doctæ et catholicæ in epislolam D. Pauli apostoli ad Bomanos, in quibus et contenta et juxla sacram doclrinam et orlhodnxam fidem sunt exactissime explicata preecipua christianæ religionis sacramenta, 140 p. — Sacræ Scripluræ medulla vel arcanorum Christi, quibus singulæ mundi sunt locupletalæ œtales pia, docla ac clara delcctio nec non perexacta discussio, 171 p. — Enarrationes seu Iruetationes xviii théologales variæ : sacrements, eucharistie, papauté, sacerdoce du Christ, règne du Christ, hiérarchie ecclésiastique, institution de l’épiscopat,

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