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NICOLAS DE METHONE — NICOLAS 1er LE MYSTIQUE


un siège épiscopal (celui de Chypre), contrairement au canon 2 du concile de Sainte-Sophie de 879-880. Nicolas prend la défense de cette élection.

Ulysse Chevalier, Répertoire bio-bibliographique. Ajouter, outre les ouvrages indiqués dans l’article, les travaux suivants : J. Dràseke, Nikolaos von Melhone im Urteile der Friedensscbrift des Johannes Bekkos, dans Zeilschrifl fiir wissenschaft. Theol., t. xira, 1900, p. 105-141 ; W. Môller, Compte rendu de l’édition de l’ouvrage indiqué ci-dessus sous le n° 4, dans les Jahrbùcher fiir deutsehe Théologie, p. 358-361 ; M. Jugie, Theologia dogmatica christianorum orientalium…, t. I, p. 408-409 ; Bonwetsch, Nikolaus von Melhone, dans la Protest. Realencgclopàdie, t. xiv, p. 81-83.

— Dans son étude, Ein unbekannler Gegner der Latiner, J. Dràseke a cru pouvoir signaler un second Nicolas de Méthone, le Jeune ; l’indice, qui n’est autre qu’une poésie de N. Blemmyde contenant le versNixoXàco Xàjpavte vew MeOtovïjç, est bien fragile. Il s’agit de notre auteur, appelé NsVj ; par rapport au grand saint Nicolas de Myre.

V. Grumel.

38. NICOLAS MUT IUS, frère mineur, originaire de Venise, doit avoir vécu dans la seconde moitié du xi° siècle. Sur la demande formelle de Grégoire XI, qui l’avait recommandé à François de Caronellis de Coneclano, O. M., Nicolas devint maître en théologie, le 21 novembre 1373. Le 21 décembre de la même année, Grégoire XI lui concéda ou confirma, par l’intermédiaire du vicaire général, le cardinal Bertrand, plusieurs privilèges et faveurs. Il fut institué, vers la même époque, inquisiteur de Vérone. C’est donc à tort que Rodulphius, Gonzaga, Willotus et Possevin font vivre Nicolas Mutius vers 1238, déçus probablement par des éditions du De conformilate… de Barthélémy de Pise, qui, à la onzième conformité, ont le texte suivant : Inter alios fuit Frater Nicolaus Mutio, qui opéra B. Gregorii per materias distinguendo fecit opus maximum multum pulchrum et notabile, ipsumque Domino Gregorio IX præsentavit. A la place de Grégoire IX, il faut lire Grégoire XI. Nicolas Mutius s’est distingué principalement par sa compilation et son commentaire des œuvres de saint Grégoire le Grand, qu’il a divisées et distribuées d’après les matières qui y sont traitées. Cet ouvrage porte comme titre : Omneloquium S. Gregorii papæ, et a été dédié au pape Grégoire XI. Il a été composé en 1372. Ces différentes conclusions résultent de VExplicit d’un manuscrit qui contient cet ouvrage en deux tomes, le cod. plut. 11, n. 15 de la bibliothèque de la cathédrale de Tolède : Explicit Omneloquium beati papæ Gregorii compilatum et dicatum sanctissimo Patri et Domino, Domino Gregorio divina providentia romano Pontifici dignissimo papæ, II. Pontificatus sui anno, et ab Incarnatione D. N. J. C. 1372 per Fratrem Nicolaum Mutium de Venetiis Minorum Ordinis professorem.

L. Wadding, Annales minorum, 2e édit., Rome, 1733, t. viii, p. 277-279 et 333 ; du même, Scriptores ordinis minorum, 2e édit., Rome, 1906, p. 179 ; J. H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores trium ordinum S. Francisci, 2e édit., Rome, 1921, t. ii, p. 283 ; C. Eubel, Bullarium franciscanum, Rome, 1902, t. vi, n. 1247, 1313, 1319.

A. Teetært.

39. NICOLAS I LE MYSTIQUE,

patriarche de Constantinople (1 er mars 901 - 1 er février 907 ; et mai 912-15 mai 925). Son surnom lui vient de ce qu’il fut le conseiller intime (ji.ua-n.x6c) de son prédécesseur, Antoine Cauléas (893-901). Originaire d’Italie et disciple de Photius, il entra d’abord dans l’administration, fut sénateur et premier secrétaire du palais, puis embrassa la vie religieuse. Il fut sacré patriarche le dimanche de l’orthodoxie, 1 er mars 901. Dès son avènement, il travailla à augmenter la concorde entre les deux Églises latine et grecque, en veillant à l’application de la mesure proposée par le pape Jean V11I, au sujet des diocèses qui possédaient,

a la suite de la querelle photienne, deux évêques de parti différent. Une question de discipline vint bientôt troubler le patriarcat et amena la chute de Nicolas. L’empereur Léon VI le Sage, après avoir interdit les troisièmes noces par sa novelle xc, contracta lui-même un troisième, puis un quatrième mariage. Voir art. Léon VI le Sage, t. ix, col. 3(55 sq. Tout en acceptant de baptiser l’enfant né de cette dernière union, le patriarche exigea que le prince se séparât de sa femme, en attendant l’arrivée des légats pontificaux demandés par Léon VI, à la suite des troubles causés par cette querelle. L’empereur refusa et se vit interdire l’entrée de Sainte-Sophie. L’arrivée des légats (août ou septembre 906) mécon-* tenta le patriarche à qui déplaisait l’intervention de Rome dans une question qu’il estimait de son ressort. Il refusa d’entrer en relations avec les envoyés du pape, mais la cour réussit à détacher de lui une bonne partie du clergé. Probablement déposé par un synode, il fut jeté dans une barque, pendant la nuit du 1° février 907, et conduit à Scutari. De là, il dut se rendre à pied, par une bourrasque de neige, au monastère de Galacrène qu’il avait fondé aux environs de Chalcédoine. Son successeur Euthyme condamna également les quatrièmes noces, mais en déclarant qu’elles pouvaient être permises aux empereurs. Le clergé se divisa en deux camps, celui des nicolaïtes et celui des euthymiens. La mort de Léon le Sage (Il mai 912) permit à Nicolas le Mystique de reprendre son siège, tandis qu’Euthyme était déposé et envoyé en exil. La controverse reprit et les deux partis recoururent également à Rome. Le pape Anastase III répondit que l’Occident permettait les quatrièmes noces. Devenu tout-puissant à la cour, le patriarche réussit à faire prévaloir ses idées sur ce point. En juillet 921, un grand synode se réunit dans la capitale et rédigea le lomos de l’union qui interdisait formellement les quatrièmes noces, et ne permettait les troisièmes qu’à certaines conditions (G. Rhalli et M. Potli, ZûvTayjjia twv Lepwv xavovwv, t. v, p. 4-10 ; le texte de ce document a été complété vers la fin du x p siècle). Une grande fête de l’union fut alors célébrée, mais sans calmer les esprits. Les euthymiens en appelèrent de nouveau à Rome. Enfin, en 923 ou 924, le pape Jean X envoya deux légats pour rétablir l’union entre les deux partis. Elle eut, eu, on ne sait à quelles conditions. Nicolas le Mystique eut une action politique assez étendue. C’est ainsi qu’il prit une part active à la conclusion de la paix, entre l’empire byzantin et le tsar des Bulgares, Syméon (926). L’Église grecque fête sa mémoire le 15 mai, anniversaire de sa mort. M. Gédéon, BuÇocvtivôv èopToXoyiov, p. 105.

Le rôle important que joua le patriarche Nicolas le Mystique est encore attesté par des témoignages précieux. Ce sont cent soixante-trois lettres adressées par lui aux personnages les plus divers : trois à l’émir arabe de Crète, vingt-sept au tsar Syméon, d’autres au pape sur les quatrièmes noces, à Romain Lécapène, à un duc d’Arménie, à aes évêques, à des fonctionnaires civils, , à des moines, à des particuliers. Elles sont très importantes pour l’histoire de son époque. Le cardinal A. Mai les a publiées dans le Spicilegium romanum, t. x, 1844, p. 161-440, et Migne les a reproduites. P. G., t. exi, col. 1-406. On a encore de Nicolas le Mystique une homélie au peuple de Constantinople, sur le sac de la ville de Thessalonique par le pirate Léon de Tripoli en 904. Les lettres à l’émir arabe de Crète ont été publiées également par J. Sakkelion, dans le AsXtîov ttjç la- : oç>iy. : rc, xocl È6voXoyt.xî)( ; éxa’-ptaç ttjç’EXXâSoç, t. iii, 1890-1892, p. 108-116. Le cardinal A. Mai admet que Nicolas est l’auteur du typicon en vers