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NINI (LUC) — NOAILLES (LOUIS-ANTOINE DE ;

L. VVadding, Annules minoruni, t. x, Rome, 1748, 1>. 82 et 224 ; t. xi, p. 2 et 29-30 ; J. H. Sbaralea, Supplementum ad Scriplores Irium ordinum S. Francisci, t. ii, 2° edil., Rome, 1921, p. 176.

A. Teetæht.

NIVELLE Gabriel-Nicolas (1(387-1761) naquit à Paris, vers 1687, d’un avocat qui le destina d’abord au barreau. En 1709, il est prieur commendalaire de Saint-Géréon, au diocèse de Nanles ; puis il entre à Saint-Magloire, où il est ordonné prêtre en 1712. C’est dans cette maison qu’il se lia d’amitié avec le docteur Boursier, un irréductible opposant à la bulle Unigenilus. Nivelle fut un agent très actif pour recruter des appelants, au lendemain de la publication de cette bulle ; lui-même fut appelant et réappelant ; plus tard, en 1726, il groupa des curés contre le mandement de l’évêque de Saintes, au sujet des xii articles, sur lesquels on avait un instant compté, pour faire l’accord de tous les prélats. Pour ce fait, il fut enfermé à la Bastille ; après avoir, une première fois, réussi à s’évader, il resta incarcéré du 14 septembre 1730 jusqu’aux derniers jours de janvier 1731. Après sa libération, il s’occupe à réunir des écrits ou à éditer les ouvrages de Petitpied contre la bulle Unigenitus. Il mourut à Paris, le 6 janvier 1761. Tous les écrits de Nivelle ont pour objet la bulle Unigenitus, qui, le 8 septembre 1713, avait condamné 101 propositions extraites du livre des Réflexions morales de Quesnel : Relation de ce qui s’est passé, en 1714, dans les assemblées de la faculté de théologie de Paris au sujet de la constitution Unigenitus, 8 vol. in-12 ; Le cri de la foi ou Recueil des différents témoignages, rendus par plusieurs facultés, chapitres, communautés ecclésiastiques et régulières au sujet de la constitution Unigenilus, 3 vol. in-12, s. 1., 1719 ; Les Hexaples ou les six colonnes de la constitution Unigenilus, 7 vol. in-4°, s. 1., 1721. Nivelle eut la direction de ce travail et rédigea la troisième colonne qui contient l’appréciation des 101 propositions d’après l’Écriture sainte et les Pères. — Mais l’ouvrage le plus important de Nivelle est celui qui a pour titre : La constitution Unigenitus déférée à l’Église universelle ou Recueil général des actes d’appel interjetés au futur concile général de cette constitution et des lettres Pasloralis Officii, par M. le cardinal de Noailles et beaucoup d’autres évêques de France, par un grand nombre de chapitres d’Églises métropolitaines, cathédrales et autres, d’universités, de facultés de théologie, d’abbayes, de curés, de clergés, de communautés séculières et régulières, et par une multitude de différents particuliers de presque tous les diocèses ; avec les arrêts et autres actes des Parlements du royaume qui ont rapport à ces objets, 4 vol. en 3 t. in-fol., Cologne, 1754-1757. Nivelle est l’auteur des Préfaces, placées en tête de chaque tome, des Observations qui relient les diverses parties de l’ouvrage et des Analyses d’ouvrages, trop étendus pour être publiés in extenso. A la fin du dernier volume, on trouve quelques écrits omis dans le cours de l’ouvrage et un appendice raconte les démarches des cours de Savoie, des Pays-Bas, d’Allemagne et de Vienne, au sujet de la constitution. On a publié séparément quelques parties de l’ouvrage sous le titre : Arrêts, actes et démarches des différents parlements du royaume, à l’occasion des attentats portés à l’autorité royale et pour le maintien de la doctrine établie dans la Déclaration de 1682 ; on y a joint les arrêts du parlement qui ont rapport à la bulle Unigenitus, et où l’on trouve exposés les principes des maximes et des libertés de l’Église gallicane.

Nivelle a édité des ouvrages posthumes de Nicolas Petitpied : Examen pacifique de l’acceptation de la bulle Unigenitus avec la vie de l’auteur, 3 vol. in-12,

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s. 1., 1749 ; Traité de la liberté, 2 vol. in-12, s. 1..1753. Nivelle a aussi publié l’Histoire de la vie et des ouvrages de Nicolas Petitpied ; c’est la préface historique, mise en tête de VExamen pacifique.

Nivelle a laissé quelques manuscrits, parmi lesquels on peut citer, à la Bibliothèque nationale, nouv. acq., n° 3363 : Catalogue de livres ou pièces concernant le jansénisme, à partir de l’époque de la constitution Unigenitus, rédigé en 1739 et 1740 (977 feuillets) ; et à la bibliothèque Mazarine, ms. 2461 ; Catalogue des ouvrages sur l’ancien et le nouveau jansénisme, rangé par ordre de matières.

Michaud, Biographie universelle, t. xxx, p. 607-608 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxviii, col. 102103 ; Nouvelles ecclésiastiques du 3 avril 1761, p. 53-55 ; Cerveau, Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité au XVI lie siècle, p. 270 et Suite du nécrologe, t. vi, p. 64-72 ; Desessarts, Les siècles littéraires, t. v] p. 23-24 ; Gazier, Histoire générale du mouvement janséniste depuis ses origines jusqu’à nos jours, 2 vol in-8° Paris, 1922, t. i, p. 322-323.

J. Carreyre.

    1. NOAILLES (Louis-Antoine de)##


NOAILLES (Louis-Antoine de), prélat français (1651-1729), naquit au château de Peynières près d’Aurillac, diocèse de Saint-Flour, le 27 mai 1651. Il fit ses études à Paris et fut reçu docteur en théologie le 14 mars 1670. En mars 1679, il fut nommé à l’évêché de Cahors, puis à l’évêché de Châlons-sur-Marne, en juin 1680, où il succéda à Vialart, le premier approbateur du fameux livre de Quesnel, les Réflexions morales sur les livres du Nouveau Testament. En avril 1695, il monta sur le siège de Paris et fut nommé cardinal, le 29 juin 1700, par l’influence de Mme de Maintenon. A Paris, il se trouva en face de difficultés immenses, dont il ne sut pas triompher, et il mécontenta tout le monde, par ses hésitations et ses variations perpétuelles. Son opposition, plus ou moins ouverte, à la bulle Unigenilus, à laquelle il ne semble pas qu’il se soit vraiment soumis, même à la veille de sa mort, amena des troubles profonds dans le diocèse de Paris. Il mourut le 4 mai 1729.

Il est impossible de signaler tous les écrits publié par Noailles lui-même, ou sous son nom. On peut dire que le cardinal de Noailles fût mêlé, plus ou moins directement, à toutes les discussions religieuses qui s’élevèrent en France, depuis le moment où, en 1695, il succéda à François de Harlay : d’abord à la querellé du quiétisme où, sous l’influence de Bossuet, il se dressa contre Fénelon ; ensuite au renouveau des querelles du jansénisme, auquel il resta toujours attaché.

A Châlons, le 25 avril 1695, Noailles publia une ordonnance qui condamnait quelques écrits quiétistes : Orationis mentalis analysis de François La Combe ; Moyen court et facile de faire oraison, imprimé à Grenoble et ensuite à Lyon, en 1686 ; La règle des associés de l’Enfant Jésus et Le cantique des cantiques de Salomon, interprété selon le sens mystique et la vraie représentation des états intérieurs, imprimés à Lyon, en 1686. Puis à Paris, avec Bossuet et Godet des Marais, évêque de Chartres, il publia une Déclaration sur le livre intitulé : Explications des maximes des saints sur la vie intérieure de Fénelon, 6 août 1697. Le 27 octobre 1697, Noailles.publia une Instruction pastorale sur la perfection chrétienne et sur la vie intérieure contre les illusions des faux mystiques, in-4°, Paris, 1697 : une seconde édition parut, avec addition, en 1 698 ; Réponse aux quatre lettres de M. l’archevêque de Cambrai, in-8°, Paris, 1697, traduite en latin, en 1698 (Journal des savants du 3 février et du 9 juin 1698) ; Mandement de M. l’archevêque de Paris pour la publication de la constitution de notre saint Père le pape Innocent XII, portant condamnation du livre intitulé :