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NICÉE (I er CONCILE DE)


port que celui du rayon à la lumière d’où il sort ; voilà ce que veut dire le mot fj^ooùaioc, . » De decrelis, P. G., t. xxv, col. 452. Le terme consubstantiel signifie donc que, par suite de sa génération, le Fils est le même que le Père ; le Père et le Fils sont un parce que le Verbe est inséparable de la substance du Père et que le Père et le Fils se compénètrent mutuellement. Exprimé en langage moderne, le sens du terme consubstantiel est donc : identité numérique de la substance divine, égalité des personnes qui sont inséparables l’une de l’autre.

Le terme consubstantiel ne passa pas sans opposition. Dans sa lettre précitée, Eusèbe affirme qu’il n’a admis ce terme qu’après s’être fait démontrer qu’il n’impliquait ni division, ni conception matérielle dans la nature divine ; et il ajoute qu’on allégua les noms de célèbres évêques et écrivains qui s’étaient servi de ce terme pour l’explication de la divinité du Père et du Fils. -Eusèbe, dans Socrates, H. E., P. G., t. lxvii, col. 76. Saint Athanase rappelle que Théognoste, Denys de Rome et Denys d’Alexandrie étaient de ces partisans du terme consubstantiel. De decrelis, col. 460.

Athanase, Hist. arianorum, 42, P. G., t. xxv, col. 744, et Philostorge, I, 9a, p. 9, sont d’accord pour faire du symbole de Nicée l’œuvre personnelle d’Hosius. Ceci est vrai en ce sens que c’est Hosius qui a proposé et fait adopter les additions au symbole d’Eusèbe, additions qui ruinaient l’arianisme par la base. Il n’y a rien d’étonnant qu’un Latin ait proposé les expressions « consubstantiel » et « de la substance du Père », car déjà ïertullien dans son Aduersus Praxean, c. ii, avait écrit que le Père et le Fils sont unius substantif.

Grâce aux arguments développés par Hosius et ses partisans, grâce aussi aux instances de l’empereur, l’immense majorité des évêques, y compris Eusèbe de Nicomédie, chef de la faction arienne, signèrent le symbole de la foi de Nicée. Il n’y eut finalement que deux opposants, les deux Égyptiens Théonas de Marmarique et Secundus de Ptolémaïs. Us furent anathématisés ainsi qu’Arius et ses écrits. Socrates, H. E., i, ix, col. 78.

Le schisme mélétien.

 Les mesures prises par le

concile de Nicée pour l’extinction du schisme de Mélèce ont été exposées dans l’article Mélèce de Lycopolis, t. x, col. 533.

Le règlement de la question pascale.

Pour

ce qui concerne la controverse pascale du w et au ine siècle, voir Pâques. Les raisons qui incitèrent le concile de Nicée à s’occuper de la date de Pâques nous sont connues par une circulaire de l’empereur Constantin, écrite peu de temps après le concile et conservée par Eusèbe, Vila Const., III, xvii-xx, p. 84-87. P. Batifîol, Bulletin d’ancienn. littérature et d’archéologie chrétienne, 191 4, p. 86, a essayé de démontrer la non-authenticité de cette lettre, sans succès à notre avis ; toutefois, même si elle n’est pas authentique, cette pièce donne des renseignements qui ne sont pas à rejeter.

Avant le concile de Nicée, un certain nombre d’Églises célébraient la fête de Pâques en même temps que les Juifs, ce que l’empereur ne trouve pas sans inconvénient. Selon.losèphe, Anl. jud., III, x, 5, après la destruction de Jérusalem, les Juifs, pour la fixation du premier du mois de nisan ne se guidaient nas d’après l’équinoxe de printemps, mais d’après l’entrée du soleil dans le signe du Bélier, ce qui avait pour conséquence que la fête de Pâques, le 14 nisan, pouvait tomber avant l’équinoxe. Ceci explique le reproche fait par l’empereur, dans la circulaire précitée, aux Églises qui suivaient l’usage juif, qu’elles célébraient parfois deux fêtes de Pâques dans la

même année, c’est-à-dire entre deux équinoxes de printemps. La fidélité au comput juif entraînait aussi le deuxième inconvénient dont parle l’empereur : les Églises qui célébraient la fête de Pâques, avant l’équinoxe, se trouvaient déjà dans la joie pascale, tandis que les autres étaient encore dans les austérités du temps de pénitence. A Nicée, un accord intervint, que la synodale annonce aux Eglises d’Alexandrie et d’Egypte en ces termes : « Nous vous donnons la bonne nouvelle de l’unité qui a été rétablie quant à la fête de Pâques. Tous les frères de l’Orient qui autrefois célébraient la Pàque avec les Juifs, la célébreront désormais en même temps que les Romains, avec nous et avec tous ceux qui de tout temps l’ont célébrée en même temps que nous. » Socrates, I, ix, col. 81.

Les Pères du concile furent donc d’accord pour la célébration de la fête de Pâques selon l’usage romain et alexandrin, c’est-à-dire après l’équinoxe. Ils ne semblent pas avoir remarqué la divergence qui existait entre Rome et Alexandrie pour la date de l’équinoxe.

Le Prologus paschalis attribué à saint Cyrille d’Alexandrie, dans Petau, De doctrina temporum, w appendice, p. 502, et saint Léon le Grand, dans une lettre à l’empereur Marcien, P. L., t. liv, col. 1055, affirment que, selon la prescription du concile de Nicée, l’Église d’Alexandrie devait tous les ans annoncer la date de Pâques à l’Église romaine, qui la communiquait aux Églises plus éloignées. Ce renseignement nous semble douteux, d’abord parce que la synodale du concile n’en dit rien ; en outre, parce qu’il n’est pas resté de trace de pareille communication, les lettres festales de saint Athanase ayant un tout autre but ; enfin parce que les divergences par rapport à la date de la fête de Pâques continuèrent après le concile de Nicée. Sur la question pascale à Nicée, voir Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. i, p. 450-477.

V. Les caxons.

Selon Théodoret, les Pères du concile de Nicée décrétèrent vingt canons sur la discipline ecclésiastique. H. E., i, viii, p.38. Le même témoignage se trouve dans Gélase de Cyzique, qui donne le texte original des vingt canons. Gélase, II, xxxii, p. 112 sq. Rufin, H. E., i, vi, col. 473, donne vingt-deux canons ; mais la divergence provient de ce qu’il partage en deux le sixième et le huitième. Photius, le chroniqueur Zonaras et le canoniste Balsamon, du xiie siècle tous les deux, ne connaissent que vingt canons de Nicée, dont la teneur est celle que nous avons. Si des collections arabes ou coptes donnent un plus grand nombre de canons, c’est qu’on a voulu faire bénéficier la législation postérieure de l’autorité du concile de Nicée, tout comme on avait attribué aux apôtres la législation ecclésiastique des premiers siècles. Voir Canons des Apôtres, t. ii, col. 1605. C’est probablement dans cet ordre d’idées qu’à Rome, au début du Ve siècle, les canons de Sardique étaient attribués au concile de Nicée. Pour cette question du nombre des canons de Nicée, voir Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. i, p. 505 sq.

Nous donnons le texte et la traduction des canons, sauf quelques modifications jugées nécessaires, d’après Hefele-Leclercq, t. i, p. 528 sq. :

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xoô Ssùpo [xrjSsva twv

1. Si quelqu’un a été mu tilé par les médecins durant

une maladie, ou bien par les

barbares, qu’il reste dans le

clergé ; mais si quelqu’un

étant en bonne santé s’est

mutilé lui-même, qu’on l’ex clue du clergé dont il fait

partie et à l’avenir on ne

devra pas ordonner celui qui