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NICODÈME LHAGIURITK

par Procope de Srnyrne comme contraire à la loi et scandaleux. Devant la résistance des moines de l’Athos, le décret fut annulé par Néophyte pendant son premier patriarcat (1789-1794). Dans la controverse des colybes, Nicodème prit parti pour le maintien de la tradition qui en fixait la célébration au samedi. En 1778, après un an passé à Skyropoula sous la conduite d’Arsène le Péloponésien, i) revient à l’Athos et revêt le grand habit. Il s’établit dans un ermitage en haut de Kyriakou. En 1784, nouvelle visite à l’Athos de Macaire de Corinthe, à laquelle se rattache la préparation de l’édition des (Euvres de Syniéon le Nouveau Théologien et de divers ouvrages. Notre laborieux moine est ensuite appelé à Salonique par Athanase de Paros pour préparer l’édition des œuvres de Grégoire Palamas. Le travail, envoyé à Vienne, ne put voir le jour ; l’imprimerie venait d’être supprimée par mesure de politique pour avoir fait paraître un libelle, excitant les chrétiens d’Orient à se révolter contre le joug turc. La visite à l’Athos d’Agapios Léonardos, qui lui apporta sa SuXXoy/) toxvtcov tcov Ispûv xal Gsîcov xavoveov, récemment parue à Venise en 1787 est pour Nicodème l’occasion d’un nouveau et très important travail, auquel s’intéressent, à en juger par la liste des souscripteurs, non seulement le Mont Athos tout entier, mais la Grande-Église elle-même, les riches chrétientés de Moldavie et les lointains monastères de Palestine. J’ai nommé le TlrfioCkiov, recueil des canons de l’Église grecque, accompagnés de commentaires, et de nombreuses notes. Agapios et Nicodème y travaillèrent de concert. On eut beaucoup de peine à obtenir l’approbation patriarcale qui ne fut accordée qu’après examen, et corrections sur l’avis du synode par le didascale et hiérokéryx Dorothée. Cette approbation donnait un caractère officiel à la publication. Par malheur, le moine qu’on avait chargé de veiller sur l’impression ne partageait pas l’avis des deux auteurs sur les colybes, dont la querelle était apaisée depuis plus de quinze ans. En outre, il avait certaines idées personnelles qu’il tenait à propager. Il se permit, sans avertir personne, des corrections et additions, qui soulevèrent un toile généra] à l’Athos quand le livre parut, et chagrinèrent beaucoup le bon Nicodème. La vie de notre moine acheva de s’écouler à l’Athos, en des séjours divers, dans la composition ou l’édition de nombreux ouvrages. La fin en fut attristée par le décret promulgué en 1807 de Grégoire. V tranchant définitivement la querelle des colybes dans le sens de la liberté. Nicodème écrivit alors son’A7roXoyta 71îctt£wç, opuscule où il défend plusieurs de ses opinions. La question des colybes en occupe plus de la moitié. Dans cette même apologie, il repousse la calomnie de plusieurs qui l’accusent de penser que le corps et le sang du Sauveur dans l’eucharistie sont passibles et corruptibles. Ce dernier écrit de Nicodème ne parut qu’en 1819, dix ans après sa mort, qui survint le 14 juillet 1809. Et c’est peut-être en réplique à cette publication que Grégoire V, patriarche pour la troisième fois, promulgua en août 1819 une nouvelle encyclique dont l’objet unique était de confirmer celle de 1807.

IL Œuvres. — Plusieurs d’entre elles furent éditées après la mort de l’auteur. Sauf les textes liturgiques et certaines éditions de textes, elles sont, en grec vulgaire, et c’est ce qui a valu à notre auteur son succès.

Ouvrages hagiographiques.

 1. Néov [j.apTOpoX6yiov,

in-4° Venise, 1799, notices de nombreux néomartyrs de 1492 à 1496 ; 2° édit., in-8° Athènes, 1856 (contient deux nouvelles notices). — 2. Zuva !  ; aplo"U7jç, Venise, 1819, in-4°, 3 volumes, traduction de l’ouvragel de Maurice, diacre, avec corrections, additions, mul tiples notes et éclaircissements, ouvrage capital pour l’étude de l’hagiographie grecque. Une première traduction avait été faite autrefois par Margounios, mais si indigeste que les moines lui préféraient, comme plus compréhensible, le texte original lui-même. Autres éditions, Constantinople, 1842-1846, in-8°, 13 volumes ; Zante, 1868, in-4°, 3 volumes (langue remaniée) ; Athènes, 1868, in-4°, 2 volumes (langue remaniée) ; 3. Néov’ExXôy(.ov, in-4°, Venise, 1803, recueil de Vies de saints dont la moitié environ ont vécu après Photius, 2e édition, in-4°, Constantinople, 1863. — 4. Acolouthie de saint Constantin d’Hydra, publiée dans le Néov Aei[A(ovâpiov, 1819, p. 153-169. — 5. Acolouthie des saints Pères de l’Athos, in-8°, Hermopolis ^Syra), 1847. — 6. Acolouthie de saint Cyrille d’Alexandrie, dans le Néov Ast(i.tovàpi.ov, t. ii, Hermopolis (Syra) 1856, p. 57-62. — - 7. Acolouthie de l’empereur saint Jean Vatatsès, in-8°, Constantinople, 1872 : sans valeur au point de vue historique. — 8. Acolouthie de Syméon le Nouveau Théologien, in-folio, Hermopolis (Syra), 1877. Pour le titre complet de ces ouvrages, voir L. Petit, Bibliographie des acolouthies grecques. L’; colouthie de saint Phanourios, publiée sous le nom de Nicodème, n’est pas de lui.

Ouvrages liturgiques.

1. S-récpavoç ttjç àsurap-Oévou

TfToi Néov 0soToxâpi.ov (titre plus connu), in-4°, Venise, 1796, recueil de 62 canons de 22 mélodes en l’honneur de la sainte Vierge ; autres éditions : in-4° Constantinople, 1 849 ; in-foL, Venise, 1883 ; in-fol., Athènes, 1906. — 2. EùyoXôyiov, Constantinople, 1799 (d’après Sathas. L’auteur de la Vie de Nicodème mentionne, en effet, que Nicodème è8(.6p610æ xal éxaXXwniaz tô eù/oXôyiov). — 3. Kavôveç ôxTÔr^ot. (sic) tic, tov OsôXoyov’Icoàvvrçv 7rot7)[i.a’IaiaTjç toû ûijlvoypàcpou, … xal ËTEpot, 8ûo auvTe6évT£ç ræpà… N’.xoS/][i.oo toû Na^îou xal xaf’àXcpâ6Y)xov 24 oïxot 7toÎ7]u.a…’Icûccvvou toû eùyevixoû, in-8°, Leipzig, 1799 (d’après Zaviras, p. 502, cf. Échos d’Orient, t. xiii, p. 111), ’Ey5(eipîSt.ov rcepté/ov Ta àafi.aTixà êyxcopua xal xôv xavova toû’E7UTacplou, in-4°, Constantinople, 1800 (d’après Vrétos, t. i, p. 133). — 4. Kî)7roç x a P^ Ta)v v^TOi’Epirrçvsla yXacpupà eîç xàç 6’côSàç tîjç ori/o-XoyLaç, in-4°, Venise, 1819, recueil de commentaires sur les neuf odes, suivi de pièces de différents auteurs (le patriarche Calliste, Joseph Calothétès, le patriarche Gennade), d’un épistolaire et d’autres choses. — 5.’EopToSpôjjuov v^toi’Epji/rçveÊa sic toûç àafxaTixoùç xavôvaç twv Seottotixcov xal 6eo(ji’/)TOpixcov éopTtov, in-4°, Venise, 1836. Explication, à l’aide des Pères, des canons pour les fêtes du Seigneur et de la Mère de Dieu. — 6. Néa KXtjxa^, r, Toi’Ep^veia elç toùç éëSo|i.ï)xovTa Tiévxe àvaGâOpiooç tîjç’Oxtcoyjxoo, in-4°, Constantinople, 1844, explication des anabathmes de l’octoéchos a l’aide de divers auteurs ecclésiastiques.

Ouvrages ascétiques et mystiques.

1. OiXoxaXla

tcov tepcov vy)7tti.x(ov, in-f ol., Venise, 1782, recueil très important pour la connaissance de l’ascétique grecque ; 2e édition, in-4°, 2 volumes, Athènes, 1893 : contient en plus des textes du patriarche Calliste absents de la première édition, voir t. ii, p. 412-455. — 2° Hepl cuveyoûc ; [xeraX^eon ;, Venise, 1783 (voir plus haut) 2e édit., Athènes, 1887. — 3.’AôpaToç TToXspwç, Venise, 1796, adaptation du Combattimento spirituede de Scupoli. L’ouvrage se termine pas une série de prières au Christ en forme de oîxol liturgiques et rangées dans un ordre alphabétique sous le titre : Eù/al xaxà àX<pâ6y)TOv. — 4.’E7UTOU.r] éx twv 7rpoçrj-TavaxToSaêiTixôiv v FaXjvc5v, ’A7râa610°[i.a Staçôpcov xaxavuxTixwv eù^cov, in-4°, Constantinople, 1799. Autre édition Athènes, 1864. Cet ouvrage contient un florilège du Psautier et de nombreux auteurs (en langue attique), ainsi que la traduction par Démétrius Cydonès des Soliloques apocryphes de saint Augustin.