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NICOLE (PIERRE)


euL, de suite, beaucoup de succès : à la fin de sa vie, Nicole donna une sixième édition qui renferme de nombreuses additions : la dissertation sur la probabilité est beaucoup plus complète ; la xvia » lettre provinciale est accompagnée d’un dialogue sur la grâce efficace ; au commencement de l’écrit, Nicole a placé une histoire des Lettres provinciales, où il raconte l’occasion et les suites des Provinciales et de la condamnation de l’Apologie des casuistes. L’écrit et les notes de Nicole furent traduits en fiançais par Françoise-Marguerite de Joncoux, 2 vol. in-12, 1700, et, un peu plus tard, 3 vol. in-12. Dès que parut la traduction de Nicole, elle fut vivement attaquée en particulier par le jésuite Honoré Fabri, sous le pseudonyme de Bernard Stubrock, dans les Notes sur les notes de Guillaume Wendrock et sur les disquisilions de Paul Irénée, in-12, Cologne, 1659. La traduction deNicole fut dénoncée au Parlement de Bordeaux comme hérétique ; les professeurs de la faculté de théologie de Bordeaux ayant fait la sourde oreille, ils furent eux-mêmes attaqués. Alors parut une Défense des professeurs en théologie de l’université de Bordeaux contre un écrit intitulé : Lettre d’un théologien à un officier du Parlement sur la question si le livre intitulé : Ludovici Montalli litterse est hérétique, in-12, 1660. La discussion se poursuivit et provoqua une Seconde défense des professeurs en théologie de l’université de Bordeaux, contre divers écrits dictés par les jésuites, où l’on fait voir l’absurdité de la prétention de ces Pères que le fait de Jansénius soit inséparablement joint à la foi, in-4°, 1660 (sur l’histoire des Lettres provinciales à Bordeaux, voir L. Bertrand, Mélanges de biographie et d’histoire, in-8°, Bordeaux, 1885, p. 86-104, et La vie de Messire Henri de Béthune, archevêque de Bordeaux (1604-1680), 2 vol. in-8°, Bordeaux, 1902, t. i, p 337-358). Les deux Défenses des professeurs de Bordeaux sont probablement de Nicole lui-même, qui collabora, avec Arnauld, à la rédaction de trois autres écrits qui se rattachent à cette polémique : 1° Réflexion sur la poursuite que les jésuites font au Parlement de Bordeaux pour faire condamner les ; < Lettres Provinciales » traduites en latin par Wendrock ; 2° Réfutation des raisons alléguées pour obtenir la condamnation des lettres de Monlalte, traduites par Wendrock, avec des notes théologiques ; 3° Motifs de la déclaration qu’ont donnée les professeurs en théologie de l’université de Bordeaux louchant le livre de Monlalte. En même temps, Nicole écrivait contre les casuistes. D’après ses biographies, il est l’auteur du Faclum pour les curés de Rouen contre l’Apologie des casuistes, in-8°, 1658, et de la Réponse à la lettre des jésuites contre les censures des évêques, publiée en 1659, sous le nom d’Optat C’est lui certainement qui a composé l’Ordonnance de M. l’archevêque de Sens contenant la condamnation du livre de V « Apologie des casuistes », in-4°, 1659 ; il a aussi collaboré, avec Etienne de Lombard, à la Lettre pastorale de M. l’évêque de Digne (de Janson, futur évêque de Beauvais et cardinal) contenant la condamnation de Y Apologie des casuistes, in-4°, 1659.

Nicole intervint d’une manière très active, dans la question de la signature des divers Formulaires. En 1661, il publia une Idée générale de l’esprit et du livre du P. Amelotte, in-4°, 1661, pour réfuter l’écrit que celui-ci avait composé sous le titre : Défense des constitutions d’Innocent X et d’Alexandre VIL En même temps, Nicole collaborait avec Arnauld aux Mémoires touchant les moyens d’apaiser les disputes présentes, 1661, et il rédigeait les Difficultés proposées à l’Assemblée du clergé de France, qui se tint à Paris en cette année 1661, sur les délibérations touchant le Formulaire ; c’est encore Nicole qui publia l’écrit De l’hérésie et du schisme que causerait dans l’Église de

France la signature du Formulaire, sans souffrir la distinction du fait et du droit, in-4°, 1661. Ces divers écrits reçurent au moins l’approbation d’xXniauld et se trouvent dans les Œuvres, t. xxi, p. 199-258.

Au sujet du mandement du 8 juin 1661, par lequel les vicaires généraux du cardinal, de Retz, archevêque de Paris, demandaient, pour la signature du Formulaire, non point la créance du fait, mais seulement la soumission respectueuse, Nicole composa trois lettres latines, l’une adressée au pape Alexandre VII, la seconde au cardinal d’Esté, protecteur des affaires de France à Rome, et la troisième au cardinal Rospigliosi, au nom des grands vicaires, 1661, tandis qu’Arnauld, de son côté, publiait une Défense de l’Ordonnance des grands vicaires. Œuvres, t. xxi, p. 375-399. Comme l’ordonnance fut annulée par un arrêt du Conseil, Nicole et Arnauld publièrent des Avis à MM. les évêques de France sur la surprise qu’on prétend faire au pape pour lui faire donner quelque atteinte au mandement de MM. les vicaires généraux de Mgr le cardinal de Retz, archevêque de Paris, 18 août 1661. Œuvres d’Arnauld, t. xxi, p. 401439. Un bref de Rome condamna le mandement des vicaires généraux, 1 er août 1661, et un arrêt du Conseil, 1 er mai 1662, autorisa le bref. De concert avec Arnauld, Nicole composa la Lettre de M. l’évêque d’Angers (Henri Arnauld) au roi, sur la signature du Formulaire, 6 juillet 1661, et il traduisit en latin la lettre du même prélat au pape, datée du 8 août 1661.

Une thèse, soutenue chez les jésuites au Collège de Clermont, le 12 décembre 1661, affirmait l’infaillibilité du pape dans les questions de fait, aussi bien que dans les questions de droit. Elle fut vivement attaquée, en particulier par Nicole qui composa, dès 1662, Les pernicieuses conséquences de la nouvelle hérésie des jésuites contre le roi et contre l’État ; l’écrit ne fut pas d’abord publié, mais un anonyme, l’ayant, connu, en composa un ouvrage intitulé : Défense des libertés de l’Église gallicane contre les thèses des jésuites, soutenues à Paris dans le Collège de Clermont le 12 décembre 1661, adressée à tons les Parlements de France, in-4°, 1662 ; dans cet écrit, il y avait des additions qui déplurent à Nicole, celui-ci désavoua l’ouvrage et fit imprimer le sien en 1664, avec une Réfutation des chicaneries dont quelques théologiens tâchent d’éluder l’autorité des conciles de Constance et de Bâle. En 1662, Nicole avait déjà publié le Tractalus de distinctione juris et facti in causa janseniana, in-4°. Les jésuites prirent la défense de leur thèse, dans un écrit latin : Expositio theseos in Claromontano collegio propugnalee, 12 decembris. Nicole répliqua, avec Arnauld, dans Les illusions des jésuites dans leur écrit intitulé : Expositio theseos, pour empêcher la condamnation de la nouvelle hérésie, 1662, Œuvres d’Arnauld, t. xxi, p. 531-542 ; il publia aussi un Factum de MM. les curés de Paris contre les thèses des jésuites, 1662, ibid., p. 543-548. Dès le mois de janvier 1662, Arnauld avait lui-même publié un écrit auquel Nicole avait probablement collaboré : La nouvelle hérésie des jésuites, soutenue publiquement, dans le Collège de Clermont, par des thèses imprimées du 12 décembre 1661, dénoncée à tous les évêques de France, in-4°, 1662, Œuvres d’Arnauld, t. xxi. p. 514-530.

La grave question de la signature du Formulaire reparut encore en 1662, et, durant les années suivantes, Nicole prit la défense d’un curé du diocèse de Rouen qui avait été interdit, le Il avril 1662, par François de Harlay, alors archevêque de Rouen, dans Nullités de l’interdiction du sieur curé de Chars au sujet de la signature du Formulaire, el les nullités et injustices de toutes les censures qui pourraient être faites sur ce sujet, in-4°, 1662. A Paris, les vicaires généraux