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NICÉE (lie CONCILE DE)

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contestée, parce que le pape n’y a eu aucune participation. Mans], t. xiii, col. 207. A l’assertion du concile d’Hiéria que le Sauveur, de même qu’il a envoyé les Apôtres, a suscité les empereurs iconoclastes pour délivrer l’Église de l’idolâtrie, la réfutation répond qu’il est impossible que l’Église tombe dans l’idolâtrie, car elle ne peut changer et rien ne se fait en elle sans le Christ. Mansi, t. xiii, col. 207, 211, 215, 227.

A l’objection du concile d’Hiéria que la peinture ne peut représenter le Christ sans diviser ou confondre ses deux natures, la réfutation réplique que la peinture peut très bien représenter l’homme sans diviser ou confondre l’âme humaine et le corps humain. Mansi, t. xiii, col. 213, 252-260. Sur cette objection iconoclaste, voir Iconoclasme, t. vi, col. 577.

A remarquer aussi la distinction qui se trouve dans Mansi, t. xiii, col. 283. sur le culte relatif des images : tïjv xaTa memv T : poaxov7]o-i.v xal XaxpEiav aÙTCo [i.6vep tco lui tocvtcov 0eco èv TpiâS 1. àvujvvo’jjiivep rcpoaàyoucuv "… ràç asTCxàç elxôvaç tcôOco xal axopyf) xivoù(xevoi 7rpôç tt)v tcôv TtpcoTOTÔ7rcov àvaycoyyjv (Anastase traduit ce terme par relationem) àcr7raÇôfi.e0a xal

Tl[iY)TlXCOÇ 7VpOCTXUVOÛ(XEV.

vne session, 13 octobre. — A cette session fut promulgué le décret dogmatique sur le culte des images. Ce décret débute par le symbole de Nicée-Constantinople, dans lequel le Filioque n’existe pas. Il anathématise individuellement tous les hérétiques, parmi lesquels il range le pape Honorius, mais il omet la condamnation des Trois-Chapitres. Concernant le culte des images, il déclare :

Les représentations de la croix et les saintes images, qu’elles soient peintes, sculptées, ou de quelque matière que ce soit, doivent être placées sur les vases, les habits, les murs, les maisons et les chemins ; par ces images, nous entendons celles de Jésus-Christ, de sa mère immaculée, des saints anges et de tous les saints personnages. Plus on regardera ces images, et plus le spectateur se souviendra de celui qui est représenté, s’efforcera de l’imiter, se sentira excité a lui témoigner respect et vénération (à<77tatuov xal TiituTtXTiv 7tpo<rxvvY)ortvl sans lui témoigner toutefois une latrie proprement dite (tt, v àXïjStvTp)aTpscav) qui ne convient qu’à Dieu seul ; mais il leur offrira, en signe de sa vénération, de l’encens et des lumières, ainsi que cela a lieu pour l’image de la sainte croix et pour les saints Évangiles (les livres) et pour les vases sacrés ; telle était la pieuse coutume des anciens, car l’honneur témoigné à une image revient à celui qu’elle représente. Quiconque vénère (irpoax’jvEÏ), une image vénère la personne qui y est représentée. Si quelqu’un pense et enseigne autrement et condamne ce que l’Église consacre, soit le livre des Évangiles, ou l’image de la croix, ou une image quelconque, ou des reliques d’un martyr, ou si quelqu’un travaille à détruire les traditions de l’Église catholique, ou emploie à des usages profanes les vases sacrés ou les monastères qu’on doit respecter, il sera, s’il est évêque ou clerc, déposé ; s’il est moine ou laïque, excommunié. Mansi, t. xiii, col. 373-380.

Après que tous les membres du concile eurent signé ce décret dogmatique, on lança de nouveau l’anathème aux coryphées du mouvement iconoclaste, et on termina par la glorification de Germain, patriarche de Constantinople, de Georges de Chypre et de Jean de Damas. Mansi, t. xiii, col. 400.

Taraise écrivit ensuite une lettre à l’impératrice pour lui rendre compte de ce qui s’était passé au concile. Ce qui est remarquable dans cette lettre, c’est que Taraise y expose la synonymie de Tcpoaxuvsïv et ào-racÇeaGai (Anastase traduit adorare et salutare). Dans l’ancienne langue grecque, prétend-il, xuvsïv "signifiait « saluer » et « baiser », le préfixe Tipôç indique un degré supérieur d’affection. Comme preuve de la synonymie de 7rpoaxuvEÏv et d’àaTcâv£ar6ai, Taraise cite la version des Septante’de I Rea., xx, 41, où il est dit de David 7Tpoasxûvv ; cr£ Tplç tôv’IcovxOav xal

xaTE<ptX7)creiv aÙTov, et aussi l’Épître aux Hébreux, xi, 2 1, où il est dit de Jacob : TCpoasx’Jv/jæv ènl to axpov tîjç pà680u aùxoû (se. Joseph). Cette TcpoaxùvTjcuç, selon Taraise, est différente de la XaTpeuo-iç due à Dieu seul. Mansi, t. xiii, col. 404 et 405.

Enfin, le concile écrivit aux clercs de Constantinople pour les mettre au courant des travaux et des décisions du concile. Voir cette lettre ibid., col. 407414.

vme session. — Sur la convocation de l’impératrice Irène, les Pères du concile se rendirent à Constantinople ; là eut lieu la vin 8 session, le 23 octobre, dans le palais de la Magnaure sous la présidence de l’impératrice elle-même. Après un aimable discours de bienvenue, Irène ordonna la lecture du décret dogmatique du concile. La lecture terminée, elle demanda si ce décret avait l’assentiment des Pères. Sur leur réponse affirmative, l’impératrice signa le décret, ce que son fils Constantin fit aussi. Pour terminer, Irène demanda la lecture des principales preuves patristiques en faveur du culte des images. Selon son désir, il fut donné lecture des passages tirés du panégyrique de Mélèce par saint Jean Chrysostome, du discours d’Astérius d’Amasée sur sainte Euphémie, du discours de Jean de Thessalonique contre les Gentils, de la lettre du stylite saint Siméon le Jeune à l’empereur Justin, de la lettre de saint Nil à Olympiodore et enfin du 82e canon du Quinisexte (attribué au VIe concile). Tous ces textes avaient déjà été lus à la ive session. La session fut levée après les acclamations usuelles. Voir le procès-verbal de cette session dans Mansi, t. xiii, col. 413-418.

III. Les canons.

Le deuxième concile de Nicée

a promulgué 22 canons disciplinaires. Selon Harnack, ce sont les meilleurs qu’un concile général ait jamais décrétés. Dogmengeschichte, 3e édit., t. ii, p. 488. Le texte du dixième canon énonce clairement qu’ils furent promulgués dans la ville impériale, donc à la vme session. Si la traduction d’Anastase les attribue à la viie, c’est qu’elle omet le procès-verbal de la huitième session. Voir col. 419.

a’Toïç ty)v lepaxtxYjv Xa^oùcnv àÇîav (jiapTÛpta te xal xaTopOûtxaTa al tcov xavovixcov SiaTotÇscôv eîariv imoTxmiùGziç, - àç 8e-XÔjjievoi àajjiévcoç, [xsTa toù ©eoçàvTopoç AaëlS a80 U.EV 7TpOÇ TÔV 8eO"7TÔTY)V

©eôv XéyovTSç-’Ev t9j Ô8ô tcov (xapTuplcov aou èTÉpçOïjv, côç êrrî toxvtI ttXoûtco, xal-’EveteIXco 8(.xaicoaôvY)v, Ta fi.apTÔpia aou etç tov alcova auvétictov ls, xal £r]aou.ai. Kal elç tov alcova r 71po<p7)Ti.xr) çcovr) ÈvtsXXe-Tai 7)|i, ïv cpuXaTTes.v Ta (xapTÛpta toû ©soO, xal Çfjv èv aÙToïç, SïjXovôti. àxpàSavTa xal àcrâXEuxa SiajxévovTa, cm xal ô 0e67tt7)ç Mcouo-rjç oûtco cpTjalv’Ev aÙToïç oùx ea-Ti Tcpoa6etvai, xal àrc’a’j TCÔV O’JX ECTTIV àtpsXElV.

Kal ô Osïoç àrcoaToXoç IIÉTpoç èv aÙToïç èyxao)(côfvevoç Poà- Elç a ètu0ujjioijo" !.v ayyEXoi rrapaxû’jiai. Kal ô IlaûXôç cprjai 1. A ceux qui sont revêtus de la dignité sacerdotale, les témoignages et les enseignements des prescriptions canoniques doivent servir de règle de vie. Les recevant avec joie, nous chantons avec David, le porte-parole de la divinité et nous disons à Dieu : J’ai eu de la joie à suivre tes enseignements comme si je possédais tous les trésors ; et : Tu as fait connaître ta justice, les commandements pour toujours, fais-les moi comprendre, et je viurai. Et si la voix du prophète nous prescrit de garder toujours les prescriptions divines et de vivre en elles, c’est qu’elles demeurent toujours sans suppression et sans changement. Aussi Moïse qui a vu Dieu a dit : En elles rien n’est à ajouter ni à supprimer. Et le divin apôtre Pierre.se glorifiant en elles, s’écrie : Les anges désirent g plonger leurs regards ; et Paul : Si un ange du ciel vous annonçait un autre évan-