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NEWCASTLE (HUGUES DE) — NEWMAN (JOHiN-HENRY


littéraire de Hugues de Newcastle, au début du xiv » siècle.

L. Wadding, Annales minorum, Rome, 1733, t. vi, p. 137, 176 et 396 ; du même, Scriptores ordinis minorum, 2e édit., Rome, 1906, p. 121 ; J.-H. Sbaralea, Supplemenium ad scriptores trium ordinum S. Francisci, 2e édit., Rome, 1921, t. i, p. 383.

Am. Teetært.

    1. NEWMAN (John-Henry)##


NEWMAN (John-Henry), ecclésiastique anglican, converti au catholicisme et finalement cardinal de l’Église romaine (1801-1890). — I. Vie. II. Œuvres et doctrines (col. 353).

I. LA VIE.

I. PÉRIODE ANGLICANE DE LA VIE DE

NEWMAN. — Les principales autorités pour la période anglicane de la vie de Newman sont : VApologia, 1864 ; Letlers and correspondence of J. H. Newman during his Uje in the english Church, with a brief autobiography, editedal cardinal Newman’s requesl by Anne Mozleꝟ. 1891 (lettres et correspondance de J. H. Newman écrites durant son séjour dans l’Église anglicane, publiées à la requête du cardinal Newman par Anne Mozleꝟ. 1891) ; Correspondence of J. H. Newman with John Keble and others, 1839-1845, ediled at Ihe Birmingham Oratorꝟ. 1917 (correspondance de J. H. Newman avec John Keble et d’autres personnes (1839-1845) publiée à l’Oratoire de Birmingham, 1917). Ces ouvrages seront désignés respectivement par les abréviations suivantes : Apol., M., K. Pour Apol., les renvois se réfèrent à l’édition d’ensemble des œuvres de Newman, publiée par Longman’s ; pour M à la seconde édition.

La première jeunesse.

John Henry Newman

naquit le 21 février 1801. Son père était un banquier de Londres dont les ancêtres étaient originaires du comté de Cambridge. On a raconté que la famille était d’origine juive ; mais cette légende a pris naissance, dans l’imagination de l’écrivain, auquel est dû l’article sur Newman de VEncyclopiedia brilannica. Celui-ci avoua par la suite à Wilfred Ward que ses seules preuves étaient « le nom et le nez » de son personnage. Son hypothèse a été acceptée par Mgr Barry dans son Newman (Lilerary lives séries, Hodder et Stoughton, 1904, p. 9-10), mais il a, lui aussi, reconnu dans un ouvrage récemment publié qu’il n’en avait jamais découvert aucune confirmation. Memories and opinions, Londres, 1927, p. 239. Le nom ne prouve rien, car il était fort répandu en Angleterre longtemps avant que les Juifs, sous Olivier Cromwcll, ne fussent autorisés à s’établir dans le pays. La mère de Newman descendait de réfugiés huguenots. On a dit qu’elle était très attachée à l’école calviniste ou « évangélique » ; mais c’est là une fable mise en circulation par Thomas Mozley, cet écrivain si peu exact, dans ses Réminiscences, chiefly of Oriel, etc. (Souvenirs, principalement du -collège d’Oriel à Oxford.) Des lettres de protestation furent adressées à Mozley par Newman aussi bien que par son frère Francis ; celui-ci s’indignait de l’injustice qui était faite à la mémoire de sa mère « femme trop sage, disait-il, pour élever ses enfants dans une religion qui fût en quelque manière sectaire. » The early hislory of cardinal Newman, etc. Londres 1891, p. 72 (Histoire des premières années du cardinal Newman). Mozley, tout en gardant le silence, fit disparaître son affirmation de la seconde édition de son livre. La religion dans laquelle fut élevée Newman, était, on peut le supposer la « religion de la Bible », telle qu’il l’a définie dans sa Grammar of assent, p. 56-58, comme étant celle de « la masse des gens pieux et vertueux » dans l’Angleterre de son temps. A l’âge de sept ans, Newman fut envoyé dans une grande école à Èaling (près de Londres, aujourd’hui dans la ville), où il resta jusque vers la fin de 1816. Au cours des derniers mois — citons ses propres

paroles — « un grand changement se produisit dans ma pensée. Pour la première fois, je subis l’influence d’un credo arrêté, et j’eus conscience de ce qu’est un dogme, impression qui, grâce à Dieu, ne s’est jamais effacée ni obscurcie. » L’auteur de ces lignes, il vaut la peine de le remarquer, insiste sur le côté intellectuel de sa conversion ; ce trait la distingue nettement de ces conversions émotives auxquelles on l’a souvent comparée. L’instrument humain de ce grand changement fut un clergyman de l’école « évangélique », l’un des maîtres de l’école d’Ealing, nommé Walter Mayers. Les « évangéliques » représentaient à l’intérieur de l’Église anglicane le grand mouvement religieux que Wesley et Whitefield avaient mis en branle. Ceux qui, après la mort de Wesley, s’étaient peu à peu laissé emporter par le courant hors de l’Église d’Angleterre, avaient reçu le nom de méthodistes. Bien différents de Wesley, qui était franchement hostile au calvinisme, la majorité des « évangéliques » professaient des doctrines calvinistes.

Il est sans doute assez risqué d’affirmer quoi que ce soit relativement à la doctrine de gens qui ne sentaient pas le besoin d’un système théologique ; on peut, néanmoins, en toute sûreté, tenir ceci pour acquis : ce que l’on a coutume d’entendre sous le nom de calvinisme rigide, n’était pas un trait caractéristique de leur enseignement. Mayers peut être considéré comme un exemple typique. Francis Newman, frère cadet de John-Henry, parle ainsi de lui : « Comme chez la plupart des « évangéliques » de ma jeunesse voici en quoi consistait son calvinisme : il ne cherchait pas à éluder par des commentaires le 17e des 39 articles anglicans, mais s’inclinait devant lui en tremblant d’une peur respectueuse. II était par nature incapable de professer une doctrine aussi terrible et de la soutenir par des arguments ; mais il croyait que « dans l’autre monde elle nous serait expliquée de quelque manière. « Op. cit., p. 15. Le 17e article est celui qui traite « de la prédestination et de l’élection ». Il ne parle que de la prédestination des élus. La croyance qui tenait réellement à cœur aux « évangéliques » était que la foi seule justifiait, et qu’elle était, du commencement à la fin, le don gratuit de Dieu. Ils n’adhéraient au calvinisme que dans la mesure nécessaire pour mettre ainsi hors de cause le caractère gratuit de ce don. Ils détestaient profondément la doctrine de la régénération par le baptême, et dépensaient force ingéniosité à annuler, par des explications l’affirmation qui en était clairement faite dans le Book of common prayer. La conversion soudaine était plus ou moins considérée comme l’idéal, mais étant donné que tant de « vrais croyants » et de « chrétiens d’accord avec eux-mêmes » — pour nous servir ici de leur phraséologie — n’étaient pas passés par cette expérience, on ne pouvait la considérer comme essentielle. Mayers nous a lui-même rapporté que sa conversion avait été graduelle ; selon toute apparence, celle de Thomas Scott l’avait été aussi, et celle de Newman, s’il est vrai qu’elle ne s’étendit pas sur une longue période, ne fut pas soudaine.

Les traits les plus frappants de cette première conversion sont sa profondeur et sa simplicité. « Lorsque j’étais un jeune garçon de quinze ans, je vivais une vie de péché, la conscience très noire, et l’esprit très méprisant des choses saintes. Il a dans sa pitié touché mon cœur, et malgré d’innombrables péchés, je ne l’ai plus oublié depuis ce temps, et il ne m’a pas oublié lui non plus. » K., p. 314. C’est en ces termes que Newman écrivait à Keble en 1844. Il dit dans une autre lettre à Miss Mozley (1885) : « Je ne puis comme de juste juger objectivement de mon propre cas ; mais, cette réserve faite, on peut difficilement, à mon sens, se représenter ou imaginer