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NEUMAYR (FRANÇOIS) — NEWCASTLE (HUGUES DE ;


la controverse antiprotestantc, il s’adresse aux libres penseurs et traite les questions de l’existence de Dieu, de la Providence, de la destinée humaine, etc.

Les conférences du P. Neumayr tiennent davantage de la leçon académique que du sermon ; il est froid et s’élève rarement aux mouvements d’éloquence ; il est discuteur et semble chercher plutôt à réduire ses adversaires au silence qu’à les changer. Mais il est fort, pressant, dialecticien accompli. On serait curieux de savoir s’il avait des protestants dans son auditoire, et l’impression qu’il leur faisait. On se le représente beaucoup plutôt affermissant les catholiques dans leur foi (lue ramenant au bercail romain les brebis égarées. Incontestablement, il marque une date dans l’histoire de la prédication catholique en Allemagne.

Tout l’essentiel est dans Sommer vogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. v, col. 1654-1683, cf. t. ix, col. 716 ; Hurter, Nomenclator, 3° édit., t. v a, col. 235-237.

É. Amann.
    1. NEUSS (Phi lippevlberti de)##


NEUSS (Phi lippevlberti de), théologien carme du xv siècle, naquit à Neuss, au diocèse de Cologne ; il embrassa l’état religieux au couvent des carmes de Francfort et prit le doctorat en théologie. Il enseigna à Paris et à Cologne, fut régent et prieur du couvent de Francfort de 1496 jusqu’à sa mort, qui arriva l’an 1506. Philippe Alberti non seulement brilla par sa science philosophique, théologique et scripturaire, mais aussi par son talent littéraire et oratoire. Il écrivit les ouvrages suivants : 1. Postilla in Cantica Canticorum ; 2. Commentaria in Magislrum Sententiarum ; 3. De purissima B. V. Mariæ Conceplione, ouvrage remarquable qu’il rédigea pour défendre l’Immaculée Conception contre la Qusestio quodlibeta écrite et défendue, par le dominicain Wigand Wirth d’Oppenheim à l’université de Cologne. On doit encore à Nicolas quelques sermons et des lettres.

Jean Trithème, Catalogus illustrium viror. Germaniam exornantium, Opéra historica, Francfort 1601, p. 175-176 ; Gesner, Bibliotheca (Epitome de Simler), Zurich, 1574, p. 571 a ; Sixte de Sienne, Bibliotheca sancta, Lyon, 1575,

t. IV, p. 312 ; Pierre Lucius, Carmelitana bibliotheca, Florence, 1593, fol. 76 r° ; Possevin, Apparalus sacer, Venise, 1606, t. iii, p. 76 ; Augustin Biscareti, Palmites vineæ Carmeli, ms. de 1638 conservé au Collège Saint-Albert à Rome, fol. 198 r° ; Alègre de Casanate, Paradisus carmelitici decoris, Lyon, 1639, p. 371 ; J.-B. de Lezana, Annales, Rome, 1645-1656, t. iv, p. 986, 991-992 ; Daniel de la Vierge Marie, Spéculum carmelilanum, Anvers, 1680, t. ii, p. 1098, n. 3891 ; Joseph Hartzheim, Bibliotheca Coloniensis, Cologne, 1747, p. 286 a ; Prodromus historiæ universitatis Coloniensis, Cologne, 1759, p. 10 ; Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelitana, Orléans, 1752, t. i, col. 26, n. 35 ; t. ii, col. 625-626, n. 155 ; Henri-Hubert Koch, Die Karmelilenklôster der Niederdeutschen Provinz, Fribourg-en-B., 1889, p. 15, 22, 23, 41 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. ii, col. 1111 ; Benedict Zimmerman, Monumenta historica carmelitana, Lérins, 1907, p. 420 et 517 ; Acta capit. gêner. Ord. carm., Rome, 1912, p. 298.

P. Anastase de Saint-Paul.

    1. NEUSSER Brunon##


NEUSSER Brunon, frère mineur de l’Observance, lecteur de théologie à Mayence et custode de la province de Cologne, fut un philosophe et un théologien très goûté, mais avant tout un prédicateur renommé. Il doit être mort vers 1669 ou 1680. Nous n’avons que peu de détails sur sa vie et son activité littéraire. Il a traduit de nombreux ouvrages homilétiques de prédicateurs illustres en latin : 1. Hortus floridissitnus discursuum prædicabilium, 4 vol., Mayence, 1677 ;

2. Scientia universalis concionalorum (trad. de l’italien), Cologne, 1676 ; 3. Quadragesimale, Dominicale et Sanctorale (trad. de l’italien), 4 vol., Mayence, 1669 ; 4. Sermones per omnes dominicas (trad. du français), Mayence, 1668 ; 5. Assumpta prsedicabilia super omnia evangelia quadragesimse (trad. de l’italien), Cologne,

1668 ; 6. Summa prxdicabilium sermonum, 2 vol., Cologne, 1569.

ilandentius Guggenbichler, Beilruge zur Kirchengeschichte des XVI. und XVII. Jahrhunderts, vol. i (unie), Bozen, 1880, p. 321 sq. ; A. Zawart, <). M. Cap., The hislory of franciscan preaching and o/ franciscan preachers (1209-1927). A bio-bibliographical siudy (Franciscan studies, n » 7), NewYork, 1928, p. 508-509.

Am. Teetært.

    1. NEWCASTLE (André de)##


1. NEWCASTLE (André de), frère mineur du début du xiv° siècle. Originaire d’Angleterre, il semble avoir appartenu à la custodie des frères mineurs de Lorraine et à la province de France. Ce théologien, qui fut appelé Doctor ingeniosissimus, a composé deux ouvrages ; d’abord, un Tractatus de conceptione beatse Mariæ, qui est resté inédit, et ensuite un Commentarius in primum li bruni Sententiarum, qui fut imprimé, à Paris, en 1514 et dont il existe un manuscrit à la Bibl. nationale de Paris. André n’a probablement pas commenté les quatre livres des Sentences, comme le dit L. Wadding.

L. Wadding, Scriplores ordinis minorum, 2e édit., Rome, 1906, p. 16 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum ad scriptorcs triam ordinum S. Francisci, t. i, 2e édit., Rome, 1C08, p. 37-38 ; H. Warthon, Appendix ad hisloriam lilierariam Guilielmi Cavi, Oxford, 1743, t. i, à l’année 1301 ; C. Oudin, Commentarius de scriptoribus ecclesiasticis, Leipzig, 1722, t. iii, au mot Andréas de Newcastle ; Quétif-Fchard, Scriplores ordinis Prædicatorum, Paris, 1719, t. i, p. 740.

Am. Teetært.

    1. NEWCASTLE (Hugues de)##


2. NEWCASTLE (Hugues de), frère mineur, originaire d’Angleterre et appelé généralement Doctor scholasticus. Il eut comme maître Duns Scot dont il fut un fidèle disciple et un défenseur acharné. Il doit donc être postérieur au Docteur subtil, et sa carrière professorale et littéraire ne peut point se placer en 1284, comme quelques auteurs le supposent. Il souscrivit, en 1322, la déclaration du chapitre général de Pérouse, dans laquelle les capitulaires déclarent, contre Jean XXII, que la proposition : « Le Christ ni les apôtres n’ont jamais rien possédé, ni personnellement, ni en commun, » est une vérité établie par les saintes Écritures. Hugues de Newcastle est aussi un des quatorze théologiens franciscains célèbres, dont les noms sont gravés autour du tombeau de Duns Scot à Cologne. On y lit : Magister Hugo de Novo-caslro.

Hugues a écrit un commentaire sur les quatre livres des Sentences qui est resté inédit jusqu’à nos jours. L’incipil du I er livre est le suivant : Pulchritudinem candoris ejus admirabitur oculus, etc. Eccles. 43. 20. Le IIe livre commence par les mots : Mirabilia opéra tua et anima mea cognoscit nimis : in Psal. Dicebatur in primo Sententiarum prosequendo illud verbum : Pulchritudinem candoris ejus admirabitur oculus : quod in sacra scriplura quatuor mirabilia conlinentur ; tandis que le IIIe livre débute ainsi : Auditum audivi a Domino, Je. 49. Quia veritas primi principii. — Il aurait encore écrit des Reportata in Quatuor libros Sententiarum (cf. L. Wadding, Scriplores ordinis minorum, Rome, 1906, p. 121). Et, en effet, au début d’un ms., qui appartint autrefois à la bibliothèque du couvent Saint-François à Assise, on lit : Incipit secundus Lecluræ Fralris Hugonis ordinis jralrum minorum, suppletus ab eodem. — Hugues de Newcastle composa encore : Tractatus de Victoria Christi contra Antichristum, qui fut publié, en 1471, à Nuremberg ; un Tractatus de advenlu Anlichristi, et des Collationes dont une porte comme titre : De mysterio Immaculatæ Conceplionis virginis Mariæ.

D’après toutes ces considérations, nous pouvons conclure qu’il faut placer l’activité professorale et