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NICOLAS COCH — NICOLAS DE CUSA

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Augustin Biseareli, l’alniiles vinav Curmeli, ms. de 1638 au collège Saint-Albert à Rome, fol. 176 v° ; J.-B. de Lezana, Annales, Rome, 1615-1656, t. iv, p. 876, n. 10 ; Daniel de la Vierge-Marie, Spéculum carmelitanum, Anvers, 1680, t. ii, p. 1086 a, n. 3815 ; Jacques I.elong, Blbliotheca sacra, Paris, 1723, t. ii, p. 681 a ; Cosme de Villiers, BibUolheea carmelitana, Orléans, 1752, t. ii, col. 485, n. 18 ; H. Dcnille C.liartularitim Vniversilatis Parisiensis, Paris, 1889-1897, t. iv, p. 43 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. ii, col. 890 ; Benedict Zimmerman, Monumenla historica carmelitana, Lérins, 1907, p. 425 ; Acla capit. gêner, o. carm.. Home, 1912, p. 137, 140, 151, 159, 166, 168, 175, 179, 183, 194, 198, 208 et 220.

P. Anastase de Saint-Paul.

23. NICOLAS CRASSELLUS ou GRAS SELLUS que plusieurs auteurs identifient avec Nicolas Grassetus ou Crassei-us, un conventuel. D’autres les distinguent et font appartenir le premier à l’ordre des frères mineurs de l’Observance, et le second a l’ordre des conventuels (Hernardinus Scardeonius, De antiquilate urbis Patavii, Bâle, 1560, p. 151). Sbaralea, Supplemenfum…, 2e édit., t. ii, Rome, 1921, p. 271272, semble les identifier et fait de ce Nicolas un conventuel. Originaire probablement de Padouc, il n’entra dans l’ordre franciscain qu’après avoir déjà conquis le doctorat in ulroque jure. Inquisiteur dans la custodie de Padoue, il était, en 1491, vicaire de la province de Saintvntoine. En 1506 il prit part au chapitre général à Rome, dans le couvent des douze apôtres. Il aurait été consacré évêque de Lampsaque, en 1516, et, en cette qualité, il aurait été donné comme coadjuteur au cardinal Sigismond Gonzague, évêque de Mantoue. Il serait mort le 25 novembre de la même année 1516 à Mantoue.

L Wadding lui attribue les ouvrages suivants :

1. Opusculus de gradibus afjinitatis et consanguinitatis ;

2. Quodlibela theologica ; 3. Summa casuum conscientiæ ; 4. Traclatus de usuris et restitutionibus. Tandis que le deuxième et le troisième ouvrages sont très douteux et ne sont très probablement pas des œuvres de Nicolas Grassetus ou Grassetus, Sbaralea, op. cit., fait savoir que, d’après Petrus Rodulphius, lib. III, p. 329, l’opuscule De gradibus afflnitatis porterait comme titre : Breuis et compendiosus tractatus cognoscendi gradus consanguinitatis et affinitatis per V. P. Fr. Nicolaum de Padua Ord. Min. de Observantia canonum doctorem eximium. D’après cette indication, Nicolas appartiendrait donc à l’ordre des frères mineurs de l’Observance. Sbaralea, op. cit., p. 286, lui attribue aussi un Tractatus de Immaculata Conceplione. A côté d’un Quadragesimale F. Nicolai Grasseti de Padua, Jac. Phil. Tomasino, Biblicfhecæ Patavinse manuscriptæ publicæ et privalse, Udine, 1639, p. 67 et 68, mentionne parmi les mss. de la bibliothèque de Saint-François, à Padoue, un autre ouvrage de Nicolas de Padoue : Fr. Nicolai de Padua ordinis minorum, sacrorum canonum professons traclatus de restitutionibus.hu question de la distinction ou de l’identification de Nicolas de Padoue, de Nicolas Grassatus, et de Nicolas Grassellus est très compliquée et. ne pourra être résolue définitivement, qu’après une étude minutieuse et détaillée des manuscrits et des sources.

J. H. Sbaralea, Supplementum ad scripto-e ? trium ordinum S. Francisci, 2e édit., Rome, 1921, t. ii, p. 271-272 et 286 ; L. Wadding, Scriptores ordinis minorum, 2e édit., Rome, 1906, p. 177 ;  !.. Wadding, Annales minorum, t. xvi, Rome, 1736, p. 30, ad ann. 1516 ; Bernardinus Scan’eonius, De antiquitaie urbis Patavii, Bàle, 1560, p. 151 ; Ughclli, Italia sacra, Venise, 1717, t. i, Episcopi Manluenses, n. 43.

A. Teetært.

24. NICOLAS DE CUSA (Cusanus), cardinal, évêque de Brixen († 1464). — I. Vie. II. Œuvres. III. Idées.

I. Vie.

Nicolas Cryfts naquit au village de Cues,

sur la Moselle, au diocèse de Trêves, d’une famille de bateliers aisés. Il commença très probablement ses études à Devenlcr, chez les Frères de la Vie commune, puis s’inscrivit comme étudiant à l’université de Ileidelberg en 1416, à celle de Padoue en 1417, à celle de Cologne en 1425. Docteur en droit canonique, il fut amené à intervenir dans une affaire que le cardinal Giordano Orsini avait prise en mains. Celui-ci se l’allacha comme secrétaire. C’est à ce titre qu’il fut connu parmi les humanistes italiens, sous le nom de Nicolas de Trêves, et fit, dans les bibliothèques de Rhénanie, des découvertes dont la plus retentissante fut celle de douze comédies de Plaute. Nommé successivement curé d’Altrich, chanoine de Saint-Siméon de Trêves, curé de Saint-Gangolf, doyen de Notre-Dame à Ober-Wesel ; il était doyen de Saint-Florin à Coblence, quand s’ouvrit le concile de Bâle.

Un conflit relatif à la possession du siège archiépiscopal de Trêves fut l’occasion de son incorporation à l’assemblée, comme avocat de l’un des prétendants. Pendant quatre ans, il défendit contre le candidat du pape, du magistrat et de la bourgeoisie de Trêves, l’élu du chapitre, Ulric de Manderscheid, soutenu par la noblesse et le duc de Bourgogne. En même temps, il s’occupa, au nom du concile, du retour des hussites à l’Église et prépara efficacement l’acceptation, par les calixtins, du pacte de Prague (1433). C’est l’époque où il écrivait le De concordantia catholica, vaste programme de réforme de l’Église et de l’empire, qui lui valut la célébrité. La perte du procès qu’il soutenait dans l’affaire de Trêves, le progrès des idées démagogiques à Bâle, l’impuissance de l’assemblée à réaliser le concile d’union désiré par les Grecs, détachèrent peu à peu Nicolas de la majorité du concile ; et quand la fraction dirigée par Cesarini eut rédigé le « petit décret » convoquant Grecs et Latins « à Florence, à Udine ou dans toute autre ville qu’il plairait aux Grecs et au pape de désigner » (7 mai 1437), il fut l’un des trois orateurs chargés de présenter le document à Eugène IV, puis à l’empereur grec et au patriarche de Constantinople.

A peine la mission de Nicolas de Cues en Orient était-elle achevée, que la diète de Francfort déclarait solennellement vouloir rester neutre, dans le conflit ouvert entre le pape et le concile de Bâle. Eugène IV chargea le Cusan de défendre sa cause en Allemagne. Pendant dix ans, Nicolas se consacra à cette tâche, multipliant les démarches, les mémoires, les discours, surtout à l’occasion des diètes qui se tinrent à Nuremberg (1438), à Mayence (1439 et 1441), à Francfort (1440 et 1442), à Nuremberg (1444), à Aschaffenbourg (1447), jusqu’au moment où le concordat de Vienne mit fin à la neutralité allemande (17 févr. 1448). Un de ses adversaires d’alors, /Eneas Sylvius, souligne la puissance de ses interventions quand il l’appelle, dans ses mémoires, « l’Hercule des Eugéniens » ; Eugène IV reconnut le mérite et l’efficacité de son labeur, en réservant à son avocat l’archidiaconé de Brabant dans l’Église de Liège et en le nommant cardinal m petto.

L’année jubilaire 1450 marque le point culminant de la carrière de Nicolas de Cues. Mandé à Rome par Nicolas V, il reçut coup sur coup, des mains du pape, le chapeau de cardinal (Il janv.), la consécration épiscopale (23 mars), et des bulles d’envoi comme légat a latere dans les pays de langue allemande (24 et 29 déc). Cette délégation, inaugurée le 31 décembre 1450, se prolongea plus d’une année. Le cardinal avait mission d’annoncer le jubilé et d’en offrir les indulgences à ceux qui n’avaient pu se rendre à Rome ; mais, en même temps, le pape mettait à sa disposition « tous’les moyens de réformer les Églises, d’extirper les abus, de faire observer les saints canons, de rendre agréable à Dieu le peuple et le clergé. » Il était autorisé à tenir