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NICEE (lie CONCILE DE ;

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que le peuple les élise, el que l’évêque d’Alexandrie donne son approbation et sa confirmation. Cette concession est faite a tous. A l’égard de Mélèce, une autre décision fut prise a cause de son ancienne indiscipline et de son caractère violent et téméraire, afin que nul pouvoir, nulle faculté ne fussent attribués A un homme qui pourrait de nouveau provoquer les mêmes désordres. Voila les décisions propres a l’Egypte et à la très sainte Église d’Alexandrie.

Si quelque autre décision fut prise en présence de notre très saint collègue et frère Alexandre, il vous en donnera a sou retour des explications plus détaillées, lui qui a pris une part considérable aux délibérations. Nous vous donnons la bonne nouvelle de l’unité qui a été rétablie quant à la fête de Pâques. Tous les frères de l’Orient qui autrefois célébraient la Pâque avec les Juifs, la célébreront désormais avec les Romains, avec nous et avec tous ceux qui en tout temps l’ont célébrée en même temps que nous.

Pleins de joie et de bonheur il cause de l’heureuse issue des événements, et a cause de la paix et de la concorde générale, et parce que l’hérésie a été extirpée, recevez avec plus d’honneur et plus grande bienveillance notre collègue, votre évéque Alexandre, qui par sa présence nous a causé une grande joie et qui à son âge a supporté tant de fatigue pour le rétablissement de la paix parmi vous. Priez aussi pour nous tous, afin que ce qui nous a semblé être juste demeure sans changement, par le Dieu tout-puissant et Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec le Saint-Esprit. A lui gloire dans tous les siècles. Amen.

Il semble que le concile fut clôturé le 19 juin. Mansi, t. ii, col. 668. Avant de se séparer, les évêques assistèrent aux vicennalia de l’empereur et à un grand festin, offert, par l’empereur aux membres du concile. Eusèbe, Vila Const, III, xv, p. 83.

Les pièces alléguées pour démontrer que le concile de Nicée avait demandé et obtenu du pape l’approbation de ses décisions sont des faux. Mansi, t. ii, col. 721 ; Hardouin, 1. 1, p. 314 et 527. Le texte d’un concile romain de 485, cf. Hardouin, t. ii, p. 856, qui dit : Trecenli decem et octo sancti Patres apud Nicœam congregati confirmalionem rerum atque auctoritalem sanelæ romanse Ecclesiæ dclulerunt, se rapporte au canon 5 de Sardique, qui avait décidé que le pape était la suprême instance dans la procédure ecclésiastique. Ce texte n’a donc rien à faire avec l’approbation du concile. Au milieu du ve siècle déjà, à Rome, on attribuait les canons de Sardique au concile de Nicée. Pour toute cette question de l’approbation du concile, voir Funk, Kirchengeschichtliche Abhandlungen, 1. 1, p. 94 sq. Si aucune trace d’une approbation explicite du concile par le pape n’est parvenue jusqu’à nous, toute l’histoire du ive siècle démontre clairement que l’Église romaine a engagé toute son autorité pour la défense des décisions de Nicée.

Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. i, p. 386 sq. où l’on trouvera une abondante bibliographie ; P. Batiffol, La paix conslanlinienne, Paris, 1914 ; A. d’Alès, Le dogme de Nicée, Paris, 1926.

G. Fritz.

N ICÉE (||° CONCILE DE). — Le deuxième concile de Nicée a été convoqué pour mettre fin à la querelle des images. Sur l’histoire de cette querelle, voir Iconoclasme, t. vi, col. 577-594. Nous étudierons : I. La convocation. II. Les actes et les délibérations. III. Les canons du deuxième concile de Nicée.

I. La convocation du concile.

En décembre 784, le secrétaire impérial Taraise, un partisan décidé du culte des images, fut élu patriarche de Constantinople à l’instigation de l’impératrice Irène, régente pour son fils mineur Constantin VI, qui, elle aussi, avait toujours été iconophile. Le jour même de son élection, Taraise demanda publiquement à l’impératrice la convocation d’un concile pour le rétablissement de l’unité de l’Église, rompue par l’entreprise iconoclaste. Voir le discours de Taraise dans Mansi, Concil., t.xii,

DICT. DE THÉOL. CATH.

col. 986-989, et dans la Chrono graphie de Théopbane, P. G., t. cviii, col. 924 sq. Le 29 août 785 (sur cette date, voir Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. iii, p. 746 sq.), Irène invitait le pape Adrien I er au concile convoqué à Constantinople, en lui disant : "… après avoir délibéré avec nos sujets et avec de très, saints évêques, nous avons décidé la convocation d’un concile général, decrevimus ut fieret unioersale concilium. Oui, Dieu lui-même, qui veut nous conduire à la vérité, demande que votre paternelle Sainteté paraisse elle-même à ce concile et vienne jusqu’à Constantinople, pour confirmer les anciennes traditions au sujet des vénérables images… Si vous ne pouvez venir, envoyez du moins de clignes et savants représentants. » Voir la traduction latine de la Divalis sacra d’Irène au pape dans Mansi, t.xii, col. 981986. Le pape accepta l’invitation d’Irène ; par une lettre du 26 octobre 785, Jafi’é, Regesta, n. 2448, il se déclara prêt à se faire représenter par des légats au concile projeté, si le rétablissement du culte des images ne pouvait se faire autrement, mais à condition que le conciliabule iconoclaste d’Hiéria serait anathématisé en leur présence, et que l’impératrice garantirait la liberté du concile ainsi que l’honorable retour des légats, si l’œuvre d’union n’aboutissait pas. Voir la lettre du pape à l’impératrice dans Mansi, t. xii, col. 1055 sq.

Les actes du concile affirment eux aussi la convocation du concile par Irène : au début de chaque session, on y lit : rîjç auvoSou -rr]ç xarà 0£iav x*P lv xai sùae6È< ; 0so-7ucj[za tcov ocÙtûv OsoxupcoTtov Paoraéwv aovaOpoioŒîcj^i ;. Mansi, t. xii, col. 1051, 1113 ; t. xiii, col. 1, 130, 374 ; la lettre impériale lue à la i re session du concile est adressée toïç eùSoxta xal XapiTi 0eoô xal xeXeôaei tîjç YjLZETÉpaç £Ùas60>jç PaaiXeîaç oova6poi, o0£toi.v àyicoTâTOiç ÈTuaxÔTtoiç, Mansi, t.xii, col. 1001 ; enfin, la définition dogmatique promulguée à la viie session débute par ces paroles : f) àyia. xal oIxou[xevi.x7) aôvoSoç tj xarà Œoù ^àpiv xal 0£o-7ua(i.a twv eûoe6<ï>v xal cpiXo^plaxcùv y)[zâ)V paaiAÉcov KwvoTavTivou xal Etprjvigç… aova6poia 6£taa. Le pape Adrien, en écrivant à Charlemagne dans le long mémoire, Jafi’é, n. 2 183 : et sic synodum istam secundum nostram ordinationem jeceruni (se. les légats du pape), ne prétend pas avoir convoqué le concile, P. L., t. xcviii, col. 1291 B ; il indique que les conditions posées par lui pour sa participation au concile, avant tout la réprobation du concile iconoclaste d’Hiéria et le rétablissement du culte des images ont été remplies ; la suite de la lettre pontificale le démontre clairement. Voir Funk, Kirchengeschichtliche Abhandlungen, t. i, p. 68 sq. Du reste, bien que le pape n’ait pas convoqué le IIe concile de Nicée, sa situation, ainsi que nous le verrons, y fut très grande, identique à celle de saint Léon à Chalcédoine.

Ce fut Taraise qui invita au concile les patriarches d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem, alors sujets des califes. Mais ses envoyés ne purent s’aboucher qu’avec quelques moines qui députèrent deux d’entre eux, Thomas, prêtre et higoumène du couvent de Saint-Arsène en Egypte, et Jean, prêtre et syncelle patriarcal, comme représentants des patriarches orientaux soumis aux Arabes. Ils apportèrent une lettre des moines qui les avaient envoyés, ainsi que la synodique du défunt patriarche de Jérusalem. Ces deux pièces furent lues au concile.

Le 17 août 786, le concile se réunit dans l’église des Saints-Apôtres à Constantinople, mais il fut dissous le même jour par une sédition militaire en faveur des iconoclastes. Ce n’est qu’après 1’ « épuration » de l’armée par Irène que les Pères, convoqués à nouveau, purent se réunir le 21 septembre 787, non plus à

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