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NIL L’ASCÈTE

NIL DIASORENUS

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coutume d’éprouver les bons, Epist., i, 37, col. 100. Et c’est le démon qui devient, pour saint Nil, le pareur providentiel de l’âme épouse de Dieu. Le débutant s’était déjà mesuré avec cet adversaire qui, après l’avoir acculé au péché par la tentation et l’obsession, l’écrasait sous le désespoir, Epist., ii, 172, col. 288. Il se transforme, maintenant en ange de lumière, col. 1108-1109 A, et, s’il le faut, pour prendre l’âme au piège de l’illusion, il lui apparaît dans la lumière thaborique à la manière de Dieu, col. 1181-1184, c. lxxii et lxxiii ; 1188, c. xciv, quitte à l’assaillir d’obsessions irrésistibles de blasphème s’il est dérouvert, Epist., ii, 91, col. 241 ; 152, col. 272. Mais l’âme peut le repousser par le signe de la croix, Ad Eulogium, col. 1129 A, tracé sur le front ou sur la poitrine, Epist., ii, 304, col. 349, ou sur toute autre partie du corps, Epist., ii, 278, col. 521. Secourue du reste par les bons anges, col. 1184 et 1185, c. lxxiv, lxxv, i.xxxi, il ne lui est que de se plonger plus profondément dans l’oraison Epist., i, 155, col. 457. Qui donc porte la main au fer rougi au feu ? Puis encore, Moïse lui-même n’ayant pas été jugé digne de voir Dieu, Epist., i, 180, col. 152, l’âme asséchera le marais des illusions humaines et diaboliques en éliminant le désir des visions, col. 1192, c. cxv et cxvi. Qu’elle entre plutôt en son intérieur pour y percevoir l’odeur enivrante du Saint-Esprit, Epist., i, 175, col. 151, s’en remettant en tout au discernement de son père spirituel, Epist., n, 333, col. 364.

Cette notice qui, quant à la partie doctrinale, repose presque exclusivement sur les sources, donne, dans sa partie biographique et d’histoire littéraire, les conclusions des auteurs recueillies par O. Bardenliewer, Geschichte der allkirchlichen Literaiur, Fribourg-en-B., 1924, t.iv, p. 161178 ; Fr. Degenhart, Der hl. Nilus Sinaita, Munster, 1915 ; du même auteur, Neue Bcitràge zur Nilusforschung, Munster, 1918 ; K. Heussi, Unlersuchungen zu Nilus dem Asketem dans Texte und Unlersuchungen, Leipzig, 1917, t. xlii, fasc. 2 ; L. Allatius, De Nilis et corum scriptis diatribe, Rome, 1668, § 4, dans P. G., t. i.xxix, col. 25-56 ; J.M. Suaresius, Disserlatio de operibus S. Nili ejusdem liber chronologicus de vila S. Nili abbatis, P. G., t. lxxix, col. 13171434 ; Tillemont, Mémoires pour servir à V histoire ecclésiastique des six premiers siècles, Paris, 1709, t. xiv, p. 189-218 ; 742-744 ; C. Oudin, Commentarius de scripioribus ecclesiaslicis, Leipzig, 1722, t. i, p. 1254-1258 ; G. Cave, Scriptorum ecclesiasticorum historia lilteraria, Bâle, 1741, p. 428 sq. ; Fabricius-Harlés, Bibliotheca græca, 1. 1, p. 701 sq. ; t. viii, p. 647, 676, 679 ; t. ix, p. 123 ; t.x, p. 1, 3-17, 251, 294, 325, 772 ; R. Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1747, t. xiii, p. 146-195 ; P. Batiffol, La littérature grecque, Paris, 1897, p. 254 et 255 ; Fessier, Institutiones patrologia-, Innsbruck, 1851, p. 592 sq. dans V. G., , t. lxxix, col. 1-24 ; Hoffmann, Bibliographisches Lexikon der gesamten Literaiur der Griechen, Leipzig, 1839, t. ii, p. 638-642 ; K. Heussi, Nilusdervskel und der Veberjall der Manche am Sinai, dans Neue Jahrbiicher fur das klassische Altcrtum, 1916, t. xxxvii, p. 107-121 ; C. Wotke, Ilandsehriflliche Beitrage zu Nilus Paraphrase von Epiktets llandbiichlein dans Wiener Studien, 1892, t. xiv, p. 69-74 ; S. Haidacher, Nilus-Exzerple im PanJidetes des Antiochus, dans Bévue bénédictine, 1905, t. xxii, p. 244-250 ; du même auteur, Chrysostomus-Fragmente in der Briefsainmlung des hl. Nilus dans Xpuooaro[JUX<4, Rome, 1908, t. i, p. 226-234 ; NlV.o : A. B£ » )ç, ’0 âv t^ tt, ov » j I5ap).aà|A x<ï>6tij T(ôv èmoToXâv -Lai xeçaXafcov toû à66âNêfXovi toO’Ayxipavo-j xai Ma^’ij.o-j toC ôfjtrjLoy^Toî, dans la Bévue de l’Orient chrétien, Paris, 1912, t. xvii.p. 32-44 ; J. Stiglmayr, Der Asketiker Nilus Sinaita und die anliken Sehriftstellcr, dans Zcitschr. fur kath. Théologie, 1915, t. xxxix, p. 576-581 ; A. Ncander, Biige aus dem Leben des h. Nilus, oder das Christenthum, ein Licht auch in den Zeilen der grôssten Finsternis, Berlin, 1843, in-4 16 p. ; Lauchert, Der unler Nilos des aellern Namen uberlieferte lIxpà&ctToc dans Byzantin. Zeilsclu-., 1895, t. IV, p. 125-127 ; O. Zôckler, Das Lehrstùck von den sieben Hauptsiinden, dans Biblische und kirchenhislorische Studien, 1893, t. iii, p. 28-34 ;

DICT. DE THÉOL. CATH.

Johanncs Kunze, Marcus Trenita, Leipzig, 1895, p. 37, 46, 63, 129 sq., 161 sq. ; S. Schiwietz, Das morgent andische Mônchtun, 1913, t. ii, p. 37-72 ; P. Van den Ven, Un opuscule inédit attribué à S. Nil, dans Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l’université de Liège, 1908 ; Mélanges Gode/raid Kurth, t. ii, p. 73-81 ; T. X. Wertcr, Nili ascelæ parœnelicae codicibus Darmstadicnsi et Bernensi dans Acla philologorum Monacensium, Munich, 1820, t. iii, fasc. 1. Pour la bibliographie de détail, voir L’. Chevalier, Biobibliographie au mot Nil, col. 3661 et 3662 et les ouvrages cités au cours de la notice.

M. Th. Disdier

2. NIL DIASORENUS, métrcpolite de Rhodes (xive siècle). — Originaire de Chio, il s’appelait Nicétas avant de se faire moine. Il prit part à la querelle hésychaste du côté de Palamas. Il lutta aussi contre les Latins, au témoignage de Joseph de Méthone, P. G., t. eux, col. 968. Le patriarche Philothée le nomma en 1357 métropolite de Rhodes et en 1366 en fit son exarque. Macaire, successeur de Philothée (1376-1379) le déposa.

Œuvres. — 1° Enarratio synoptica de sanctis et œcumenicis synedis, publiée avec traduction latine dans Voel et Justel, Bibliclheca juris canonici, t. ii, p. 11551160. Nil de Rhodes compte neuf conciles œcuméniques. Le huitième est celui qui rétablit Photius, et où, selon la tradition schismatique qui remonte plus haut que notre auteur, fut condamnée l’addition du Filioque. Le neuvième est le concile palamite de 1341. Voir l’article de M. Jugie, le nombre des conciles œcuméniques reconnus par l’Église gréco-russe et ses théologiens, dans Échos d’Orient, t. xviii, p. 305-320. 2° L’archimandrite Arsenij a publié en 1891 quatre écrits inédits de Nil métropolite de Rhedes (litre, introduction, appareil en russe) : contenus dans le Mosc. 402 (Vladimir, n° 434). Ce sont 1. un éloge de sainte Matrone de Chio et 2. trois homélies évangéliques : a) sur le début de saint Matthieu, b) sur la parabole du festin, Luc, xiv, 16 sq., c) sur la résurrection du fils de la veuve de Naïm, Luc, vii, 12 sq. — Parmi les inédits de Nil dans ce même manuscrit, à signaler un discours sur la Présentation de la sainte Vierge, et une poésie de 168 vers pentédécasyllabiques intitulée’H60Tro(ia ; c’est un discours de la Vierge à son Fils en croix. 3° Un autre codex de Moscou, n. 258 (Vladimir, n° 30V) contient un canon ïambique sur l’Assomption de la sainte Vierge. 4° A notre Nil appartiennent plusieurs réponses canoniques à un certain Job hiéromoine ; questions et réponses ont été publiées par A. I. Almazov dans l’ouvrage intitulé : Réponses canoniques du patriarche Luc Chrysoberga et de Nil métropolite de Rhedes (en russe). Voir sur cet ouvrage les comptes rendus de Krasnozen dans Vizantiiskij Vremennik, t. x (1904), p. 174-180, et de V. Benesevic, dans le Journal du ministère de l’Inslr. publique de Russie, n° 351, janvier 1904, p. 231-244. 5° Hy}Yf) yvwæcoç, inédit, ouvrage didactique sur la grammaire, la métrique, la logique et la rhétorique. Cf. Passow, Breslau, Universitâts-Programm, 1831, in-4°, 6 pages. — D’après Allatius, De A ilis, dans Fabricius, Bibl. gruca, t. v, p. 80, Nil de Rhodes est aussi l’auteur d’un écrit De versibus anacreonticis, peut-être un fragment du précédent, et de mélanges : De lapidibus, de conjectione unguenti Mosaici, de generatione artificiosa, de anno bis.exlo. — Au témoignage, toujours douteux quand il est isolé, de Nicolas Comncne Pfpadepouli, Pranoliones mystagogicec, p. 12, 1 17, 138, etc., Nil de Rhodes aurait de plus composé -une Explanatio canonum synodicorum, distincte de la Synoptica enarratio mentionnée ci-dessus. Peut-être faut-il attribuer à notre personnage l’ouvrage de polémique antilatine attribué à un certain Nil moine, signalé par Démétracopoulos, ’OpGôSoÇoç’EXXdcç, p. 94-95.

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