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NICON LE MÉTANOITE (SAINT}

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K. Waliszewski, Le berceau d’une dynastie, Paris, 1909, où l’on trouvera une abondante bibliographie ; W. Palmer, The Patriarch and the Tsar, 6 vol., Londres, 1871-1878.

La bibliographie russe est extrêmement abondante. Dans les grandes histoires : S. Soloviev, Histoire de l’empire russe, t. x et xr ; Macaire, Histoire de l’Église russe, t. xii (1e édition, 1883). Pour la vie de Nicon, voir Suserin, Vie du très saint patriarche Nicon écrite par un clerc qui vécut avec lui, Saint-Pétersbourg, 1817 ; Actes de la commission archéographique, t. iv, Saint-Pétersbourg, 1836 ; Actes historiques, surtout, t. iv, Saint-Pétersbourg, 1841, et les Suppléments o ux actes historiques, 12 vol., Saint-Pétersbourg, 1846-1872 ; Actes du monastère d’Ibérie, dans Bibliothèque historique russe, t. v, Saint-Pétersbourg, 1878 ; Actesdu gouvernement moscovite, t. ii, iii, Saint-Pétersbourg, 1890 ; Mémoires de la société archéologique, Saint-Pétersbourg, t. n (1861). On trouvera aussi de nombreux documents dans les Lectures de la société impériale d’histoire et d’antiquités russes, et dans les différentes revues des académies ecclésiastiques russes. Le meilleur ouvrage que je connaisse sur la vie de Nicon se compose des articles de P. Nikolævsldj, dans la Lecture chrétienne (Revue de l’Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg), de 1881 à 1890, et de ceux deN. Kapterev, dans le Messager théologique (Revue de l’Académie ecclésiastique de Moscou), surtout de 1892 à 1910. Du même auteur : Le patriarche Nicon et le tsar Alexis Mikhailovic, 2 vol., Sergiev Posad, 1909 et 1912.

Pour la correction des livres et cérémonies liturgiques, voir N. Subbotin, Matériaux pour l’histoire du raskol, 9 vol., sans date, mais édités a Saint-Pétersbourg de 1860 à 1894 ; Barksov, Monuments des premières années du raskol russe, Saint-Pétersbourg, 1912 ; Barksov et Smirnov, Monuments de l’histoire du vieux ritualisme du XVIIe siècle, Leningrad, 1927. La littérature sur ce point est immense. Voir surtout Macaire, Histoire du raskol, 3e édition, Saint-Pétersbourg, 1889 ; N. Kapterev, Le patriarche Nicon et ses adversaires dans l’affaire de la réforme des livres et cérémonies liturgiques, Moscou, 1887 ; Serge Belokurov, Arsène Sukhanov, 3 vol., Moscou, 1891-1894 ; du même auteur, Silvestre Medvedev au sujet de la correction des livres liturgiques sous les patriarches Nicon et Joachim, dans la Lecture chrétienne, 1885. On trouvera le point de vue starovière dans D. Varakin, La correction des livres au XVIIe siècle, Moscou, 1910, et V. K(arlovii), Étude historique sur la justification des starovières, 3 vol., 1 vol., Moscou, 1881, les deux suivants, Czernowits, 1883.

Les documents de l’affaire Nicon (sa lutte avec le tsar) ont été publiés par la commission archéographique : L’affaire du patriarche Nicon, Saint-Pétersbourg, 1897. Voir aussi, N. Gibbenet, Étude historique sur l’affaire du patriarche Nicon, 2 vol., Saint-Pétersbourg, 1882-1884, où l’on trouvera beaucoup de documents. Voir aussi N. Subbotin, L’affaire du patriarche Nicon, Moscou, 1882 ; Chrysostome Papadopoulos, Oi non-^iioyxi tùv’Iepoco).’ju.(ov <n ; TivpiiciTrLol yEipet-fdoyol t- ?, ç’PtoTiri’aç xa~à ~b) [£’aîtôva, Jérusalem, 1907, qui traite principalement de l’affaire Nicon.

On consultera utilement aussi les récits des voyageurs : Paul d’Alep, Voyage en Russie de Macaire, patriarche d’Anlioche (traduit de l’arabe par Belfour, voir Palmer, t. n), édition russe de Murkos, 6 vol. Moscou, 1896-1900 ; Olearius, Relation du voyage d’Adam Olearius en Moscovie, Tartarie et Perse… Trad. lr., Paris, 1661 ; A. Mayerberg, Relazione d’un viaggio in Moscovia, Naples, 1696 ; Glaviniè, De rébus Moscorum, traduction russe de Semjakin, Moscou, 1875 ; Samuel Collins, Présent state of Russia, Londres, 1667. Les impressions de voyage de J. Krizaniè ont été publiées par S. Belokurov, dans Juri Krizanic en Russie, Moscou, 1901. Voir aussi, l’ouvrage d’ensemble : Léon Rusï-inskij, La vie religieuse des Russes d’après les données des écrivains étrangers du XVIe et XVIIe siècles, Moscou, 1871.

J. Ledit.

    1. NICON LE MÉTANOITE (Saint)##


2. NICON LE MÉTANOITE (Saint). Deux documents authentiques nous renseignent sur saint Nicon : sa biographie et son testament. De sa biographie nous avons deux manuscrits grecs importants : celui de la bibliothèque vaticane, fonds Barberini, 17, 22, traduit en latin par le P. Sirmond et dont s’inspirent Baronius, Sirius, etc., et celui du monastère athonite de Koutloumousi (210), publié par Sp. Lambros dans le Néoç’EXX-/ ; vo[i.v/)[xcov, t. iii, 1906,

p. 129-222. Le Testament de S. Nicon édité en grec moderne à Venise en 1757, par Antoine Bortoli et, en 1780, par Nicolas Glykys fut publié de nouveau par Sp. Lambros dans le Néoç’EXXvivouvriuuv, Ibid., p. 223-228.

Originaire non pas d’Arménie mais « de la région polémoniaque sise près du thème arménien », c’est-à-dire entre le fleuve Thermodon et Trébizonde, Nicon, jeune encore, abandonne la maison paternelle et s’enfuit au couvent du « Rocher d’Or », sur les confins de la Paphlagonie et du Pont, où pendant douze ans il mène une vie ascétique des plus austères. Devant son père qui retrouve enfin ses traces et qui le poursuit, il quitte son couvent et se dirige vers l’Ouest. Après un séjour de trois ans dans le désert, il va par les villes d’Asie Mineure prêcher la pénitence et réveiller, de sa voix forte, les échos endormis des âmes des pécheurs : « Faites pénitence : Metocvosïte :. » Son genre de prédication lui valut le surnom de Nicon le Métanoïte.

En Crète, où il arrive peu après les victoires de Nicéphore Phocas sur les Sarrasins (961), il entreprend d’effacer dans l’âme des insulaires le souvenir peu chrétien des mœurs musulmanes ; après un labeur de sept ans et avec le secours de sainte Photiné, il obtient la conversion de l’île. Il se dirige alors vers la Grèce continentale, et, après avoir évangélisé Épidaure ou Damalas, Athènes, l’Eubée, laBéotie et un grand nombre de villes du Péloponèse, il vient aboutir à Sparte ; à cette ville il consacre le reste et le meilleur de sa vie. Il y fait bâtir plusieurs églises, entre autres le célèbre sanctuaire du Sauveur et, après plusieurs années de prédication et de dévoùment, il meurt, dans le couvent par lui fondé, entouré de l’amour et du regret de tous (998). Au point de vue chronologique, la date de naissance du saint reste incertaine, mais si nous plaçons son arrivée en Crète aux environs de 962, date très vraisemblable, un calcul approximatif de ses différents séjours dans la maison paternelle, dans le couvent du « Rocher d’Or », dans le désert et dans les villes d’Asie Mineure, nous conduit aux environs de 930.

Comme œuvre écrite de saint Nicon. nous n’avons que son Testament où il laisse aux futurs administrateurs de l’église du Sauveur ses volontés et ses conseils. D’autres œuvres lui ont été attribuées : Traité contre les erreurs des Arméniens ; Lettre, sur l’excommunication ; Commentaires sur les commandements de Dieu, etc., mais comme ces écrits à allure plutôt scientifique n’appartiennent très probablement pas à Nicon le Métanoïte, nous n’en abordons pas l’analyse et l’exposé doctrinal.

Nous ne pouvons nous faire une idée de la prédication de notre saint et de sa doctrine qu’en relisant ses dernières recommandations aux habitants de Sparte. Crainte salutaire des jugements divins, humilité, amour de Dieu, amour du prochain se manifestant dans les œuvres de bienfaisance, dans le pardon des fautes, dans le rejet de tout sentiment de haine ou de vengeance, enfin confession fréquente de ses péchés, tel est l’enseignement que, pour la dernière fois, saint Nicon livre à ses chers Spartiates, après l’avoir inlassablement prêché pendant toute une vie.

Sp. Lambros, ’O pfoç Ni’xtovoç toO Metît/occts, dans la revue Nc’o ; ’EXXyivouvtJiaûjv, Athènes, 1906, t. iii, p. 129228 ; AccxÀoyo ; roy èv âyfotïuaTpôçr|u, ôv rpTjYEVTi’ou, à o y c = ma-xoTtou Keypiô, etc., Venise, 1747, p. 125-132 ; réédition du même ouvrage, Venise, 1780, p. 125-132 ; Sp. Lambros, Mcy.rai (tôXi’Seç, Athènes, 1905, p. 401-406 ; U. Chevalier, Répertoire des sources historiques du Moyen Age, Paris, 1907, t. ii, col. 3359 et les références données, sauf Mai, Script, vet. collect., t. iv, p. 155, qui ne concerne pas Nicon le Métanoïte ; Baronius, Annales, années 961-998 ; L. Petit,