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Grégoire le Théologien, éditée par Heisenberg, p. 122-132 ; 9° Acolouthie sur saint Grégoire le Thaumaturge, éditée par Kurtz dans la Ryz. Zeitschrift. , X. vi, p. 531-537 ; 10° Typicon du monastère de « Celui qui est » dont quatre chapitres seulement ont été sauvés, iv, ix, xi, xii, publiés, sauf le c. iv, par Heisenberg, p. 93-99 ; 11° Explication du Psautier ; 12° Explication (plus étendue) de plusieurs psaumes (ps. i-x, xiv, l, lxxxiii). L’édition (unique) de la P. G., comprend l’introduction à l’explication du Psautier, l’explication plus étendue des 10 premiers psaumes et l’explication brève de tous les autres. P. G., ibid., col. 1321-1622 ; 13°’ExXoyr) ex t% BîêXou tôSv v FaA(j.â>v. Heisenberg qui signale cet écrit, d’après plusieurs manuscrits d’Orient (p. xciii) n’en connaît pas d’édition, et Barvinok (p. 185 sq.) affirme qu’il n’a jamais été édité, sinon en slave, et ce un très grand nombre de fois, dans le Slêdovanmjj Psallir. La plus ancienne de ces éditions est celle de Moscou en 1568. Nous connaissons cependant trois éditions de l’original grec dont la première et la dernière sont sous nos yeux, une à Constantinople en 1850, une autre à Venise en 1808, donnée comme étant la toute première, et qui a servi de modèle à celle de Constantinople, une autre enfin plus ancienne, parue à la fin du Psautier publié à Vienne en 1793, p. 192-216. Cet écrit de Blemmyde consiste en divers cantiques composés de versets tirés des Psaumes et destinés à être chantés après le polyéléon. Il y en a pour les différentes grandes fêtes de l’année ; 14° Explication des cantiques de Moyse et d’autres, inédit, cf. Barvinok, p. 184. Terminons cette catégorie des ouvrages de Blemmyde par un traité mi-profane, mi-religieux : 15° Quomodo oporleat esse regem, ou sous son titre original, BaaiX’.xôç àvSpiâç, traité des devoirs et vertus d’un bon prince, dédié à son ancien élève Théodore II Lascaris, et sans doute provoqué par lui. Il existe de ces traités, outre l’original, une transposition en style plus simple. L’un et l’autre ont été publiés par Mai dans sa Vet. script, nova coll., t. ii, p. 609-670 et reproduits par Migne, P. G., col. 609-674. Il manque trois chapitres au texte original.

Œuvres profanes. — En premier lieu viennent les œuvres philosophiques, d’où est venu à Blemmyde sa première célébrité en Occident : 16° Epitome logica, contenue dans d’innombrables manuscrits, publiée pour la première fois en entier par Jean Wegelinus à Augsbourg en 1605, de même que le suivant ; 17° Epilome physica.Le texte de Wegelinus a été reproduit par P. G., ibid., col. 685-1004 ^ et col. 1005-1320. L’Epitome physica avait paru en partie parmi les œuvres de saint Jean Damascène (édition de Billius 1603) et Valla l’avait déjà publiée en latin à Venise en 1501 sous son propre nom. Dans ces deux traités, Blemmyde livre d’une manière plus accessible la pure substance d’Aristote. Tous les deux se trouvent aussi dans l’édition de Leipzig mentionnée plus haut ; 18° Discours sur le corps ; 19° Discours sur l’âme. Ces deux écrits (absents de la P. G., ) se trouvent dans l’édition de Leipzig, p. 1-29 et 29-48 ; 20° Carmina, divers morceaux rythmés (outre les acoloulhies déjà citées), publiés par Heisenberg, p. 100-121 et 133 ; 21° une Géographie synoptique ; 22°’Ia-ropîa TCpl rrjç y% èv auvô’j/ei. Ces deux ouvrages géographiques ont eu diverses éditions dont les plus importantes sont celle de Spohn, Leipzig, 1818, accompagnée d’un abondant commentaire, et celle de Mueller, Geographi græci minores, t. ii, p. 459-470 ; 23° Correspondance. Il reste 33 lettres de Nicéphore Blemmyde dont 31 adressées à Théodore Lascaris, une à Michel, despote d’Épire, et une au patriarche Manuel. On les trouvera toutes dans le recueil de Festa, Theo dori Ducæ Lascaris episluUe CCXY1I, en appendice, p. 290-329. Blemmyde en outre n’oublia pas son art familial et écrivit : 24° plusieurs traités de médecine pour lesquels nous renvoyons à Heisenberg, p. lxxxvlxxxix. — Signalons encore 25° deux courts fragments (prières) publiés comme inédits par Bervinok, appendice, p. i et ii, mais déjà depuis longtemps édités (en 1643) par le moine Agapios Landos dans ©Tixapôtç, éd. de Moscou, 1833, p. 37-41. Mentionnons enfin plusieurs écrits qui n’ont pas été conservés ou dont on a perdu la trace. Dans sa lettre à Jacques de Bulgarie sur la procession du Saint Esprit, Nicéphore déclare qu’il a déjà traité cette question dans trois lettres précédentes. Malheureusement, personne ne les a rencontrées. Pareillement, dans son rapport à Lascaris sur le même sujet, il dit lui avoir envoyé précédemment un tomos rempli de témoignages patristiques touchant la procession per Filium. Cependant il ne dit pas que c’est lui qui l’a composé, et ce tomos pourrait bien être l’ouvrage d’un tiers. Enfin, Léon Allatius dit avoirvu.sous le nom de Nicéphore Blemmyde, un écrit sur la procession du Saint-Esprit, avec l’incipit suivant : El (xèv 7tepî Ttvoç xoavoG ^Y)Tr)[i.aToç, De perp. cons., p. 722, et favorable à la thèse schismatique, et pareillement une histoire de Sanclo Paulo et aliis Patribus qui in Latro monte vitam solitariam egerunt. Mais cet écrit, n’est pas de Blemmyde, voir Delehaye, Monumenla Lalrensia hagiographica, dans Th. Wiegand, Der Lalros, p. 99 sq.

III. Doctrine.

1° Procession du Saint-Esprit. Blemmyde a traité ce sujet d’une manière très différente dans ses deux traités sur le Saint-Esprit et dans son Autobiographie.

Les premiers, favorables à la doctrine catholique, n’ont pourtant pas été composés dans le but de la défendre. Blemmyde a seulement eu l’intention de repousser les excès des polémistes grecs qui en étaient venus, dans leur zèle à combattre les Latins, à nier que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils, et à présenter cette doctrine, conforme à la tradition patristique, comme le point de conciliation entre les deux Églises. Pour notre théologien, cette formule : Spiritus ex Paire per Filium, concerne l’existence et l’origine éternelle de l’Esprit et non pas seulement, comme le voulaient plusieurs, sa manifestation temporelle.

Les divers arguments, employés par Blemmyde et ses réponses aux objections des adversaires, peuvent parfaitement être utilisés, et l’ont été, par les théologiens catholiques. Pour lui, il pensait sans doute différer des Latins sur le fond de la question. Qu’en est-il en réalité ? La réponse est malaisée et probablement ne le saura-t-on jamais. Le texte le plus fort pour l’affirmative est celui qui dénierait au Tipo6Xv)--uxôv (propriété de produire l’Esprit) d’être un idiome du Père, P. G., cxui, col 553 B. Mais le contexte démontre que Bltmmyde ne fait ici que repousser une pétition de principe des adversaires, qui veulent inclure dans le 7rpo6Xy)T(, x6v du Père la négation de la médiation du Fils.

L’Autobiographie retrace les débats de Blemmyde avec les Latins aux deux conciles de Nieée, 1234, et de Nymphée, 1250. Heisenberg, Curriculum vitee, p. 6470 : 74-80. Mais certains indices nous révèlent qu’à ce récit ont été ajoutés des développements, qui traduisent la pensée de l’écrivain au moment où il a composé cet ouvrage (1264). C’est donc là qu’il faut voir la pensée définitive de notre auteur sur la procession du Saint-Esprit, quelque sens qu’il faille donner à ses traités antérieurs. Cf. V. Grumel, lievue des sciences phil. et théol. La voici brièvement : Entre le Fils et le Saint-Esprit, Blemmyde, outre le rap-