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NIL L’ASCÈTE


ou àoxï)TY)piov, col. 412 C, ou simplement to xéXXiov, col. 256 A, est, pour ce vrai disciple de saint Jean Chrysostome, la vraie cp’.Xoaotpia, la philosophie spirituelle, Jean Chrysost., De sacerdotio, i, 3 ; Nil, col. 720 sq ; 732 C, 1100 A, 421 C, 440 C, c’est-à-dire la réforme des mœurs accompagnée de la science vraie de Celui qui est, col. 721 B. Saint Jean-Baptiste et les Apôtres en sont les vrais fondateurs, col. 996 CD. Elle eut pour premiers membres les chrétiens des temps apostoliques, auxquels donnèrent la main, par de la des siècles de disparition de l’idéal chrétien, les solitaires, col. 721 C-7 24. A la vie active, l’ascèse, elle doit unir la vie contemplative, col. 1112D-1113 A. Et dès lors il faut construire les monastères hors des villes et ne pas succomber au prétexte que la ville offrant plus de difficultés à la vie monastique doit pour autant être plus sanctifiante, col. 1061 A. Ce n’est pas sans raison qu’on a appelé les moines des villes colombes et ceux du désert tourterelles, parce que les premiers courent le risque de ne lustrer leur plumage que pour se mirer dans les yeux des hommes, col. 1092 BC. On choisira donc de préférence la solitude et ce sera une première yjau/îa, col. 1068 AB-1075. Mais il faut au moine une Yjau^îa supérieure, col. 1236 B, une manière de clôture, col. 540 C, prêchée par la vie de tous les saints, col. 792 D et 793, faite d’une certaine stabilité, irréductible aux mœurs gyrovagues des moines du temps, col. 224 D, 228 C, 232 D, 252 A, 189 BD, 437 C et 1109 A, et faite de sainte indifférence à l’égard des proches qu’on s’abstiendra d’aller visiter, encore qu’il soit bon de les assister en leurs besoins dans toute la mesure du possible, col. 528 A, 773 C. De cette stabilité le moine ne se dispensera pas par motif de commerce ou d’agriculture, col. 744D-748, cette plaie du siècle, col. 725 sq., ce qui n’est pas exclure le travail manuel par ailleurs nécessaire, col. 1001 ; cette stabilité enfin préviendra bien des chutes en interdisant au moine d’aller prier dans les maisons de femmes pieuses, col. 217 BC.

Au reste, cette -ï)au)(toc n’entraîne pas pour autant la nécessité de l’érémitisme. Le cénobitisme lui est préférable, col. 421 C. C’est même par lui qu’il faut débuter 1133 D-1136 A : les frottements de la vie commune, tout comme l’obéissance aveugle qui s’interdit de rechercher les motifs des ordres des supérieurs, auront tôt fait de hausser le moine à la taille du Christ, col. 229 AB, 772 C-773 A. Avec l’âge, le moine peut demander à se murer dans une cellule hésychaste, col. 1136B, à la condition qu’il revienne au monastère ou s’adjoigne un compagnon, quand l’orgueil, l’impureté ou les démons commencent à l’assaillir, col. 256 AB, 1108 B, 529 B. L’orgueil entre autres s’entend à creuser à même le roc les cellules des reclus et à exhausser les colonnes des stylites, col. 244 AC, 249 AD.

La vie spirituelle.

Adam, créé dans l’état

d’innocence, jouissait de la sagesse, de la science parfaite et pouvait s’adonner à la contemplation, De voL.paup., c. xv, col. 988. Tout de même son 7)auxîa n’était pas troublée par les soins de la vie, op. cit., col. 985 sq. Cette perfection d’Adam était à l’image de Dieu par la communion harmonique de toutes les facultés humaines au vrai et au bien contemplés par le voûç et était à sa ressemblance parla participation à la nature divine, réalisée par le moyen de la grâce, des vertus, notamment de la charité, col. 1023 BC1025 AD.

La spiritualité du moine d’Angora, comme la mystique fulgurante du moine de Scutari, saint Maxime le Confesseur, son disciple de génie, va tout simplement à nous ramener à l’image et à la ressemblance originelles, col. 172 B, par la vie active et la vie contemplative, nous dirions volontiers, avec quelques nuances, par l’ascèse et la vie mystique, col. 1112 D et 1113 A.

Cette marche mystique, dont l’amour de Dieu, 7r680ç est l’odomètre, est à triple étape : l’ascèse, la contemplation naturelle et la théologie qui se pratiquent en Egypte, au désert et dans la terre promise par les vertus corporelles, psychiques et spirituelles, col. 1069, 1196, c. cxxxji.

La reconquête de l’image par l’ascèse, parce qu’elle ne peut être qu’une lutte ardue contre l’habitude tyrannique, col. 1020 A, c. xli, habitude qui, engendrée par l’accoutumance, s’est muée en nature, col. 785, c. liv, doit avoir sa stratégie. Un travail négatif s’impose tout d’abord au commençant : quitter l’Egypte ou éliminer le péché xoct’Èvépyeiav, coi. 808, c. lxxiv, par une lutte sans merci contre les huit vices classiques : gloutonnerie, luxure, avarice, colère, tristesse, dégoût de la vie spirituelle, vaine gloire et orgueil qui voudraient le retenir en Egypte, en le saisissant par le pan de son manteau de sensibilité. De oclo spir. malit., col. 1145-1164. Il n’est que de leur répondre par rèyxpàcTeKx byzantine, aux attributs multiples, qui serait à la perfection de la vie active ce que la fleur est au fruit, 1145 A, et par l’r)auxt a nilienne, qui vous ramène à la sainte indifférence originelle, col. 1148-1152 ; 748, c. xxi ; 775, c. xlv. Il faut surtout prendre garde aux sens, s’il est vrai qu’ils sont comme le concierge du voùç, col. 470 BC et que toute tentation a son origine, en définitive, en une impression exercée sur la sensibilité par l’objet extérieur, col. 184, Epist., i, 275.

Mais l’ascèse corporelle doit se parachever dans la mortification spirituelle sous peine d’être vaine. Le progressant, en route vers l’impassibilité du désert, doit éliminer les mauvaises pensées, s’il ne veut être ramené par elles en Egypte, col. 768 C, c. xxxix ; 808 AC. Parce qu’il siège au cœur même de la place, l’ennemi est beaucoup plus à craindre, iv, 49, col. 573, comme le prouve à dégoût le processus de l’amitié charnelle, née d’une émotion esthétique et terminée bientôt dans le mélange fougueux des corps, Epist., ii, 177, col. 280. Alors seulement, parvenue au désert, l’âme est revêtue par Dieu d’impassibilité, àra^eia, Epist., i, 104, col. 128 ; 186, col. 153 ; ii, 66, col. 229 ; 120, col. 252 ; 168, col. 285. C’est, à la fois, une vertu et un état qui donne la similitude angélique, parachève l’image divine et permet de tendre à la ressemblance par la vue mystique, col. 721, c. iv. A remarquer toutefois que YànâQzia. parfaite n’est pas de ce monde, Epist., ii, 43, col. 408, et que le parfait lui-même peut déchoir, Epist., ii, 83, col. 237. L’ascèse n’était que pour la contemplation naturelle, Qzu>p’: oc cputnxY), col. 1177, c. li, à laquelle le voûç, purifié pour avoir reçu l’Esprit de Dieu, Epist.’, i, 17, col. 88, peut se livrer avec d’autant plus de fruit que son y)au%ia. le met à l’abri de toute préoccupation distrayante, col. 809, c. lxxv. L’âme doit transformer cette contemplation en oraison, col. 1177, c. li, lvi et lvii. Mais l’oraison de colloque intime sans image, col. 1181, c. lxx, sans aucun intermédiaire, col. 1193, c. cxvii, du voûç avec Dieu, col. 1168, c. iii, cette chute dans les profondeurs de la divinité, col. 1173, c. xxxv, où l’amour des suprêmes ressemblances s’allume, col. 1193, c. cxviii, n’est pas au pouvoir de VàmxQrje ; lui-même, 1177, c. lv. Elle ne peut venir que de Dieu, col. 1180, c. lviii. Œuvre de l’Esprit-Saint, col. 1180, c. lxii et lxiii, comme du reste toute la vie spirituelle, Epist., ii, 204, col. 308, elle s’achève normalement dans la théologie, col. 1180. c. lx, et l’amour déifique, col. 1184, c. i.xxvii.

Mais, il importe de le remarquer, cette oraison qui

purifie, nourrit et illumine, tout comme elle transforme

en Dieu, Epist., ii, 92, col. 241, ne va pas sans

i épreuves purificatrices très douloureuses, Dieu ayant