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NESTORIENNE (L’ÉGLISE) — NEUMAYR (FRANÇOIS ;

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sanctuaire, par Ébedjésus ; p. 293-360, prières des piètres (olïice quotidien) ; p. 362-415, consécration d’un autel avec huile ; p. 416-426, consécration d’un autel sans huile ; p. 427-473, consécration d’un autel neuf, attribuée à Iso’yahb ; p. 474-482, lavage de l’autel.

E. TISSERA.NT.


NEUMAYR François, de la Compagnie de Jésus (1697-1765). — Né à Munich le 17 janvier 1697, il entra au noviciat en 1712, et professa pendant une dizaine d’années les humanités et la rhétorique. Après avoir été appliqué aux missions, il dirigea à partir de 1733 la Congregalio lalina major de Munich ; en 1752, il est nommé prédicateur ordinaire de la cathédrale d’Augsbourg ; il le demeura durant onze années, et jouit d’une grande réputation d’orateur controversiste. Il dut quitter ce ministère en 1763 et mourut à Augsbourg le 1 er mai 1765.

L’œuvre littéraire qu’il a laissée est assez considérable ; mais les 112 numéros que lui consacre le P. Sommervogel ne doivent pas faire illusion ; beaucoup des ouvrages en question sont de minces plaquettes de quelques pages. Pour mettre un peu d’ordre dans la longue énumération de Sommervogel, nous introduirons quelques divisions, qui correspondent assez bien d’ailleurs.à l’ordre chronologique.

Poésie et belles-lettres.

 Nous nous dispenserons

d’énumérer les tragédies et comédies latines, composées à l’époque où le P. Neumayr professait la rhétorique. Elles sont rassemblées dans son Theairum politicum sive tragœdite ad commendationem virtutis et vitiorum detestationem, in-4°, Augsbourg-Ingolstadt, 1760, qui a au moins un intérêt documentaire ; on en dira autant de son Idea poeseos sive melhodica inslilutio de pneceptis, praxi et usu artis, in-12, Ingolstadt, 1751, où l’auteur donne souvent en exemple ses propres poésies latines, qu’il tournait assez joliment ; autant de son Idea rhetorices, in-8°, Ingolstadt et Augsbourg.

Piété et ascétisme.

 Directeur de la grande congrégation

de Munich, le P. Neumayr a été souvent appelé à donner des méditations et des retraites, soit aux laïques, soit aux ecclésiastiques ; il en a publié un bon nombre soit en latin, soit en allemand, et a rassemblé ultérieurement ces opuscules en quelques recueils : Gralia vocationis sacerdotalis… resuscitata per sacras commentaliones vpnerabili clero accommoda tas, in-8°, Munich, 1745 ; nombreuses éditions latines ; éditions allemandes au xviiie et au xixe siècle. — Theatrum ascelicum sive meditation.es sacrée, recueil des méditations données pendant les carêmes de 1739 à 1747, in-4°, Ingolstadt-Augsbourg, 1747, nombreuses éditions latines au xviiie siècle. — Il faut signaler à part, comme caractéristique de la dévotion mariale de l’époque : Idea cultus mariani sodalilatibus Deiparse consecratis proprii, in-12, Munich, 1747, nombreuses éditions. — Via compendii ad perfeclionem statui religioso competentem octidiurno ilinere emetienda, en deux parties : 1. Meditationes, in-12, Augsbourg-Munich-Ingolstadt, 1757 ; 2. Examina, dissertaliones, considerationes et instructiones, in-8°, Augsbourg, 1759 ; la 2e édition en un seul volume in-8°, Augsbourg, 1759. — La Vita reflexa sive usus examinis quolidiani, in-8°, Augsbourg, 1761, se donne comme un extrait du livre précédent. — Le petit traité intitulé : Vir apostolicus sive doclrina melhodica de utili et facili praxi functionum sacerdotalium, in-12, Ingolstadt-Augsbourg, 1752, est présenté par l’auteur comme un appendice au livre De gratia vocationis.

Plusieurs ouvrages sont consacrés plus spécialement aux vertus chrétiennes ou à la lutte contre divers défauts : Wesenheit, Krafjt und Ucbung der

golllichen Tuyenden des Glaubens, der Hofjnung und der Liebe, in-8°, Ingolstadt-Augsbourg, 1749. — Exterminium acediæ, in-8°, Augsbourg-Munich-Ingolstadt, 1755 ; plusieurs éditions. — Curatio melancholiie oder Gedult in TrUbsalen, in-8°, Augsbourg-Ingolstadt, 1757.

Enfin la théorie générale de l’ascétisme a été faite assez sommairement, dans Idea theologiseascelicœscientiam sanctorum… exhibens, in-8°, œuvre posthume, publiée à Augsbourg en 1781, fréquemment rééditée et encore en 1853 à Paris, sans parler de diverses traductions en allemand, polonais, italien, français.

Théologie.

En dehors des écrits et des conférences

de controverse dont nous parlerons plus loin, le P. Neumayr n’a guère publié que des travaux catéchétiques : Kern des Christenthums, oder christ-kalholische Glaubens-und Sitlenlehre in immerwàhrende Uebung geselzl, in-8°, Augsbourg-Inspruck, 1762, très nombreuses éditions dont plusieurs au xixe siècle. — Religio prudentum sive sola fides catholica fuies prudens, in-8°, Augsbourg-Ingolstadt, 1764, à tendances apologétiques, souvent réédité ; il y a une édition allemande : Religion eines vernïmfligen Mannes, ibid., 1769.

Comme beaucoup de ses confrères, le P. Neumayr a été amené à prendre position dans la querelle du probabilisme. Dans une de ses conférences d’Augsbourg, il avait posé, à l’adresse, prétendait-il, des publicistes protestants, cette question : Ob der Probabilismus, oder die gelindere Sitlenlehre catholischer Schulen abscheulich und zu vermaledeyen seye ? 40 p. in-4°, mardi de Pâques, 1753 ; il publia la même apologie du probabilisme en latin l’année suivante : Quæstio an probabilismus sive doctrina moralis benignior… abominabilis et execratione sit digna ? Cet opuscule latin fut mis à l’Index le 29 mai 1760. La Congrégation estima sans doute que là chaire chrétienne n’était pas le lieu où traiter ces questions d’école. C’est, ce que dirent aussi à l’auteur un certain nombre d’adversaires catholiques du probabilisme. Voir Sommervogel, col. 1672-1673 ; et cf. Fleury, Histoire ecclésiastique, continuation, 1 246, § 52. Contre ces attaques, notre auteur se défendit dans des Noise theologicue pro tutela probabilismi, in-4°, Munich-Ingolstadt, où il prend spécialement à partie le P. Dominique Reichard, O. P.

Controverse.

Le P. Neumayr doit sa plus solide

réputation aux conférences qu’il a prêchées à Augsbourg, et qui sont presque toutes orientées dans le sens de la controverse. C’est un genre qu’il aimait et il y déployait une ténacité et un mordant, qui risquent parfois de le rendre peu sympathique. Mentionnons seulement sa controverse écrite avec le bénédictin apostat H. Rothflscher, qui porte tant sur la profession de foi de ce converti au luthéranisme, que sur la réforme scolaire dont il commençait à entretenir l’opinion publique. Voir les n. 35-38 de Sommervogel. — D’intérêt plus considérable sont les conférences de controverse où l’orateur prit à partie d’abord les protestants. Beaucoup ont été publiées, aussitôt après avoir été données, en petits livrets in-4° de 30-40 pages. L’auteur les a réunies en 2 vol. in-4°, Heilige Streitreden ùber wichtige Glaubensfragen, Munich-Ingolstadt, 1757-1760, puis en 4 autres vol., 1763-1764. Les principes essentiels du protestantisme y sont longuement discutés. Il y eut, semblet-il, des plaintes car l’orateur traita ex professo, le jour des Saints Innocents de 1753, cette question : Ob heilige Slreilt-Reden in der Kirche Golles milRecht ùblich seyen ? A plusieurs reprises aussi, il réfuta expressément des réponses écrites faites à ses conférences, cf. par ex. les n. 54, 55 de Sommervogel. A partir de 1760, laissant presque complètement de côté