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NEWMAN (JOHN-HENRY), ŒUVRES ANT.EICANES


dit sur les miracles narrés par les Pères, sous prétexte qu’ils étaient à la fois futiles et sans dignité.

6° The arians of the fourlli Century (Les ariens du quatrième siècle). Ouvrage achevéavantla fin de 1832, publié seulement à la fin de 1833 ; la seconde édition, réimpression exacte de la première, fut publiée par un clergyman écossais, G. H. Forbes, en 1854. Newman publia en 1878 une troisième édition, souvent réimprimée.

Nous emprunterons à la préface mise par Forbes en tête de la seconde édition quelques mots qui fixeront pour nous les traits principaux de cet ouvrage : « L’auteur nous présente un tableau saisissant des caractères, jette une vive lumière sur les motifs des événements des m* et iv c siècles, et défend de main de maître l’orthodoxie de la grande école des théologiens alexandrins ; tout cela, on peut l’espérer, agira à la manière d’un antidote contre bien des choses que l’on écrit aujourd’hui pour jeter le discrédit sur les premiers Ages de l’Église. » Newman adopta une manière de voir toute nouvelle à cette époque : les origines de l’arianisme se trouvaient, selon lui, à Antioche et non pas à Alexandrie ; la philosophie qui l’inspirait était plutôt aristotélicienne que platonicienne. La troisième édition et les suivantes furent enrichies d’appendices, empruntés d’ordinaire à d’autres écrits du même auteur, mais postérieurs en date ; tel est celui qui a pour titre : The early doctrine of the Divine Genesis (La doctrine primitive de la génération divine). Abstraction faite du sujet, l’ouvrage de Newman présente encore un autre intérêt ; il nous éclaire sur les opinions que professait l’auteur lorsqu’il l’écrivit, aussi bien en théologie qu’en philosophie.

7° The Church of the Falhers (l’Église des Pères). Série d’esquisses biographiques et historiques. — Ces esquisses parurent d’abord dans le British Magazine (1833-1836) ; mais elles ne furent publiées que sous la rubrique « Correspondance ». Le rédacteur en chef les y reléguait, sous prétexte « qu’il n’était pas responsable » des opinions de ses correspondants ; dans ce cas particulier, il ne voulait pas qu’on lui fît endosser les louanges que Newman prodiguait au christianisme primitif, par opposition au christianisme moderne. En 1840, ces esquisses furent réunies en un seul volume. Si l’on en croit des témoignages contemporains, elles contribuèrent puissamment à répandre les idées des tractariens. En 1857, parut une édition catholique (aujourd’hui comprise dans le t. n des Historical sketches). On en retrancha de longs passages d’un caractère polémique, dont quatre chapitres tout entiers qui ne « présentaient pas d’intérêt pour des lecteurs catholiques. » Les quatre chapitres omis furent plus tard réimprimés au 1. 1 des Historical sketches, sous le titre de Primitive christianity (Le christianisme primitif). Si l’on veut étudier le mouvement « tractarien » on aura évidemment avantage à se reporter à l’édition de 1840, qui a été réimprimée en 1900 (Londres, John Lane.)

8° Lectures on the doctrine of justification (Conférences sur le dogme de la justification), dont Dôllinger déclare que « c’est le plus beau chef-d’œuvre théologique que l’Angleterre ait produite depuis cent ans. » 1e édit., 1838 ; 2% 1840 ; 3% 1874, souvent réimprimé depuis.

L’importance historique de ce volume lui vient de ce qu’il est une déclaration du chef des tractariens contre la doctrine de la justification par la foi seule, doctrine que le parti « évangélique » d’alors regardait comme l’essence de l’Évangile. Ceux qui faisaient étalage de cette doctrine s’habituaient à être regardés comme des fanatiques ou des enthousiastes, ce qui ne les troublait guère. Ce n’était là, pensaient-ils,

que le témoignage du monde contre leur spiritualité supérieure. Ici, au contraire, on leur reprochait de rabaisser le niveau de l’Évangile en emprisonnant l’homme en lui-même, en lui enseignant à analyser sans cesse ses sentiments et ses émotions, au lieu de regarder au delà de lui-même vers Dieu et le Christ. La 13° conférence, [.a prédication de l’Évangile, mérite une attention particulière, à cause des protestations qu’elle élève contre le subjectivisme religieux, l’esprit de contemplation de soi-même introduit par Luther. En réimprimant ces conférences, Newman, catholique, y trouva relativement peu à corriger. Elles furent analysées dans les Annali délie scienze religiose, publiées à Rome, I" sér., t. viii, p. 312. Elles semblent aussi avoir vivement attiré l’attention des catholiques des États-L’nis, par la rupture dont elles témoignaient avec ce qui était alors la doctrine centrale du protestantisme. Cf. Mgr Kenrick, The catholic doctrine of justification, Philadelphie, 1841 ; et An inquiry inlo the merits of the reformed doctrine of imputation, NewYork, 1843, par Vanbrugh Livingstone, un converti. Ceci soit dit pour leur importance historique. Les questions théologiques agitées par l’auteur, dans l’intention de montrer l’accord substantiel entre catholiques et protestants des diverses écoles (à l’exception, bien entendu du parti extrême ici visé), soulèveraient divers problèmes qui ont perdu aujourd’hui de leur importance et qu’il n’est pas nécessaire d’examiner.

9° The Via média of the Anglican Church, illustrated in lectures and tracts, with préface and notes, 2 vol., 1877. — Le 1. 1 est la 3e édition, souvent réimprimée, des Lectures on the prophelical office of the Church viewed relalively to Iîomanism and popular Protestantism (Conférences sur la fonction prophétique de l’Église, envisagée par rapport à l’Église romaine et au protestantisme populaire), l re édit., 1837, 2e édit., 1838.

Ces conférences étaient une tentative de préciser, du point de vue déjà décrit de la Via média, la théorie de la fonction enseignante de l’Église. « Une moitié au moins du volume, à mon avis, est consacrée à une défense plus ou moins pertinente des principes et des doctrines catholiques. » Préface de l’édition de 1877, p. xix : Ce qu’il peut y avoir d’anticatholique est discuté dans près de 140 notes et dans la préface. Cette préface elle-même qui a les dimensions d’un petit traité sera étudiée parmi les œuvres catholiques. Inutile de recommander davantage les notes à qui veut étudier Newman. Faisons remarquer en passant qu’il est difficile d’imaginer, à la lecture, que leur auteur critique sa pensée primitive, son ancien moi, tant il y met de détachement et tant paraît large l’abîme qui sépare Newman catholique, de Newman anglican sur les points discutés.

Pour ce qui est du t. ii, nous nous limiterons à un simple énuméré des documents qui y sont réimprimés :

1. Suggestions on behalf of the Church Missionary Societꝟ. 1830 ; l’auteur souhaitait que cette société fût placée sous le contrôle de l’autorité ecclésiastique.

2. Via média, réimpression de deux tracts (38 et 40) de 1834, portant ce titre, où l’idéal tractarien est exposé en forme de dialogue. Noter qu’à ce moment Newman ne trouvait rien à blâmer dans les réformateurs anglais.

3. Resloralion of suffragan bishops, 1834, intéressant à cause des vues exprimées sur les rapports de l’Église et de l’État.

4. On the mode of conducling the controversy with Rome (Sur la manière de mener la controverse avec Rome), réimpression du tract 71 de 1836. — Noter au moins cette idée : Il ne faut pas juger l’Église romaine exclusivement sur les documents officiels,