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NICERON — NICÉTAS D’HÉRACLÉE


autres suivirent avec une régularité et une rapidité surprenantes, en sorte que le xxxix’volume était sous presse, lorsque Niceron mourut en 1738. Les trois volumes suivants étaient presque achevés et le XLe parut en 1739. Le P. Oudin, jésuite, l’abbé Goujel et Jean-Baptiste Michault qui firent paraître le xLe volume, en ajoutèrent trois nouveaux, dont le dernier parut en 1745. Ce travail immense a été fort diversement apprécié. L’abbé Papillon, dans une lettre à l’abbé Leclerc, le critique très vivement et regarde Niceron comme un « plagiaire qui ne se met guère en peine de nous ennuyer par des Vies que nous trouvons tous les jours sous notre main. » Le président Bouhier et Laurent Josse Le Clerc critiquent également la met hode de Niceron. Cf. Vie, écrits et correspondance de L. Josse Le Clerc, par L. Bertrand, in-8°, Bordeaux, 1878, p. 181-185.

On reproche à cet ouvrage son manque de méthode, car les auteurs sont étudiés sans ordre et au hasard ; on reproche à Niceron d’avoir fait figurer des écrivains qui ne sont point « illustres » et d’avoir très mal proportionné l’étendue des notices à la valeur des personnages : ainsi les notices de Bossuet et de Fénelon n’occupent que quelques pages, tandis que des théologiens obscurs ont de longues notices. Ces critiques furent faites à Niceron lui-même, et Laurent Josse Le Clerc lui offrit, en 1730, de l’aider dans ses recherches. Pour corriger, en partie, ces défauts, Niceron fit, au x 1’volume, de nombreuses additions et corrections, et, à partir du xxxie, il ajouta une table générale de tous les articles contenus dans les volumes précédents. .Malgré tout, cette compilation est très utile, et l’abbé Goujet, qui a ajouté, à la fin du t. xl, une notice sur Niceron lui rend pleine justice, en écrivant : « Cet ouvrage a été bien reçu chez toutes les nations, parce que chacun y a trouvé les vies de ceux qui lui ont fait honneur, par leurs lumières et leurs travaux et que l’impartialité et le discernement en caractérisent chaque article. » L’abbé Bives avait conçu le projet de faire réimprimer les ouvrages de Niceron, avec des notes personnelles, mais ce projet n’a pas été réalisé. Les 21 premiers volumes ont été traduits en allemand, au xviii c siècle : les 15 premiers par Sigismond Jacques Bautngarten, in-8°, Halle, 1749-1757 ; les tome xvi à xxii ont été traduits par Frédéric Eberhard Rambach, ibid., 1758-1761, enfin les tomes xxiii et xxiv ont été traduits par Théodore de Jani, ibid., 1771-1777.

Barbier attribue à Niceron le premier volume de la Bibliothèque amusante et instructive, continuée par Duport-Dutertre. Enfin, d’après Goujet, Niceron a laissé en manuscrit : une table de tous les journaux en plusieurs volumes in-4°, pour son usage personnel, des Mélanges littéraires en 2 gros vol., in-4°, une Bibliothèque volante, in-4°, la Bibliothèque française dont il avait achevé les lettres, A, B, C, enfin plusieurs Tables littéraires et quelques sermons.

Michaud, Biographie universelle, t. xxx, p. 430-431 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxvii.col. 937-938 ; Mqréri, Le grand dictionnaire historique, édit. de 1759, t. vii, col. 1011-1012 ; abbé Goujet, dans Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. xl, p. 379-396, donne une notice détaillée sur Niceron, publiée à part et imprimée avec quelques additions dans Chaufepié, Nouveau dictionnaire historique et critique, t. iii, p. 68-69 ; Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique criliqueet bibliographique, édit. de 1822, t. xx, p. 294-295 ; Kirchenlexicon, t. ix, col. 262-263.

J. Carreyre.

    1. NICÉTAS ACOMINATOS##


1. NICÉTAS ACOMINATOS. Voir Acomi NATOS, t. I, COl. 316.

    1. NICÉTAS DAVID##


2. NICÉTAS DAVID, évêque de Dadybra en Paphlagonie, surnommé le Philosophe, le Rhéteur et

le Paphlagonien, ce qui permet de se demander s’il ne partage pas l’un ou l’autre de ces vocables avec un homonyme. Grand panégyriste du ixe siècle, il est l’auteur d’une suite de discours sur les saints ou sur les fêtes dont vingt seulement ont été publiés. Pour les discours sur les apôtres, il s’est servi des Actes apocryphes ; pour les martyrs, des Actes anciens et des légendes des saints qu’il a encore enjolivés de fleurs de rhétorique. Ce qu’on lui reproche le plus, c’est le manque complet de critique. Une œuvre historique a plus de valeur. C’est la vie de saint Ignace, patriarche de Constantinople, dans laquelle il se révèle un adversaire acharné de Photius. Il reste encore bien des discours inédits de Nicétas David. Divers manuscrits de la Bibliothèque nationale, 153, 755, 1 '>.. 1180, Coisl. 2()7, H. Omont, Inventaire sommaire des manuscrits grecs de la Bibliothèque nationale, Paris, 1898, t. i, p. 18, 126, 127, 245-246 ; t. iii, p. 179. en contiennent seize qui n’ont pas été publiés. Nicétas a laissé également un commentaire des poésies de saint Grégoire de Nazianze, P. G., t. xxxviii, col. 681-841 ; t. cv, col. 577-581.

L. Allatius, De Nicetis (A. Mai, Nova Patrum bibliotheca, t. vi b, p. 3 ; P. G., t. cv, col. 9-16) ; R. Ceillier, Histoire des auteurs sacrés et ecclésiastiques, 2e édit., t.xii, p. 736-737 ; Démétracopoulos, Grtvcia orthodoxa, 1872, p. 4 ; Fabricius, Bibliotheca græca, 1714, t. vi, p. 431-432 ; K. Krumbacher, Geschichte der byzantin. Literatur, 2e édit., 1897, p. 167-168, 679 ; P. G., t. cv, col. 9-582 ; t. xxxviii, col. 681-841.

B. Janin.

3. NICÉTAS D’HÉRACLÉE (fin du xie siècle ) a été longtemps désigné sous le nom de Nicétas de Serrés, mais c’est à tort. L’appellation ô toû Sspptov accolée à son nom dans les suscriptions de beaucoup de manuscrits (les plus anciens) nous apprend qu’il avait une relation de fonction ou de parenté avec le métropolite de Serrés. Ici, c’est la parenté qu’il faut voir, d’après le témoignage d’un manuscrit slave du XIIIe siècle et d’un manuscrit grec du xviie siècle (Athènes, n° 1378) qui le désignent, expressément comme le neveu du métropolite de Serrés. Notre personnage fut le contemporain de Théophylacte de Bulgarie et de Nicétas Sléthatos avec qui il fut en correspondance. Il fut d’abord diacre, didascale et skeuophylax de la Grande-Église. C’est sans doute dans sa fonction de didascale qu’il composa ses ouvrages, du moins la plupart. On ne sait quand il monta sur le siège d’Héraclée (il s’agit d’Héraclée deThrace), ni combien de temps il l’occupa. On ignore pareillement la date de sa mort.

En dehors des écrits didactiques profanes pour lesquels nous renvoyons à Krumbacher, Gesch. <lcr bgz. Lit., p. 587-588, Nicétas a laissé un grand nombre d’ouvrages intéressant les sciences ecclésiastiques. Les plus importants sont : 1° les Chaînes scripturaires : a) Chaîne des Psaumes, inédite, sauf le prologue publié par Mai, Nova Pal. bibl., t. iii, p. 139-142, reproduit dans P. G., t. lxix, col. 699-714. b) Chaîne sur Job, publiée en grec avec traduction latine par Young, Londres, 1637, réimprimée (grec seulement) à Venise en 1792. L’attribution de cette Chaîneà notre Nicétas n’est point absolument sûre. Cf. B. Devreesse, Chaînes exégétiques, dans Dict. de la Bible, Suppl., 1. 1, col. 11101141. c) Chaîne sur sai ni Matthieu. Nicétas d’Héraclée nous apprend lui-même qu’il a fait pour saint Matthieu et saint Jean et fera pour saint Marc le même travail que pour saint Luc, cf. Sickenberger, Titus von Bostra, p. 51, dans Text. und Unlers., IIe série, t. vi, fasc. 1. La Chaîne sur saint Matthieu a été publiée parCordier, Toulouse, 1647 (est absente deMigne). d) Chaîne sur saint Luc. Une grande partie a été publiée par.Mai, ibid., t. îx, p. 626-720 (n’est pas dans Migne). e) Chaîne sur saint Jean, conservée dans plusieurs manuscrits,