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NOIR (JEAN LE N

NOMBRES (LIVRE DES N

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dans le livre intitulé : Le chrétien champêtre ou Le villageois catéchisé, in-4°, Paris, 1672.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxi, p. 9 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxviii, col. 203-205 ; Moréri, Dictionnaire historique, édit. de 1759, t. vii, p. 10651066 ; Lebreton, Biographie normande, t. ii, p. 523 (art. Le Noir) ; Oursel, Nouvelle biographie normande, t. ii, p. 136 ; Odolant-Desnos, Mémoire historique sur Alençon, t. ii, p. 591.

J. Carreyre.

    1. NOIR (Jérôme LE)##


NOIR (Jérôme LE), en italien Negri, en latin Niger, théologien italien du xvi° siècle. Né à Fossano (Piémont), il entra dans l’ordre des augustins et se fit remarquer comme prédicateur ; son zèle lui attira d’ailleurs quelques désagréments, qui ne l’empêchèrent pas de devenir, en 1573, vicaire général de la congrégation lombarde. Il a publié à Turin, en 1554, un traité De admirando myslerio et Christo adorando in eucharistia. Possevin ajoute qu’il a aussi écrit contre les vaudois.

Possevin, Apparatus sacer, édit. de Cologne, 1608, t. i, p. 743 ; Rossoti a Monteregali, Syllabus scriptorum Pedemontii, Monteregali (Mondovi), 1667, p. 273 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 51.

É. Amann.
    1. NOMBRES (Livre des##


NOMBRES (Livre des.) I. Noms. II. Contenu, (col. 687). III. Origine du livre et valeur historique (col. G90). — IV. Doctrine (col. 705.)

I. Noms.

Le quatrième livre du Pentateuque est désigné sous le titre de Nombres ou Livre des Nombres, d’après la Vulgate, dont les manuscrits ont les deux formes Numeri et Liber Numerorum. C’est la traduction du titre grec’ApiOjxoC, contrairement à ce qui s’est fait pour le titre des autres livres du Pentateuque dont la forma grecque a persisté : Genèse, Exode… ; pour les Nombres, il en avait été de même anciennement, Tertullien les cite sous le nom de Arilhmi, Aduersus Marcionem, I. IV, c. xxviii, P. L., t. ii, (éd. de 1844), col. 431.

Ce titre de’ApiQ[j.oi que l’on trouve dans les plus anciens mss. Sinaïticus et Vaticanus, est, selon toute probabilité, d’origine alexandrine et antérieur à l’ère chrétienne. Swete, Introduction to the Old Testament in Greek, Cambridge, 1900, p. 215.

Un titre semblable était en usage chez les Juifs de Palestine ; on le trouve dans la Mishna, 200 ans après J.-C. environ : Hômés happiqqûdim, la cinquième (partie) des recensements (ou des préceptes) ; Origène le transcrit par’Ay.y.ea(pex(x>8sLu., dans Eusèbe, H. E., VI, xxv, P. G., t. xx, col. 580. Comme les autres livres du Pentateuque, les Nombres étaient encore désignés en hébreu par leur premier mot, vayedabber (Et parla), ou parfois par le quatrième, bemidbhar et bammidbhar (dans le désert), expression qui caractérise mieux le contenu du livre que celle de Nombres qui ne convient qu’aux chapitres i-iv et xxvi.

II. Contenu.

Dans l’ensemble c’est l’histoire

des Israélites depuis les derniers jours qu’ils passèrent dans le désert du Sinaï jusqu’au moment où ils furent sur le point d’entrer dans la Terre promise. Cette histoire, constituée par de nombreux épisodes entremêlés de prescriplions législatives, ne manque pas d’une certaine unité, quelle que soit d’ailleurs l’opinion admise sur l’origine du livre des Nombres. Cette unité est due surtout au lien géographique et chronologique qui relie entre eux les divers sujets successivement abordés. Les faits se répartissent tout naturellement en trois sections correspondant aux trois régions où se déroulent les événements rapportés : le Sinaï (i, 1-x, 10) ; ledéserl (x, 11-xxi, 35), les plaines de Moab (xxii, 1-xxxvi, 13). La durée de chacune des périodes ainsi délimitées sera de dix-neuf jours pour la première, de trente-huit ans pour la seconde (marche

et séjour dans le déserl), de cinq mois pour la troisième (station dans les plaines de Moab).

Première partie, i, 10 - x, 1. — Derniers événements avant le dépari du Sinaï. Le livre commence par le recensement des hommes aptes à porter les armes dans les différentes tribus, i, 1 -51, et l’ordre à suivre dans les campements et les marches d’après les prescriptions de Jahvé à Moïse, ii, 1-34. Viennent ensuite les ordonnances concernant le service des lévites et de Moïse, m, 1-13 ; puis le recensement de la tribu de Lévi, ni, 14-39, et des premiers-nés, iii, 40-43, échangés avec les lévites, iii, 44-51. Le chapitre iv énumère les ordres de Jahvé pour les fonctions des différentes familles lévitiques dans le transfert du sanctuaire et de ses ustensiles. Aux chapitres v et vi sont édictées plusieurs lois relatives à certaines impuretés, au préjudice causé au prochain, à l’oblation de jalousie, au naziréat, à la formule de bénédiction sacerdotale. Le récit reprend par l’énumération des offrandes des chefs de tribu pour le tabernacle, au chapitre vii, 1-88, et après une courte interruption pour noter la manière dont la voix de Jahvé se fait entendre à Moïse, vii, 89, et la disposition des lampes sur le chandelier d’or, vin, 1-4, il se poursuit par l’installation des lévites, leur purification et leur solennelle consécration, vin, 5-22 ; l’indication de la durée de leur service, vm, 23-26 ; la célébration de la Pàque avec obligation pour ceux qui en furent alors empêchés de remettre cette célébration au quatorzième jour du mois suivant, ix, 1-14. Viennent ensuite les dernières instructions pour le voyage : la présence de la nuée au-dessus de la Demeure qui est la tente du témoignage marquerait, lorsqu’elle s’élèverait, le départ et lorsqu’elle se reposerait, l’arrêt, ix, 15-23 ; deux trompettes d’argent seraient fabriquées pour la convocation de l’assemblée et la levée du camp, x, 1-10.

Deuxième partie, x, 11-xxi, 35. — Les trente-huit années au désert. Au vingtième jour du deuxième mois de la seconde année après la sortie d’Egypte commence, dans l’ordre prescrit par Jahvé, la marche dans le désert ; Hobab, le beau-frère de Moïse, à la demande de ce dernier, en sera le guide, x, 11-36. Quelques épisodes de la vie au désert sont ensuite relatés : à différentes reprises des murmures s’élèvent parmi le peuple surtout à cause de la nourriture ; las de la manne, les Hébreux regrettent l’abondance de l’Egypte et réclament de la viande ; Jahvé leur envoie les cailles, et Moïse, las lui aussi, de l’attitude de ce peuple dont il est seul à garder la charge, sera aidé désormais par un conseil de soixante-dix anciens d’Israël, xi. Les difficultés ne sont pas terminées pour autant ; Aaron et Marie se révoltent eux-mêmes contre Moïse ; la lèpre frappe la sœur du grand-prêtre, xii.

Après ces quelques épisodes est raconté l’envoi des espions en Canaan en vue de la conquête. La relation partiale du plus grand nombre d’entre eux soulève parmi le peuple une violente opposition à la marche en avant. Par son intercession, Moïse détourne d’Israël une condamnation à l’anéantissement, mais les espions responsables de la rébellion sont frappés de mort subite ; le peuple de son côté demeurera quarante années dans le désert et ainsi les révoltés n’entreront pas dans la Terre promise. Repentants, ils essaient d’échapper à la sanction en engageant le combat contre l’Amaléciteet le Cananéen, malgré l’avertissement de Jahvé ; ils sont battus à Horm : i, xiii-xiv. Sans transition et sans autre indication sur le long séjour au désert vient la proclamation de quelques ordonnances et de nouveau le récit de quelques épisodes : ordonnances relatives à l’offrande d’aliments dans certains sacrifices, à la violation du sabbat, aux glands à mettre aux vêtements pour qu’on se souvienne des commandements de Jahvé et qu’on les mette en pra-